http://fr.wikipedia.org/wiki/Burka
Le chadri est le vêtement traditionnel des femmes afghanes en ville comme à la campagne (sauf dans certaines tribus nomades où les femmes ne sont pas voilées) : dans les milieux aisés des villes, notamment à Kaboul, les femmes étaient cependant habillées à l'européenne à partir des années 1950 (port du voile rendu facultatif par décret royal en 1959). Durant l'ère communiste (débutée le 27 avril 1978, prolongée par l'invasion soviétique du 27 décembre 1979 au 15 février 1989, poursuivie enfin jusqu'à la chute définive du régime de Nadjîbollâh dans la nuit du 16 au 17 avril 1992), d'autres femmes décidèrent de ne plus porter ce vêtement en le remplaçant par un fichu et une longue gabardine. Les talibans, qui s'emparèrent de Kaboul en septembre 1996 et devinrent les nouveaux maîtres de l'Afghanistan, à l'exception de la poche de résistance du commandant Massoud, le Pandjchir, rétablirent l'obligation, pour toutes les femmes, du port du chadri en respect de la pratique du purdah.
Jusqu'à la fin du XXe siècle, la burqa n'était portée qu'en Afghanistan. Elle est adoptée par les ayatollahs intégristes de l'Iran voisin après la Révolution de 1979, et se diffuse ensuite dans les parties les plus rétrogrades des communautés musulmanes du monde entier, qui accentuent ainsi violemment la tradition séculaire du purdah[2]. Le philosophe Abdennour Bidar juge que le port de la burqa outrepasse largement cette tradition, et qu'il ne se base sur aucune prescription coranique, y préférant pour sa part le voile laissant à découvert le visage, voire l'absence de tout voile et l'intériorité de la pratique religieuse[2].
http://fr.wikipedia.org/wiki/Purdah
Le purdah est rigoureusement appliqué sous le régime des talibans en Afghanistan, où les femmes doivent observer un purdah complet en public. Seuls les proches membres masculins de la famille sont autorisés à voir les femmes hors purdah. Dans d'autres sociétés, le purdah n'est souvent pratiqué qu'à certaines périodes religieuses d'importance.
Dans les pays arabes islamiques, comme l'Arabie saoudite, le purdah est une coutume culturelle plus que strictement religieuse : en effet, seul le hijab est obligatoire selon l'avis prépondérant des oulémas. Même aux émirats arabes unis, où les femmes peuvent dans certains émirats porter des jupes et des vêtements modernes, ces dernières observent le purdah. Il est important de différencier le purdah du hijab. Le hijab est en effet de tradition islamique, basé sur la morale physique et psychologique, alors que le purdah n'est pas nécessairement conforme à l'islam.
Le purdah a été critiqué dans la communauté hindoue même, par exemple dans le roman Le Rêve de la sultane (The Sultana's Dream) écrit en 1905 par la féministe bengalaise Rokeya Sakhawat Hussain.
On peut considérer le purdah comme une oppression contre les femmes et une expression du patriarcat, ainsi les musulmans d'Inde qui ont enfermé leurs femmes en purdah, éloignées du monde extérieur de façon à les laisser ignorantes de la vie. C'est ainsi enlever aux femmes toute indépendance financière et forcer ces femmes à produire des garçons machistes et des filles soumises.
D'autres, croyants, voient le purdah comme positif et respectueux des femmes. Ce serait une forme de libération par le respect. Les femmes seraient considérées non pour leur aspect physique, mais pour leur beauté intérieure et leur esprit. En se couvrant, les femmes ne sont pas vues comme des objets sexuels. Pour les musulmans, le purdah est un acte de foi induisant le respect, l'honneur et la dignité.
Depuis, très controversé, le purdah a disparu de la pratique hindoue, et reste pratiqué à divers niveaux dans les pays musulmans.
Le régime taliban a interdit aux femmes l'accès au travail, à l'éducation, aux soins de santé publics et aux distractions quelle qu'en soit la nature. La situation a été particulièrement dramatique pour les nombreuses veuves de guerre (des dizaines de milliers), souvent en charge de plusieurs enfants, qui n'avaient pas le droit de travailler et, par ailleurs, qui n'avaient pas d'homme parent pour leur fournir une aide financière ni les accompagner dans leurs déplacements. Comment ont-elles pu s'en tirer ? Il y avait jusqu'ici les organismes d'aide humanitaire sur place, quand ces femmes pouvaient s'y rendre. Selon l'Association révolutionnaire des femmes afghanes (RAWA), de nombreuses femmes sont réduites à mendier, voler ou se prostituer, avec toutes les conséquences qu'on imagine : lapidation, torture, mutilation et parfois exécution publique sans autre forme de procès. Les talibans sont capables de tout, y compris de couper les doigts d'une petite fille de 10 ans qui se polit les ongles ou de battre au sang une femme qui porte des bas blancs.