et le début d'un nouveau
La nuit était chaude et Bénédicte n'avait jamais vu autant d'étoiles sur le velours sombre d'un même ciel. Seule, accoudée aux remparts du château, éclairée par la lune elle goûtait au calme, au vent doux légèrement frais et au scintillement des étoiles. Elle se sentait enivrée sans même avoir bu, son c¿ur chantait de nouveau, la pensée de Gard faisait naître un sourire à ses lèvres, elle se sentait légère et même les sombres événements qui se préparaient n'arrivaient pas à la faire descendre de son nuage. Elle empoigna des mains deux créneaux de pierre et se laissa tomber en arrière, les yeux directement rivés sur le ciel étoilé, elle se mit à rire comme une enfant.
- Ah ! Mais qu'est-ce qui t'arrive ma Béné ! Se demanda-t-elle en se relevant brutalement.
Son regard brillant se posa au loin, sur les arbres à peine visibles de la forêt. Elle croisa lentement les bras et posa son menton sur ses mains sans quitter des yeux la forêt fantomatique.
- Tu le sais bien, murmura-t-elle, t'es amoureuse ma grande !
Elle sourit et se remit à rire. Tout ça était dingue, en si peu de temps, elle n'aurait jamais cru que c'était possible. Et puis, Gard n'était pas un fringuant jeune homme, il fallait bien se l'avouer, mais il l'attirait, elle ne savait pas pourquoi mais c'était plus fort qu'elle. Il était bienveillant, il la comprenait, il faisait battre son c¿ur, c'était suffisant pour elle. Et bientôt, son bonheur serait complet, il avait promit, c'était le deal, Dana reviendrait. A cette pensée son c¿ur se réchauffa, mais un léger doute s'insinua elle.
« Et s'il ne tenait pas sa promesse ? »
Sa vue se brouilla un instant, elle ferma les yeux et se remémora tout ce qu'il avait déjà fait pour elle, tout ce qu'elle avait déjà vécu de si extraordinaire. On lui aurait raconté que de telles choses existaient, elle n'y aurait pas cru une seule seconde, et pourtant.
- Pourtant je suis en train de le vivre, il tiendra sa promesse.
Elle releva de nouveau les yeux vers les étoiles, se perdant dans leur scintillement constant. Elles disparaissaient et réapparaissaient incessamment, formant des vagues pailletées sur l'obscurité du ciel. Des grillons stridulaient ça et là en un rythme hypnotique et apaisant, elle se laissa bercer doucement caressée par le vent.
- C'est magnifique n'est-ce pas ?
Elle sursauta et manqua de s'égratigné sur la pierre brute, elle se retourna et souffla de soulagée.
- Vous m'avez fait peur !