HISTOIRE DE VAUDOIS
Ce matin là, mécol, le taguenet, j'avais peu d'accouet.
J'étais tout moindre.
Mais après avoir enfilé mon pantet, je m'emmode.
je vais d'un pas quelque peu vigousse retrouver ma bouèbe pour l'a cocoler, oui, car je l'a fréquente.
Comme ce n'était pas une mijaurée, tout en lui caressant le cotzon, je lui propose de se préparer à prendre un traclet pour se rendre sur un becquet de par là-haut.
On avait grebolé toute la nuit, car il avait fait une de ces cramines à te flanquer la grolette le matin.
Après une puissante roille, une véritable saucée, il a chotté. Il ne restait plus que du mouillon.
Heureusement que j'avais une panosse pour essuyer la gouille.
Il fallait éviter qu'un taborniau ou une bedoume, dont les quinquets étaient encore tout collés ne viennent s'encoubler dans ce patrigot et cupesser tout à côté dans le ruclon qui sentait encore le brûlon, souvenir d'un feu qui couvait encore depuis la veille au soir.
Avec ma gâtionne, nous décidâmes de nous ganguiller au fin coutzet d'un mamelon des environs.
Ma minçolette était gringe, un peu piorne, elle pétouillait car elle avait la trouille. Ayant peur de déguiller, de dérupiter et de s'épécler une piaule, elle s'est mise à quequeiller : Quelle longue tirée pour la descente !
Aussi, après avoir refermé un clédard, il faut penser aux modzons ruminant dans le pré !
Nous nous arretâmes pour souffler un peu dans le cagnard, une espèce de mayen dont le toit était recouvert de tavillons.
Nous actionnons le péclet et nous nous cotons dedans.
Loin de nous l'idée de foutimasser, de miquemaquer, pas plus que de potringuer, je le jure, ni même de jouer à la courate.
Non, notre voeu le plus cher était de s'accorder un clopet réparateur.
Quelle pioncée nous avons faite !
Tout regaillardis, nous retournâmes au village.
Mais quelles sont ces braillées et ces siclées ????
D'ou ce baccanal pouvait-il provenir ?
Il venait de la pinte lors d'une rioule durant laquelle, certains clients avaient trop sacrifié à Bacchus après avoir pintoillé et abusé de la topette, quelle embardouflées ils en avaient, deux toyotzes, de vraies chenoilles s'étaient lancés des fions puis se sont foutus des agnafes.
Nous avions rarement vu une pareille astiquée !
Ces deux cradzets s'étaient tripougnés à tel point que ces deux niolus avaient le pif tout maillé, tout de bizingue, nous en étions tout remués.
Vous comprendrez qu'après avoir constaté les dégâts de cette passe de lutte, ma minçolette et moi nous avions besoin de nous requinquer.
Juchés sur des trabedzets quelques peu branlants, nous appelâmes la fille de l'aubergiste, une grande berclure, pouète comme un éventail à moineaux et raide comme la justice de Berne.
Sa robe, qui avait du être blanche, était recouverte de tacons virant au grisâtre.
Son apparition à déclenché chez nous une de ces détraques !!
Une déguille à se rouler de rire par terre.
Cette guiupe, une vraie pèdze, paraît-il, selon les gens du village a servi au deu, affamé que nous étions, tout ce qui fallait pour se rapicoler.
Nous avons rupé sans nous faire prier de la fricassée de cayons, du gâteau à l'oignons et du taillé aux greubons, sans oublier des rebibes de l'Etivaz.
Le solide a été puissament arrosé d'un breuvage qui n'était pas, je vous l'assure, un penadzet, il a fallut plusieurs fois rafoncer.
Cette tranche de vie quelque peu loufoque se termine ici, j'espère que vous n'avez pas été trop dur à la comprenette de ce language spécifiquement vaudois et que vous ne le rédzipéterez pas car, gare aux batoïlles !