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ENTRÉE #2

La solitude me suit partout.
Où que j'aille, quel que soit mon entourage, je suis toujours aussi seul.
C'est comme un manteau sombre qui ne me quitte jamais.
Comme une étoffe insatiable de ténèbres.
Pire. J'ai l'impression que l'on me déteste.
Tôt ou tard, les gens d'un milieu finissent invariablement par me détester.
Quels que soient les efforts fournis de ma part.
Cela s'est toujours passé ainsi.
Et il n'y a aucune raison pour que cela change...
...Pas vrai ?...
Je me hais. Je hais le fait que je ne sois pas ce que je voudrais être.
Je hais le fait d'être tout ce que je ne voulais pas être.
Et surtout, je les hais tous autant qu'ils sont.
J'aimerais pleurer. Mais je ne sais plus comment faire.
Mes yeux restent secs, quelques soient les efforts que je fasse pour m'attendrir sur mon sort.
"S'attendrir"...ce verbe perd de plus en plus de sens.
J'aimerais hurler, au moins.
Hurler jusqu'à cracher du sang pour au moins SENTIR QUELQUE CHOSE.
Mais...avant même qu'un quelconque son sorte de ma bouche, je me dis :
"Heh...à quoi bon, abruti ? Hurler pour quoi ? Pour qui ?"
Personne ne viendra. Personne n'est jamais venu.
Je n'aurai comme consolation que l'écho de ma voix. Piètre consolation.
C'est toujours la même chose, de toute façon.
À la fin, seul le silence règne.
À la fin, je m'enveloppe dans mon manteau de solitude, et je m'en vais au loin, tête baissée.

ENTRÉE #1

Les Ténèbres ne cessent de croître.
Cependant, les Ténèbres ne sont pas le problème.
Le problème, c'est la moisissure dont elles favorisent la croissance.
Il y en a partout.
Dehors, dedans, en moi, partout.
Où que j'aille, elles me suivent.
Et je me décompose. Jour après jour, la moisissure croît.
En bref, je vais l'énoncer haut et clair :
Je n'ai pas d'espoir. Ce mot n'a aucun sens.
La vie n'est qu'une succession d'évènements plus ou moins fâcheux.
N'espérer en rien est le meilleur moyen de survivre.
Les optimistes sont les plus faibles.