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Aruna

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Messages posté(e)s par Aruna

  1. Si cet amour transfigurateur est une graine, comme toute graine il lui faudrait sans doute la conjonction d'un vent porteur, d'un terreau riche et de conditions favorables pour éclore. On peut imaginer que l'animal humain puisse être cette terre d'élection. Et le vent est-il le complice de la graine, qui guide celle-ci vers sa terre d'élection?

  2. La grammaire du mot Nature nous renseigne sur son genre féminin. Cela sonne comme une évidence. 

    On pourrait presque dire que la Nature est une femme voilée. Nous, qui cherchons à soulever le voile,  sommes une de ses cellules, ou une de ses excroissances, peut-être. Toute question que nous poserons à propos d'elle sera aussi une question à propos de nous même.

     

    • Like 1
  3. Il y a 12 heures, Quasi-Modo a dit :

    Nous sommes connectés par ce biais, entre autres.

    La mondialisation a réduit les distances, et cela ira encore plus loin très bientôt.

    Avec internet il n'y a plus ni espace ni temps mais nous pouvons toucher n'importe qui instantanément.

    Ou au contraire le rendre aigri, susceptible, en l'injuriant.

    Je sais que je suis un mauvais avocat pour ma cause mais si tout le monde y croyait, le monde serait-il meilleur ?

    L'interconnexion est un potentiel inné de l'espèce humaine au même titre que celle que l'on observe dans un vol d'oies sauvages ou un banc de poissons. Internet nous donne l'illusion de la connexion. On n'y touche l'autre au mieux qu'à sa superficie.

    La communication technologique agit comme un leurre au sein du mental humain, en piratant sa faculté d'attention vers une simulation d'interconnexion, la détournant du même coup de son interconnexion naturelle intra et extraspecielle. 

     

  4. il y a 14 minutes, Quasi-Modo a dit :

    Bonjour,

    L'étude du petit monde est une théorie selon laquelle nous serions à moins de 6 relations de quiconque sur la planète.

    Selon les réseaux sociaux tels que Facebook, cela peut même descendre à 3/4 relations, mais il faut aussi admettre que les gens gardent beaucoup de contacts dans leurs amis alors qu'ils ne leur parlent jamais et les connaissent à peine.

    Ainsi en additionnant vos amis, les amis de vos amis, les amis de vos amis de vos amis, et ainsi de suite jusqu'à 6 fois, vous aurez la population de la planète.

    Etonnant non ?

    Cela montre à quel points nous sommes interconnectés et à quel point influencer une personne peut provoquer un changement de grande échelle qui se répercutera sur des centaines de milliers d'autres personnes.

    Dites un bonjour aux passants, faites leur un sourire, laissez passez les gens au passage piéton, proposez de porter les courses aux grand-mères, etc. et il y a de fortes chances que vous rendrez la vie de milliers de personnes meilleure rien que comme cela, car pour un service de cette sorte rendu, la personne rendra souvent le même type de service à d'autres, et cela rendra la vie plus belle à tout le monde.

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Étude_du_petit_monde

    Faites-vous la promesse que vous allez peser de tout votre poids sur la balance pour que le monde aille dans la bonne direction. Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde. Un changement de paix, d'harmonie, d'amour et de bienveillance. Le pouvoir est entre vos mains.

    Tout comme la fable du colibri qui prenait quelques gouttes d'eau dans son bec afin d'éteindre l'incendie, sa contribution pour ridicule qu'elle puisse sembler lui inspira la réflexion suivante : "Au moins j'ai fait ma part."

    Si tout le monde faisait sa part, nous pourrions changer le monde à jamais.

    Nous sommes interconnectés certes.

    Le mensonge dans cette approche est d'essayer de nous faire croire que nous sommes interconnectés grâce à Facebook et à la cybernétique artificielle en général. 

    N'étions nous pas déjà interconnectés il y a 50 000 ans?

     

  5. Il y a 1 heure, Ambre Agorn a dit :

    Je ne suis pas bien sûre d'avoir saisi votre question. Vous arriveriez à formuler autrement?

    Quelque chose est là que tu nommes: "la Nature".  Cette chose est à la fois ce qu'il y a de plus visible et manifeste au monde mais il demeure une part voilée, qui semble impossible à appréhender dans sa totalité. 

    Pourtant dans le choix même du vocable qui désigne cette chose, il pourrait y avoir un indice de nature syntaxique qui lève sinon tout le voile du moins un petit coin.

     

    • Merci 1
  6. il y a une heure, Ambre Agorn a dit :

    La Nature ne donne pas à voir, elle donne à deviner.

    D’où ses multiples acceptions : secret, divination, faux-semblant, tromperie, illusion, mensonge, etc.

    Pourtant tout ceci est faux. De passer à la notion de Nature à ces diverses acceptions sonne faux. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il manque le raisonnement qui mène de l’un à l’autre. C’est comme si je disais que deux plus cinq égalent quatre. On pourrait, par habitude, par convention, dire que c’est faux. Pourtant, une fois dévoilé le raisonnement, la marche à suivre pour parvenir justement à ce résultat, la conclusion paraîtrait juste.

    Le raisonnement est un dévoilement. Pourtant il y a un prix à ce dévoilement : il désacralise, il réduit à néant ce qui était si attrayant, si curieux, si vibrant. Ce qui est découvert illumine d’une vive lumière d’allumette l’explorateur qui, bientôt, se passionnera encore pour ce qui reste caché, et ce qu’il a dévoilé s’éteindra, n’éclairera plus rien de sa vie et se couvrira du voile gris et terne du « déjà-vu », de l’ennui. Seul restera le sentiment de la découverte alimentant ce besoin toujours renouvelé de la recherche. Toute la Nature est un banquet infini invitant tout un chacun à se restaurer quelque soit sa faim, sa soif ou ses besoins.

    Il y a en permanence un affrontement entre le besoin de dévoiler ce qui se montre à découvrir, et le besoin de conserver encore et toujours ce qui attise et reste voilé.

    La Nature est un support pour toute sorte de lecteur. Pourtant elle reste voilée encore et toujours. J’ai l’impression d’avoir la chance et la malédiction de pouvoir me soustraire d’elle et de ne pouvoir la dévoiler qu’en dehors d’elle. Mais lorsque je m’éloigne d’elle, je perds de vue l’essentiel, je risque d’en perdre des miettes. Pourtant il n’est qu’ainsi que j’accomplis ce que je suis. C’est que je suis telle un voyageur. Je ne suis pas ceci ou cela, je suis un voyage continuel entre mille choses, mille états, miles points de vue.

    Tout le monde, chaque individu, chaque être vivant, chaque élément, chaque atome ou mouvement d’énergie sait ce qu’est la Nature, puisqu’il est d’elle. Ce n’est pas tant ce qu’elle est que nous semblons rechercher ou découvrir, mais bien pour qui elle est ainsi. Le point de départ étant ce qu’elle est pour soi. Et de découvrir la multiplicité de soi revient à explorer d’autres natures, d’autres points de vue. L’inverse étant la même chose : découvrir d’autres natures revient à explorer sa propre nature.

    Quand tu t'emploies à parler de la Nature en tant qu'une entité éternellement voilée à nos yeux, est-ce qu'il n'y a pas malgré tout un élément de définition qui émerge de la grammaire même du mot que tu as choisi pour la désigner ? 

  7. Le 13/04/2023 à 09:20, Blaquière a dit :

    A quel moment une réflexion admirable mais purement intellectuelle se détache-t-elle de la réalité ?

    C'est la question que je me pose là... j'y suis aussi sujet parfois.

    Faut-il absolument toujours revenir au réel ? Je m'y efforce par principe mais je ne suis pas sûr d'avoir toujours raison.

    Il y a aussi une fascination du paradoxe parfois qui joue... Paradoxe : "contre la doxa" ?

    J'avoue que je me suis un peu laissé aller à employer des termes abstraits non clarifiés et non ramenés à une expérience sensible directe du "réel". Mais après tout, nous sommes en section littérature et je  m'accorde ici le droit d'extrapoler un peu. :)

    Ce que j'ai trouvé interessant c'est de prendre ton raisonnement sur l'amour et la fatigue et de le retourner sens dessus dessous pour voir ce qu'il en sort. C'est une démarche critique que j'essaye de pratiquer avec tout raisonnement, y compris les miens. La recherche du paradoxe, non par fascination mais par esprit de méthode.

    Quant à revenir au réel, oui pourquoi pas; mais alors il convient de ne pas oublier que le réel de tout un chacun est lui aussi une construction et non un étalon d'objectivité.

     

    • Like 2
  8. il y a une heure, Blaquière a dit :

    Intéressant... Belle idée.

    Tiens je ramène à moi et m'étudie...

    Ce matin je suis allé tailler des vignes. Puis je rentre à 10 heures et je balaye et fait la poussière du magasin...

     En gros 4 heures non stop...

     Et je suis un peu ... épuisé...

    Fatigué.

    Serais-je  alors incapable d'aimer ?

     C'est presque le contraire : J'aime tout, et tout le monde !

    Ma fatigue a ramolli mon besoin de luter de m'insurger. je me laisse aller...

    J'ai baissé ma garde.

    Il y a une euphorie de la fatigue. "èou" = le bien, "phore" = apporter.

    La fatigue m'apporte une sorte de bonheur, de bien être... Une sorte de quiétude : J'ai fait le boulot !

    C'est alors un amour tous azimuts.

    Sans doute différent du... "vrai" Amour qui serait alors plutôt une sorte de fureur... de fureur de vivre ?...

    L'extrapolation d'un manque, d'un angoisse à combler...

    Non ?  

    La fatigue n'a pas que du mauvais. c'est comme ça que je la ressens, là, en ce moment... Elle m'est euphorique.

     

     

    C'était juste pour faire avancer le Schmilblick...

     

    J'édite :

     

    Mais je réalise que je suis peut-être hors sujet ! Car il y a plusieurs fatigues. 
    Là c'est de la fatigue physique que je parlais. Quid de la fatigue morale ? 
    Du désespoir ?...
    Qui ressemble à... un chagrin d'amour !
    N'aime-t-on plus de trop aimer ?

    L'amour est un don. (Je ne présage pas à qui est adressé ce don). Que pourrait donner un homme fatigué ? 

    Tu me retorques: "je suis fatigué d'avoir bien donné". Et moi je prétends: si tu es fatigué c'est que tu n'as peut être pas assez donné. Que tu ne t'es pas assez libéré de toi-même dans le don pour te laisser emplir par la vacuité de l'univers qui est pure énergie. 

    Je ne pense pas que la fatigue physique soit si distincte de la fatigue mentale à cet égard.  La fatigue physique est une fatigue mentale qui s'est encodée dans les cellules du corps.

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  9. Ta question surgit du fait du paradoxe de notre condition. Nous, en tant qu'êtres humains et en tant qu'êtres tout court, sommes pris dans le flux du devenir qui nous sousmet à un impératif de transformation permanente. La vie sous nos yeux nous montre l'exemple de la transformation permanente. A chaque être, des questions sont posées, des défis sont lancés à chaque instant. Des pièges sont tendus, nous y tombons et ce n'est pas un problème car ils ont été déposés sciemment sur notre passage par l'intelligence du vivant afin que nous soyons amenés à revisiter en permanence notre façon d'être au monde. Être perfectionniste dans l'absolu n'a pour moi pas de sens, parceque la seule perfection qu'exige de nous la vie, est une perfection de l'instant, une perfection éphémère : la façon juste d'exister ici et maintenant. Il n'y a certes aucun laisser-aller dans cette exigence, bien au contraire. Y répondre requiert sans aucun doute de grands sacrifices, notamment le renoncement à la quête d'une perfection absolue. 

     

  10. Le 31/03/2023 à 21:03, guernica a dit :

    Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu'on te fasse. Ca englobe les animaux

    Cette phrase, à mon sens, n'est pas un étalon de la notion de respect, mais une simple règle de réciprocité.

    Je m'explique :  une personne peut très bien, et c'est très fréquent, ne pas se respecter elle-même. Elle en vient de ce fait à tolérer les comportements irrespectueux des autres envers elle, et même ne plus les percevoir comme tel. Elle peut également en arriver à justifier ces actes et leurs auteurs. C'est ce qui est parfois nommé la collusion victime -perpetrateur. C'est clairement un dérèglement du jugement mais, encore une fois, il est extrêmement répandu. 

    A partir de là, si cette personne devait appliquer l'imperatif moral kantien : "ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu'on te fasse", qu'est-ce qui peut l'empêcher de ne pas respecter autrui, puisqu'elle même accepte l'irrespect des autres envers elle ?

  11. Le clan de Xolotl

    Se mêlant et se mélangeant avec les Tribus de fin de cycle, il est un groupe étrange de sorciers free-lance que l'on serait bien en peine de nommer. Ce sont des shamans. Mais des shamans d'un ordre tout autre dont le lignage remonte au futur tout autant qu'au passé. Ces sorciers ont l'imagination à fleur de peau et sont pétris de réalisme magique. Ils peuvent se montrer élusifs mais ils sont étonnants et déconcertants de franchise lorsqu'il s'agit de partager les secrets initiatiques de leur guilde. Faisant preuve d'un mélange paradoxal d'arrogance et d'humilité, ce sont de très bons instructeurs qui n'appartiennent à aucune tradition, aucune école ou aucun programme éducatif. Ils sont généreux et implacables, mais également capricieux. Il leur arrive même d'être brutaux, spirituellement et socialement parlant (...).

    Une conversation sur la place de Santa Fé  en 1974: "Hello John, es-tu au courant de tout ce qui se dit sur le shamanisme ? Certaines personnes prétendent que ce serait la plus vieille religion de la planète".

    "Et bien, si elle est à ce point ancienne, combien de temps pensent-elles qu'elle puisse encore durer?"

    Le shamanisme était la grande mode dans les années 1990 et il semble qu'il soit encore en vogue en ce début de 21ème siècle, mais pourrait-ce n'être qu'un coucher de soleil. Est-ce que je risque de passer pour extrêmement contrariant (une fois de plus) en posant une telle question ? Laissez-moi préciser :se pourrait-il que l'omniprésence du phénomène -avec tout un chacun et son cousin se faisant passer pour des shamans - cède la place à quelque chose à la fois de plus discret et de plus exigeant, un ordre shamanique qui ne s'annonce pas comme tel. Ce serait alors le clan de Xolotl.

    Dans l'esprit du réalisme magique, je vais donc rédiger un article sur ce clan, comme s'il existait déjà.

    Le clan de Xolotl est définitivement un ordre, et non pas une tribu de plus, mais cet ordre englobe et imprègne toutes les activités tribales. Imaginez les tribus comme des arbres magnifiques aux multiples branches et racines, feuillés d'expressions innombrables de créativité personnelle et stabilisés par des troncs massifs de solidarité communautaire. Les cinq familles d'arbres tribaux - les Originels, les Orgiastes, les Fertiliseurs, les Évolueurs et les Visionnaires- représentent la communauté humaine émergente de cette fin de cycle. L'ordre shamanique occulte, le clan des crypto-shamans élusifs et malins serait à l'image d'un tissu blanc de cheveux d'ange, le réseau mycélien souterrain en relation symbiotique avec les arbres tribaux. (...)

    John Lamb Lash  "Fin de cycle Kali Yuga"

  12. il y a 9 minutes, Don Juan a dit :

    Trop se centrer sur soi-même cause une terrible fatigue.

    Un homme dans cette situation est sourd et aveugle au monde.

    La fatigue à elle seule le prive de voir les

    merveilles qui l’entourent.

    D.J

    Un homme fatigué ne saurait être amoureux, n'est ce pas ?

  13. On ne peut se libérer de sa tristesse que si on aime cette Terre d'une passion inébranlable, dit Don Juan. Un guerrier est toujours heureux parce que son amour est inaltérable et que sa bien-aimée, la Terre, l'embrasse et lui octroie des cadeaux inestimables. La tristesse n'appartient qu'à ceux qui détestent ce qui les abrite.

    Carlos Castaneda "Histoires de pouvoir"

    • Like 1
  14. Il y a 4 heures, Blaquière a dit :

    matrice artificielle

    connectée

    l'espèce humaine

    prophetisation

    fin cyclique

    dissoudre les connexions neurales

    l'effondrement brutal

     

    en chinois ça donnerait quoi, ça ?

    人工基质

    连接的

    人类

    预言

    循环结束

    溶解神经连接

    残酷的崩溃

     

    Bon, ben je comprends pas mieux...

     

    J'en suis désolé. 

    J'ai sans doute trop tendance à penser  que certaines choses coulent de source.

    Relis éventuellement le départ du topic et les quelques dernières interventions. Sinon si tu as une question précise, je peux essayer d'être plus clair.

    • Merci 1
  15. Le 24/10/2022 à 13:35, Don Juan a dit :

    Ou tout simplement pas apparente ou pas assez pour que je la voie.

    Qu'est-ce qui s'est effondré depuis deux mille ans que cette révélation fut publiée?

     

    Si ceux de l'extérieur sont touchés d'une manière significative par l'effondrement du château, ce sera aussi une fin du monde pour eux.

    Vois-tu, on peut faire dire tout ce que l'on veut aux mots, il suffit de trouver un arrangement différent et cohérent.

    Je me hasarderais à dire que c'est la matrice artificielle à laquelle se trouve connectée la quasi-totalité de l'espèce humaine qui semble sur le point de s'effondrer. Je pense que cette matrice s'est mise en place il y a bien plus de 2000 ans. Ce qui s'est probablement produit à cette époque a été une prophetisation de la fin cyclique de cette matrice.

    Je ne sais pas si il est véritablement possible de se trouver à l'extérieur du "château de cartes". Il doit néanmoins avoir existé des individus qui ont pu ou su dissoudre les connexions neurales qui les y reliaient et qui, en conséquence, ne seront pas affectés de la même manière par l'effondrement brutal du château.

  16. Le 21/10/2022 à 12:54, Don Juan a dit :

    Quelle révélation mériterait autant ce terme qu'une vision annonçant qu'un monde doit prendre fin pour accoucher d'un autre ?

    Si une chose est révélée c'est qu'elle était auparavant cachée ou dissimulée.

    Si un château de cartes est bâti sur des cartes dissimulées et que que ces cartes viennent à être retournées et donc révélées, le château s'effondre.

    Ceux qui vivaient à l'intérieur du château nomment cet événement "la fin du monde".

  17. Dans le silence de mon cœur moqueur,
    J'ai convoqué le vent de la maison de l'ouest.
    Il est venu comme un fantôme.
    A volé tout ce que j'avais,
    Puis l'a jeté au loin,
    Et en riant!
    Est revenu plus tard,
    Sous les traits d'une bleuette,
    A volé tout ce que j'étais,
    (Ou ce que je croyais être),
    Puis m'a jeté au loin,
    Et en riant!
    Par les chemins, depuis, je vagabonde,
    Mendiant heureux,
    Sous le ciel que la lumière inonde.
    (N'ose m'y suivre même mon ombre).
    Quand j'entends rire parfois au loin,
    Le vent de la maison de l'ouest,
    Je lève les yeux et je souris,
    C'est tout ce qu'il me reste.
     

    • Like 3
  18. Il y eut avant l'assombrissement, une période de clarté solaire d'une intensité particulière. Les gens ne sortirent plus qu'avec des verres fumés ou restèrent cloîtrés derrière leurs persiennes. Les rares qui affrontèrent la lumière crue en demeurèrent éblouis. La lumière pénétra en eux jusqu'au trefond et y perdura. A tel point que, quand les temps sombres arrivèrent, ils en étaient encore comme éclairés de l'intérieur. 

    Ainsi, ils ne perdirent pas leur chemin dans la nuit, et évitèrent à ceux qui se trouvaient à proximité, de mettre le pied dans l'abîme.

  19. Il y a 21 heures, Annalevine a dit :

    Tout, au départ,  provient d’un champ de représentation. Absolument tout. Tout part de la sensation ou de la sensibilité, les cinq sens mais aussi la sensibilité interne, puis tout devient perception, ou intuition dit Kant, intuition c’est à dire connaissance directe, que la perception soit image, son, odeur ou encore douleur, etc. Le mot arrive après, avec le développement du langage. Mais tout, tout d’abord est perçu. Et tout est perçu à partir d’une impression, d’une sensibilité. Bon là je ne fais que reproduire la première leçon kantienne que nul, pas même les neuroscientifiques remettent en cause. Il faut bien d’abord que quelque chose existe et que ce quelque chose entre en rapport avec nous. Sinon il n’y a même pas d’être pensant.

    Vous voulez effacer cette origine un peu triviale, un peu trop charnelle pour accéder au pur esprit. Votre démarche est platonicienne. Pourquoi pas ? Pourquoi ne pas vous représenter le monde comme un monde d’Idees ? 
     

    Le sentiment comme la pensée sont construits à partir d’intuitions de base. Sauf que vous perdez la conscience que la pensée, étant devenue conceptuelle, est fondée aussi sur la perception, l’intuition dirait Kant. 

    Du coup vous dévalorisez le sentiment contre la pensée, vous êtes issu de la culture française et cette origine vous empêche d’appréhender le monde d’une autre manière. Au fond pour vous la démarche philosophique d’Einstein ou celle de Godel est une démarche primaire, inférieure sans doute. Quand un Français lit les développements philosophiques d’Einstein il se gausse. Quand il lit l’imaginaire fou d’un Godel il le prend pour un aliéné . L’un comme l’autre philosophent en partant du sentiment. Hannah Arendt dans son livre sur Heidegger écrit que tout vient du sentiment : la surprise a enfanté  la science, l’étonnement a enfanté la philo. Vous vous rendez compte de l’abîme entre votre culture et , ici, avec Hannah,  la culture judéenne ? A moins que vous pensiez que la culture millénaire Judéenne, fruit du mélange d’innombrables cultures, depuis la Dispersion, soit une culture inférieure. Nous pouvons contester bien sûr la position de Hannah , mais je suis intimement convaincu que vous ne pouvez pas comprendre Arendt parce que vous ne remettez pas en cause votre culture française d’origine, exclusivement tournée vers la pensée discursive. Aliénation est le mot que Sartre, Français, utilise quand il entend Heidegger dire qu’il est nécessaire de créer en soi une disponibilité afin que l’Etre vienne. Le Français n’accède pas au monde connu par le sentiment. Vous ne voyez pas que vous dévaluez le sentiment. De plus en plus je crois que c’est là l’effet de la culture catholique française. Les catho même devenus athées infériorisent  la chair et pour eux sentiment = chair.
     

    Pourquoi pas ? Vous pouvez avoir raison et tenir le sentiment pour une production mentale inférieure. Mais votre contradiction est que vous voulez vivre les choses...dans votre chair !!! Vous prenez conscience que penser et vivre ce n’est pas la même chose. Vivre c’est s’engager, s’engager c’est hésiter, tâtonner, se tromper, ne jamais parvenir à une certitude. Vivre c’est la condition humaine et cette condition vous la repoussez.

    Et pourtant vous voulez aussi vous immerger dans la vie. Vous êtes dans une contradiction qui vous dévore. 
    Ne faire que penser, mettre le monde à distance, penser le monde en se tenant à l’extérieur, ou plonger dans le monde et éprouver sans cesse l’incertitude. Plonger dans le monde s’engager dans le monde n’est possible que si vous ne déconsidérez pas le sentiment.
     

    Mais vous préférez vous assoir au bord de l’abîme plutôt que de vous jeter à l’eau.

     

    Peut-être tatonnons nous sans nous en rendre clairement compte dans la même direction. Peut être qu'un manque de lâcher prise ou un défaut "d'immersion" nous empêche de le voir.

    Je ne pense vraiment pas valoriser l'idée au détriment du sentiment. L'un et l'autre participent à construire notre représentation. Pour que le monde puisse nous toucher, l'un et l'autre demandent donc  à être déconstruits. Dans l'expression du sentiment, il me semble qu'il y a encore interprétation,  traduction d'un message. Si je suis devant un arbre et que je me sens (sentiment) envahi par l'émerveillement, c'est que je demeure observateur et que je reste dissocié de l'arbre que je suis en train d'observer. Communier demanderait que quelque chose soit stoppé dans la représentation,  une sorte de momentum, ou de vide dans lequel l'observateur a disparu. Et l'objet observé également.

  20. il y a 24 minutes, Blaquière a dit :

    Mais oui ! Du point de vue de la raison pure, toutes les fondations en tremblent!

    D'un pt de vue théorique pour en sortir, il y a la vision structuraliste ; il suffit que l'ensemble ds lequel on vit reste relativement cohérent. (mais il faut surtout pas en sortir !)

    Du point de vue de la vie pratique (pas de la raison pratique !), on se lève et "on rattrape la tortue"...

    Tu prends 4 planches, 4 clous et un marteau, tu te fais un tabouret et tu t'assoies dessus. le monde te paraîtra tout de suite moins absurde. C'est ton esprit qui s'est déguisé en réalité. Le plus étonnant c'est de constater à quel point ce costume lui va comme sur mesure !

    Oui, moi aussi, quand j'ai regardé de trop près le précipice, je retourne me fabriquer un tabouret et je m'assieds dessus. C'est une action salutaire. :)

    • Haha 1
  21. Il y a 12 heures, Blaquière a dit :

    Tu veux dire que puisque il n'y a pas (jamais) de certitude absolue, tout savoir (connaissance) est donc assimilable ou réductible à une croyance ? A un acte de foi ? Et que tu en es angoissé ? Que tu ne peux pas l'admettre ?

    Est-ce qu'on n'aurait pas jeté le structuralisme, un peu trop tôt avec l'eau du bain ?

    On l'admet éventuellement en tant qu'idée, mais qui l'admet dans la profondeur de sa chair ?

    Tu ne sembles pas réaliser ce que cela implique.

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