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Maroudiji

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Tout ce qui a été posté par Maroudiji

  1. Donne des exemples. Mais tu ne peux pas car tu ne sais que ce que les autres ont rapporté. Si tu ne dis pas qui sont ces autres, pour que l'on juge de leur respectabilité, et que tu n'as que mépris pour une recherche personnelle qui te conduirait au plus près du sujet, de la secte en l'occurrence, tu n'as aucun avis à nous donner, sinon que tu n'aimes pas les sectes. Voilà une position originale. Histoire. Ici, on parle philo. Si on dit que les sectes sont un problème de société comme le sont les gens du voyage, alors on explique rationnellement les raisons pratiques.
  2. Il suffirait que tu donnes des exemples pour nous satisfaire, mais tu ne fais que théoriser dans le ciel des abstractions. Prenons les Témoins de Jéhovah et les Hare Krishna par exemple, qu'elles sont ces idées bien réelles de sources attestées que tu t'es forgées au point que ton avis ne soit pas simplement un énorme préjugé? Desquels gurus s'agit-il en l'occurrence? Qu'est-ce qu'une composante communicarionnelle qui prendrait trop de place dans l'enseignement d'un chef de secte? Et le conditionnement, c'est quoi par rapport à un chef d'entreprise qui fait un speech de reconditionnement le matin pour mettre son équipe au diapason ? Quel est ce peuple que l'on endoctrine avec une langue qu'il ne comprend pas? Pour te le dire franchement, cela ne fait guère avancer le schmilblic.
  3. Tu veux bien expliquer comment tu déduits cela des sectes? À te lire, tu donnes l'impression de quelqu'un qui fuit le sujet verticale sans en connaître grand-chose pratiquement, sauf quelques émissions à la télé ou grâce à la fiche Wikipédia, mais cela t'es suffisant pour en faire une synthèse philosophique à géométrie variable. Il n'existe pas de pensée purement horizontale, la pensée est d'abord de source verticale!
  4. Il y a une multitude de formations, directions, entreprises ou individus hautement appréciés à qui cette définition sied tout à fait. Pareille pour celle-ci. En plus, toutes les croyances ici sont les mêmes, niveau stupide. As-tu rencontré quelques membres de sectes pour en arriver à cet aboutissement théorique systématique ? Personnellement, moi qui me suis intéressé à eux, objectivement pourrais-je dire en exagérant un peu, car je me rendais en ces lieux simplement pour comprendre et m'imprégnier de leurs idées et croyances (est-il besoin de le faire remarquer, il n'y a pas que de la croyance dans une secte, mais également des conduites normales et pratiques). Mais je crains de vous le rappeler, on ne peut pas déduire de l'exemple d'un membre ou d'une secte, la condition de tous les autres. On ne peut pas continuer à philosopher ou à universaliser des opinions comme on le fait encore aujourd'hui, en toute bonne conscience, sur le Dieu et les cultures des autres sans même les connaître un tant soit peut sérieusement, sans intégrer intellectuellement que le Dieu des Hindous n'est pas celui des monothéistes, ainsi par conséquent de leur philosophie. Mais, pour beaucoup de monothéistes, la religion hindoue est satanique par définition. Ce qui, pour des gens comme moi, est une pensée forgée par un sectarisme tranchant et spéculatif, porté par une haine souvent assumée.
  5. Tu parles de qui, des gurus, des sectes, de leur membres, de qui? En quoi la posture verticale serait-elle une fuite? Une fuite de quoi?
  6. Tu n'as jamais été vérifier par toi-même ? Plus important sont les membres. Comme on juge un arbre à ses fruits. En rencontrant et en discutant avec eux, j'ai appris plein de choses sur leur façon de vivre. Ce qui me permet de critiquer la notion de secte avec quelques arguments éclairés. Tu veux dire qu'un guru ou un neu neu conférencier sont pas mieux que des dictateurs ou des mafieux ? Sérieux !?
  7. Tu connais les Raëliens ? Je suis allé à une conférence qu'il a donné. Rien d'impressionnant et je l'ai fait savoir à quelques adeptes après la conférence qui tentaient de nous convaincre, ma femme et moi. Same pour l'Eglise de scientologie. Tu les connais?
  8. En français, le mot évoque uniquement les défauts de ce genre de regroupement. Ce n'est pas le cas pour les Anglais ou pour d'autres nations chez qui il décrit simplement une communauté de gens radicaux.
  9. Suis-je le seul à connaître Jean-Claude Guillebaud? Quelqu'un a-t-il déjà lu ce livre, "La force de la conviction" ? Un intervenant a écrit: Il présente cela comme s'il connaissait la définition d'une secte, mais il ne prend pas la peine de nous la donner. Avec Fraction nous apprenons bizarrement qu'il n'y a rien de plus normal que la formation sectaire mais il n'explique pas non plus l'intolérance généralisée à son endroit, comme si les adhérents d'une secte étaient fondamentalement un hors-la-loi. Fraction à l'air de connaître le mécanisme des sectes. Du moins, c'est l'impression qu'il laisse. Il brosse ici une caricature de la secte si facilement disponible chez les détracteurs que j'ai un doute quant à sa perspicacité à juger du phénomène avec partialité. Car les sectes ne sont pas toutes pareilles, ni les gurus d'ailleurs. Il y en a certainement des mauvaises et des criminelles, mais pourquoi le seraient-elles toutes? Je n'ai pas vérifié, je n'ai pas de statistiques, mais je suis persuadé, après avoir visité différents groupes identifiés généralement comme des sectes, que ces dernières se distinguent de manière assez évidente dans la plupart des cas pour ne pas toutes les mettre dans le même sac. Voilà. Jugement et punition parce que soumis à un guru!
  10. Je relis un texte de Jean-Claude Guillebaud dans "La force de la conviction", ce qui m'a inspiré le titre. Ceux qui me lisent plus ou moins attentivement, savent que je suis un libéral et un communautariste, donc en faveur des sectes, des communautés, des traditions et des langues régionales. Ils ne s'en étonnent pas car ils savent mon côté original et rebrousse-poil; ils se sont déjà affrontés au bon sens intellectuel et pragmatique de mon jugement... Il est connu que les sectes sont souvent à la limite de la légalité institutionnelle et que la police doit y mettre son nez avec fermeté. Voilà qui est bien. Mais voilà aussi que cette prévention étatique s'empresse de jeter le bébé avec l'eau sale du bain et, du coup, d'en profiter pour permettre à la majorité populaire et au gouvernement d'assoir leur intolérance sur la liberté de conscience du citoyen. "Le phénomène, écrit Guillebaud, est maintenant assez convenablement cerné et la documentation ne fait plus défaut." Alors, faut-il en finir avec les sectes et formater le peuple à la pensée démocratique pour plus de sociabilité ?
  11. Mais s'agit-il de vanité que de parler de Dieu? Le mot Dieu n'est pas un nom personnel, pourquoi alors s'offusquerait-Il au point de faire trembler de peur celui qui parle de lui?
  12. Ce sont les Juifs eux-mêmes qui ont créé et cultivé ce sentiment de peur. Ils ont une peur bleue de leur propre D.ieu.* Et comme la religion juive s'est répandue à travers le monde entier, ce sentiment l'a accompagné et a été renforcé. De là la peur de l'étranger. * Ils ont tellement peur de Lui qu'ils n'osent pas écrire ce mot, ils usent donc de cette astuce.
  13. Du jeu et du mensonge pris au sérieux. "C'est seulement parce que le discours public exige un mélange de sérieux et de jeu qu'un vrai platonicien peut présenter l'enseignement sérieux, l'enseignement philosophique, sous une apparence historique, et donc non sérieuse." Léo Strauss, méditant sur la méthode d'Al Farabi, son maître à penser, qui, pour brouiller les pistes de la censure aux sévères représailles contre quiconque critiquait la Tradition et les textes religieux, méthode consistant à exprimer le sens profond de sa pensée à mots couverts, évitant ainsi les persécutions.
  14. Entre l'arbre et l'écorce selon la pensée juive, celle qui sait... "Si nous n'avons pas lutter avec l'Éternel, nous avons certainement lutté avec le Satan, le contradicteur, lui qui est le chef d'orchestre de cette dialectique irresponsable qui ignore le secret de la construction parce qu'elle ignore le secret de la destruction." --Gershom Scholem Ma question indirecte : N'y a-t-il pas de demi-mesure à cette croyance ésotérique et manichéenne? Ne peut-on pas lutter avec Dieu le dimanche* et avec le diable la semaine, pour le dire de manière caricaturale? Quoiqu'il en soit, nous avons là un philosophe qui sait en la personne de l'historien G. Scholem (1897-1982) ________________ * Ce n'est pas possible, Dieu se repose ce jour-là.
  15. Voilà une notoriété qui a compris grâce aux philosophes qu'il ne sait pas grand-chose et en a fait un art de conquête culturelle. Mais n'est-ce pas légitime de se demander pourquoi promouvoir et imposer ses idées au reste du monde si, dès le départ, nous cultivons la réalisation que nous ne savons pas, que nous ne savons rien?
  16. Avant et pendant la deuxième guerre mondiale, Simone Weil chercha une solution au pacifisme impuissant, qu'elle tenait du philosophe Alain, face à la barbarie nazie. La Bhagavad-gita l'aida beaucoup, elle ne pouvait mieux tomber que sur cette oeuvre littéraire spirituelle. Comment trouver plus appropriée pour elle, une dévote, que ce discours entre Krishna et Arjuna où la non-violence cède la place à la violence? Martin Mégevand* écrit à ce sujet: "les questions qu’elle [S. Weil] pose débordent le cadre de la réflexion philosophique générale sur l’époque, pour pénétrer le domaine subjectif de sa propre détermination à agir : ce qu’elle va aussi chercher dans la Bhagavad Gità, c’est une formulation renouvelée du problème de la manière d’agir de façon juste dans un contexte de violence injuste, dans l’espoir de trouver un appui, ou une confirmation, de ses positions antifascistes." * Simone Weil de l’Afrique à l’Inde : « eadem sed aliter ». ______________________ Et pour creuser le sujet rendez-vous sur mon blog: http://maroudiji.over-blog.fr/2014/10/simone-weil-et-le-nihilisme.html
  17. Lettre de Wilhelm Humboltd à un collègue*: « Depuis plusieurs semaines je suis plongé presque sans discontinuer dans la Bhagavad-Gîta et la philosophie indienne, sur lesquelles on ne possède que quelques traités très éclairants de Colebrooke. Plus je l’approfondis, plus cette œuvre m’attire, et ce n’est pas chose facile que d’en percer au jour (durchschauen) les rapports philosophiques ainsi que la terminologie tout à fait spécifique et parfaitement philosophique. Langlois l’a le moins comprise, lui qui a entrepris de jouer au maître d’école avec Schlegel dans le Journal asiatique. C’est un vrai bonheur qu’il nous ait épargné une traduction de sa main. J’accorde qu’il connaît très bien le sanscrit et je lui reconnais sur ce plan beaucoup plus de pratique que moi-même. Mais il n’est pas entré, tant s’en faut, dans ce que l’œuvre contient de philosophique et ses essais abondent, selon moi, en contresens. La traduction de Schlegel, bien qu’elle comporte également de très nombreux passages en lesquels je ne puis être d’accord avec lui, est, j’en suis convaincu, magistrale et personne, actuellement, n’aurait pu en fournir une pareille. Toutefois un examen rigoureux des mots et des idées m’a convaincu, et je crois pouvoir le prouver, qu’il est également impossible, à partir de cette traduction à tous égards excellente, de saisir et de comprendre vraiment la philosophie du poème.» * Le lien
  18. Je continue et termine le chapitre 10 C’est le véritable yoga que celui qui conduit à cette vision : Dieu, présent en chaque être vivant. Sans lui, la matière serait inerte, sans vie. Même les atomes seraient incapables de se mouvoir. L’âme suprême et l’âme individuelle se côtoient dans le cœur de chaque être pourvu de conscience. En d'autres mots, l'âme, individuelle, ne peut exister dans un corps si l'Âme suprême n'y est présente. Ils sont toujours deux dans un corps. Et Krishna, donc, de décrire les plus saillantes de ses puissances : "Parmi les purificateurs, je suis le vent, et d'entre ceux qui portent les armes, je suis Rama. Chez les poissons, Je suis le requin, et parmi les cours d'eau, le Gange. Je suis la mort qui tout dévore, et aussi la source de tout ce qui est à venir. En la femme, Je suis le nom, la fortune, mais aussi les belles paroles, la mémoire, l'intelligence, la fidélité et la patience. (34) Mais à quoi bon, ô Arjuna, tout ce détail? Car, l'Univers entier, par une simple étincelle de ma personne, je le pénètre et le soutiens." (42)
  19. Arjuna est un disciple convaincu de la plus haute foi et on le reconnaît à son exaltation lorsqu'il s'exclame: «Tu es le Brahman suprême, l'ultime demeure, le purificateur souverain, la vérité absolue et l'éternelle personne divine. Tu es Dieu, l’être primordial, originel et absolu. Tu es le non-né, la beauté qui tout pénètre. Tous les grands sages le proclament, Narada, Asita, Devala, Vyasa; et toi-même, à présent, me le révèles.» (12) Dieu est cependant incommensurable et si diversifié qu'Arjuna se rend bien compte qu'il ne peut arriver seul à percer son mystère. Il demande à Krishna, puisqu'il sait tout et que personne d'autre que lui-même ne peut le connaître, de lui révéler ses Puissances (vibhutis) par quoi il pénètre les mondes. Il ne se lasse pas de l'écouter à ce sujet. Et aussi: «Comment dois-je sur toi méditer, ô Yogi suprême? Dans quelles formes te contempler?» (17) Cela ressemble tout-à-fait à un Dieu personnel. Paramatma est le même Dieu pour tous.
  20. Vous réalisez la différence de paradigme avec le nôtre? Il est dit ici que nous sommes les descendants de Manu. Car selon la parole védique, au commencement il y a les sages. Ce sont des hommes supérieurs. Le paradigme occidental est à l'antipode: à l'origine il y a les bêtes ; nous sommes des bêtes. Des Grecs aux Juifs, en passant par Darwin et l'Ecole de Francfort, nous sommes des bêtes; de l'être inférieur, de l'amibe, les êtres civilisés surgissent. De rien il y a quelque chose. Vous voyez la différence ? Originellement il n'y a pas de titres aux chapitres de cette œuvre. Sri Aurobindo a appelé celui-ci La parole suprême de la Gita, ce qui est significatif puisque nous sommes au cœur de l'entretien. Les six chapitres du centre sont consacrés à la bhakti, au yoga de l'amour, l'union spirituelle entre le dévot et Dieu. Pour peu que l'être conditionné s'intéresse positivement à Krishna et à sa puissance, méditant sur la création des Univers qu'il produit, tout en appréciant la beauté de l'entreprise, cette prise de conscience et l'intelligence (buddhi-yogam) requises pour saisir cette inconcevable réalité nous sera instillée par Dieu, sous la forme et le nom de Paramatma. Voici ce qu'il dit: «Vivant dans leur cœur, et plein pour eux de compassion, je dissipe du flambeau lumineux de la connaissance, les ténèbres nées de l'ignorance.» (11)
  21. Dès le deuxième verset, Krishna met tout de suite les choses au clair: personne ne connaît son origine, ni les dévas ni les grands sages. Il ajoute, pour dissiper les doutes, que ces derniers sont ses créations, voilà pourquoi ces hautes personnalités demeurent dans l'incapacité de saisir et de définir proprement son statut. Ils ont cependant l'avantage et l'heureuse fortune de reconnaître sa suprématie sur tout ce qui existe – et que de lui seul tout, absolument tout, procède. Ce à quoi athées et asuras se rebiffent tant ils exécrent ce destin de subordination. Ils ne croit pas Krishna quand celui-ci dit aux versets 4 et 5 : "La raison, la science, la certitude, la patience, la vérité, la continence, la paix, le plaisir et la douleur, la naissance et la destruction, la crainte et la sécurité, la douceur, l’égalité d’âme, la joie et les austérités, la munificence, la gloire et l’opprobre, sont des manières d’être des choses, dont je suis le distributeur." (Traduction Émile-Louis Burnouf)  Quelques versets plus loin krishna revient là-dessus : «Les sept grands sages, les quatre autres, qui furent avant eux, et les Manus [les pères de l'humanité] sont nés de mon mental; tous les êtres, en ce monde, sont leurs descendants.» (6) Évidemment, pour nous qui peinons à faire remonter l'histoire de l'humanité à plus de 10 000 ou 20 000 ans, les Pères de l'humanité et les Sept Grands Sages ne signifient rien dans le cadre de notre conception du temps. Leurs avènements se comptent en millions d'années, ce que Krishna avait déjà indiqué au premier verset du chapitre quatre; tous les êtres en ce monde sont leurs descendants.
  22. Je partage ici mon cours sur la Bhagavad-gita se rapportant au dixième chapitre. Premier verset: "Dieu, (Bhagavan) dit...": Une fois encore durant cet entretien formidable, Krishna va instruire son ami sur le mystère qu'Il représente en tant que Personne suprême, immanente et transcendantale. Après tout il est Dieu et son identité, son être, ne se révèle pas aisément, même à Arjuna, son proche, que dire de nous, lecteurs insignifiants. Que dire de la futilité d'une telle espérance pour celui qui fait l'économie du maître spirituel et qui s'imagine atteindre à l'essence des choses par la force de la spéculation!
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