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Afghanistan : retour sur la mort d'un adjudant français

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Par Yavin,
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Afghanistan : retour sur la mort d'un adjudant français


Lundi 24 novembre - 18:41

Des soldats français patrouillent près de Kaboul, en Afghanistan



Alors que la situation militaire et politique se dégrade de jour en jour en Afghanistan, la mort par l'explosion de deux mines d'un adjudant du 3e régiment du génie ce week-end, et les sérieuses blessures infligées à un second sous-officier, qui a perdu un pied, constituent un nouvel épisode sérieux pour le contingent français en Afghanistan. Selon le colonel Bruno Louisfert, porte-parole des troupes françaises dans ce pays, "les deux adjudants effectuaient une reconnaissance à pied, sur une portion de piste proche d'un champ de tir, lorsque l'un d'eux a marché sur une mine et a été grièvement blessé. Le second a voulu faire marche arrière et il a déclenché l'explosion d'une seconde mine, qui l'a tué". Selon l'état-major des armées à Paris, une enquête est en cours pour savoir si ces deux mines avaient été posées récemment ou si elles étaient là depuis plus longtemps, par exemple depuis l'époque de l'occupation soviétique. Citant une "source digne de foi", Libération affirmait dimanche que les mines avaient été posées "très récemment" . Qu'il s'agisse d'une nouvelle action de guerre, ou des conséquences d'une "pollution" plus ancienne, ces explosions font surgir une grave question : cette mort et ces mutilations auraient-elles pu être évitées ?

L'armée française s'est dotée de deux équipements spécifiques pour protéger ses troupes dans des environnements minés, comme l'Afghanistan. Il s'agit du SOUVIM (Système d'ouverture d'itinéraires minés) , et d'un transport de troupes, le Buffalo protégé contre les mines et fabriqué par la société américaine Force Protection . Le Point avait appris que les premières livraisons à l'armée de terre devaient intervenir avant la fin octobre 2008. Mais à notre connaissance, aucun exemplaire ne se trouve encore en Afghanistan, et ne s'y trouvera finalement pas avant, au mieux, février 2009, date à laquelle les soldats français sur place devraient disposer de deux SOUVIM et de quatre Buffalo. On sait que les deux sous-officiers appartenaient à une OMLT (Operational Mentoring and Liaison Team) destinée à former l'armée nationale afghane, et dont les formateurs et une partie des équipements sont fournis par l'armée française. On sait par ailleurs que les mines ont explosé sur l'itinéraire que les soldats français empruntaient pour se rendre de leur base au champ de tir voisin de quelques kilomètres, régulièrement donc. Et dans des conditions propices à une attaque, qui ne s'était pas encore produite, certes. Mais la surprise étant l'une des meilleures tactiques guerrières, peut-être aurait-il fallu l'envisager ? Et doter l'OMLT à temps d'engins sécurisés ?



par Jean Guisnel
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Source: lepoint.fr
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