Entre la piste et la production en série, le chemin fut pourtant bien plus long que prévu, puisqu'il aura fallu attendre un quart de siècle, autant dire une éternité, pour que Porsche franchisse le pas. Il faut dire qu'à Weissach, là où sont réunis les cerveaux de la marque, on a d'abord laissé le chantier en friche tant il était évident qu'à l'époque la boîte de la 956, au caractère plutôt sauvage, n'était en aucune manière adaptable à une voiture de route. Puis, une fois le concept revenu d'actualité par la grâce de l'électronique, les techniciens allemands, en quête perpétuelle de perfection, n'ont pas hésité à prendre leur temps, quitte à laisser à la concurrence la priorité du tir initial - la première voiture dotée d'une boîte à double embrayage restera, historiquement, l'Audi TT 3.2 apparue en 2003.

Intelligence artificielle
La récompense est à l'aune de l'attente. La boîte PDK (Porsche-Doppelkupplungsgetriebe), développée avec le concours des spécialistes de ZF, tient de la petite merveille et le marketing, qui prévoit que l'option sera choisie par 60 voire 70% de la clientèle, ne doit pas être dans l'erreur. Hormis son coût - 5753 fr. - la PDK n'offre en effet que des avantages par rapport à la traditionnelle boîte manuelle, qu'on l'examine sous l'angle de l'agrément, de la performance pure ou encore de la consommation.

En agrément, il n'y a pas débat dans la mesure où la PDK, non satisfaite de libérer le pied droit de la corvée de l'embrayage, peut également être utilisée en mode 100% automatique, mode qu'on finit immanquablement par privilégier non seulement dans les embouteillages, mais aussi, et c'est plus surprenant, en conduite sportive! Il faut dire qu'à défaut de réfléchir elle devine, pour ne pas dire précède, les intentions du conducteur avec un talent tel que c'en est presque frustrant. Les machines, désormais, sont bien douées d'intelligence... C'est patent sur terrain accidenté, où la PDK rétrograde très précisément là où le meilleur d'entre nous rétrograderait, sans jamais agacer.