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Faillite bancaire : les Indignés traînent en justice financiers et politiques


economic dream

Messages recommandés

Membre, 30ans Posté(e)
economic dream Membre 3 028 messages
Baby Forumeur‚ 30ans‚
Posté(e)

Bonjour à tous,

Quand les politiciens n'agissent pas, il faut bien que la société civile agisse...

Il est grand temps de littéralement punir les responsables de la crises plutôt que de réduire un peu leurs bonus.

Notre société revendique le principe de la responsabilité : il est temps de l'appliquer pour les banquiers.

"

Faillite bancaire : des Indignés traînent en justice financiers et politiques

PAR NATHALIE PÉDESTARRES (13 JUIN 2012)

C’est peut-être un tournant dans la bataille qui oppose les citoyens, frappés par les plans d’austérité, aux responsables des faillites bancaires, sauvés par l’argent public en toute impunité. En Espagne, une plateforme réunissant avocats, juristes et journalistes s’est donné pour mission d’enquêter sur les responsabilités des politiques et des banquiers dans la crise financière. Une première action en justice devrait être lancée contre l’ancien PDG de Bankia, grâce au soutien de milliers de citoyens.

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Leur intention est claire : mettre derrière les barreaux toutes les personnes qui, au sein du conseil d’administration de Bankia, sont présumées coupables de la faillite de la quatrième plus grande banque espagnole. Ils sont avocats, juristes ou journalistes, et travaillent d’arrache-pied sur le dossier Bankia en dehors de leurs heures de travail. En plus de l’information publique disponible, ils épluchent des données confidentielles que leur transmettent de l’intérieur des actionnaires et des employés de la banque. Telle est la mission de salubrité publique que s’est fixée une nouvelle plateforme citoyenne, liée au mouvement des Indignés, « 15MpaRato » [1], qui regroupe 120personnes.

Bankia, c’est ce conglomérat bancaire qui vient d’être nationalisé, et dont la faillite menace le fragile équilibre financier espagnol. Constituée en juin 2010 sous l’égide du Parti populaire (la droite espagnole), Bankia est la fusion de plusieurs banques en difficulté. Deux ans plus tard, tout bascule. En l’espace de trois mois, Bankia, qui assurait avoir réalisé 309 millions d’euros de bénéfices nets en 2011, se retrouve avec des pertes de 3,3 milliards d’euros ! Un gouffre financier dissimulé lors de la présentation des comptes à la Commission nationale du marché des valeurs (CNMV), sans le rapport d’audit obligatoire…

Aide publique et parachute doré privé

Ce mensonge a ouvert la boîte de Pandore, forçant son PDG, Rodrigo Rato, à démissionner le 7 mai dernier. Précisons que Rodrigo Rato n’est autre que l’ancien directeur général du FMI (de 2004 à 2007) et l’ancien ministre de l’Économie espagnol et bras droit de José María Aznar pendant le précédent gouvernement de droite (1996-2004). Il est depuis passé par les bureaux de la banque Lazard et par ceux de la banque Santander, la plus puissante banque espagnole (vous avez dit oligarchie ?).

« Nous voulons que Rodrigo Rato aille en prison et que ses biens soient saisis pour renflouer la dette de Bankia ! », assène l’une des membres de la plateforme 15MpaRato, qui tient à rester anonyme [2]. 23,5 milliards d’euros d’aide publique sont désormais nécessaires pour renflouer Bankia. Ce qui n’empêche pas son ex-PDG d’accepter un parachute doré de 1,2 million d’euros ! La décision d’attribuer cette indemnisation est actuellement entre les mains de la Commission des nominations et rétributions de la banque. L’Espagne n’en est pourtant pas à son premier cas de faillite bancaire suivie d’un sauvetage avec l’argent des contribuables [3]. Mais, cette fois, « c’est un cas trop flagrant d’escroquerie », s’insurge un des membres de l’équipe juridique de la plateforme.

Pression réussie

Si les membres de 15MpaRato travaillent de façon totalement bénévole, mus par leur « responsabilité civique », comme l’explique l’un des avocats volontaires, les démarches administratives et judiciaires ont un coût… La plateforme l’a estimé à près de 100 000 euros pour la première phase de leur action : déposer une plainte auprès de l’Audiencia Nacional, la plus haute juridiction espagnole, préparer et rédiger les actes d’accusation [4].

La plateforme a donc lancé une initiative de « crowdfunding » ce 6 juin. Succès immédiat. En moins de 24 heures, plus de 19 000 euros ont été collectés. Une cinquantaine d’actionnaires de Bankia se disent prêts à témoigner et plus d’une dizaine de témoins internes offrent spontanément leur aide aux enquêteurs anonymes. 11 000 citoyens déclarent se joindre à la plainte contre Bankia. Cette réaction citoyenne crée des remous… Le parquet espagnol finit par reconnaître les soupçons de délit et annonce l’ouverture d’une enquête préliminaire sur Bankia. En cause : sa création et son entrée en Bourse en juillet 2011.

Les politiques s’y mettent. La députée Rosa Diez – Unión Progreso y Democracia (UPyD) — annonce que son parti va également porter plainte contre Bankia. Depuis le 29 mai dernier, l’UPyD et la Gauche unie (Izquierda Unida, qui rassemble la gauche radicale) réclament une commission d’enquête parlementaire sur Bankia, ce qu’ont refusé les deux principaux partis, le Parti populaire, au pouvoir, comme le Parti socialiste espagnol (PSOE).

Tableau de chasse citoyen

Les deux partis qui ont alterné au pouvoir en Espagne craignent probablement un retour de bâton. « Nous n’allons pas nous arrêter au seul conseil d’administration de Bankia, avertit l’un des avocats. Nous allons aussi enquêter sur la responsabilité pénale de certains fonctionnaires de la Banque d’Espagne, de Deloitte [Le cabinet d’audit chargé des comptes de Bankia, ndlr], de la Commission nationale du marché des valeurs… C’est une procédure très longue qui va durer des années. »

La plateforme annonce ses objectifs comme un tableau de chasse : Rodrigo Rato, Mariano Rajoy (actuel chef du gouvernement espagnol), José Luis Zapatero et Carmen Chacón (respectivement ancien Premier ministre et ministre du Logement en 2007, tous deux du PSOE), José María Aznar (ancien chef du gouvernement du Parti Populaire)… Pour, affiche-t-elle, « en finir avec l’impunité et les privilèges de ceux qui sont indécemment riches, des politiques et des banquiers ».

« Ce que nous voulons, c’est que notre action, tout en préservant son anonymat, ait un effet "boule de neige", que la société civile collabore et nous aide. Et surtout, qu’elle prenne conscience qu’avec la loi et la Constitution en main elle a la force de lutter contre les abus de pouvoir », précise, moins démago, un avocat. Fin de partie pour l’oligarchie ?

Nathalie Pédestarres"

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Membre, Obsédé textuel, 72ans Posté(e)
Gouderien Membre 34 705 messages
72ans‚ Obsédé textuel,
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Ca au moins ça va dans le bon sens!

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Membre, forumeur révolutionnaire, 50ans Posté(e)
transporteur Membre 23 297 messages
50ans‚ forumeur révolutionnaire,
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Il est temps de s’attaquer aux vrais responsables de la crise.:plus:

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Membre, 116ans Posté(e)
nerelucia Membre 12 886 messages
Baby Forumeur‚ 116ans‚
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s'attaquer oui mais gagner quoi, ils sont en faillite.

Problème identique, donner 36 000€ par mois à des dirigeants en pleine crise, ça devrait être interdit. La loi est mal faite.

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Membre, 32ans Posté(e)
Mirisme Membre 1 346 messages
Baby Forumeur‚ 32ans‚
Posté(e)

Sauver des banques ça devrait être interdit.

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Membre, 30ans Posté(e)
economic dream Membre 3 028 messages
Baby Forumeur‚ 30ans‚
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Sauver en donnant bêtement des chèques en blanc, oui.

Mais sauver l'épargne des gens en nationalisant les banques, ce serait plutôt une bonne chose.

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Invité David Web
Invités, Posté(e)
Invité David Web
Invité David Web Invités 0 message
Posté(e)

Nous avons souvent tendance à tout mélanger, et encore une fois c'est le cas, il y a une chose qui avait été faite après la crise de 1929, la séparation des banques d'affaires et de dépôts, aujourd'hui les deux se mélangent et pour faire le tri, je vous raconte pas !

Laisser couler les banques et on revient à 1929, séparer les deux domaines serait déjà un bon retour. Après que les banques d'affaires s'écroulent, bah qu'ils s'écroulent, ils gagnent tant mieux pour eux, ils perdent tant pis pour eux, ce n'est pas aux contribuables de payer leurs erreurs.

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Membre, 32ans Posté(e)
Mirisme Membre 1 346 messages
Baby Forumeur‚ 32ans‚
Posté(e)

La crise de 1929 est multifactorielle et je ne vois pas bien le rapport avec la séparation des banques de dépôts et d'affaires.

Suite à une politique de crédit facile pendant les années 20 (roaring twenties, les biens nommées), le marché a du se purger des mauvais actifs (les investissements n'avaient aucun rapport avec la réalité des besoins, dans un sens ça correspond à la théorie de la surproduction marxiste sauf que la cause de la surproduction est la politique laxiste de la FED qui permet des investissements productifs sur-dimensionnés). Ensuite des mesures débiles du genre la loi Hawley Smoot ont mis un frein massif au commerce mondial ce qui a entre autres ruiné les agriculteurs américains.

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/c/c5/US_Farm_Prices_(1928-1935).JPG

Les prix sont divisés par deux et demi en deux ans, vu que le marché américain n'a pas pu absorber la production, le chômage a explosé le plafond. Il y a eu aussi des lois bloquant les salaires ce qui dans des entreprises perdant des entrées d'argent n'a fait que renforcer la dépression.

Au final les états unis n'ont récupéré de la crise qu'en 1941 grâce à une économie de guerre, le new deal n'ayant dans l'histoire pas servi à grand chose.

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