Quand le prêtre formera l'instituteur

User de grosses ficelles rhétoriques ne conclut pas définitivement un débat. Ce n'est pas parce que tu affirmes sans démonstration que l'Islam en tant que tel ne dispose pas d'Etat que je me priverai de dire que l'Iran recouvre la plupart des critères d'une pure théocratie. Le Tibet, avant l'annexion chinoise, offrait au boudhisme un Etat. Le catholicisme n'est pas un exemple unique. Et quand bien même ce le serait, la particularité d'un régime politique n'autorise aucunement à dénier à une entité répondant aux critères de Carré de Malberg l'appellation d'Etat. Or le Vatican possède bien un territoire, une population et une Souveraineté. L'ONU ne nie d'ailleurs pas le caractère étatique du Vatican.

Ironiser sur le caractère récent du Vatican revient à maîtriser fort partiellement l'Histoire européenne. C'est oublier que le Vatican n'est jamais que le successeur des Etats pontificaux dont l'ancienneté se chiffre... oh à à peine un millénaire et demi. Il est quand même curieux de reprocher à un Etat d'avoir fait l'objet d'un dépecage comme les Etats pontificaux en subirent du fait de la volonté de Victor Emmanuel d'unifier toute l'Italie sous son sceptre. En ce cas, on pourrait se gausser de la Pologne qui après tout ne remonte qu'à 1920 puisqu'elle a eu la faiblesse de succomber devant l'Autriche de Marie-Thérèse et la Russie au XVIIIe siècle. De plus, l'immense majorité des Etats de l'ONU n'existait pas avant les années 60. Donc là encore je ne vois pas où mène l'ébauche de démonstration.

Pour ce qui est de l'automatisme de la reconnaissance des diplômes, l'accord passé avec le Vatican ne revient en fait qu'à aligner le régime de l'un des rares Etats européens à ne pas appartenir au Conseil de l'Europe sur celui de l'ensemble des autres pays puisqu'une convention européenne du 11 décembre 1953 pose l'équivalence automatique de tous les diplômes reconnus par chaque Etat signataire.

http://conventions.coe.int/Treaty/fr/Treaties/Html/015.htm

Je ne me rappelle pas que cette reconnaissance "de jure" (= de droit), sans procédure de validation supplémentaire instaurée par les Etats sur le territoire desquels le diplôme n'a pas été obtenu, ait suscité des indignations particulières. :smile2:

En fait, j'ai l'impression que le Vatican est, dans ce sujet, pointé du doigt uniquement parce qu'il est le Vatican. Un peu comme certains mouvements ont une passion pour le boycott et l'ostracisme à l'encontre des universités israëliennes.

Enfin, pour l'extraterritorialité, comme quiconque d'attentif pouvait s'en rendre compte, je n'ai pas dit que l'Université française en Arménie était née sans l'accord de l'Etat français. J'ai tenté de montrer que cette université délivrait des diplômes français sur un territoire extérieur à la République française. Diplôme français reconnu automatiquement par les Etats signataires de la convention précitée. L'affirmation selon laquelle le Vatican serait l'unique Etat à disposer d'Universités "délocalisées" était donc parfaitement gratuite. On constate d'ailleurs beaucoup d'approximations, de propos péremptoires et de contre-vérités dans l'ouverture de ce sujet. Manque de rigueur scientifique ? C'est dommageable pour parler de l'Université.

Enfin, le charme de l'Université est qu'elle tend (ou prétend) à l'universel. Que la coopération internationale s'intensifie en ce domaine me réjouit plutôt qu'elle ne me chagrine. Je ne vois pas en quoi l'Etat français s'abaisse en faisant confiance à l'excellence universitaire des établissements reconnus par l'Etat du Vatican. Je ne connais pas d'exemple de qualité affligeante des établissements catholiques.

Pour ce qui est de l'automatisme de la reconnaissance des diplômes, l'accord passé avec le Vatican ne revient en fait qu'à aligner le régime de l'un des rares Etats européens à ne pas appartenir au Conseil de l'Europe sur celui de l'ensemble des autres pays puisqu'une convention européenne du 11 décembre 1953 pose l'équivalence automatique de tous les diplômes reconnus par chaque Etat signataire.

http://conventions.coe.int/Treaty/fr/Treaties/Html/015.htm

Regardons la convention que tu cites :

Article 1

1. Chaque Partie contractante reconnaît, pour l'admission aux universités situées sur son territoire, lorsque cette admission est soumise au contrôle de l'Etat, l'équivalence des diplômes délivrés sur le territoire de chacune des autres Parties contractantes dont la possession confère à leurs titulaires la qualification requise pour être admis dans les établissements analogues du pays dans lequel ces diplômes ont été délivrés.

Il est clair qu'elle dit que chaque pays reconnait les université situé sur le territoire de l'autre.

Ainsi, si la France reconnait une université en dehors de son territoire (par exemple en arménie), cette reconnaissance française ne sera pas concernée par cette convention.

L'Allemagne (par exemple) ou l'Arménie ne sont pas obligés par cette convention à reconnaître une université française située en Arménie.

Ce qui change avec le Vatican, c'est que la condition que j'ai mise en gras dans l'article 1 saute. Le Vatican dispose donc bien de pouvoirs plus étendus, et cela uniquement à cause de son statut religieux.

User de grosses ficelles rhétoriques ne conclut pas définitivement un débat. Ce n'est pas parce que tu affirmes sans démonstration que l'Islam en tant que tel ne dispose pas d'Etat que je me priverai de dire que l'Iran recouvre la plupart des critères d'une pure théocratie. Le Tibet, avant l'annexion chinoise, offrait au boudhisme un Etat. Le catholicisme n'est pas un exemple unique. Et quand bien même ce le serait, la particularité d'un régime politique n'autorise aucunement à dénier à une entité répondant aux critères de Carré de Malberg l'appellation d'Etat. Or le Vatican possède bien un territoire, une population et une Souveraineté. L'ONU ne nie d'ailleurs pas le caractère étatique du Vatican.

Le Vatican reste un artefact juridique. C'est uniquement dans l'abstrait qu'il est comparable à un Etat.

Dans le monde réel, il n'a ni le fonctionnement, ni l'action ni les caractéristiques d'un Etat.

Prenons un exemple : la population. La population du Vatican est presque inexistante. Qui plus est, le Vatican ne s'occupe pas des Vaticannais, mais des catholiques en général.

Même chose pour le territoire : c'est juste pour faire bonne figure qu'on a donné un lopin de terre au Vatican. Le Vatican agit essentiellement en dehors de son territoire, son administration, son action, c'est l'Eglise catholique qui est répartie partout dans le monde.

En fait, j'ai l'impression que le Vatican est, dans ce sujet, pointé du doigt uniquement parce qu'il est le Vatican.

Il y a une différence flagrante entre une reconnaissance par l'Allemagne, qui est un véritable Etat, et le Vatican, qui n'est qu'un Etat que d'un point de vue juridique.

Les deux ne sont pas comparables.

Qui plus est, le Vatican, c'est de fait l'Eglise catholique. Je ne pense pas qu'on puisse donner à une religion (au Vatican par exemple), les mêmes prérogatives qu'à un Etat normal.

Il ne me semble donc pas choquant de vouloir traiter différemment le Vatican des autres, et de ne pas lui accorder les mêmes choses.

On voit par exemple qu'à l'ONU, on n'a pas attribué au Vatican le même statut qu'aux état plus "classiques".

De plus l'écolé privée ne m'a pas empéché d'être athée aujourd'hui...

ouf tu me rassures.j'ai eu peur pour toi

Je n'aime pas ce retour officiel de la religion dans l'éducation!

Les diplômes doivent restés laïques et nationaux!

Ce n'est pas bon pour l'objectivité individuelle ni pour la démocratie....je vois bien la philosophie disparaitre des programmes par exemple!

Il serait intéressant de savoir pour les prochaines élections sir Sarkozy pense toujours la même chose sur le prêtre et l'instituteur.

rassurant,surtout apres le débat qu'on a eu sur la laicité**

je me demande ou l'on va