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Aimer n'est pas céder


Yavin

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Aimer n'est pas céder


Lundi 02 Février - 11:21

Dans son dernier ouvrage, «Je t'aime donc je ne céderai pas!» (Albin Michel, 2009), la psychanalyste Etty Buzyn nous montre en quoi ne pas céder à son enfant est une marque de respect et une véritable preuve d'amour



Etre parents s'apparente aujourd'hui à une véritable épreuve de force. C'est du moins le sentiment qui se dégage de ces parents fatigués, débordés, perdus face à un enfant prenant de plus en plus de pouvoir. Un enfant qui, jouant sur l'amour de ses parents, repousse sans cesse les limites devant un parent qui, rongé par la culpabilité de ne pouvoir lui accorder plus de temps et paralysé par la peur de mal faire, lui cède. Par amour, pense-t-il.

La psychanalyste Etty Buzyn répond aux questions du magazine Psychologies.

Une grande part de nos difficultés en tant que parents viendrait d'un malentendu: on pense aimer son enfant en lui cédant. D'où vient cette erreur de jugement?
Ce malentendu est lié en grande partie à notre mode de vie actuel, qui implique une exigence de résultats, de performance. Tout le monde est piégé dans ce cercle infernal, à commencer par les parents, et les femmes en particulier. Elles font carrière, dans tous les domaines, mais restent malgré tout en première ligne en ce qui concerne les enfants. Tout cela fait naître chez les parents une grande culpabilité liée à leur indisponibilité.

Céder à son enfant serait donc une façon de se déculpabiliser?
Céder à son enfant, c'est d'une certaine manière réparer quelque chose, combler un manque. J'accepte ce que tu me demandes car je me sens coupable de ne pas être là quand tu as besoin de moi, de ne pas être suffisamment à ton écoute. En consultation, j'entends de la bouche des enfants ce reproche fait à leurs parents, ce sentiment d'abandon. D'un côté, on a donc des enfants qui se sentent abandonnés, de l'autre, des parents culpabilisés. La manière la plus ordinaire de résoudre cette équation est de céder.

L'enfant se sent abandonné, et pourtant il est au centre de notre société. Comment expliquer ce paradoxe?
L'enfant est en effet au centre de notre société, mais une société marquée par un consumérisme ambiant. Les publicistes ne sont pas dupes: ils savent que les parents ont besoin d'une réparation qui passe, en l'occurrence, par la consommation. Et de leur côté, les enfants l'utilisent pour faire pression. Mais paradoxalement cette consommation effrénée ne suffit pas à les combler, car ce n'est pas vraiment ce dont les enfants ont besoin, ni ce qu'ils attendent de leurs parents.




Julie Martory
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Source: Le Matin
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