Après la visite, les falaises de la pointe des Poulains s'offrent aux promeneurs. Une petite crique en contrebas, des falaises à pic et le phare, bien sûr : difficile d'imaginer que dans ce décor brut et presque hostile la belle Sarah donnait des fêtes en l'honneur de ses prestigieux invités, comme Edouard VII d'Angleterre.

Belle-Ile reste l'île des contrastes. Celle qui invite à découvrir la nature par le regard d'une comédienne du siècle passé. Celle où la détente arrive par le chahut des vents. Celle où le sel rehausse le caramel pour le rendre plus savoureux. Lorsque le ciel noircit et que la tempête arrive, le beau temps s'aperçoit souvent déjà au loin. L'île est changeante et pourtant l'inconstance qu'aimait la belle Sarah n'a pas bougé. Si ce n'est qu'avec l'arrivée des beaux jours l'île devient plus accessible que jamais. Fini le long voyage que la comédienne accomplissait pour rejoindre son île. Fini aussi le temps où elle se faisait déposer sur la plage à bras d'hommes. Comme Sarah Bernhardt, l'île est attachante parce qu'elle est avant tout capricieuse.