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Fatalisme face un sauvetage échangé contre une perte de souveraineté

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l empereur

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Membre, 107ans Posté(e)
l empereur Membre 1 021 messages
Baby Forumeur‚ 107ans‚
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Athènes est soulagée après l'accord européen sur le nouveau plan de sauvetage. "Nous sommes très satisfaits", a expliqué, mardi 21février, à Bruxelles, le premier ministre Lucas Papadémos, qui s'est engagé à "mettre en oeuvre le programme dans les temps et de manière efficace". "Je suis convaincu qu'après les élections, le gouvernement sera aussi déterminé à mettre en oeuvre le programme, car c'est dans l'intérêt du peuple grec", a-t-il ajouté. Des élections législatives devraient être organisées en avril.

Devant les kiosques, les Athéniens se pressent pour connaître les dernières informations. Maria Karopoulou, 29 ans, se dit "satisfaite" mais refuse de s'enthousiasmer : "Je suivais les réunions du début de la crise avec anxiété, mais je ne crois plus que ces accords obtenus à Bruxelles puissent améliorer notre situation. S'ils nous empêchent de faire faillite, c'est déjà ça !" Mais leur défiance à l'égard de la classe politique grecque a conduit les Européens à imposer, en échange de l'aide, de très sévères conditions qui vont accroître la tutelle exercée sur le pays par ses créanciers. "Le plan de sauvetage de la Grèce se fonde sur une stricte conditionnalité : il prévoit de renforcer la surveillance de la Grèce et d'imposer une présence permanente de la mission de la Commission européenne sur place", a expliqué mardi le commissaire européen aux affaires économiques, Olli Rehn.

En juillet 2011, le président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, avait annoncé la couleur : "La souveraineté de la Grèce sera énormément restreinte", avait-il prévenu. Depuis, la mise en place en septembre d'une "task force" de la Commission européenne, chargée de mettre en oeuvre des réformes, et les interventions de plus en plus brutales de la "troïka" (Commission européenne, Fonds monétaire international et Banque centrale européenne) ont assuré un encadrement très strict. En l'absence de toute structure interministérielle, c'est par exemple la "task force" qui réunit les différents ministères grecs impliqués dans des projets communs.

SOUS TUTELLE

Une nouvelle étape est franchie avec l'accord du 21 février. La présence de la "task force" est renforcée, comme celle de la "troïka", qui contrôlera l'avancée des réformes. La "troïka" veillera scrupuleusement à ce que l'argent destiné à rembourser les emprunts, soit déposé sur un compte séparé. Le gouvernement grec a deux mois pour faire inscrire dans sa Constitution la priorité donnée au service de la dette.

Dans le cadre du PSI ("private sector involvment" ou participation du secteur privé), les nouvelles obligations grecques seront de droit anglais. Un conflit entre l'Etat grec et ses créanciers privés sera désormais arbitré au Luxembourg. Cela devrait permettre à des créanciers non payés de saisir des biens grecs.

Ce n'est pas la première fois que la Grèce est placée sous tutelle, depuis la création de son Etat moderne en 1830. Elle a vécu à l'ombre des grandes puissances (France, Angleterre, Russie) au XIXe siècle, puis de la Grande-Bretagne et des Etats-Unis qui ont eu des représentants dans les ministères au vingtième. Perte de souveraineté et mesures d'austérité devraient jouer un rôle crucial lors des élections législatives prévues en avril et favoriser la montée des partis hostiles à la "troïka". "La perte de souveraineté est la conséquence inévitable d'une crise de la dette aussi sévère", reconnaît le professeur d'économie de l'Université d'Athènes, Panayotis Petrakis.

Dans la rue, on prend la nouvelle avec fatalisme. Devant le siège la Banque nationale grecque, Ioannis Vassilikis, 47 ans, estime que "c'est une solution un peu humiliante" mais "compréhensible : nous-mêmes n'avons pas confiance dans nos hommes politiques, alors je comprends que les Européens soient méfiants".

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