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Référendum en Bolivie : décryptage


Belizarius

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VIP, Mangeur de fromage, 44ans Posté(e)
Belizarius VIP 22 812 messages
44ans‚ Mangeur de fromage,
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"D'ici quelques semaines, des négociations pourraient être entamées"


Samedi 16 Août - 14:57

A l'issue du référendum révocatoire destiné à renforcer l'assise politique d'Evo Morales pour sortir la Bolivie de l'impasse, chaque camp clame sa victoire, lundi : le président socialiste Evo Morales et son vice-président ont été confirmés à leurs postes respectifs avec plus de 60 % des voix , et son principal opposant, le gouverneur libéral de Santa Cruz Ruben Costa a lui aussi été largement confirmé, ainsi que trois autre gouverneurs libéraux. Une situation dont Laurent Lacroix, chercheur à l'Institut des hautes études internationales et du développement à Genève, analyse les effets à court et moyen terme.



Sur quoi repose le conflit entre le pouvoir central et les régions ?

Il y a un désaccord fondamental entre le gouvernement et les préfets de l'opposition sur deux points : l'organisation politico-administrative du pays, notamment l'importance des départements, et la redistribution des ressources. Sur le premier point s'opposent la vision gouvernementale, qui est inscrite dans la nouvelle Constitution votée en décembre 2007, et la vision des préfets de région, inscrite dans les statuts d'autonomie qu'ils ont fait voter. Sur la question de la redistribution des ressources issues notamment de l'exploitation des hydrocarbures, les statuts d'autonomie prévoient une large part de royalties pour les départements, alors que la Constitution gouvernementale prévoit d'utiliser ces ressources pour la mise en place de vastes politiques sociales dans tout le pays.


Suite de l'article...
Source: LEMONDE.FR | 11.08.08
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Membre, Craposorus-Rex, 38ans Posté(e)
Crap Membre 2 264 messages
38ans‚ Craposorus-Rex,
Posté(e)

Cet article est intéressant quand on connait un minimum la situation politique de la Bolivie. Après une période de dictature militaire (1964-1982) suivi de la libéralisation de l'économie (1985-2000) la Bolivie, longtemps considéré (et à juste titre) comme le pays le plus pauvre d'Amérique latine, a élu, fait historique, un indien pour président de la république. Sachant que la Bolivie est constitué d'environ 55% d'indiens (quechua [non pas la marque] et aymara) et qu'elle avait toujours été gouverné par les minorités, ça avait tout l'air d'une révolution. Seulement voila, depuis 2005, la situation économique du pays ne s'est pas fondamentalement amélioré et les indiens des mines (principale ressource du pays) qui avait soutenu Evo Morales commencent à s'impatienter. Autre fait fondamental, la Bolivie est découpé en département, gouverné par des prefets, qui ne sont pas tous du côté du parti d'Evo Morales. Ainsi 4 départements, en réaction à la politique du gouvernement de La Paz, se sont déclarées indépendantes. Voila pour le contexte.

Evo Morales est donc reconduit avec quelques 63% de OUI. C'est quand même 10% de plus que lors de la présidentielle de 2005. Sur ce point là c'est donc une victoire indéniable. Oui mais voila, le référendum mettait également en jeu les mandats de 8 des 9 préfets des provinces boliviennes, et sur ce point là, on peut dire que le vote des boliviens aura été un peu étrange. En effet autant ils approuvent nettement la politique d'Evo Morales, autant des 5 préfets de l'opposition, seul 1 sera révoqué.

La Bolivie se met donc dans une situation un peu étrange dans la mesure ou le dialogue est clairement rompu entre le gouvernement de Morales et ces provinces aux mains de l'opposition. Au moins, on peut dire qu'ils ne se sont pas simplifiés la tâche en confortant dans leur poste des préfets qui pour certains réclament l'indépendance.

Si les boliviens (surtout la population indigène) avait fait un grand pas en avant en nommant Evo Morales a la présidence, on peut donc regretter qu'ils n'aient pas poursuivi cet élan en donnant un plus grand pouvoir à ce dernier (surtout qu'ils semblent approuver sa politique). La Bolivie ne semble donc pas prête de sortir de la crise politique qui fait rage entre La Paz et les provinces "cessessionistes".

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