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« Assistés », « profiteurs », « paresseux »… les clichés sur les pauvres à l’épreuve des faits
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https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2017/10/17/assistes-profiteurs-paresseux-en-finir-avec-les-cliches-sur-les-pauvres_5201892_4355770.html « Assistés », « profiteurs », « paresseux »… les clichés sur les pauvres à l’épreuve des faits (...) Par Anne-Aël Durand Publié le 17 octobre 2017 à 10h06 - Mis à jour le 13 septembre 2018 à 15h15 Distributions des Restaurants du cœur à Alès, dans le Gard. SYLVAIN THOMAS / AFP Un président de la République qui dénonçait les « fainéants », un dirigeant des Républicains qui fustige le « cancer de l’assistanat », des aides sociales rabotées parce qu’on ne va pas « pleurer pour 5 euros »… le personnel politique n’est pas le dernier à véhiculer des caricatures des personnes en situation de pauvreté — qui concerne un Français sur sept, selon l’Insee. A l’occasion de la présentation du « plan pauvreté » du gouvernement, jeudi 13 septembre, nous avons rassemblé des clichés et idées reçues sur la pauvreté, dont certains ont déjà été évoqués dans de précédents articles du Monde ou des Décodeurs. Cette série, loin d’être exhaustive, s’inspire aussi du travail acompli par l’association ATD Quart Monde. Idée reçue n° 1 : « Les pauvres profitent du système » FAUX Les aides sociales sont un mécanisme de solidarité destiné à porter assistance aux personnes en situation de pauvreté, de dépendance ou de handicap… à condition qu’elles atteignent les personnes concernées. Si des responsables politiques, tel Laurent Wauquiez, dénoncent le « cancer de l’assistanat » ou la fraude aux allocations (qui existe, mais reste limitée, voir idée reçue no 3), la puissance publique s’inquiète plutôt du phénomène inverse : le non-recours aux prestations sociales. Comme le résume un rapport d’information de l’Assemblée nationale, « à quoi bon des organismes de protection sociale s’ils ne parviennent pas à venir en aide à ceux qui en ont besoin ? » Ce non-recours peut être lié à l’ignorance des aides existantes, à la difficulté pour la recevoir (démarches complexes) ou même au choix de ne pas le demander, parfois de crainte d’être stigmatisé. L’Observatoire des non-recours (Odenore) avait publié en 2011 une étude montrant que 50 % des personnes éligibles au revenu de solidarité active (RSA) ne le touchaient pas. Ce taux atteignait 68 % pour le tarif « première nécessité électricité » d’EDF ; entre 50 % et 70 % pour la couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C) ; 70 % pour l’aide au paiement d’une complémentaire santé (ACS). Soit plus de 10 milliards d’euros non réclamés. Une étude plus récente menée dans deux départements français publie des estimations de 36 % de non-recours au RSA, et entre 21 % et 34 % pour la CMU-C. Idée reçue n° 2 : « Les pauvres sont mieux soignés que les autres grâce à la CMU et à l’AME » FAUX En 2016, plus d’un quart des assurés sociaux (26,5 %) ont renoncé à se faire soigner, en particulier pour les dents ou les yeux, selon une enquête de l’Observatoire des non-recours (Odenore). Les premières raisons invoquées sont un « reste à charge » trop élevé (ce qu’il reste à payer après la Sécurité sociale) ou l’impossibilité d’avancer les frais. Ces chiffres s’expliquent également par le taux élevé de non-recours à la couverture maladie universelle (CMU, actuellement remplacée par la protection universelle maladie, ou PUMA) ou à l’aide à la complémentaire santé. L’Assurance-maladie s’inquiète de cette situation, qui dégrade l’état de santé des personnes concernées et pourrait générer à terme des dépenses supplémentaires pour toute la collectivité. L’organisme a même lancé des opérations spécifiques contre le renoncement aux soins. Quant à l’aide médicale d’Etat (AME), elle est réservée aux étrangers sans papiers, pour un nombre restreint de soins (en particulier vaccin, accouchement, lutte contre le VIH ou la tuberculose). Son coût est régulièrement dénoncé par la droite et l’extrême droite, mais sa suppression risquerait d’augmenter la propagation des affections contagieuses. Lire aussi Idées reçues sur les migrants (3/6) : « Ils viennent en France pour se faire soigner » Idée reçue n° 3 : « La fraude aux prestations sociales est massive » PLUS COMPLIQUÉ Les prestations versées sous conditions de revenus peuvent être détournées par de mauvaises déclarations des revenus ou de la situation familiale. L’ensemble des fraudes constatées par la branche famille de la Sécurité sociale (intentionnelles ou non) atteignait 248 millions d’euros en 2015, dont 62 % concernent le RSA et 21 % les aides au logement, selon le Comité national de lutte contre la fraude. Ces montants ne sont pas négligeables, mais restent minimes par rapport aux dépenses globales : 12,9 milliards d’euros versés pour le RSA et 13,2 milliards pour les APL en 2015. Les chiffres augmentent chaque année, sous l’effet de meilleurs contrôles. La fraude détectée par la Sécurité sociale est ainsi passée de 482 millions d’euros en 2011 à plus d’un milliard d’euros en 2015, dont seulement 60 % pour les prestations. Ces montants sont toutefois sans commune mesure avec ceux de la fraude fiscale : en 2015, les opérations de la direction générale des finances publiques ont permis de « rectifier » 21,2 milliards d’euros, dont 12,2 milliards ont été encaissés. La cellule mise en place par Bercy pour rapatrier les avoirs des particuliers à l’étranger a permis à elle seule de récupérer 2,85 milliards d’euros. Les fraudes aux taxes douanières ont aussi atteint une somme record de 377 millions d’euros. Idée reçue n° 4 : « On vit mieux en cumulant le RSA et les allocations qu’en travaillant au smic » FAUX S’il existe une catégorie inquiétante de travailleurs pauvres qui peinent à joindre les deux bouts, avoir un emploi reste toujours plus avantageux que de toucher les minima sociaux. Le smic net mensuel s’établit à près de 1 150 euros, soit deux fois plus que le montant du RSA pour une personne seule (545 euros). L’association ATD Quart Monde rappelle que la plupart des prestations sociales (APL, allocations familiales, tarifs sociaux du gaz et de l’électricité) continuent à être versées aux personnes gagnant le smic. Elle a réalisé plusieurs simulations en 2016, avec différentes configurations familiales. Résultat, les écarts de revenus entre travailleurs au smic et bénéficiaires du RSA sont au minimum de 300 euros par mois pour un célibataire et peuvent atteindre près de 700 euros pour un couple avec deux enfants. Par ailleurs, pour éviter l’effet de seuil, les personnes qui travaillent à temps partiel ou qui gagnent moins de 1,3 smic peuvent voir les revenus de leur travail complétés par la prime d’activité. Idée reçue n° 5 : « Quand on cherche vraiment du travail, on en trouve » FAUX Les responsables politiques déplorent régulièrement la quantité d’emplois non pourvus en France : 350 000, selon François Rebsamen en 2014 ; 600 000, selon Jean-Christophe Lagarde en 2017. Sans compter les « 1,7 million d’intentions d’embauche » évoqués en 2015 par Pôle emploi. Qu’attendent donc les chômeurs pour occuper tous ces postes vacants ? La réalité n’est pas si simple : en premier lieu, les intentions d’embauche sont des déclarations, qui reflètent les aspirations des entreprises mais pas des postes réellement à pourvoir. Quant aux emplois non pourvus, il s’agit de la photographie à un instant donné d’un flux qui agrège des emplois vacants depuis longtemps et d’autres qui sont disponibles seulement quelques jours. Parmi ces emplois, une grande partie peut être retirée ou pourvue en interne. Enfin, les qualifications et la situation géographique ne correspondent pas toujours au profil des demandeurs d’emploi. Toutes ces considérations permettent de relativiser l’idée d’un vivier d’emplois disponibles. Et dans tous les cas, les chiffres avancés sont loin de répondre au problème structurel du chômage de masse : 3,5 millions de personnes n’ont aucun emploi et plus de 2 millions de salariés exerçaient une activité réduite en France à la fin d’août 2017. Cet article fait partie d’une série d’idées reçues sur la pauvreté, inspirée notamment du travail d’ATD Quart Monde. Idée reçue n° 6 : « Les pauvres s’en sortent bien, parce qu’ils paient tout moins cher » FAUX Si les personnes à faibles ressources peuvent avoir des tarifs réduits sur certaines prestations liées à l’Etat ou aux collectivités (EDF, transport en commun, cantine ou garde d’enfant, entrée dans les musées, etc.), elles paient plus cher que la moyenne pour d’autres biens et services du secteur privé. Le surcoût peut atteindre entre 3 % pour les assurances et 20 % pour les prêts à la consommation, selon une étude du Boston Consulting Group, reprise dans un rapport du Sénat. L’achat en petite quantité fait augmenter les prix unitaires, par exemple dans la téléphonie, où il peut revenir jusqu’à 30 % plus cher d’utiliser des cartes prépayées plutôt qu’un forfait mensuel. Le logement suit également cette logique, puisque les prix au mètre carré sont plus élevés pour les petites surfaces." Ce paradoxe est qualifié par les chercheurs de « pénalité de pauvreté » ou « double peine de la pauvreté ». Cet article fait partie d’une série d’idées reçues sur la pauvreté, inspirée notamment du travail d’ATD Quart Monde. -
Si, en 2012, les plus précaires avaient massivement donné leur voix à François Hollande face à Nicolas Sarkozy, son quinquennat les a eux aussi déçus. Les régionales de décembre 2015 indiquent une désaffection pour la gauche et un ralliement massif au Front national, comme le montre un ouvrage à paraître en mars dirigé par Florent Gougou et Vincent Tiberj, sous le titre La Déconnexion électorale, état des lieux de la démocratie française, édité par la Fondation Jean-Jaurès. (...) En 2015, les lignes bougent. Les plus démunis désertent la gauche qui les a déçus. A partir d’une nouvelle enquête menée après les élections régionales de décembre 2015, la politologue constate un basculement spectaculaire de ce public vers le FN. Le parti d’extrême droite bat également des records chez les ouvriers les plus précaires, qui ont voté à 64 % pour lui au premier tour des régionales et à 62 % au second tour. «Dans le contexte de l’élection présidentielle de 2017, la désaffection à l’égard de la gauche de gouvernement et de sa politique semble sans précédent. L’extrême gauche n’apparaît pas crédible et Jean-Luc Mélenchon est perçu comme un faux allié des pauvres. C’est Marine Le Pen qui, à leurs yeux, incarne le dernier recours », poursuit Mme Mayer, à la lumière des entretiens qu’elle a menés. http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2017/article/2017/01/28/de-la-gauche-au-fn-le-basculement-du-vote-des-pauvres_5070484_4854003.html
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Bonjour, Nous apprenons ce jour que François Rebsamen demande un contrôle renforcé des chômeurs ! Encore et toujours les vilains chômeurs qui profitent de l'argent du contribuable en touchant le RSA et autres au lieu de bosser ! * * Montant RSA = 499,31 €, c'est vraiment le régime sec donc, que voudrait-on nous faire croire. Mr Rebsamen s'appuie sur le fait que 350.000 emplois ne trouveraient pas preneurs. Sauf que tout le monde ne peut pas tout faire parce que tout le monde ne sait pas tout faire, et que, si ces emplois en question ne trouvent pas preneurs, la faute en revient certainement au fait que trop peu de gens soient formés pour. Concernant le contrôle de Pôle Emploi, que pourrait-on faire de plus ? Il y en a déjà un en place, qui talonne sans relâche les inscrits. En conséquence, comme toujours, c'est tout le troupeau qui doit payer pour les quelques uns qui ont outrepassé la ligne rouge aux fins de réellement profiter indûment. Tous discriminés au nom de quelques uns, comme c'est valorisant pour tous ces gens qui souffrent de la conjoncture actuelle ! Il est vrai que, depuis un peu plus de deux décennies, c'est devenu une vraie mode de casser du chômeur, responsable des caisses qui se vident, saignées à blanc par tous ces tire-au-flanc qui se reposent sur les aides et ne cherchent pas de travail, comme si c'était possible d'en bénéficier sans justification. Qui a commencé à répandre cette idée folle ? Balladur ? Sarkozy ? Peu importe, ce qui est grave, c'est que le commun des citoyens ait suivi qui, lorsqu'on lui parle de précarité, proteste que les pauvres ne le sont que parce qu'ils le veulent bien, qu'ils ne sont pas motivés pour gagner leur vie à la sueur de leur front, qu'on devrait supprimer les aides, etc. allant jusqu'à avancer des aberrations du genre "En été dans le sud on cherche des serveurs", comme si tous les demandeurs d'emploi de France et de Navarre pouvaient migrer chaque été dans le sud, telles des nuées d'étourneaux, pour servir dans les restaurants, imaginez la pagaille ! Alors, bien sûr, il fallait s'attendre à une nouvelle chasse aux chômeurs après cette dernière hausse du chômage en juillet 2014 : 26.100 inscrits de plus de catégorie A à Pôle Emploi, soit 3.424 millions. En tout 6 millions de chômeurs toutes catégories confondues. Des chiffres comme ça, il fallait bien que Rebsamen tape sur quelqu'un ou quelque chose. Les chômeurs en l'occurrence. A côté de ça, on sait tous que, chaque fois que des politiques ont défrayé la chronique par leurs affaires douteuses : détournement d'argent, trafic d'influence, harcèlement, etc. on les a toujours vus remonter, tôt ou tard, sur leur perchoir doré serti de diamants, hors cela ne semble choquer personne de savoir que lorsqu'un demandeur d'emploi, au moindre écart : par exemple manquer une convocation à Pôle Emploi par épuisement moral ou lassitude, on lui coupe l'herbe sous les pieds : radiation, coupure des versements, et par dessus tout ça une couche de culpabilisation supplémentaire. Dire que les socialistes se sont tant offusqués des radiations à l'ANPE sous Chirac dans l'objectif de revoir les statistiques à la baisse ! Dire que les socialistes ont tant décrié Sharkozy du temps où c'était lui qui chassait du chômeur ! En 2008 tenez, François Hollande disait "La politique qui consiste à faire des demandeurs d'emploi les responsables de leur sort a déjà fait maintes fois la preuve de sa nocivité et de son inefficacité". Le PS avait alors accusé la droite d'être "prête à tout pour parvenir à afficher une baisse statistique des chiffres du chômage". A cette époque, pour Bruno Leroux, aujourd'hui patron des députés socialistes, il aurait fallu faire la chasse à la précarité plutôt que la chasse aux chômeurs. Encore, lorsque Sharko, au cours de sa campagne en 2012, proposait un référendum pour priver les chômeurs d'indemnités s'ils refusaient un emploi, François Hollande rétorquait :"Il n'est jamais utile pour un président sortant qui est en échec de s'en prendre aux plus fragiles (blablabla). Ce n'est pas ceux qui sont les victimes qui doivent aujourd'hui être les responsables". Il en sort que, de droite comme de gauche, ces politiques ne savent pas lutter autrement contre le chômage qu'en luttant contre les chômeurs. Ils n'admettent pas les effets dévastateurs de la course au profit, des délocalisations, etc. Ils ne connaissent d'ailleurs rien à la vie d'un chômeur. Ils ignorent combien les convocations perpétuelles peuvent apporter leur lot d'angoisses à un demandeur d'emploi, poursuivi plutôt que suivi par Pôle Emploi. Ils ne comprennent pas le découragement des gens devant les panneaux vides, ou clairsemés d'offres de petits boulots crasse, aux horaires improbables (genre deux heures le matin, deux le soir, et puis le jour suivant toute la journée jusqu'à très tard, etc.) qui font que plutôt que de se ruiner en essence ou en billets de transport on préfèrera autant manger grâce aux aides en attendant de trouver mieux. Je vous passerai les patrons qui, sentant une personne bien prise à la gorge au cours d'un entretien, n'hésitent pas à se montrer irrespectueux, cassant au possible ; c'est malheureusement une réalité, et c'est décevant. Vient encore le conseiller Pôle Emploi pas formé pour faire dans la dentelle, qui ne se gêne pas pour critiquer la mise, la coiffure ou la mine tombante du demandeur, coupable d'avoir le moral dans les chaussettes, coupable d'être faible, ou trop humain. Faut-il parler, pour finir, des stages de Pôle Emploi, qui vous bouffent votre temps sans résultats, de la coutume du piston qui gangrène le marché dans certains secteurs, de l'ascenseur social souvent en panne et des plafonds de verre ? Et le besoin de reconnaissance de l'humain dans tout ça ? Celui qui use sa santé pour une misère n'est pas plus reconnu que celui qui se résigne au RSA. Est-ce que c'est encourageant, est-ce que ça file la pêche, franchement ? Si vous voulez mon avis : eh bien non ! Bon voilà, c'est tout pour le coup de gueule. Peut-être que certains parmi vous ne serons pas d'accord avec moi, mais en ce qui me concerne j'ai foi en ce que je viens de dire, et ce n'est pas moi qui jetterai la pierre aux chômeurs. Je ne l'ai d'ailleurs jamais fait.
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