Aller au contenu

Un Cahier de paysans en 1789


Exo7

Messages recommandés

Membre, 103ans Posté(e)
Exo7 Membre 886 messages
Mentor‚ 103ans‚
Posté(e)

Le village de Guyancourt, à quelques kilomètres de Versailles, comptait, en 1789, cent trente deux feux - c'est-à-dire foyers ou familles" -, soit environ 600 habitants. Voici le cahier de doléances de ces paysans.

 

Article 1er - Que tous les impôts soient payés par les trois ordres, sans aucune exception, chacun suivant ses facultés.

Article 2 - Une même loi et coutume par tout le royaume.

Article 3 - La suppression entière des aides et gabelles. 

Article 4 - La franchise de toutes les foires et marchés et l'abolition de tous les péages.

Article 5 - La suppression entière de toute espèce de dîme en nature.

Article 6 - Tous les propriétaires et cultivateurs demandent une modération sur la quantité du gibier, notamment la destruction du lapin; diminuer au moins les deux tiers des lièvres et principalement des chevreuils qui se multiplient en grand nombre depuis quelques années, ce qui fait un tort très considérable aux récoltes; il y aurait assez de gibier en faisans, perdrix tant grises que rouges, pour préjudicier aux récoltes; mais la conservation doit en être respectée comme étant les plaisirs de Sa Majesté. 

Qu'il leur soit permis de faucher tous les foins, tant prés qu'herbes artificielles, au temps de leur maturé, sans qu'ils soient obligés d'attendre au 24 juin (date fixée par un règlement officiel. Dans les paroisses voisines, c'était le 29 juin), auquel temps, dans des années de sécheresse, lesdits foins sont desséchés et brûlés sur pied; et dans les années tendres lesdits foins versent et pourrissent sur le champ; ce qui nous fait récolter du foin d'une mauvaise qualité et très préjudiciable à la santé des bestiaux.

Article 7 - La destruction des pigeons, comme faisant un tort considérable dans le temps des semences et maturité des grains.

Article 8 - Que les droits de propriété soient sacrés et inviolables. (Mesure de précaution contre les empiètements du seigneur ou du roi qui expropriait souvent le paysan sans lui donner une juste indemnité.)

Article 9 - Que la justice soit rendue plus promptement et avec moins de partialité.

Article 10 - Abolir entièrement toutes les corvées de quelque espèce et nature qu'elles soient.

Article 11 - Que la levée des milices n'ait lieu que dans les cas urgents, et que lesdits cas, toutes les villes y contribuent sans aucune exception ni exemption quelconque. (Les miliciens étaient surtout levés parmi les habitants des campagnes.)

Article 14 - Qu'il ne soit permis à aucun cultivateur d'exploiter plusieurs fermes dans le même pays, en ce qu'un cultivateur fait la loi aux habitants, tant pour le prix des comestibles que pour le travail des mercenaires (ouvriers agricoles). 

On demande qu'il soit distrait 150 arpents de terre des différentes fermes du roi, pour être loués par lots de 4 à 5 arpents, afin de faciliter les paroissiens et de leur procurer des secours nécessaires pour les aider à vivre. Qu'il leur soit permis de mener paître leurs bestiaux sur tout le territoire de la paroisse, dans les temps convenables.

Article 15 - Le peuple demande la diminution du blé, vu la grande misère qui est dans les campagnes; qu'il lui soit permis d'aller ramasser le bois sec et couper la fougère dans les temps convenables, et qu'il lui soit permis de ramasser les chaumes, à l'issue de la récolte.

Article 16 - La paroisse a grand besoin d'un vicaire, vu l'éloignement de ses hameaux. Elle a besoin aussi d'un maître et d'une maîtresse d'école pour l'éducation de la jeunesse. La paroisse a aussi un extrême besoin d'être pavée, vu que toutes ses sorties sont impraticables.

Article 17 - Que tous les curés soient obligés de faire toutes les fonctions de leur ministère, sans exiger aucune rétribution.

Article 18 - Que le délai pour les baux soit prorogé jusqu'à dix-huit ans, sans être tenu de payer d'autres droits que pour les baux ordinaire. ( Comparez cet article avec ces lignes extraites d'un Cahier d'une paroisse voisine : "Nous demandons aussi que les baux des fermes soient de dix-huit années au lieu de neuf. Cela donnerait le temps aux cultivateurs d'étudier les sols et d'y faire les dépenses nécessaires.")

 

Source : La France en 1789. Jules Isaac.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant
Membre, 69ans Posté(e)
pic et repic Membre 17 530 messages
Maitre des forums‚ 69ans‚
Posté(e)
il y a 2 minutes, Exo7 a dit :

Voici le cahier de doléances de ces paysans.

bonjour,

finalement, à quelques exceptions près ...il n'y a pas grand chose qui change dans ce bas monde !

bonne journée.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Posté(e)
PASCOU Membre 92 138 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)
Il y a 2 heures, Exo7 a dit :

Le village de Guyancourt, à quelques kilomètres de Versailles, comptait, en 1789, cent trente deux feux - c'est-à-dire foyers ou familles" -, soit environ 600 habitants. Voici le cahier de doléances de ces paysans.

 

Article 1er - Que tous les impôts soient payés par les trois ordres, sans aucune exception, chacun suivant ses facultés.

Article 2 - Une même loi et coutume par tout le royaume.

Article 3 - La suppression entière des aides et gabelles. 

Article 4 - La franchise de toutes les foires et marchés et l'abolition de tous les péages.

Article 5 - La suppression entière de toute espèce de dîme en nature.

Article 6 - Tous les propriétaires et cultivateurs demandent une modération sur la quantité du gibier, notamment la destruction du lapin; diminuer au moins les deux tiers des lièvres et principalement des chevreuils qui se multiplient en grand nombre depuis quelques années, ce qui fait un tort très considérable aux récoltes; il y aurait assez de gibier en faisans, perdrix tant grises que rouges, pour préjudicier aux récoltes; mais la conservation doit en être respectée comme étant les plaisirs de Sa Majesté. 

Qu'il leur soit permis de faucher tous les foins, tant prés qu'herbes artificielles, au temps de leur maturé, sans qu'ils soient obligés d'attendre au 24 juin (date fixée par un règlement officiel. Dans les paroisses voisines, c'était le 29 juin), auquel temps, dans des années de sécheresse, lesdits foins sont desséchés et brûlés sur pied; et dans les années tendres lesdits foins versent et pourrissent sur le champ; ce qui nous fait récolter du foin d'une mauvaise qualité et très préjudiciable à la santé des bestiaux.

Article 7 - La destruction des pigeons, comme faisant un tort considérable dans le temps des semences et maturité des grains.

Article 8 - Que les droits de propriété soient sacrés et inviolables. (Mesure de précaution contre les empiètements du seigneur ou du roi qui expropriait souvent le paysan sans lui donner une juste indemnité.)

Article 9 - Que la justice soit rendue plus promptement et avec moins de partialité.

Article 10 - Abolir entièrement toutes les corvées de quelque espèce et nature qu'elles soient.

Article 11 - Que la levée des milices n'ait lieu que dans les cas urgents, et que lesdits cas, toutes les villes y contribuent sans aucune exception ni exemption quelconque. (Les miliciens étaient surtout levés parmi les habitants des campagnes.)

Article 14 - Qu'il ne soit permis à aucun cultivateur d'exploiter plusieurs fermes dans le même pays, en ce qu'un cultivateur fait la loi aux habitants, tant pour le prix des comestibles que pour le travail des mercenaires (ouvriers agricoles). 

On demande qu'il soit distrait 150 arpents de terre des différentes fermes du roi, pour être loués par lots de 4 à 5 arpents, afin de faciliter les paroissiens et de leur procurer des secours nécessaires pour les aider à vivre. Qu'il leur soit permis de mener paître leurs bestiaux sur tout le territoire de la paroisse, dans les temps convenables.

Article 15 - Le peuple demande la diminution du blé, vu la grande misère qui est dans les campagnes; qu'il lui soit permis d'aller ramasser le bois sec et couper la fougère dans les temps convenables, et qu'il lui soit permis de ramasser les chaumes, à l'issue de la récolte.

Article 16 - La paroisse a grand besoin d'un vicaire, vu l'éloignement de ses hameaux. Elle a besoin aussi d'un maître et d'une maîtresse d'école pour l'éducation de la jeunesse. La paroisse a aussi un extrême besoin d'être pavée, vu que toutes ses sorties sont impraticables.

Article 17 - Que tous les curés soient obligés de faire toutes les fonctions de leur ministère, sans exiger aucune rétribution.

Article 18 - Que le délai pour les baux soit prorogé jusqu'à dix-huit ans, sans être tenu de payer d'autres droits que pour les baux ordinaire. ( Comparez cet article avec ces lignes extraites d'un Cahier d'une paroisse voisine : "Nous demandons aussi que les baux des fermes soient de dix-huit années au lieu de neuf. Cela donnerait le temps aux cultivateurs d'étudier les sols et d'y faire les dépenses nécessaires.")

 

Source : La France en 1789. Jules Isaac.

Retour vers le futur.  :)

on se croirait en 2023.

 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 8ans Posté(e)
bouddean Membre 11 942 messages
Maitre des forums‚ 8ans‚
Posté(e)
Il y a 3 heures, pic et repic a dit :

bonjour,

finalement, à quelques exceptions près ...il n'y a pas grand chose qui change dans ce bas monde !

bonne journée.

Ambroise Croizat disait :

"Na parlez pas d acquis sociaux, parlez de conquis sociaux " 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Forumeur confit, Posté(e)
Enchantant Membre 17 652 messages
Forumeur confit,
Posté(e)
Le 22/01/2023 à 08:14, Exo7 a dit :

Le village de Guyancourt, à quelques kilomètres de Versailles, comptait, en 1789, cent trente deux feux - c'est-à-dire foyers ou familles" -, soit environ 600 habitants.

La révolution française de 1789 est survenue après plusieurs années de mauvaises récoltes, correspondant à quelques années successives de très grands froids.

La société monarchique de l’époque avait des privilèges excepté le bon peuple, majoritairement des paysans, cela est incontestable.

De nos jours, chacun des citoyens a plus ou moins de privilèges fiscaux, ou des minimums sociaux, or un grand soir réactivé à la mode 1789 aujourd’hui, ce n’est plus aucun privilège pour personne dans la réalité et dans les faits. Finalement, cela modère les comportements dans les urnes, même si les mots restent souvent outranciers dans le domaine des revendications.

Certes, nous sommes un peuple qui revendiquons l’égalité, c’est même écrit sur les frontons de nos mairies, mais à ce titre nous souhaitons tout à la fois plus des privilèges pour nous, pas pour nos voisins, évidemment.

Va comprendre Charles ? :D

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 69ans Posté(e)
pic et repic Membre 17 530 messages
Maitre des forums‚ 69ans‚
Posté(e)
Il y a 19 heures, Enchantant a dit :

Certes, nous sommes un peuple qui revendiquons l’égalité, c’est même écrit sur les frontons de nos mairies, mais à ce titre nous souhaitons tout à la fois plus des privilèges pour nous, pas pour nos voisins, évidemment.

bonjour,

pas faux...pas faux  !!!!!!

bonne journée .

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant

Archivé

Ce sujet est désormais archivé et ne peut plus recevoir de nouvelles réponses.

×