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L'enseignement des mathématiques

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Invité Quasi-Modo

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 705 messages
If you don't want, you Kant...,
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Bonjour,

il y a 36 minutes, satinvelours a dit :

Les mathématiques ne peuvent pas être enseignées dans une perspective lointaine qui n’intéresse de toute façon  pas l’enfant. Elles peuvent être enseignées dans le plaisir de la maîtrise des événements même si, l’événement, tel que nous le présentons à l’enfant, est imaginaire. Poser un problème et montrer à l’enfant qu’il peut maîtriser le problème en question en s’appuyant sur les maths, donne à l’enfant un  sentiment de puissance. L’enseignant, souvent le parent en fait, enseigne ainsi à l’enfant la satisfaction et même le plaisir de la maîtrise de l’événement. Cette maîtrise de l’événement bien sûr n’a pas pour seule voie les mathématiques, tout dépend de l’aire d’action que l’enfant aspire à maîtriser. 
 

Je suis d'accord avec cette présentation, et c'est pourquoi les mathématiques formelles ne sont pas adéquates avec cette perspective appliquée ou " incarnée ", en l'occurrence du ici et maintenant.

D'ailleurs, il a été largement montré que la " logique " mathématique sous-jacente pouvait très bien être comprise de manière moderne et algébrique par un enfant du général, que de manière pragmatique et concrète par un élève de la filière professionnelle, autrement dit ce n'est que l'apparence des outils mathématiques qui change, leur intériorisation efficiente peut être égale bien qu'empruntant une voie différente d'appropriation.

Il y a eu pendant longtemps une réticence des institut·eur·rice·s que les jeunes élèves s'appuient sur leurs doigts pour apprendre à compter, une sorte de tabou socio-éducatif, or il a été démontré que les enfants qui utilisaient justement leurs doigts en primaire étaient aussi ceux qui avaient par la suite de meilleures acquisitions des mathématiques pour compter et s'approprier des algorithmes de calculs élémentaires.

 

Il faut donc effectivement tout mettre en œuvre pour que les mathématiques en particulier, mais la philosophie aussi ( c.f.: Alison Gopnik ), soient appréhendées d'une manière la plus naturelle possible par les(nos) enfants, et ce dès le plus jeune âge, sans avoir peur d'y mettre " les mains ", bien au contraire, car il vaut mille fois mieux une personne maitrisant parfaitement les rudiments en math qu'une autre censément érudite en cette matière mais qui n'arrive pas à passer de l'abstraction à l'application, et qui en fin de comptes fait moins bien ! L'efficience est ce à quoi nous devons nous attacher en premier et sa symbolisation formelle doit être quant à elle très secondaire, voire marginale, dans/pour la vie quotidienne...

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Invité Quasi-Modo
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Invité Quasi-Modo
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Le 24/07/2022 à 13:39, deja-utilise a dit :

Toutefois, aujourd'hui, vient se greffer deux autres pénalités dans cet enseignement, la première c'est la réforme de l'enseignement avec la suppression des cours obligatoires de math dans le secondaire, hors filières scientifiques, et la seconde et non des moindres, c'est que les maths et les sciences n'expriment certainement pas la même tentation ou attirance que ce à quoi n'importe quel élève peut accéder du bout du doigt aujourd'hui, et ce facilement sans effort à fournir: jeux, vidéos, réseaux sociaux, etc... sur smartphone ou autres, nous sommes à l'heure du divertissement et non plus de la besogne, et cela commence dès l'école sur le modèle parental hédoniste.

Nous sommes donc à ce jour dans la pire situation possible pour une éducation de qualité en mathématique, puisque comme tout apprentissage ( ou action ) cela repose sur pouvoir ( en deux parties: la forme prise de l'enseignement et la dispensation pure et simple de ce savoir ) et vouloir ( essentiellement par l'élève - lambda - lui-même, qui n'accorde sans doute que peu d'intérêt à la scolarisation globalement et ces éventuels débouchés trop lointains, et d'autant moins si c'est difficile et chronophage sur l'instant, i.e. les maths et les sciences en particulier ).

Au même titre que l'on peut d'ores et déjà remédier à l'inflation multipolluante que chacun génère ou même à la famine dans le monde ! ( les 7 personnes les plus riches du monde détiennent autant de richesses que 50% les plus pauvres, soit presque 4 milliards d'humains ), mais que nous n'en faisons rien ou à un niveau très largement insuffisant quant à ses effets mais en revanche suffisant pour soulager les consciences individuelles, car nous nous trouvons - chacun de nous - de " bonnes excuses " pour non seulement continuer mais même accélérer la déchéance collective ( C.f. la tyrannie des petites décisions ), car nous ne voulons pas vraiment d'un tel changement de nos comportements individuels, perçus comme liberticides, anti-egotiques, contre nos intérêts propres/notre jouissance ou même encore pénibles, de prime abord...

Les mêmes causes produisent les mêmes effets, en somme.

Cela rejoint mon sujet sur la superficialité que je viens d'ouvrir.

Les mathématiques nécessitent de la profondeur c'est vrai. Or notre époque laisse la plupart du temps les humains en surface, et le système lui-même nous y encourage par toutes les facilités qu'il nous offre pour nous satisfaire dans l'immédiateté.

D'où aussi l'intérêt de réserver les téléphones portables, et je dirais même les écrans, aux enfants plus matures et plus âgés. Gardons à l'esprit que les têtes pensantes de la silicon valley n'utilisent pas les smartphones ou les écrans pour leurs propres enfants, mais qu'ils les mettent dans des écoles classiques avec un tableau et de la craie - et pas avec des tablettes et des téléphones portables.

C'est sur ce point que je m'inscris en désaccord avec le lien que tu as posté (à la fin de l'article on y explique qu'il faut s'adapter à l'époque actuelle dans le cadre de l'enseignement et donc parler d'informatique plus tôt avec de tels supports)..

Cela rejoint aussi mon sujet sur la paresse : nous cherchons la manière optimale d'activer notre circuit de la récompense. Or nous vivons une époque nihiliste où le sens n'existe plus, et seul ce qui nous semble avoir du sens peut nous faire sortir du plaisir immédiat et facile. Le mythe du progrès via l'école et l'ascension sociale est mis à mal alors qu'il constitue la matrice conceptuelle du récit auquel peuvent s'accrocher les jeunes générations pour donner sens à leur parcours scolaire et réussir. En cela, l'effondrement des récits collectifs et la déconstruction du sens est un véritable drame qui nous pousse au bord du gouffre. Car c'est bien le sens qu'on donne à notre existence qui peut nous permettre de différer notre plaisir immédiat et d'optimiser non plus notre quantité d'énergie dépensée, et donc d'en faire le moins possible dans le consumérisme de masse et le plaisir immédiat, mais de passer à l'action et d'optimiser notre quantité d'énergie dépensée dans le cadre d'une activité donnée qu'on fera alors avec coeur et de la façon la plus efficace possible, puisqu'on lui trouve alors du sens (optimisation dans le cadre d'une activité).

Les parents ne disent plus à leurs enfants que s'ils travaillent à l'école ils auront de bons diplômes et qu'avec de bons diplômes ils pourront choisir ce qu'ils voudront faire et auront en conséquence une vie plus heureuse. Non, aujourd'hui on dit aux enfants qu'il faut de l'argent et que tant qu'ils gagnent de l'argent alors tout ira bien pour eux. Parce que c'est la réalité de notre époque avec toute la violence sociale qu'elle implique. C'est dramatique et terriblement destructeur chez des enfants qui ont besoin qu'on place des attentes scolaires en eux pour qu'ils croissent intérieurement et gagnent en instruction durant leurs jeunes années.

Même les idoles de la musique rap qu'écoutent les jeunes sont dans ce discours hyper consumériste, avec les femmes, le sexe, l'argent facile, les grosses voitures, etc. Quand ce ne sont pas les deals et autres trafics qui intéressent une jeunesse qui préfère se défoncer dans des soirées par le bindge drinking que de construire sereinement son avenir qu'on lui dépeint de la façon la plus sombre et sans pitié possible.

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Membre, Posté(e)
satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
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Il y a 2 heures, Quasi-Modo a dit :

Cela rejoint mon sujet sur la superficialité que je viens d'ouvrir.

Les mathématiques nécessitent de la profondeur c'est vrai. Or notre époque laisse la plupart du temps les humains en surface, et le système lui-même nous y encourage par toutes les facilités qu'il nous offre pour nous satisfaire dans l'immédiateté.

D'où aussi l'intérêt de réserver les téléphones portables, et je dirais même les écrans, aux enfants plus matures et plus âgés. Gardons à l'esprit que les têtes pensantes de la silicon valley n'utilisent pas les smartphones ou les écrans pour leurs propres enfants, mais qu'ils les mettent dans des écoles classiques avec un tableau et de la craie - et pas avec des tablettes et des téléphones portables.

C'est sur ce point que je m'inscris en désaccord avec le lien que tu as posté (à la fin de l'article on y explique qu'il faut s'adapter à l'époque actuelle dans le cadre de l'enseignement et donc parler d'informatique plus tôt avec de tels supports)..

Cela rejoint aussi mon sujet sur la paresse : nous cherchons la manière optimale d'activer notre circuit de la récompense. Or nous vivons une époque nihiliste où le sens n'existe plus, et seul ce qui nous semble avoir du sens peut nous faire sortir du plaisir immédiat et facile. Le mythe du progrès via l'école et l'ascension sociale est mis à mal alors qu'il constitue la matrice conceptuelle du récit auquel peuvent s'accrocher les jeunes générations pour donner sens à leur parcours scolaire et réussir. En cela, l'effondrement des récits collectifs et la déconstruction du sens est un véritable drame qui nous pousse au bord du gouffre. Car c'est bien le sens qu'on donne à notre existence qui peut nous permettre de différer notre plaisir immédiat et d'optimiser non plus notre quantité d'énergie dépensée, et donc d'en faire le moins possible dans le consumérisme de masse et le plaisir immédiat, mais de passer à l'action et d'optimiser notre quantité d'énergie dépensée dans le cadre d'une activité donnée qu'on fera alors avec coeur et de la façon la plus efficace possible, puisqu'on lui trouve alors du sens (optimisation dans le cadre d'une activité).

Les parents ne disent plus à leurs enfants que s'ils travaillent à l'école ils auront de bons diplômes et qu'avec de bons diplômes ils pourront choisir ce qu'ils voudront faire et auront en conséquence une vie plus heureuse. Non, aujourd'hui on dit aux enfants qu'il faut de l'argent et que tant qu'ils gagnent de l'argent alors tout ira bien pour eux. Parce que c'est la réalité de notre époque avec toute la violence sociale qu'elle implique. C'est dramatique et terriblement destructeur chez des enfants qui ont besoin qu'on place des attentes scolaires en eux pour qu'ils croissent intérieurement et gagnent en instruction durant leurs jeunes années.

Même les idoles de la musique rap qu'écoutent les jeunes sont dans ce discours hyper consumériste, avec les femmes, le sexe, l'argent facile, les grosses voitures, etc. Quand ce ne sont pas les deals et autres trafics qui intéressent une jeunesse qui préfère se défoncer dans des soirées par le bindge drinking que de construire sereinement son avenir qu'on lui dépeint de la façon la plus sombre et sans pitié possible.

Dans l’élite dominante les diplômes ne sont pas présentés comme un moyen de choisir une vie agréable mais comme le moyen de dominer et de prendre la relève de la domination de classe des parents. Dans cette élite en effet, et j’en connais, les meilleurs éléments n’ont pas de smartphones, pas de console de jeux, etc. L’élite, celle qui domine, ordonne, possède, embauche, décide du destin des autres, dispense une éducation autre. Ceux qui s’adaptent à la modernité sont souvent la classe moyenne et supérieure, dont le destin est de servir ( avec plaisir d’ailleurs) les maîtres. 

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 705 messages
If you don't want, you Kant...,
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Bonjour Quasi-modo,

Le 25/07/2022 à 15:13, Quasi-Modo a dit :

Cela rejoint mon sujet sur la superficialité que je viens d'ouvrir.

Oui

 

Le 25/07/2022 à 15:13, Quasi-Modo a dit :

Les mathématiques nécessitent de la profondeur c'est vrai.

" L'inverse " étant tout aussi vrai, les mathématiques apportent de la profondeur au raisonnement et à la réflexion, un manque de compétences en mathématique conduit à des argumentations bancales ou mal étayées/construites.

 

Le 25/07/2022 à 15:13, Quasi-Modo a dit :

Or notre époque laisse la plupart du temps les humains en surface, et le système lui-même nous y encourage par toutes les facilités qu'il nous offre pour nous satisfaire dans l'immédiateté.

Oui, mais tout n'est pas la faute au " système ", chaque individu a la responsabilité de sa propre existence, et des choix qu'il fait, soit de se laisser porter par le courant ambiant, soit de ramer y compris à contre-courant si nécessaire, tout dépend donc de ce que l'on décide de faire avec sa barque ! Surtout dans ce pays, proposant suffisamment de capabilités à tout un chacun.

 

Le 25/07/2022 à 15:13, Quasi-Modo a dit :

D'où aussi l'intérêt de réserver les téléphones portables, et je dirais même les écrans, aux enfants plus matures et plus âgés. Gardons à l'esprit que les têtes pensantes de la silicon valley n'utilisent pas les smartphones ou les écrans pour leurs propres enfants, mais qu'ils les mettent dans des écoles classiques avec un tableau et de la craie - et pas avec des tablettes et des téléphones portables.

Il parait que c'est ainsi, toutefois les " écrans " ne sont pas coupables de tous les maux de l'humanité, je sais que tu as lu " Le bug humain ", donc tu sais que les travers ou les bugs sont d'abord et avant tout en chacun de nous. De plus, un usage modéré des jeux vidéos, peuvent améliorer les capacités psychomoteurs des enfants.

De même, une hyper-socialisation aliénante par endroits n'est pas non plus la panacée, l'effet foule ou masse n'étant pas toujours des plus heureux en terme d'intelligence collective.

Autrement dit, l'intelligence peut se nourrir de tout, du moment que le support ouvre les perspectives plutôt que de les fermer, il n'y a pas un moyen définitif à l'éveil cognitif, toute source peut être profitable, au même titre que les aliments sont importants pour notre corps, on peut trouver les nutriments dans différents produits qui peuvent s'écarter d'habitudes locales, la diversité et le non abus est sans doute la clef, pour l'un comme pour l'autre. Ce n'est pour moi pas tant l'outil qui pose question, que comment il est utilisé et par qui, si les " écrans " sont limitatifs ou lieu d'être émancipatif, ou si ceux qui les mettent à disposition ne les maitrisent pas ou fixent des règles trop rigides, alors il risque de ne pas y avoir de profit. Néanmoins, il n'est pas question de tout miser sur la haute technologie, pas plus que l'on ne peut appréhender le monde que de manière exclusivement abstraite, ce serait le meilleur moyen d'être déconnecté de la réalité, il en va de même avec l'informatique, elle ne peut pas tout remplacer et il ne le faut pas. 

 

 

 

Le 25/07/2022 à 15:13, Quasi-Modo a dit :

C'est sur ce point que je m'inscris en désaccord avec le lien que tu as posté (à la fin de l'article on y explique qu'il faut s'adapter à l'époque actuelle dans le cadre de l'enseignement et donc parler d'informatique plus tôt avec de tels supports)..

Je n'ai pas perçu cette obligation incontournable !?

D'un autre côté, dans un monde où il a profusion d'outils informatique, ne pas éduquer en ce sens serait irresponsable, sinon les enfants seraient non pas maitre mais esclaves de ces extensions numériques, comme leurs grand-parents, on parle même aujourd'hui d'anumérie - je crois ! Tout comme il serait inconcevable de ne pas initier les élèves à l'écriture et ainsi en faire des illettrés et donc des inadaptés sociétaux !

 

Le 25/07/2022 à 15:13, Quasi-Modo a dit :

Cela rejoint aussi mon sujet sur la paresse : nous cherchons la manière optimale d'activer notre circuit de la récompense. Or nous vivons une époque nihiliste où le sens n'existe plus, et seul ce qui nous semble avoir du sens peut nous faire sortir du plaisir immédiat et facile. Le mythe du progrès via l'école et l'ascension sociale est mis à mal alors qu'il constitue la matrice conceptuelle du récit auquel peuvent s'accrocher les jeunes générations pour donner sens à leur parcours scolaire et réussir. En cela, l'effondrement des récits collectifs et la déconstruction du sens est un véritable drame qui nous pousse au bord du gouffre. Car c'est bien le sens qu'on donne à notre existence qui peut nous permettre de différer notre plaisir immédiat et d'optimiser non plus notre quantité d'énergie dépensée, et donc d'en faire le moins possible dans le consumérisme de masse et le plaisir immédiat, mais de passer à l'action et d'optimiser notre quantité d'énergie dépensée dans le cadre d'une activité donnée qu'on fera alors avec coeur et de la façon la plus efficace possible, puisqu'on lui trouve alors du sens (optimisation dans le cadre d'une activité).

Il y a effectivement une telle recherche chez les plus jeunes générations, en grande partie blasées par les discours négatifs de leurs propres parents, qui ont subi toutes sortes de désillusions, ils veulent donner plus de sens à leur vie que les générations précédentes, et cela commence par le Travail. Toutefois, l'école n'est plus perçue comme un moyen efficace d'avoir le travail qui pourrait nous convenir, il y a là aussi un désenchantement, qui était inévitable quelque part, en effet si le rêve de l'éducation supérieure était sensée dans les années 70, quand il y avait peu de diplômés du supérieur, elle est aujourd'hui contre-productive et inefficiente puisqu'il y a en pléthore de nos jours, la logique n'est plus la même, il y a saturation des strates " supérieures ", ce qui revient à baisser tout le monde, ici compte le relativisme, un peu comme le peloton cycliste, peu importe qu'il progresse à 20Km/h ou à 50Km/h, seul compte celui qui s'en échappe plus vite que tous les autres, c'est donc la différence relative qui importe, non le niveau atteint en somme.  Les postes les plus intéressants seront distribués à ceux qui se démarquent des autres, quel que soit le niveau global réel, un peu comme dans les concours aux Grandes Écoles, on prendra le premier des postulants même si sa moyenne n'est que de 7/20 par exemple.

Étant donné le contexte socio-économique, la mondialisation anarchique, les risques planétaires divers et variés, il est bien sûr difficile aujourd'hui de donner un sens mélioratif à l'existence, expliquant certainement au passage le retour du fait religieux, solution de repli, donnant l'illusion de contrôle ou de constance tant recherchés...   

 

Le 25/07/2022 à 15:13, Quasi-Modo a dit :

Les parents ne disent plus à leurs enfants que s'ils travaillent à l'école ils auront de bons diplômes et qu'avec de bons diplômes ils pourront choisir ce qu'ils voudront faire et auront en conséquence une vie plus heureuse. Non, aujourd'hui on dit aux enfants qu'il faut de l'argent et que tant qu'ils gagnent de l'argent alors tout ira bien pour eux. Parce que c'est la réalité de notre époque avec toute la violence sociale qu'elle implique. C'est dramatique et terriblement destructeur chez des enfants qui ont besoin qu'on place des attentes scolaires en eux pour qu'ils croissent intérieurement et gagnent en instruction durant leurs jeunes années.

On a toujours vendu du rêve, aussi bien aux enfants qu'aux adultes, ce sont les proportions atteintes et son omniprésence qui sont devenues autrement plus problématiques.

Cherche t-on à faire en sorte que les métiers disponibles soient assez bien alimentés par les filières éducatives ou de formation correspondantes ? Rien n'est moins sûr, ce n'était déjà pas le cas pour ma génération, où on a produit des bataillons entiers de " comptables " sans se demander ce qu'ils deviendraient sur le marché du travail saturé par de telles avalanches !? Il y a eu récemment le tour de " l'économique et social ". 

Si il n'y a pas d'adéquations prévisionnelles, il ne peut il y avoir que des déceptions au final, mais quel parent oriente son enfant vers des filières dévaluées aussi bien en terme de " noblesse " de métier que pécuniairement par la suite, en général on oriente vers les parcours " pro " et " techniques " non par choix intéressé, mais par défaut, i.e. ceux qui ne peuvent pas continuer dans celle dite " générale ". Avec de telles mentalités, on ne peut décemment pas s'attendre à des miracles in fine. Ce n'est pas tant l'école qu'il faut donc changer que notre rapport aux métiers et les rémunérations qui y sont associées, est-il bien moralement légitime qu'un " col blanc " gagne bien plus qu'un " col bleu " pour la même quantité de travail au sein d'une entreprise ? Si le taux horaire était sensiblement le même pour chacun, par exemple pour un jeune travailleur sans expérience diplômé ou non, la récompense du travailleur se situerait essentiellement dans le métier lui-même et non dans ce qu'il représente ou rapporte ! Ainsi dès le départ, les jeunes choisiraient en fonction de leur perspective préférentielle, que ce soit plus intellectuel, plus érudit, plus manuel ou pragmatique ou au service d'autrui ou d'une collectivité quelconque, chacun aurait sa place en ayant une même dignité car une même valeur financière à la clef, la seule différence serait dans les choix faits en amont des carrières et donc des cheminements plus ou moins long à l'école pour y parvenir, la personne fait plus d'études parce que cela lui plait, il n'y a dès lors pas lieu de la récompenser davantage pour cela par la suite, surtout qu'elle fera aussi le métier de ses vœux. 

 

 

Le 25/07/2022 à 15:13, Quasi-Modo a dit :

Même les idoles de la musique rap qu'écoutent les jeunes sont dans ce discours hyper consumériste, avec les femmes, le sexe, l'argent facile, les grosses voitures, etc. Quand ce ne sont pas les deals et autres trafics qui intéressent une jeunesse qui préfère se défoncer dans des soirées par le bindge drinking que de construire sereinement son avenir qu'on lui dépeint de la façon la plus sombre et sans pitié possible.

Nous sommes dans une ère de la facilité, c'est évident, jamais il n'a été aussi facile d'avoir telle ou telle chose, et les crédits à la consommation n'y sont pas pour rien, les médias qui vantent la jeunesse, la beauté, le divertissement du matin au soir sont aussi responsables de toutes ces errances, dans un contexte de profusion et d'abondance apparentes, ainsi que de la libération des mœurs, etc...

Les esprits sont devenus paresseux et coincés dans la dimension émotionnelle, beaucoup doivent se dire " à quoi bon ? " vu la complexité actuelle de nos sociétés hyper-connectées et pas seulement sur le plan de l'Internet, chacun se voyant comme une feuille dans le vent turbulent et chaotique, il opte donc pour ce qu'il peut prendre ici et maintenant sans perspective à long terme: dans un carpe diem permanent, jouir tout de suite de ce qui se présente, beaucoup seraient ou auraient été étant enfant sans doute incapables de réussir un test de type Chamallow !  

 

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