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Qu'est-ce que l'expérience ?


Aristophos

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Nouveau, 59ans Posté(e)
Aristophos Nouveau 5 messages
Baby Forumeur‚ 59ans‚
Posté(e)

L'expérience. Qu'entend-on vraiment par ce terme ? Comment la distinguer d'un événement ou d'une épreuve ? Quelles sont les conditions pour qu'une expérience advienne ? Peut-on la valoriser socialement ? Quelles approches théoriques ?

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Membre, Talon 1, 78ans Posté(e)
Talon 1 Membre 22 880 messages
78ans‚ Talon 1,
Posté(e)

L'expérience est une connaissance par soi-même. Celle des autres, celle qu'ils communiquent, dépendent de l'autorité de leur auteur. Une expérience n'advient que si l'on en fait profit.

"Je guide mon comportement autant par fuite que par imitation." Montaigne

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Membre, Raven, 42ans Posté(e)
Mak Marceau Membre 5 697 messages
42ans‚ Raven,
Posté(e)

Tout ce que nous fessons fait monter le XP en haut à droite dans Windows 10.

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Membre, forumeuse acharnée, Posté(e)
querida13 Membre 45 128 messages
forumeuse acharnée,
Posté(e)

L'expérience c'est l'exploration du champ des possibles.

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Membre, Forumeur confit, Posté(e)
Enchantant Membre 15 624 messages
Forumeur confit,
Posté(e)
il y a 44 minutes, Aristophos a dit :

L'expérience. Qu'entend-on vraiment par ce terme ?

Le savoir, c’est ce que l’on doit acquérir théoriquement, pour faire, entreprendre, fabriquer, exercer une profession…

L’expérience, ne peut s’affranchir du savoir-faire, mais c’est surtout de savoir ce qu’il ne faut pas faire, qui est la marque de l’expérience.

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Membre, 52ans Posté(e)
Révérend Wayne Membre 300 messages
Forumeur accro‚ 52ans‚
Posté(e)

Je dirais modestement que c'est la capacité du cerveau à enregistrer le plus possible de "schémas" situationnels auxquels on peut se connecter quand on rencontre un schéma approchant à un moment ou un autre et par conséquent essayer d'en déduire la réaction la plus appropriée.  C'est donc avoir le moins possible "d'inconnues" dans un parcours existentiel. C'est exactement pareil pour les animaux d'ailleurs, on le voit très bien chez les vieux chiens qui devinent carrément ce que va faire telle ou telle personne, ce qui va se passer s'il s'approche de tel ou tel objet, ce que son maître va dire s'il fait ceci ou cela, quelle est la meilleure attitude pour obtenir ce qu'il désire etc...

Chez un artisan par exemple ça peut se traduire par le fait d'avoir connu tellement de situations différentes par rapport à son art quel qu'il soit (ébénisterie, plomberie etc etc...) qu'il sait très exactement quelle réparation faire et très précisément comment la faire en ce cas précis, parcequ'il a déjà vu maintes fois le cas.

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Membre, 59ans Posté(e)
eriu Membre 8 703 messages
Maitre des forums‚ 59ans‚
Posté(e)

Transposer  adapter et l'utiliser en dehors du  contexte ou situation initial .. faire des liens , des ponts ..

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Membre, 44ans Posté(e)
Seiyar Membre 39 messages
Forumeur Débutant‚ 44ans‚
Posté(e)

Bizarre comme sujet, ça me semble évident (c'est juste mon opinion). Une expérience, c'est quelque chose qui va t'apprendre quelque chose. Toute tranche de vie, aussi petite soit-elle, va t'apprendre quelque chose. Même la répétition de choses banales nous apprend des choses sur l'ennui que peut apporter la répétition de ces choses, sur la longueur du temps, le sens de la vie, etc.

C'est pour ça qu'en élisant un président de 40 ans, on élit une personne probablement brillante mais qui manque de tranches de vies et donc de recul.... Une personne âgée, même peu brillante, verra des choses que ce président ne percevra pas encore...(Par exemple, diminuer le revenu des retraités comme Macron a fait était probablement une erreur... Quand on manque de recul on a forcément tendance à manquer de discernement)

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Nouveau, 59ans Posté(e)
Aristophos Nouveau 5 messages
Baby Forumeur‚ 59ans‚
Posté(e)
il y a 26 minutes, Seiyar a dit :

Toute tranche de vie, aussi petite soit-elle, va t'apprendre quelque chose. Même la répétition de choses banales nous apprend des choses sur l'ennui que peut apporter la répétition de ces choses, sur la longueur du temps, le sens de la vie, etc.

Il me semble justement, qu'il faut que certaines conditions soient réunies comme par exemple la liberté, celle de vivre des choses banales pour se rendre compte qu'elle sont ennuyeuses, ce qui représente une projection consciente du sujet dans un avenir différent. Pour donner un autre exemple, il me semble que je ne peux pas dire que l'apprentissage de ma langue maternelle ait été une expérience. Peut-être pour ma mère, mais je n'en suis même pas certain, tant le processus a dû lui paraître naturel. L'expérience aurait sans doute été que le langage ne se développe pas ou que, finalement, je parle une autre langue que la sienne.

Donc, vivre selon des dogmes et l'ignorer, ou encore vivre à l'état de nature permet-t-il vraiment d'avoir des expériences ? D'où ma question sur les conditions de l'expérience : la liberté ? la conscience ? ...

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Membre, forumeuse acharnée, Posté(e)
querida13 Membre 45 128 messages
forumeuse acharnée,
Posté(e)
Il y a 5 heures, Révérend Wayne a dit :

Je dirais modestement que c'est la capacité du cerveau à enregistrer le plus possible de "schémas" situationnels auxquels on peut se connecter quand on rencontre un schéma approchant à un moment ou un autre et par conséquent essayer d'en déduire la réaction la plus appropriée.  C'est donc avoir le moins possible "d'inconnues" dans un parcours existentiel. C'est exactement pareil pour les animaux d'ailleurs, on le voit très bien chez les vieux chiens qui devinent carrément ce que va faire telle ou telle personne, ce qui va se passer s'il s'approche de tel ou tel objet, ce que son maître va dire s'il fait ceci ou cela, quelle est la meilleure attitude pour obtenir ce qu'il désire etc...

Chez un artisan par exemple ça peut se traduire par le fait d'avoir connu tellement de situations différentes par rapport à son art quel qu'il soit (ébénisterie, plomberie etc etc...) qu'il sait très exactement quelle réparation faire et très précisément comment la faire en ce cas précis, parcequ'il a déjà vu maintes fois le cas.

Comment différencier pour le chien ce qui est le  fruit de l'expérience de  ce qui est le  résultat d'un réflexe conditionné?

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Membre, 52ans Posté(e)
Révérend Wayne Membre 300 messages
Forumeur accro‚ 52ans‚
Posté(e)
il y a 10 minutes, querida13 a dit :

Comment différencier pour le chien ce qui est le  fruit de l'expérience de  ce qui est le  résultat d'un réflexe conditionné?

Bah peut-être que chez le chien, l'expérience s'appelle réflexe conditionné "acquis par lui-même"? :)

Quoique je suis convaincu que la conscience animale va très très loin au delà de ce qu'on peut concevoir, mais, ceci est une toute autre histoire...

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Membre, 44ans Posté(e)
Seiyar Membre 39 messages
Forumeur Débutant‚ 44ans‚
Posté(e)
Il y a 9 heures, Aristophos a dit :

Il me semble justement, qu'il faut que certaines conditions soient réunies comme par exemple la liberté, celle de vivre des choses banales pour se rendre compte qu'elle sont ennuyeuses, ce qui représente une projection consciente du sujet dans un avenir différent. Pour donner un autre exemple, il me semble que je ne peux pas dire que l'apprentissage de ma langue maternelle ait été une expérience. Peut-être pour ma mère, mais je n'en suis même pas certain, tant le processus a dû lui paraître naturel. L'expérience aurait sans doute été que le langage ne se développe pas ou que, finalement, je parle une autre langue que la sienne.

Donc, vivre selon des dogmes et l'ignorer, ou encore vivre à l'état de nature permet-t-il vraiment d'avoir des expériences ? D'où ma question sur les conditions de l'expérience : la liberté ? la conscience ? ...

hum, ok... Tu sembles dire, si je comprends bien, qu'une expérience ne serait valable que si on a une certaine conscience des événements. Mais un enfant, dans ses deux ou trois premières années de vie, n'a pas vraiment conscience de ce qui se passe, et pourtant ces années lui sont nécessaires pour atteindre le niveau de conscience qu'il commencera à avoir à l'âge de 3 ans; il va emmagasiner des informations de connaissances primaires (reconnaissance des couleurs, sons, formes, odeurs, goûts, etc) qui vont constituer les bases nécessaires de la conscience qu'il acquerra à l’âge de 3 ans. Donc ces 3 premières années de vie, bien qu' "inconscientes", constituent bien une expérience capitale pour lui.

La personne ivre, en se réveillant d'une soirée très arrosée, ne se souviendra quasiment plus de ce qui s'est passé. Est-ce qu'on peut pour autant qualifier cette soirée d'expérience ? Bah il aura appris son niveau de résistance à l'alcool, ne serait-ce que ça; ou s'il le connaît déjà, ça lui confirmera que sa résistance n'a, par exemple, pas décliné, et donc que son état de santé est stable.

Après, la personne qui passe 8 mois dans le coma après un accident et qui se réveille avec l'impression qu'il ne s'est écoulé qu'une simple nuit n'aura effectivement acquis aucune expérience pendant ces 8 mois; mais même là, on peut apprendre énormément d'un coma: on pourrait penser, par exemple, qu'un enfant qui tomberait dans le coma à l'âge de 5 ans et se réveillerait à l'âge de 15 ans, aurait perdu 10 ans de sa vie alors qu'en fait, il ferait au contraire l'objet d'une étude exceptionnelle : comment découvre-t on la vie à l'âge de 15 ans ? Une fois qu'il aura rattrapé son retard, il aura probablement une vision de la vie complètement différente de ses autres congénères, et l'expérience de son coma lui aura alors peut-être été finalement bénéfique.

Chaque vie est un chemin d'expériences unique qui nous amène à un niveau de connaissance/conscience unique. Celui qui a vécu dans le dogme toute sa vie sans le savoir a acquis une expérience dans le monde dogmatique dans lequel il a vécu: cette expérience pourrait même, à force, lui faire prendre justement conscience de l'existence de ce dogme et l'amener ainsi à arrêter d'y croire. Même l'animal, considéré comme "sans conscience", pourrait, à force de pousser sa réflexion, atteindre le niveau de conscience humain, à l'image des 3 premières années de vie "inconscientes" d'un être humain qui devient alors "conscient" grâce justement à celles-ci.

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Membre, Posté(e)
Mani Manimone Membre 55 messages
Forumeur inspiré‚
Posté(e)

Expérience vient du mot éprouver C'est la connaissance acquise par l'observation et non pas par la raison Selon Hume c'est de l'épreuve  répétée que nous viennent toues nos connaissances .Cette assertion a été mise en échec par Kant qui estime que l'expérience ne serait rien sans la pensée qui nous permet d'appréhender et d'ordonner toutes les expériences pour en faire une méthode pratique et sure

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Nouveau, 59ans Posté(e)
Aristophos Nouveau 5 messages
Baby Forumeur‚ 59ans‚
Posté(e)
Il y a 17 heures, Seiyar a dit :

Chaque vie est un chemin d'expériences unique qui nous amène à un niveau de connaissance/conscience unique. Celui qui a vécu dans le dogme toute sa vie sans le savoir a acquis une expérience dans le monde dogmatique dans lequel il a vécu: cette expérience pourrait même, à force, lui faire prendre justement conscience de l'existence de ce dogme et l'amener ainsi à arrêter d'y croire. Même l'animal, considéré comme "sans conscience", pourrait, à force de pousser sa réflexion, atteindre le niveau de conscience humain, à l'image des 3 premières années de vie "inconscientes" d'un être humain qui devient alors "conscient" grâce justement à celles-ci.

Oui, l'expérience serait donc un mode de connaissance immédiate nécessitant soit une conscience soit un processif réflexif, même, pourquoi pas, un dialogue avec Dieu. Mais, si la vie est un chemin ou une somme d'expériences, comment celle-ci est-elle bornée ? Qui fixe son point de départ et sa sortie ? Le sujet lui-même ? Celui avec qui il entame le dialogue ? On peut certes considérer qu'il n'y a pas de début et pas de fin, ou que le bornage est arbitraire, mais c'est considérer chaque jour nouveau, chaque minute ou seconde vécue, comme une expérience, même si elles se ressemblent toutes. Autrement dit, certes, il y a bien une vie, mais sans expérience puisqu'on ne peut pas distinguer ces instants de vie. Donc, plutôt que de penser l'expérience comme une durée, un instant de vie, ne faut-il pas la penser comme définie soit par des conditions possibles, intentionnelles ou pas, d'apparition, soit pas une finalité ? C'est un peu ma question.

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Membre, 44ans Posté(e)
Seiyar Membre 39 messages
Forumeur Débutant‚ 44ans‚
Posté(e)
Il y a 5 heures, Aristophos a dit :

Oui, l'expérience serait donc un mode de connaissance immédiate nécessitant soit une conscience soit un processif réflexif, même, pourquoi pas, un dialogue avec Dieu. Mais, si la vie est un chemin ou une somme d'expériences, comment celle-ci est-elle bornée ? Qui fixe son point de départ et sa sortie ? Le sujet lui-même ? Celui avec qui il entame le dialogue ? On peut certes considérer qu'il n'y a pas de début et pas de fin, ou que le bornage est arbitraire, mais c'est considérer chaque jour nouveau, chaque minute ou seconde vécue, comme une expérience, même si elles se ressemblent toutes. Autrement dit, certes, il y a bien une vie, mais sans expérience puisqu'on ne peut pas distinguer ces instants de vie. Donc, plutôt que de penser l'expérience comme une durée, un instant de vie, ne faut-il pas la penser comme définie soit par des conditions possibles, intentionnelles ou pas, d'apparition, soit pas une finalité ? C'est un peu ma question.

Je remarque, à travers tes différents propos, que ta sémantique semble très religieuse (tu persistes à considérer l'être humain comme un "sujet", donc "un Être vivant soumis à l'observation." si j'en prends la définition dans le dictionaire).

Les croyances et les mythes ne sont pas rationnels, c'est à dire qu'ils ne sont pas fondés; ils sont uniquement basés sur une intuition et des impressions; on peut donc spéculer éternellement là-dessus à essayer de savoir qui est Dieu et notre lien avec lui, mais on parlerait un peu dans le vide car ça serait purement subjectif, un peu comme de tenter de déterminer si la pièce qu'on jette tombera sur pile ou face. Je dis "pile" parce que j'en ai la conviction et tu dis "face" parce que tu en as la conviction: nous voilà bien avancés ! :)

Ceci dit, le terrain de la rationnalité nous donne déjà pas mal d'indices sur la vie: tout être vivant a un début (naissance), une phase de croissance (jeunesse), un sommet (vie adulte), une phase de décroissance (vieillesse), et une fin (mort). Ces phases sont clairement distinguables chez les êtres humains, les animaux, les végétaux, etc.

Le bien et le mal, définis par les signaux envoyés par nos nerfs, nous donnent des indications: manger nous procure du bien, nous reproduire nous procure du bien; nous détruire (nous blesser) nous procure du mal. Donc, si j’interprète bien le tout, nous serions, à priori, "conçus" pour continuer à vivre et accessoirement nous reproduire. Tout ce que je dis est le fruit de simples observations que tout un chacun est en mesure de faire depuis la nuit des temps, pas besoin de Kant, Freud ou Einstein pour cela.

Donc, ce qu'on peut au moins dire sur la vie, rationnellement parlant, est qu'elle commence par la naissance et termine par la mort. Et que ça semble être une chose souhaitable de nous reproduire (on a tout un système complexe de reproduction qui nous fait explicitement du bien quand on l'utilise, ça ne doit donc pas être là pour rien ! Mais j'en sais rien, c'est juste une déduction personnelle).

Ainsi, une fois cela posé, tout ce qu'on dira ensuite va commencer, selon moi, à entrer dans le domaine de la spéculation.

Est-ce que nous sommes les sujets d'un Dieu ? Ou les sujets d'une expérience extra-terrestre ? Est-ce que notre vie a un objectif plus profond que celui de vivre et nous reproduire ? Ou sommes-nous juste des bactéries insignifiantes créées par la Terre, dont le seul but serait, finalement, de convertir l'oxygène en CO2 (par notre respiration) pour réchauffer la Terre (qui du coup, serait elle aussi un être vivant) pour une raison inconnue ? Ou alors sommes nous des esprits piégés dans une sorte de jeu vidéo ultra réaliste ?

Tout ce qu'on peut dire, c'est que lors de notre vie, on apprend des choses sur ce monde, et que plus on vit, plus on en sait sur ce monde; et qu'à un moment, notre cerveau nous fera peut-être défaut, donc on oubliera et on mourra.

Ceux qui en savent le plus, selon moi, sur le sens de la vie, sont les scientifiques, notamment les grands physiciens comme Einstein ou Bohr (pour n'en citer que quelques-uns) car c'est eux qui ont poussé l'observation de notre monde le plus loin, en tentant de comprendre les atomes, les forces de gravité, le big bang, etc. Je te conseille de te référer à eux, y a beaucoup de vidéos vulgarisées très bien faites sur internet (la physique quantique révèle beaucoup de choses passionnantes).

Désolé, contrairement à toi, mon approche est très rationnelle, mais on peut aller sur le terrain de l’irrationalité si tu le souhaites, toute discussion est une expérience et donc nous apprend quelque chose ! :)

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 738 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

Bonjour,

Le 01/05/2021 à 15:17, Aristophos a dit :

L'expérience. Qu'entend-on vraiment par ce terme ? Comment la distinguer d'un événement ou d'une épreuve ? Quelles sont les conditions pour qu'une expérience advienne ? Peut-on la valoriser socialement ? Quelles approches théoriques ?

je suppose - au vu des autres développements qui ont été opérés par la suite - qu'il est plus question de " faire l'expérience de " et donc une ou plusieurs expériences en jeu, que de l'expérience en tant que savoir-faire ou recul sur une situation passée, présente ou à venir.

Un évènement est une suite de faits qui s'enchainent de manière dynamique pour tenter de faire concis.

Une expérience est une partie de l'évènement vécu par soi-même, cette expérience peut être instructive ou non, volontaire ou non, heureuse ou malheureuse, consciente ou pas, etc...

Une épreuve est justement une ou plusieurs expériences qui nous sont difficiles, ou perçues comme telles. ( Toujours par souci de concision. )

 

Que l'on décide ou non de vivre une expérience, tant que nous sommes en vie, nous vivons continuellement des expériences, parfois en parallèle, parfois en série, et parfois sur du long terme et entrecoupées d'autres, il y a donc une sorte d'intrication, bien qu'il soit possible a priori ou a posteriori d'isoler l'une d'elle si on le souhaite. Comme on ne peut pas échapper tant que nous vivons à l'expérimentation continue, on peut souvent si ce n'est toujours, en trouver effectivement une interprétation qui a une utilité sociale, directement ou indirectement, tout dépend de ce que l'on cherche à faire, à l'instar de ce que disait Abraham Maslow: Celui qui ne possède qu'un marteau, aura tendance à tout voir sous forme de clou ! Donc une personne obnubilée par les interactions sociales, verra toute expérience à travers le prisme d'une dimension sociale. Il est pourtant clair que les expériences scientifiques ou celles élaborées par des ingénieurs s'éloignent assez d'une valorisation sociale de prime abord, bien que l'une n'exclut par l'autre. 

 

Il y a plusieurs types d'expériences, celles que l'on cherche à produire sciemment pour soi, voire immédiatement, celles que l'on subit, celles que l'on élabore/planifie en vue d'autre chose, celles que l'on identifie après coup, celles qui se passent à un niveau sensoriel, émotionnel, pragmatique, cognitif, moral, onirique, introspectif, méta-cognitif, etc, etc...

 

 

Il y a 23 heures, Aristophos a dit :

Mais, si la vie est un chemin ou une somme d'expériences, comment celle-ci est-elle bornée ?

La vie ou une expérience ? ( Dans la première partie de la phrase seule " vie " est au singulier alors " qu'expériences " est au pluriel, et " bornée " est aussi au singulier )

Je suppute malgré tout que c'est d'une expérience dont il s'agit, dans ce cas, la borne supérieure ne peut être que notre propre finitude, car tant que nous sommes en vie, notre cerveau peut toujours créer de nouvelles connexions dentritiques ou synaptiques et donc " vivre " de nouvelles expériences en en gardant une trace en lui, de notre vivant il ne semble donc pas qu'il y ait de borne.

 

Citation

Qui fixe son point de départ et sa sortie ? Le sujet lui-même ? Celui avec qui il entame le dialogue ?

Tous les cas sont envisageables, l'expérience peut être partagée ou non, consensuelle ou pas, toutefois l'accord n'est pas un prérequis, il se peut tout simplement que chacun vive son expérience plus ou moins similaire au compère, je peux redonner l'exemple d'aller voir le même film en même temps avec un ami, et constater qu'à la fin de la séance nous n'avons manifestement pas fait la même expérience cinématographique, et à l'inverse être au diapason lors d'un opéra ou devant un coucher de soleil.

 

Citation

On peut certes considérer qu'il n'y a pas de début et pas de fin, ou que le bornage est arbitraire, mais c'est considérer chaque jour nouveau, chaque minute ou seconde vécue, comme une expérience, même si elles se ressemblent toutes.

Tout dépend de ce que l'on cherche à dégager ou à interpréter ! En une seconde " je " peux découvrir une sensation inconnue jusqu'alors, ou faire l'expérience d'une existence humaine entière, " la mienne ".

 

Citation

Autrement dit, certes, il y a bien une vie, mais sans expérience puisqu'on ne peut pas distinguer ces instants de vie.

Si on arrive à rattacher des sensations, des émotions, des sentiments, voire des intellections, à des faits, à tout ou partie d'évènements ou de scénarios en un tout causal, alors on peut sans doute parler d'expérience unique ou suffisamment indépendante d'une autre, qui supporterait d'autres ingrédients ou/et à des moments différents, dans des circonstances différentes ou un écosystème différent. Bref on peut extraire une partie plus ou moins importante d'un Tout comme étant une expérience, tant qu'il y a des connexions effectives entres les éléments, voire une continuité.   

 

Citation

Donc, plutôt que de penser l'expérience comme une durée, un instant de vie, ne faut-il pas la penser comme définie soit par des conditions possibles, intentionnelles ou pas, d'apparition, soit pas une finalité ? C'est un peu ma question.

 

Ce serait plutôt une question de " structure " propre à l'expérience que l'on souhaite dégagée des autres entremêlées, qui semble être le noyau insécable, un peu à l'image d'un réseau, ce n'est ni son point de départ ou d'arrivée, difficile à définir cela dit, ni sa finalité ou son utilité, ni les entrées ou sorties informationnelles, qui le définit, mais bien par ses relations, connexions ou branches entre les différents nœuds internes.

 

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Nouveau, 59ans Posté(e)
Aristophos Nouveau 5 messages
Baby Forumeur‚ 59ans‚
Posté(e)

Merci pour toutes vos approches. J'ai trouvé celle de J. Dewy pour qui l'expérience doit convoqué une résistance.

Le 03/05/2021 à 04:46, Seiyar a dit :

mon approche est très rationnelle, mais on peut aller sur le terrain de l’irrationalité si tu le souhaites, toute discussion est une expérience et donc nous apprend quelque chose ! :)

Il est clair que l'expérience, même rationellement décrite en terme de déroulement et de finalité, ne peut être que subjective et produit une émotion chez le sujet.

Merci pour la variété des approches. J'ai trouvé celle de J. Dewey pour qui l'expérience doit convoquer une résistance "qui met à
contribution la pensée, engendre la curiosité et la sollicitude attentive et, une fois surmontée et mise à profit, elle débouche sur une satisfaction profonde.
" À condition toutefois que la résistance en question ne soit pas un obstacle insurmontable et qu'elle soit en relation direct avec l'objet (ou l'événement) et non un facteur totalement extérieur à lui.

Je trouve que c'est plutôt éclairant, non ?

 

 

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Membre, 44ans Posté(e)
Seiyar Membre 39 messages
Forumeur Débutant‚ 44ans‚
Posté(e)
Le 05/05/2021 à 15:28, Aristophos a dit :

Merci pour la variété des approches. J'ai trouvé celle de J. Dewey pour qui l'expérience doit convoquer une résistance "qui met à
contribution la pensée, engendre la curiosité et la sollicitude attentive et, une fois surmontée et mise à profit, elle débouche sur une satisfaction profonde.
" À condition toutefois que la résistance en question ne soit pas un obstacle insurmontable et qu'elle soit en relation direct avec l'objet (ou l'événement) et non un facteur totalement extérieur à lui.

Je trouve que c'est plutôt éclairant, non ?

Ok, j'ai parcouru brièvement J. Dewey sur Wikipedia (il a l'air effectivement d'avoir écrit pas mal sur le sujet); tu me fais rire parce que tu sembles ne pouvoir t'empêcher de ramener l'expérience à une sorte d'épreuve divine :).

Mais même les expériences qui ne "convoquent pas de résistance" (pour reprendre ton élégante formule) peuvent contribuer à la pensée et engendrer la curiosité; l'observation simple ne convoque aucune résistance et pourtant, elle met à contribution la pensée, engendre la curiosité et découle sur une satisfaction; parfois, voir les choses simplement comme elles sont permettent d'en apprendre sur la vie (les proverbes simples du type "mieux vaut apprendre à qqun à pêcher plutôt que de lui donner du poisson"); ou encore l'observation des schémas de vie qui se répètent permettent, à force des les observer, de prendre conscience de certaines choses.

Pour moi, tout n'est qu'observation dans cette vie : je ne dis rien d'exceptionnel en disant cela, ce n'est finalement rien d'autre que l'approche scientifique qui consiste à observer les lois de la nature et d'en extraire les formules - en lançant une pierre à telle force avec telle angle, elle atterrira toujours à 27,34m de moi, donc je peux en tirer une formule physique. Si les lois de la nature étaient aléatoires et que la pierre n’atterrissait pas toujours à 27,34m, la science ne pourrait pas exister !

La philosophie adopte elle aussi exactement la même approche d'observation que la science mais à plus "haut niveau" (c'est moins compliqué que trouver une formule physique mais c'est plus complexe car plus on va "haut", plus les inconnues sont nombreuses, et plus les vérités se transforment en probabilité); et notre époque est formidable car l'information est devenue incroyablement accessible, et donc le "fuel" pour l'observation est infini: en regardant le journal télévisé, les émissions grand publics, youtube, wikipedia, on a, quotidiennement, 1000 fois plus d'informations que tous les plus grand philosophes d'époque réunis !

Pour moi, l’expérience, ce sont toutes ses informations qui viennent à nous; à nous de les exploiter pour en tirer des conclusions sur la vie.

Le 05/05/2021 à 15:28, Aristophos a dit :

Il est clair que l'expérience, même rationellement décrite en terme de déroulement et de finalité, ne peut être que subjective et produit une émotion chez le sujet.

Justement pour moi la philosophie n'est pas le terrain de l'émotion (comme tu dis) mais de la Raison.

A force d'observation, j'ai constaté qu'on avait tous en nous deux choses: une partie rationnelle (analyse, raison) et une partie irrationnelle (Émotions, envie, fantaisie, etc). Ce qui vient corroborer mon observation est que le cerveau humain semble lui aussi être constitué de deux parties distinctes: une analytique et l'autre émotionnelle. Sans parler du fait que j'ai découvert récemment, à mon grand étonnement, que Platon pensait aussi pareil (presque pareil) avec ce qui est appelé la tripartition de l'âme.

Et, je ne l'ai encore lu nulle part, mais je suis convaincu que notre société est divisée selon le même schéma au niveau politique: d'un côté la gauche qui regroupe ceux qui écoutent plutôt leur "Raison", et de l'autre la droite, qui regroupent ceux qui écoutent plutôt leur émotions, leurs envies.

Est-ce qu'il y a une partie meilleure que l'autre ? Non, je ne pense pas. L'une ne peut pas vivre sans l'autre. L' "Envie" sans "Raison" mourra trop vite. La "Raison" sans "Envie" vivra longtemps mais sans "sel".

Cependant, s'il fallait vraiment choisir l'une ou l'autre, ça serait probablement l'"Envie" (la qualité - vie intense mais courte - est toujours plus appréciée que la quantité - vie longue mais trop sage), et c'est d'ailleurs toujours selon l'"Envie" qu'a toujours vécu l'humanité depuis la nuit des temps. Mais la "Raison" n'a cessé de gagner du terrain (depuis l'avènement de la philosophie pré-socratique avec Pythagore, reconnu comment le premier des philosophes) jusqu'à arriver à aujourd'hui où même les mythologies sont en passe de disparaître car de moins en moins crédibles.

Être irrationnel n'est donc pas mauvais en soit, c'est souvent utile pour mieux vivre sa vie: si ton enfant de 5 ans disparaît, y a 99% de chances qu'il se soit fait enlevé, tué, etc.. Mais tu préféreras peut-être vivre avec l'idée qu'il est peut-être vivant et qu'il reviendra. L'hypothèse fondée (rationnelle) n'est pas forcément toujours la bonne à adopter pour mieux vivre; et c'est justement la démarche religieuse qui base tout sur la mythologie plutôt que sur la rationnalité.

Et c'est pas parce qu'une chose est infondée (irrationnelle) qu'elle n'est pas vraie: l'enfant de 5 ans enlevé est peut-être vraiment en vie (alors que le raisonnement rationnel me dit que non), peut-être que Dieu existe vraiment (malgré les découvertes scientifiques qui tendent à le contredire).

Je ne sais pas c'est quoi le but de la vie: est-ce qu'il faut plus écouter sa Raison ou son Envie ? Il ne semble pas y avoir de bonne réponse, c'est laissé à la discrétion de chacun: certains préfèrent passer leur vie à être raisonnable, d'autres préfèrent au contraire se laisser aller à leurs instincts; certains préfèrent passer leur vie à tenter de la comprendre (le philosophe, le rationnel) et d'autres à la vivre selon leur angle de vue (le religieux).

PS: Salut deja-utilise, content de t'avoir relu, ça faisait un bail ! :)

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