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Qu'y a-t-il de sacré dans la vie ?


CAL26

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Membre, 51ans Posté(e)
CAL26 Membre 6 554 messages
Maitre des forums‚ 51ans‚
Posté(e)

Un projet de loi va être débattu demain à l'assemblée nationale, qui propose d'aller plus loin que la loi Léonetti.

Il y a déjà eu sur le forum plusieurs sujets sur l'euthanasie : c'est pourquoi je vous propose d'aborder le sujet par ce biais philosophique : qu'est qu'il y a de sacré dans la vie ?

En France, si la religion catholique a considérablement réduit son espace d'influence, elle a transmis la sacralisation de la vie, création de Dieu, mais allégée de cette référence à Dieu. 

Les bases de cette forme de dévotion se retrouvent  dans notre système nerveux occupé à signaler toute menace sur la vie du corps par des signaux de douleurs et à orienter le comportement vers la reproduction ( par le plaisir sexuel) ou la prévention (le plaisir de bien se nourrir ou l'instinct de survie). 

Mais collectivement on peut interroger cette sacralisation : ce qui compte pour chacun c'est vivre longtemps (le plus longtemps possible) ou vivre le mieux possible. Parfois les deux sont incompatibles et, à choisir pour soi, est-il préférable d'avoir une vie de 50 ans agréable globalement et jusqu'à son terme ou une vie globalement désagréable, surtout à sa fin, de 60 à disons 100 ans ? 

Je propose une première orientation à cette question  "qu'y a-t-il de sacré dans la vie ? " mais chacun peut emprunter la voie qui lui convient parce que c'est réellement un sujet où il ne peut pas y avoir de vérité absolue. Donc tous les regards singuliers sur le sujet sont valables.

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Membre, 50ans Posté(e)
Crabe_fantome Membre 45 461 messages
Maitre des forums‚ 50ans‚
Posté(e)

Le sacré n'existe que dans notre regard. Si je décide que la vie est sacrée, la vie sera sacrée. Si je décide que mes WC sont sacrés, mes WC seront sacrés. Je pense que c'est angle de discussion, sacré ou non sacré est une pente trop glissante où finalement si la vie n'est pas sacrée, alors qui m'empêche de prendre celle des autres pour m'amuser? Si la vie d'un enfant de 8 ans n'est pas sacré alors je peux le violer et le tuer ensuite, ou inversement selon mon humeur.

 

Non je crois que l'angle le plus intéressant est celui de la liberté individuelle et non un concept qui se rapproche trop du religieux dans l'esprit des gens.

 

Ainsi, si ma vie est objectivement sur un douloureux et inexorable déclin, et que je n'ai pas la force ou les connaissances pour abréger mes souffrances, je voudrais effectivement pouvoir être aidé à mourir. C'est ma décision que je dois prendre lorsque je suis encore capable de prendre des décisions. 

 

Est ce que la société peut m'aider à mourir? Elle m'aide déjà à ne plus souffrir mais ça semble insuffisant alors que les moyens pour ne plus souffrir n'ont jamais été parfaitement mis en place. ça me pose un premier problème.

Mon second problème est de légiférer et donc d'obliger, par Droit, un corps de métier à tuer des gens. Des gens qui le réclament certes, mais malgré tout si je fais médecin c'est pour sauver des vies, pas pour que la loi m'oblige à prendre ses vies. Ici la liberté du patient en fin de vie ne doit pas être au dessus de la liberté des soignants à pratiquer ou non un acte de fin de vie. 

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Membre, 51ans Posté(e)
CAL26 Membre 6 554 messages
Maitre des forums‚ 51ans‚
Posté(e)
il y a 2 minutes, Crabe_fantome a dit :

Le sacré n'existe que dans notre regard. Si je décide que la vie est sacrée, la vie sera sacrée. Si je décide que mes WC sont sacrés, mes WC seront sacrés. Je pense que c'est angle de discussion, sacré ou non sacré est une pente trop glissante où finalement si la vie n'est pas sacrée, alors qui m'empêche de prendre celle des autres pour m'amuser? Si la vie d'un enfant de 8 ans n'est pas sacré alors je peux le violer et le tuer ensuite, ou inversement selon mon humeur.

 

Non je crois que l'angle le plus intéressant est celui de la liberté individuelle et non un concept qui se rapproche trop du religieux dans l'esprit des gens.

 

Ainsi, si ma vie est objectivement sur un douloureux et inexorable déclin, et que je n'ai pas la force ou les connaissances pour abréger mes souffrances, je voudrais effectivement pouvoir être aidé à mourir. C'est ma décision que je dois prendre lorsque je suis encore capable de prendre des décisions. 

 

Est ce que la société peut m'aider à mourir? Elle m'aide déjà à ne plus souffrir mais ça semble insuffisant alors que les moyens pour ne plus souffrir n'ont jamais été parfaitement mis en place. ça me pose un premier problème.

Mon second problème est de légiférer et donc d'obliger, par Droit, un corps de métier à tuer des gens. Des gens qui le réclament certes, mais malgré tout si je fais médecin c'est pour sauver des vies, pas pour que la loi m'oblige à prendre ses vies. Ici la liberté du patient en fin de vie ne doit pas être au dessus de la liberté des soignants à pratiquer ou non un acte de fin de vie. 

Evidemment le sacré ne l'est jamais dans l'absolu et c'est pourquoi je précise bien que ce sujet ne peut pas avoir de vérité absolue. 

Que la vie d'autrui soit respectée c'est quand même mieux pour la stabilité de la société mais selon la Religion notamment catholique, la vie est globalement sacrée parce qu'elle est la création de Dieu et de ce fait la notre ne nous appartient pas. Il y a dans les arguments de ceux qui s'opposent à l'euthanasie cette idée qu'il faut prolonger la vie parce que tout temps de vie supplémentaire est précieux même si c'est un temps de souffrance.

Donc certains français, même s'ils ne sont pas croyants, vouent un culte à la vie qui explique de ne pas laisser cette liberté individuelle. C'est pourquoi je pose cette question du sacré qui dépasse la problématique du geste à pratiquer (dans les pays ayant adopté l'euthanasie, seuls les médecins volontaires font l'acte ).  

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Animateur, Le gras c'est la vie, 35ans Posté(e)
Kyoshiro02 Animateur 20 427 messages
35ans‚ Le gras c'est la vie,
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il y a une heure, CAL26 a dit :

qu'est qu'il y a de sacré dans la vie ? 

Le sacré est assez subjectif. Quelque chose ou quelqu'un peut-être sacré pour un individu et pas pour une autre personne. La sensibilité varie entre chaque personne.

Pour ma part, même si j'ai de profonds respects envers les individus (et pas forcément les idées, idéologies qui sont bien à distinguer) sauf exceptions, pour la vie on est juste là de passage et libre à chacun d'y mettre sa pâte dessus. Mais la vie, c'est propre à chacun d'estimer si c'est sacré ou non. Après tout, on née, on vie, on meurt. Je n'estime pas la vie tant sacrée que ça, mais je pense que chacun peut apporter quelque chose (positif ou négatif) dans sa vie et l'apporter peu importe quand.

Concernant le débat sur la fin de vie, on devrait plutôt s'interroger si c'est sain pour un proche ou pour soi-même (personne n'est à l'abri) de vivre dans des souffrances le restant de sa vie.

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Membre, 7ans Posté(e)
bouddean Membre 10 180 messages
Maitre des forums‚ 7ans‚
Posté(e)

La merde, parce qu'on est dans une sacrée merde :D

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Membre, 51ans Posté(e)
CAL26 Membre 6 554 messages
Maitre des forums‚ 51ans‚
Posté(e)
Il y a 1 heure, Kyoshiro02 a dit :

Le sacré est assez subjectif. Quelque chose ou quelqu'un peut-être sacré pour un individu et pas pour une autre personne. La sensibilité varie entre chaque personne.

Pour ma part, même si j'ai de profonds respects envers les individus (et pas forcément les idées, idéologies qui sont bien à distinguer) sauf exceptions, pour la vie on est juste là de passage et libre à chacun d'y mettre sa pâte dessus. Mais la vie, c'est propre à chacun d'estimer si c'est sacré ou non. Après tout, on née, on vie, on meurt. Je n'estime pas la vie tant sacrée que ça, mais je pense que chacun peut apporter quelque chose (positif ou négatif) dans sa vie et l'apporter peu importe quand.

Concernant le débat sur la fin de vie, on devrait plutôt s'interroger si c'est sain pour un proche ou pour soi-même (personne n'est à l'abri) de vivre dans des souffrances le restant de sa vie.

J'ai fait le lien entre le débat sur la fin de vie et ce que la vie avait de sacré en entendant les arguments d'opposants à l'euthanasie qui justement voulaient imposer à tous une sorte de dogme selon lequel  chacun d'entre nous doit vivre le plus longtemps possible, alors que va se discuter cette possibilité donnée de faire un choix ultime.

C'est donc pourquoi je pose cette question de cette façon.

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Membre, nyctalope, 39ans Posté(e)
Criterium Membre 2 852 messages
39ans‚ nyctalope,
Posté(e)

Je pense qu'il est aussi important d'ajouter que sacraliser quelque chose ne va pas forcément devenir une forme d'idolâtrie dans laquelle l'on souhaite cette chose intouchée, intouchable, immobile. Pour l'exemple de la vie, ça me fait penser au Bhagavad-Gita, qui commence par les doutes du guerrier Arjuna quant à justement cette question: comment accepter de prendre la vie de ses frères, étant donné que la vie est sacrée et que ces liens de parenté le sont tout autant? — Toute l'exposition qui s'ensuit vient expliquer que ces choses sont effectivement tout à fait sacrées mais qu'il faut bien danser le rôle qui nous a été imparti. Qu'il ne tuerait qu'en illusion. Qu'il soit vaillant et qu'ainsi sa frappe ne désacralisera rien. — Évidemment avec une lecture au premier degré et sans croire ni à une forme de réincarnation ni à un continuum entre le vivant et le non-vivant, ça peut paraître psychopathique.

Pour un exemple peut-être moins contentieux... beaucoup de gens sacralisent la Nature: une fleur, une plante, une récolte. Pourtant ce ne sera pas la forme immobile, mais là plus facilement la forme cyclique: la graine qui germe, pousse, la fleur qui s'ouvre, la plante qui meurt, la nature qui se recycle dans ce qui est bien une danse sacrée.

:fleur:

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Membre, Posté(e)
Géo Membre 993 messages
Forumeur forcené ‚
Posté(e)
Il y a 4 heures, CAL26 a dit :

Mais collectivement on peut interroger cette sacralisation : ce qui compte pour chacun c'est vivre longtemps (le plus longtemps possible) ou vivre le mieux possible. 

 

Il y a 3 heures, CAL26 a dit :

Il y a dans les arguments de ceux qui s'opposent à l'euthanasie cette idée qu'il faut prolonger la vie parce que tout temps de vie supplémentaire est précieux même si c'est un temps de souffrance.

 

Il y a 1 heure, CAL26 a dit :

imposer à tous une sorte de dogme selon lequel  chacun d'entre nous doit vivre le plus longtemps possible,

 

Jeanne Calment n’a plus mal aux dents,

ce n’est pas étonnant, non ce n’est pas étonnant

Jeanne Calment n’a plus mal aux dents

car elle n’en a plus depuis longtemps.

 

Quand elle suce on ne sent plus ces dents,

ce n’est pas étonnant, non ce n’est pas étonnant

Quand elle suce on ne sent plus ces dents

car elle n’en a plus depuis longtemps.

 

Jeanne Calment aime ses petits-enfants,

c’est bien étonnant, dites c’est bien étonnant

Jeanne Calment aime ses petits-enfants,

mais elle n’en a plus depuis longtemps !

Longtemps ! Longtemps ! Longtemps !

 

:D :mouai:

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Membre, 51ans Posté(e)
CAL26 Membre 6 554 messages
Maitre des forums‚ 51ans‚
Posté(e)
il y a une heure, Criterium a dit :

Je pense qu'il est aussi important d'ajouter que sacraliser quelque chose ne va pas forcément devenir une forme d'idolâtrie dans laquelle l'on souhaite cette chose intouchée, intouchable, immobile. Pour l'exemple de la vie, ça me fait penser au Bhagavad-Gita, qui commence par les doutes du guerrier Arjuna quant à justement cette question: comment accepter de prendre la vie de ses frères, étant donné que la vie est sacrée et que ces liens de parenté le sont tout autant? — Toute l'exposition qui s'ensuit vient expliquer que ces choses sont effectivement tout à fait sacrées mais qu'il faut bien danser le rôle qui nous a été imparti. Qu'il ne tuerait qu'en illusion. Qu'il soit vaillant et qu'ainsi sa frappe ne désacralisera rien. — Évidemment avec une lecture au premier degré et sans croire ni à une forme de réincarnation ni à un continuum entre le vivant et le non-vivant, ça peut paraître psychopathique.

Pour un exemple peut-être moins contentieux... beaucoup de gens sacralisent la Nature: une fleur, une plante, une récolte. Pourtant ce ne sera pas la forme immobile, mais là plus facilement la forme cyclique: la graine qui germe, pousse, la fleur qui s'ouvre, la plante qui meurt, la nature qui se recycle dans ce qui est bien une danse sacrée.

:fleur:

On peut aussi interroger ce que cette "danse" a de sacrer alors que la vie (en tant qu'entité) est appelée aussi à disparaître (peut être quand notre planète disparaîtra).

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Invité Groenland
Invités, Posté(e)
Invité Groenland
Invité Groenland Invités 0 message
Posté(e)
Il y a 6 heures, CAL26 a dit :

Un projet de loi va être débattu demain à l'assemblée nationale, qui propose d'aller plus loin que la loi Léonetti.

Il y a déjà eu sur le forum plusieurs sujets sur l'euthanasie : c'est pourquoi je vous propose d'aborder le sujet par ce biais philosophique : qu'est qu'il y a de sacré dans la vie ?

En France, si la religion catholique a considérablement réduit son espace d'influence, elle a transmis la sacralisation de la vie, création de Dieu, mais allégée de cette référence à Dieu. 

Les bases de cette forme de dévotion se retrouvent  dans notre système nerveux occupé à signaler toute menace sur la vie du corps par des signaux de douleurs et à orienter le comportement vers la reproduction ( par le plaisir sexuel) ou la prévention (le plaisir de bien se nourrir ou l'instinct de survie). 

Mais collectivement on peut interroger cette sacralisation : ce qui compte pour chacun c'est vivre longtemps (le plus longtemps possible) ou vivre le mieux possible. Parfois les deux sont incompatibles et, à choisir pour soi, est-il préférable d'avoir une vie de 50 ans agréable globalement et jusqu'à son terme ou une vie globalement désagréable, surtout à sa fin, de 60 à disons 100 ans ? 

Je propose une première orientation à cette question  "qu'y a-t-il de sacré dans la vie ? " mais chacun peut emprunter la voie qui lui convient parce que c'est réellement un sujet où il ne peut pas y avoir de vérité absolue. Donc tous les regards singuliers sur le sujet sont valables.

Le sujet est très sérieux voir lourd à considérer et à y réfléchir. Mais à mon avis et par intuition je dirais qu'il y a ou plutôt il doit exister une réponse philosophique ultime et sans concession à cette question. Je ne l'ai pas ce raisonnement qui me permettrait de donner cette réponse à la question mais j'ai une piste :

Récemment je regardais une scène d'un film de la deuxième guerre mondiale dans laquelle un soldat soviétique gravement blessé tombé à terre et agonisant se fait achever par un soldat de la wehrmacht allemande. Je me suis alors posais cette question : est-ce qu'il a fait une bonne action en achevant ce soldat agonisant ? A-t-il eu le " droit" de le faire ? Et si c'était un soldat soviétique qui achevait un soldat allemand tombé à terre, est-ce que la réponse aurait été la même ? Je pense que cette contextualisation de cette forme d'euthanasie peut être des prémices à la réponse au cas général.

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Invité PINOCCHIO
Invités, Posté(e)
Invité PINOCCHIO
Invité PINOCCHIO Invités 0 message
Posté(e)
Il y a 11 heures, CAL26 a dit :

 

Il y a déjà eu sur le forum plusieurs sujets sur l'euthanasie : c'est pourquoi je vous propose d'aborder le sujet par ce biais philosophique : qu'est qu'il y a de sacré dans la vie ?

 

 

ils y en a tellement qui la demande , elle comme les autres , mais bon sang faut il avoir des principes de cons pour ne pas accepter ça à notre époque :bad:

https://www.rtl.fr/actu/debats-societe/euthanasie-je-ne-peux-rester-a-attendre-que-la-mort-arrive-confie-francoise-hardy-7900017283

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Membre, Talon 1, 78ans Posté(e)
Talon 1 Membre 22 869 messages
78ans‚ Talon 1,
Posté(e)

La Nature est sacrée. D'ailleurs, elle est la plus puissante.

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Membre, Posté(e)
le merle Membre 21 501 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)

bonjour

la vie , sacré ou pas est la seule réalité qui nous maintien dans ce monde . vaut-il mieux vivre heureux et sans souffrance ou vivre en douleur 24 heure sur24 ?

seule ,la personne qui souffre, doit-avoir gain de cause .

mais il y à autre chose que personne ne semble avoir dit ? et bien oui .

certains ont pensé qu'une personne riche ou ayant quelques biens , pourrait ètres " suicidée " par des héritiers pressés d'hériter et qui s'arrangeraient pour que la personne souffrante ou pas , est décidée de partir avant son heure ?

peut-être est-ce là le soucis des autorités ?

bonne journée

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Membre, Cóínnéóídh mé do bhás, Posté(e)
Mórrígan Membre 13 761 messages
Cóínnéóídh mé do bhás,
Posté(e)

Faire référence à la sacralité renvoie toujours au divin -ce qui est dû à Dieu selon le Larousse- à un Dieu dont personne n'a jamais su prouver l'existence, pour rappel. La sacralité de la vie est à géométrie variable alors que des dévots prônent aussi la peine de mort pour autrui ou encore le port d'armes dans une idée tout à fait libertarienne de la "sécurité". Jean avait pourtant dit de nous aimer les uns les autres... 

Ce qui ressort invariablement c'est un contrôle d'autrui (de la fin de vie des autres mais aussi du corps des femmes, des autres femmes dans le cadre de l'IVG etc...) et en symétrie plus de libertés pour soi (pour faire éventuellement justice soi-même). Tant il s'agit d'euthanasie, le religieux ne devrait avoir aucunement voie au chapitre. 

Cela fait déjà un moment que je suis les débats quant à l'euthanasie sans toutefois parvenir à une pleine adhésion ou un pur rejet. Ce dont je suis sûre, c'est que la décision ne devrait être à la charge de l'entourage. Il est déjà très difficile de prendre cette décision pour son animal de compagnie, mourant. C'est un événement de vie, qui nous suivra. C'est une décision qui devrait être prise par soi, pour soi, en pleine conscience et non sous l'influence de la médication. Mais mourant, va t-on se tenir à cette décision préalable ? La peur est-elle recevable ? 

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Membre, 152ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 152ans‚
Posté(e)
il y a une heure, Mórrígan a dit :

Faire référence à la sacralité renvoie toujours au divin -ce qui est dû à Dieu selon le Larousse- à un Dieu dont personne n'a jamais su prouver l'existence, pour rappel. La sacralité de la vie est à géométrie variable alors que des dévots prônent aussi la peine de mort pour autrui ou encore le port d'armes dans une idée tout à fait libertarienne de la "sécurité". Jean avait pourtant dit de nous aimer les uns les autres... 

Ce qui ressort invariablement c'est un contrôle d'autrui (de la fin de vie des autres mais aussi du corps des femmes, des autres femmes dans le cadre de l'IVG etc...) et en symétrie plus de libertés pour soi (pour faire éventuellement justice soi-même). Tant il s'agit d'euthanasie, le religieux ne devrait avoir aucunement voie au chapitre. 

Cela fait déjà un moment que je suis les débats quant à l'euthanasie sans toutefois parvenir à une pleine adhésion ou un pur rejet. Ce dont je suis sûre, c'est que la décision ne devrait être à la charge de l'entourage. Il est déjà très difficile de prendre cette décision pour son animal de compagnie, mourant. C'est un événement de vie, qui nous suivra. C'est une décision qui devrait être prise par soi, pour soi, en pleine conscience et non sous l'influence de la médication. Mais mourant, va t-on se tenir à cette décision préalable ? La peur est-elle recevable ? 

Il y a plusieurs situations. Nous pourrions retenir, pour construire la réflexion, cette situation : je suis en pleine possession de mes moyens, je suis conscient, lucide, je suis en passe de mourir, pas dans dix ans, mais maintenant, ai-je le droit ou non de décider d’abréger ma vie ? Ce droit je peux me le donner que l’on me l’accorde ou pas, je peux me suicider, c’est ce que font certaines personnes. Si je n’ai plus les moyens de passer à l’acte en raison d’une grave invalidité, si je n’ai pas la force d’en finir mais tout de même la volonté d’en finir, puis je bénéficier d’une assistance, de l’aide de quelqu’un ? Oui dans certains pays où je peux d’ailleurs m’y rendre. Il me semble que c’est encore non en France. Si c’est non pour des raisons de sacralité ou autre chose de ce genre, nous sommes dans des mondes imaginaires ( religieux) dont je considère qu’ils n’ont pas à être imposés à qui ne participe pas de cet imaginaire. Le religieux je l’accepte tant qu’il ne ne s’autorise pas à intervenir dans ma vie.

Prendre une décision me concernant, maintenant, présentement, au sujet de ma propre mort, est en effet délicat. Rien ne dit que confronté  réellement à l’imminence de la mort je tienne la même décision.

Je ne comprends pas la dernière phrase : la peur est elle recevable ?

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Membre, Cóínnéóídh mé do bhás, Posté(e)
Mórrígan Membre 13 761 messages
Cóínnéóídh mé do bhás,
Posté(e)
il y a 1 minute, Annalevine a dit :

Il y a plusieurs situations. Nous pourrions retenir, pour construire la réflexion, cette situation : je suis en pleine possession de mes moyens, je suis conscient, lucide, je suis en passe de mourir, pas dans dix ans, mais maintenant, ai-je le droit ou non de décider d’abréger ma vie ? Ce droit je peux me le donner que l’on me l’accorde ou pas, je peux me suicider, c’est ce que font certaines personnes. Si je n’ai plus les moyens de passer à l’acte en raison d’une grave invalidité, si je n’ai pas la force d’en finir mais tout de même la volonté d’en finir, puis je bénéficier d’une assistance, de l’aide de quelqu’un ? Oui dans certains pays où je peux d’ailleurs m’y rendre. Il me semble que c’est encore non en France. Si c’est non pour des raisons de sacralité ou autre chose de ce genre, nous sommes dans des mondes imaginaires ( religieux) dont je considère qu’ils n’ont pas à être imposés à qui ne participe pas de cet imaginaire. Le religieux je l’accepte tant qu’il ne ne s’autorise pas à intervenir dans ma vie.

Maintenant prendre une décision me concernant, au sujet de ma propre mort, est en effet délicat. Rien ne dit que confronté  réellement à l’imminence de la mort je tienne la même décision.

Je ne comprends pas la dernière phrase : la peur est elle recevable ?

Vous pourriez avoir décidé, pour vous, en pleine conscience alors que vous êtes en bonne santé, de faire abréger vos souffrances si jamais il vous arrivait malheur (comme on va faire faire une carte de donneur d'organes au préalable, par exemple).

À l'hôpital, vous pourriez décider de vous rétracter, parce que vous avez très peur de la mort finalement : qu'est-ce que le médecin doit alors faire ? Êtes-vous suffisamment lucide pour revenir sur cette décision prise en amont ? 

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Membre, 152ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 152ans‚
Posté(e)
il y a 2 minutes, Mórrígan a dit :

Vous pourriez avoir décidé, pour vous, en pleine conscience alors que vous êtes en bonne santé, de faire abréger vos souffrances si jamais il vous arrivait malheur (comme on va faire faire une carte de donneur d'organes au préalable, par exemple).

À l'hôpital, vous pourriez décider de vous rétracter, parce que vous avez très peur de la mort finalement : qu'est-ce que le médecin doit alors faire ? Êtes-vous suffisamment lucide pour revenir sur cette décision prise en amont ? 

Ah oui je vois, je n’avais pas pensé à cette situation. Oui cela peut arriver. Il me semble que, si je suis en pleine possession de mes moyens, il est difficile pour celle où celui qui doit m’accompagner, m’aider à franchir le seuil,  de ne pas tenir compte de ma peur et de ma rétractation.

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Membre, 51ans Posté(e)
CAL26 Membre 6 554 messages
Maitre des forums‚ 51ans‚
Posté(e)
Il y a 7 heures, Mórrígan a dit :

Faire référence à la sacralité renvoie toujours au divin -ce qui est dû à Dieu selon le Larousse- à un Dieu dont personne n'a jamais su prouver l'existence, pour rappel. La sacralité de la vie est à géométrie variable alors que des dévots prônent aussi la peine de mort pour autrui ou encore le port d'armes dans une idée tout à fait libertarienne de la "sécurité". Jean avait pourtant dit de nous aimer les uns les autres... 

Ce qui ressort invariablement c'est un contrôle d'autrui (de la fin de vie des autres mais aussi du corps des femmes, des autres femmes dans le cadre de l'IVG etc...) et en symétrie plus de libertés pour soi (pour faire éventuellement justice soi-même). Tant il s'agit d'euthanasie, le religieux ne devrait avoir aucunement voie au chapitre. 

Cela fait déjà un moment que je suis les débats quant à l'euthanasie sans toutefois parvenir à une pleine adhésion ou un pur rejet. Ce dont je suis sûre, c'est que la décision ne devrait être à la charge de l'entourage. Il est déjà très difficile de prendre cette décision pour son animal de compagnie, mourant. C'est un événement de vie, qui nous suivra. C'est une décision qui devrait être prise par soi, pour soi, en pleine conscience et non sous l'influence de la médication. Mais mourant, va t-on se tenir à cette décision préalable ? La peur est-elle recevable ? 

Incontestablement les  règles religieuses exercent un contrôle sur les populations et c'est aussi ce contrôle que pourrait imposer la société à chaque individu dans sa relation intime à la vie.  Nous pourrions établir un contrat selon lequel les médecins consentant à donner une injection létale à ceux qui souhaitent la recevoir parce que la médecine ne peut plus les soigner. Mais ce contrat n'est pas encore établi notamment parce que des opposants veulent continuer indirectement à exercer ce contrôle en estimant pour eux mais aussi pour tous les autres que la vie doit être vécue le plus longtemps possible.

Cela semble très lié à la sacralisation de la vie par les monothéismes et notamment par le catholicisme, mais cette sacralisation est aussi présente pour un certain nombre de non-croyants, non directement liée apparemment au préceptes religieux, bref aux accents païens.

Quant aux interrogations sur l'application de l'euthanasie, dans les pays la pratiquant, chacun peut renoncer à être euthanasié jusqu'au dernier moment.

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Invité Quasi-Modo
Invités, Posté(e)
Invité Quasi-Modo
Invité Quasi-Modo Invités 0 message
Posté(e)

Il y a au moins l'idée qu'un corps humain n'est pas un objet comme un autre et qu'on ne peut pas découper un être humain vivant (ou même non humain) en deux parties comme on le ferait avec un table ou un canapé. Je pense que c'est universel : même le pire des psychopathes a un ressenti différent en décapitant quelqu'un au lieu de décapiter un mannequin en plastique. C'est de l'ordre du vécu, du ressenti intérieur qui fait partie de la vie humaine. Jamais nous ne pourrons être des choses comme les autres pour les autres humains.

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