Brûlure

L’anxiété s’amplifie, alors qu'elle appuie sur le bouton du répondeur. Déformé par l'enregistrement de piètre qualité, la voix enregistrée résonne métallique et sinistre.

Elle sent les vertiges qui reviennent, son univers se rétrécir. 
Elle regarde ses ongles, s'appuie sur le dossier du fauteuil bleu. 

Dans la cuisine l'eau frémit, elle coupe le feu sous la casserole. Dans la théière  infusent quelques feuilles de thé. La bulle d'angoisse lui noue la gorge.. la panse de fonte noire attire irrésistiblement son regard, fasciné.
 
Accoudée sur la table de la cuisine, elle approche doucement, presque avec tendresse son poignet. La chaleur s'installe, attirante elle appuie, se forçant à ne pas penser, juste ne rien ressentir. Elle respire profondément, la douleur devient intenable...
Mais son cerveau s'évade, comme à chaque fois, pour quelques heures, quelques instants de paix. C'est son pacte avec le Diable, la douleur pour atténuer la douleur. 

Alors oui, il n'y a rien de glorieux dans cette bataille, un duel que l'on cache, que l'on tait. 

Surtout que cela ne soit pas dit. 
Elle sait, depuis son adolescence, elle connaît les limites, celles qui laisseront de doutes, des cicatrices, et celles qui passeront pour des accidents domestiques !

Elle regarde la longue estafilade qui sur son avant bras, la veille n'avait que très peu saigné, une banale griffure, contre les barbelés de la clôture..

Ce soir, elle ne réprimera pas une fois de plus l'envie de partager cette souffrance psychique. 

Serez vous assez serein pour lire ces lignes sans la juger ?
 

Il y a 12 heures, Sittelle a dit :

Serez vous assez serein pour lire ces lignes sans la juger ?

bonjour,

assez serein, oui , mais de là à ne porter aucun jugement , non.

c'est un comportement autodestructeur qui demande à être explicité, car il sort des champs de la "normalité" , de "l’instinct" 

pourquoi ? comment ?.....cette personne a certainement besoin d'une aide, mais elle ne sait pas, ne l'envisage même pas sans doute, tant elle a apprivoisé sa douleur.

oui, vraiment, elle a besoin d'une aide ...une aide que seules quelques personnes pourraient lui prodiguer .

bonne journée.

Il y a 1 heure, pic et repic a dit :

bonjour,

assez serein, oui , mais de là à ne porter aucun jugement , non.

c'est un comportement autodestructeur qui demande à être explicité, car il sort des champs de la "normalité" , de "l’instinct" 

pourquoi ? comment ?.....cette personne a certainement besoin d'une aide, mais elle ne sait pas, ne l'envisage même pas sans doute, tant elle a apprivoisé sa douleur.

oui, vraiment, elle a besoin d'une aide ...une aide que seules quelques personnes pourraient lui prodiguer .

bonne journée.

Oui elle a besoin d'aide Sittelle, mais ne la trouve pas.

Parce qu'elle ne sais pas mettre des mots sur ses maux, parce qu'elle ne perçoit pas ses émotions avant d'en être submergée.

Parce qu'elle ne sais pas faire confiance par manque de confiance.

Et du coup la qualité du texte qu'en penses tu ?

il y a 45 minutes, Sittelle a dit :

Et du coup la qualité du texte qu'en penses tu ?

bonjour,

la forme ?

j'ai été séduit ....une progression dans la narration , passant par un pic puis une détente ensuite.

si ce n'est qu'un récit, c'est fort bien fait,

si c'est la réalité.....il y a un appel à l'aide non exprimé.

aide que je serai dans l'absolue incapacité d'apporter ( il y a des professionnels pour cela )

bonne journée.

il y a 5 minutes, pic et repic a dit :

bonjour,

la forme ?

j'ai été séduit ....une progression dans la narration , passant par un pic puis une détente ensuite.

si ce n'est qu'un récit, c'est fort bien fait,

si c'est la réalité.....il y a un appel à l'aide non exprimé.

aide que je serai dans l'absolue incapacité d'apporter ( il y a des professionnels pour cela )

bonne journée.

C'est le récit de ma réalité.

 Merci Pic !

Il y a 17 heures, Sittelle a dit :

L’anxiété s’amplifie, alors qu'elle appuie sur le bouton du répondeur. Déformé par l'enregistrement de piètre qualité, la voix enregistrée résonne métallique et sinistre.

Elle sent les vertiges qui reviennent, son univers se rétrécir. 
Elle regarde ses ongles, s'appuie sur le dossier du fauteuil bleu. 

Dans la cuisine l'eau frémit, elle coupe le feu sous la casserole. Dans la théière  infusent quelques feuilles de thé. La bulle d'angoisse lui noue la gorge.. la panse de fonte noire attire irrésistiblement son regard, fasciné.
 
Accoudée sur la table de la cuisine, elle approche doucement, presque avec tendresse son poignet. La chaleur s'installe, attirante elle appuie, se forçant à ne pas penser, juste ne rien ressentir. Elle respire profondément, la douleur devient intenable...
Mais son cerveau s'évade, comme à chaque fois, pour quelques heures, quelques instants de paix. C'est son pacte avec le Diable, la douleur pour atténuer la douleur. 

Alors oui, il n'y a rien de glorieux dans cette bataille, un duel que l'on cache, que l'on tait. 

Surtout que cela ne soit pas dit. 
Elle sait, depuis son adolescence, elle connaît les limites, celles qui laisseront de doutes, des cicatrices, et celles qui passeront pour des accidents domestiques !

Elle regarde la longue estafilade qui sur son avant bras, la veille n'avait que très peu saigné, une banale griffure, contre les barbelés de la clôture..

Ce soir, elle ne réprimera pas une fois de plus l'envie de partager cette souffrance psychique. 

Serez vous assez serein pour lire ces lignes sans la juger ?
 

J'y ai rien compris mais j'ai été emporté !

Quand j'ai fini ce que je dois foire, je reviens et je relis posément !

Le 12/10/2020 à 20:06, Sittelle a dit :

L’anxiété s’amplifie, alors qu'elle appuie sur le bouton du répondeur. Déformé par l'enregistrement de piètre qualité, la voix enregistrée résonne métallique et sinistre.

Elle sent les vertiges qui reviennent, son univers se rétrécir. 
Elle regarde ses ongles, s'appuie sur le dossier du fauteuil bleu. 

Dans la cuisine l'eau frémit, elle coupe le feu sous la casserole. Dans la théière  infusent quelques feuilles de thé. La bulle d'angoisse lui noue la gorge.. la panse de fonte noire attire irrésistiblement son regard, fasciné.
 
Accoudée sur la table de la cuisine, elle approche doucement, presque avec tendresse son poignet. La chaleur s'installe, attirante elle appuie, se forçant à ne pas penser, juste ne rien ressentir. Elle respire profondément, la douleur devient intenable...
Mais son cerveau s'évade, comme à chaque fois, pour quelques heures, quelques instants de paix. C'est son pacte avec le Diable, la douleur pour atténuer la douleur. 

Alors oui, il n'y a rien de glorieux dans cette bataille, un duel que l'on cache, que l'on tait. 

Surtout que cela ne soit pas dit. 
Elle sait, depuis son adolescence, elle connaît les limites, celles qui laisseront de doutes, des cicatrices, et celles qui passeront pour des accidents domestiques !

Elle regarde la longue estafilade qui sur son avant bras, la veille n'avait que très peu saigné, une banale griffure, contre les barbelés de la clôture..

Ce soir, elle ne réprimera pas une fois de plus l'envie de partager cette souffrance psychique. 

Serez vous assez serein pour lire ces lignes sans la juger ?

Le jugement n'est pas le verdict. Je juge mais ne condamne pas.

Une douleur plus vive prend le pas sur toutes les autres dans le cerveau qui lance la production des hormones alors nécessaires. Vous arrivez à établir un équilibre chimique dans votre corps, ne serait-ce que pour quelques heures, et il faudrait que vous vous cachiez pour ne pas faire peur aux autres?

En avez-vous peur?

Je ne peux pas dire que je comprenne, car ce mot est insupportable dans la bouche de ceux qui le disent sans penser à rien d'autre que parler à tout prix. Mais j'appelle et s'instille en moi une certaine angoisse quant à vous savoir vous-même avec peu de répit et peut-être déjà en quête d'une nouvelle arme de duel. Je voudrai tenir le prochain couteau qui vous offrira une parcelle de paix, et panser votre accident domestique. Je veux angoisser pour être un peu légitime de vous parler et vous accompagner. Oui, je suis folle, mais je vous aime, car vous m'avez offert la possibilité du partage.

il y a 34 minutes, Tamar Hanna a dit :

Le jugement n'est pas le verdict. Je juge mais ne condamne pas.

Une douleur plus vive prend le pas sur toutes les autres dans le cerveau qui lance la production des hormones alors nécessaires. Vous arrivez à établir un équilibre chimique dans votre corps, ne serait-ce que pour quelques heures, et il faudrait que vous vous cachiez pour ne pas faire peur aux autres?

En avez-vous peur?

Je ne peux pas dire que je comprenne, car ce mot est insupportable dans la bouche de ceux qui le disent sans penser à rien d'autre que parler à tout prix. Mais j'appelle et s'instille en moi une certaine angoisse quant à vous savoir vous-même avec peu de répit et peut-être déjà en quête d'une nouvelle arme de duel. Je voudrai tenir le prochain couteau qui vous offrira une parcelle de paix, et panser votre accident domestique. Je veux angoisser pour être un peu légitime de vous parler et vous accompagner. Oui, je suis folle, mais je vous aime, car vous m'avez offert la possibilité du partage.

 

 

Et bien .. merci .. j'aurai pu parler d'automutilations dans la rubrique santé .. mais en plaçant ce texte en litterature c'est sur la forme que je cherchais des réactions .. 

Il y a 19 heures, Sittelle a dit :

C'est le récit de ma réalité.

bonjour,

comme je vous l'ai écrit, ce récit m'a fait réagir. Pas de jugement, mais il y a  dans cette narration comme un appel à l'aide non exprimé.

une aide que seul un professionnel de la psychiatrie ( n'ayez pas peur de ce mot ) peut vous apporter .

vous avez un comportement autodestructeur, quelle en est la raison ? peut être n'en avez vous pas vous même pas conscience, mais il vous faudra aller chercher aux tréfonds de votre inconscient les raisons qui vous poussent à ces actes .

il vous faudra du courage pour affronter cette réalité.

bonne journée.

re bonjour,

@Sittelle...pourquoi un : ?

ou alors ai je mal compris ? ( est ce un récit ou la réalité ? )

bonne journée.

il y a 19 minutes, pic et repic a dit :

re bonjour,

@Sittelle...pourquoi un : ?

ou alors ai je mal compris ? ( est ce un récit ou la réalité ? )

bonne journée.

En proposant ce petit texte en littérature je vous questionnais sur la forme .. j'aurai peut être du en choisir un autre .. ou déposer celui ci dans Santé ..  pour débattre sur le fond le pourquoi et comment des automutilations .. 

Je devrai peut ètre le faire déplacer. Pour en parler .

re bonjour,

@Sittelle : j'étais complétement à coté de la plaque ....même si de prime abord le classement dans la rubrique littérature m'avait un peu étonné .

j'ai quelques fois la "comprenette" un peu lente ( excusez mon grand âge )

en tout cas, coté forme...j’adhère.

comme je l'écrivais, il y a un crescendo , un pic, puis une sorte de détente dans le déroulé ( c'est du moins ce que j'ai ressenti ) j'ai sans problème visualisé la scène et ressenti comme une délivrance sur la chute .

bravo. 

bonne continuation.

Le 13/10/2020 à 10:45, Sittelle a dit :

Et du coup la qualité du texte qu'en penses tu ?

Je suis scotché ! Je trouve ça magnifique.

il y a 27 minutes, Blaquière a dit :

Je suis scotché ! Je trouve ça magnifique.

Le 12/10/2020 à 20:06, Sittelle a dit :

L’anxiété s’amplifie, alors qu'elle appuie sur le bouton du répondeur. Déformé par l'enregistrement de piètre qualité, la voix enregistrée résonne métallique et sinistre.

Elle sent les vertiges qui reviennent, son univers se rétrécir. 
Elle regarde ses ongles, s'appuie sur le dossier du fauteuil bleu. 

Dans la cuisine l'eau frémit, elle coupe le feu sous la casserole. Dans la théière  infusent quelques feuilles de thé. La bulle d'angoisse lui noue la gorge.. la panse de fonte noire attire irrésistiblement son regard, fasciné.
 
Accoudée sur la table de la cuisine, elle approche doucement, presque avec tendresse son poignet. La chaleur s'installe, attirante elle appuie, se forçant à ne pas penser, juste ne rien ressentir. Elle respire profondément, la douleur devient intenable...
Mais son cerveau s'évade, comme à chaque fois, pour quelques heures, quelques instants de paix. C'est son pacte avec le Diable, la douleur pour atténuer la douleur. 

Alors oui, il n'y a rien de glorieux dans cette bataille, un duel que l'on cache, que l'on tait. 

Surtout que cela ne soit pas dit. 
Elle sait, depuis son adolescence, elle connaît les limites, celles qui laisseront de doutes, des cicatrices, et celles qui passeront pour des accidents domestiques !

Elle regarde la longue estafilade qui sur son avant bras, la veille n'avait que très peu saigné, une banale griffure, contre les barbelés de la clôture..

Ce soir, elle ne réprimera pas une fois de plus l'envie de partager cette souffrance psychique. 

Serez vous assez serein pour lire ces lignes sans la juger ?
 

Il sera difficile de ne pas juger que la vie de cette personne sera courte même si elle ne fait du mal qu'à soi sans raison.

C'est un récit intéressant dans la forme : ce que tu laisses imaginer, à savoir la raison de sa souffrance, et éventuellement l'idée que ce qu'elle s'inflige est une récidive, et que ça va crescendo, jusqu'au suicide, acte qui efface l'ardoise des souffrances. On a tous peur un jour d'en arriver là. Tu n'es pas seule.

il y a 2 minutes, Crève a dit :

C'est un récit intéressant dans la forme : ce que tu laisses imaginer, à savoir la raison de sa souffrance, et éventuellement l'idée que ce qu'elle s'inflige est une récidive, et que ça va crescendo, jusqu'au suicide, acte qui efface l'ardoise des souffrances. On a tous peur un jour d'en arriver là. Tu n'es pas seule.

Tu apprécies, j'en suis flattée.