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Invité Quasi-Modo

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J'ajoute un mot pour dire que nous pourrions au contraire voir dans le prompt refuge au sein d'une religion ou d'une idéologie, par exemple sous l'autorité d'un auteur particulier dont il conviendrait d'étudier l'oeuvre (pour reprendre l'idée qu'on a voulu m'opposer ici), la preuve irréfutable du caractère nihiliste de notre condition. En effet, cela démontre le besoin de surmonter l'angoisse nihiliste, ou le besoin de construire la conviction que son existence a un sens, une orientation ou un but.

D'ailleurs habituellement il est considéré que la montée des extrémismes politiques ou religieux doit s'analyser en terme de conjoncture économique, c'est-à-dire que les crises à succession (comme la crise de 1929) provoqueraient de tels remous dans le corps social que l'extrémisme apparaîtrait comme une alternative.

Nous devrions peut-être plutôt voir la montée de l'extrémisme comme un symptôme du nihilisme, ou de l'absurdité radicale, dans une époque qui n'arrive plus à produire le sens et dont les individus perdus se jettent éperdument dans les fanatismes de toutes sortes.

Voici pourquoi nous sommes paradoxalement à l'ère de la crédulité et des croyances de toutes sortes. Et sans doute que cette tendance ne fera que croître, puisque le sentiment de vacuité et d'absurdité deviens de plus en plus prégnant lorsque des métaphysiques contraires s'opposent dans le quotidien d'un état dont l'organisation libérale ne représente plus qu'un pis-allé, sans référence commune au fantôme du vivre-ensemble.

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tison2feu Membre 3 032 messages
Forumeur alchimiste ‚
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Il y a 2 heures, Quasi-Modo a dit :

Le rapport est pourtant évident : le nihilisme, qui est la marque de notre époque postmoderne, est marqué par une absurdité radicale qui gêne toute tentative de pensée, et tend à nier la pertinence de toute métaphysique possible. Ce n'est pas une simple opinion ou une simple lubie de la pensée : c'est notre condition. Et elle est indépassable puisqu'elle est liée à l'Histoire de la pensée.

Il ne suffit donc pas de lire les bons auteurs ou de penser par soi même pour résoudre ce problème, même si par ailleurs je te remercie de donner quelques références.

Si tu veux comprendre la véritable nature du problème intéresse toi à Heidegger par exemple, notamment lorsqu'il oppose la pensée calculante des Lumières à la pensée méditative. Heidegger avait déjà clairement identifié tout ce dont tu crédites Habermas (p.ex. les dangers de la modernité technique, des biotechnologies, etc.).

Je trouve assez comique la façon dont le problème que je pose, qui est redoutable et redouté par tous les penseurs chevronnés soit balayé d'un revers de la main par un simple appel à lire d'autres auteurs ou chercher de brillants anonymes qui peut-être quelque part auraient résolu la question. C'est signe d'une naïveté profonde, ou bien, ce que je crois plus crédible, d'un manque de recul et de compréhension de la question.

Le sens ou la finalité se découvre et se base sur une conception métaphysique de la transcendance et ne s'invente pas dans un débat politique démocratique, fût-ce au nom de la philosophie politique de Habermas. Non seulement ce serait donc irréaliste (aussi irréaliste que de se construire un totem et de décider seul de le vénérer comme un Dieu) mais le rétablissement d'une religion d'état n'irait pas sans contestations et moultes protestations puisque cela consisterait à introduire et imposer une vision métaphysique officielle, par nature contestable. Les musulmans ou les chrétiens ne renonceront pas à leur Dieu pour adopter une vision religieuse inventée de toute pièce par l'Etat.

Je suis confus pour l'agacement que je sens monter en toi. Pourtant, cette nouvelle réponse que tu me donnes apporte un nouvel éclairage par rapport à la présentation initiale de ton topic.

Ce nihilisme que tu évoques, même s'il continue d'avoir des effets dévastateurs indéniables, ne me semble pas pour autant une fatalité. Parce que cette "opinion indépassable", pour reprendre tes termes, n'est liée à mes yeux qu'à l'histoire de la pensée occidentale, laquelle n'est pas le nombril du monde.

Si je devais citer un penseur resté attaché à cette vision cosmique, imprégnée de sagesse, située aux antipodes du nihilisme, ce serait l'astro-physicien Trinh Xuan Thuan, dont il m'arrive de partager le ressenti et les pensées (beauté du cosmos, chaos et harmonie, etc.). Ses écrits ne sont pas sans rappeler la sentence épicurienne, attribuée au disciple d'Epicure, Métrodore : "Souviens-toi que, né mortel et avec une vie limitée, tu es monté, grâce à la science de la nature, jusqu'à l'infinité de l'espace et du temps, et que tu as vu ce qui est, ce qui sera et ce qui fut."

 

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Invité Quasi-Modo
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il y a une heure, tison2feu a dit :

Je suis confus pour l'agacement que je sens monter en toi. Pourtant, cette nouvelle réponse que tu me donnes apporte un nouvel éclairage par rapport à la présentation initiale de ton topic.

Ce nihilisme que tu évoques, même s'il continue d'avoir des effets dévastateurs indéniables, ne me semble pas pour autant une fatalité. Parce que cette "opinion indépassable", pour reprendre tes termes, n'est liée à mes yeux qu'à l'histoire de la pensée occidentale, laquelle n'est pas le nombril du monde.

Si je devais citer un penseur resté attaché à cette vision cosmique, imprégnée de sagesse, située aux antipodes du nihilisme, ce serait l'astro-physicien Trinh Xuan Thuan, dont il m'arrive de partager le ressenti et les pensées (beauté du cosmos, chaos et harmonie, etc.). Ses écrits ne sont pas sans rappeler la sentence épicurienne, attribuée au disciple d'Epicure, Métrodore : "Souviens-toi que, né mortel et avec une vie limitée, tu es monté, grâce à la science de la nature, jusqu'à l'infinité de l'espace et du temps, et que tu as vu ce qui est, ce qui sera et ce qui fut."

Il n'y a pas de mal, même si je concède un certain agacement parce que j'avais le sentiment d'être incompris malgré de multiples répétitions de la même idée. Il serait incohérent d'y rester attaché puisque si l'absurdité radicale est indépassable alors ça n'aurait pas de sens d'être agacé :D

Rien à perdre, tout à gagner.

Je vais me pencher un peu plus sur les penseurs que tu évoques, notamment Habermas et Jonas qui semblent avoir cherché à répondre à la problématique que je soulève, même si ça n'est peut-être que partiellement ou maladroitement (je ne sais pas l'intégralité de leurs oeuvres).

C'est incroyable qu'une fois de plus les philosophes et penseurs allemands soient aux avant-postes des nouvelles formes de pensée. Après cette réflexion je me dis que c'est peut-être cela la liberté : non pas seulement obéir à la loi qu'on s'est donné (dans la lignée de Spinoza) mais d'acquérir la conviction d'une métaphysique transcendante qui établirait un sens ou un but à nos existences.

Avons-nous perdu cette capacité à produire de la ferme conviction en philosophie ?

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Membre, forumeuse acharnée, Posté(e)
querida13 Membre 45 083 messages
forumeuse acharnée,
Posté(e)
Le 20/02/2020 à 19:18, Quasi-Modo a dit :

Finalement ce que je cherche à réconcilier c'est la politique et la sagesse ; et nous devrions tous avoir cet objectif si nous nous inquiétons du sort de l'humanité. Mais elles ne font que s'éloigner sans cesse l'une de l'autre. L'humain moderne est aliéné parce qu'il est coupé de sa dimension politique, la science politique étant dans les grands courants de pensée considérée comme la science ultime ou le savoir qui consiste à organiser collectivement la cité pour le bien général, science dans laquelle toutes les autres trouvent leur accomplissement.

L'humain moderne est aliéné parce qu'il est coupé de son environnement et entassé dans des ghettos/ cages à poules. Ce sont les femmes qui devraient réfléchir à ce que la société fait du produit de leurs ventres en tout premier lieu, maintenant qu'elles sont capables de contrôler les naissances.

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Membre, Posté(e)
frunobulax Membre 15 684 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)
Le 20/02/2020 à 18:37, Quasi-Modo a dit :

"Les données ne sont pas l'information ; l'information n'est pas la connaissance ; la connaissance n'est pas la sagesse."

Votre "maxime" philosophique ressemble étrangement ... aux paroles d'un titre de Frank Zappa ??

Information is not knowledge
Knowledge is not wisdom
Wisdom is not truth

(L'information n'est pas la connaissance - La connaissance n'est pas la sagesse -La sagesse n'est pas la vérité)
Frank Zappa /Packard Goose - Joe's Garage - 1979

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Membre, forumeuse acharnée, Posté(e)
querida13 Membre 45 083 messages
forumeuse acharnée,
Posté(e)
Il y a 1 heure, Quasi-Modo a dit :

J'ajoute un mot pour dire que nous pourrions au contraire voir dans le prompt refuge au sein d'une religion ou d'une idéologie, par exemple sous l'autorité d'un auteur particulier dont il conviendrait d'étudier l'oeuvre (pour reprendre l'idée qu'on a voulu m'opposer ici), la preuve irréfutable du caractère nihiliste de notre condition. En effet, cela démontre le besoin de surmonter l'angoisse nihiliste, ou le besoin de construire la conviction que son existence a un sens, une orientation ou un but.

D'ailleurs habituellement il est considéré que la montée des extrémismes politiques ou religieux doit s'analyser en terme de conjoncture économique, c'est-à-dire que les crises à succession (comme la crise de 1929) provoqueraient de tels remous dans le corps social que l'extrémisme apparaîtrait comme une alternative.

 Querida répond:  Souvent,il n'y a crise sociétale lorsqu'il y a crise environnementale: le XXeme siècle a vu la population mondiale se multiplier par sept est particulièrement concerné par les transformations et adaptations du milieu qui a été aménagé pour accueillir cette arrivée massive de population, il est  donc certain que beaucoup d'individus n'ont certainement pas dû voir d'un œil serein se réduire leur espace vital, leurs moyens, leur pouvoir d'achat, la quantité et la qualité de leurs biens.  Et qu'ils ont préféré jouer leur va-tout, en lions, plutôt que de suivre le troupeaux de moutons reproducteurs. Préférant ainsi la destruction au partage.

Nous devrions peut-être plutôt voir la montée de l'extrémisme comme un symptôme du nihilisme, ou de l'absurdité radicale, dans une époque qui n'arrive plus à produire le sens et dont les individus perdus se jettent éperdument dans les fanatismes de toutes sortes.

 Querida 13 répond: C'est peut -être aussi une manière de choisir son camp et d'avoir des alliés avec lesquels se relier dans la poursuite d'un objectif commun, enseigné par la doctrine?

Voici pourquoi nous sommes paradoxalement à l'ère de la crédulité et des croyances de toutes sortes. Et sans doute que cette tendance ne fera que croître, puisque le sentiment de vacuité et d'absurdité deviens de plus en plus prégnant lorsque des métaphysiques contraires s'opposent dans le quotidien d'un état dont l'organisation libérale ne représente plus qu'un pis-aller, sans référence commune au fantôme du vivre-ensemble.

Querida répond: prendre conscience de la vacuité et de l'absurdité de l'existence, tel est tout de même un des grands buts de la philosophie...Cette légèreté de l'être est elle donc si insoutenable, qu'il faille se raccrocher à n'importe quelle croyance ou à n'importe quelle idéologie mortifère? N'avons nous donc que ces deux alternatives dans la vie:

-suivre la soi disant lumières des illuminés,

-ou aller se jeter dans les gouffres de ténèbres des suicidés, désespérés, endoctrinés des philosophies mortifères?

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Membre, 33ans Posté(e)
Loufiat Membre 2 272 messages
Mentor‚ 33ans‚
Posté(e)
Le 21/02/2020 à 12:08, Quasi-Modo a dit :

Pour ta question, je pense pour commencer que s'il n'est pas non plus interdit d'aborder la finalité ou le finalisme en philosophie elle demeure souvent une question absente, ou alors dont l'analyse est très naïve.

Le finalisme dont je rappelle qu'il est l'objet d'étude de la téléologie, et qu'il consiste à affirmer que toute chose admet une raison d'être dans une cause finale externe qui leur donnerait leur sens, ne me semble guère plus défendu en tant que tel.

La finalité tel que je l'entends est une forme de finalisme mais seulement pour certains êtres (et non pour tous), comme typiquement les êtres humains (puisque c'est ce qui nous intéresse pour connaître notre rôle ou notre juste place, voir trouver un sens).

Mais la découverte des mécanismes de l'évolution supprime toute référence à la finalité, ou alors cette dernière apparaît deça-delà et localement, par exemple dans le phénomène dit de l'évolution convergente, mais cette dernière reste largement assujettie aux mécanismes causaux habituels.

C'est devenu un fait scientifique que les êtres vivants n'ont pas de finalité (ni rien dans ce monde) ; les bananes n'existent pas pour que les humains les mangent, et les vagues des océans n'existent pas pour faire du surf. Quoique peut-être que les femmes existent pour vider le porte-feuille des hommes !

:smile2:

D'accord, je vois que dans ce finalisme, la finalité s'applique à toute chose, or pour moi (et en cela je dois être représentatif de cette condition que tu décris ?), la finalité est un problème exclusivement humain. Je distingue, je ne sais plus grâce à quel auteur, le but, la fin et la finalité : le but c'est l'immédiat, la fin, ce que le but participe à réaliser et la finalité va encore au-delà. La finalité est donc une notion liée à l'action, au sens de l'activité humaine. D'ailleurs à ce sujet la chrétienté ne donne pas vraiment de finalité de cette sorte aux êtres naturels, au contraire ; et si l'on songe à un texte comme l'Ecclésiaste ("tout est vanité", etc.) et au message christique de façon générale, c'est une attaque radicale contre les fins habituellement poursuivies par l'être humain : le pouvoir, la richesse, la sagesse (et ici l'argument de Salomon : quels que soient nos principes, nous n'avons aucun moyen de savoir quels résultats donneront nos actions). En fait, je me demande si l'impression d'unité spirituelle des périodes passées n'est pas, au moins partiellement, reconstruite artificiellement à partir de la condition moderne. Une chose me semble claire : la double croissance scientifique et technique a un effet corrosif sur toutes les cosmologies, représentations, etc., puisque dans la science comme dans la technique le critère est la supériorité objective - des moyens et des théories -, il n'y a donc pas de concurrence possible entre un système de représentations "traditionnelles", et le système "techno-scientifique" - sauf, et c'est là que je voulais en venir (pardon pour la longueur), à ce que les systèmes traditionnels se rigidifient, tout en intégrant, pour leur survie, le critère d'efficacité dans la rationalité instrumentale. Donc pétrification des dogmes, du noyau "spirituel", et d'autre part modernisation des pratiques, en particulier administratives et guerrières. 

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Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 18 822 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
Posté(e)
Il y a 2 heures, querida13 a dit :

Querida répond: prendre conscience de la vacuité et de l'absurdité de l'existence, tel est tout de même un des grands buts de la philosophie...Cette légèreté de l'être est elle donc si insoutenable, qu'il faille se raccrocher à n'importe quelle croyance ou à n'importe quelle idéologie mortifère? N'avons nous donc que ces deux alternatives dans la vie:

-suivre la soi disant lumières des illuminés,

-ou aller se jeter dans les gouffres de ténèbres des suicidés, désespérés, endoctrinés des philosophies mortifères?

Je pense un peu comme toi !

On nous rabâche que sans religion, sans Dieu, le vie devient absurde.

Je crois que ceux qui disent ça n'ont pas bien pesé les conséquences véritables de la présence éventuelle d'un dieu. A mon avis c'est bien dans ce cas que notre vie serait totalement absurde ! Parce qu'elle n'aurait absolument aucune utilité.

Nous faisons partie du monde. Et nous avons une conscience. Autrement dit nous sommes le monde (un monde parfaitement débile au départ) qui prend enfin conscience de lui-même. (Je généralise!). L'absurdité d'un monde sans conscience ou d'un monde déjà tout "conscience divine", n'est plus de mise ! Nous participons à une aventure extraordinaire !

Notre "boulot" pour le moment consiste surtout à faire en sorte que notre représentation (=conscience) du monde se débarrasse de toute ses scories religieuses ou pseudo spirituelles qui nous maintiennent dans nos névroses !!!

Quand ça se sera fait on vera pour la suite...

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Membre, Posté(e)
Dompteur de mots Membre 1 841 messages
Forumeur activiste‚
Posté(e)
Le 20/2/2020 à 12:37, Quasi-Modo a dit :

La quasi-totalité des problèmes actuels et à venir de l'humanité sont inextricablement liés à une véritable crise de la pensée philosophique, ou de l'incapacité de nos sociétés actuelles à fournir un modèle de la sagesse contemporaine.

 

Le 20/2/2020 à 13:32, Annalevine a dit :

Je ne vois pas de crise de la pensée

N'écoute pas cette vieille limace dégoûtante Quasi. À peu près tous les grands penseurs ont diagnostiqué une telle crise et ce, depuis le XIXe siècle: Nietzsche, Husserl, Arendt, Adorno, Freud, Sloterdijk et même, à bien des égards, Heidegger (pour ne nommer que ceux-là), dont la limace fait d'ailleurs l'exégèse sur l'autre fil.

Faisons une revue très rapide des variantes dans le diagnostic:

- Pour Nietzsche, dont le refrain est bien connu, la pensée de l'homme moderne est pervertie par les valeurs chrétiennes qui étouffent ses forces naturelles et n'en font qu'une bête de troupeau;

- Pour Husserl, la crise est une crise du sens et provient de ce que l'homme moderne s'est laissé aveugler par les sciences positives et par le progrès matériel qu'elles ont rendu possible. Or, les sciences positives n'ont rien à dire sur le sens de l'aventure humaine en raison du fait qu'elles font abstraction du domaine de la subjectivité;

- Pour Arendt, la crise provient de ce qu'à quelque part au XVIe siècle, l'évolution de la science s'est mise à reposer principalement sur la prise en compte de données auxquelles n'ont pas accès nos sens. Autrement dit, il y a eu dislocation entre le corps de l'homme et sa conception du monde imposée par la science. On peut aussi appeler cela une aliénation. Résultat: à partir de Descartes, la philosophie en devient une du doute, de l'introspection, de la méfiance. Ce qu'on appelait jadis le "sens commun" se perd. Incapables de se gouverner avec leurs sens, les hommes deviennent des calculateurs de conséquences;

- La thèse de Freud est semblable à celle de Nietzsche: la civilisation se construit sur un renoncement pulsionnel des individus au profit d'une sorte de Surmoi collectif. Or, c'est la pesanteur de ce Surmoi qui induit chez l'homme, et particulièrement chez l'homme moderne, le malaise qui l'habite;

- Heidegger pointe aussi vers l'idée d'une certaine aliénation de l'homme face au monde, notamment au travers de sa notion d'Araisonnement, soit la révélation du monde comme fonds à exploiter, une notion qui elle-même découle de celle de la Technique. Pendant que l'homme prend connaissance du monde comme fonds à exploiter, il en oublie comment entrer en relation avec ce monde, et comment l'habiter;

- Dans ses réflexions sur la vie mutilée, Adorno fait le choix de philosopher "à coups d'épingle" (en opposition au marteau nietzschéen), à réfléchir sur la petite réalité, en réaction à une philosophie coupable de s'être édifiée sur le monumental (Marx ? Hegel ? et même Nietzsche ?) au point d'en avoir oublié la vie réelle, celle des corps, des subjectivités;

- Chez Sloterdijk, même constat de l'écart moderne entre l'expérience de Soi et l'expérience du monde. La pensée moderne n'est plus à même de transposer la connaissance de soi-même en connaissance du monde, et l'expérience du monde en expérience de soi-même. La philosophie se rabat alors, comme chez Arendt, à la sphère de la subjectivité. Mais que peut une philosophie de la raison subjective face aux impératifs dictés par la pratique, face au monde qui se déroule sous nos yeux et qui impose ses nécessités ? Cette situation engendre alors le phénomène hideux du cynisme.

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nolibar Membre 1 194 messages
Forumeur survitaminé‚
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Le 20/02/2020 à 18:37, Quasi-Modo a dit :

Il y a dans le monde une cruelle absence d'idées nouvelles, suffisamment générales et limpides.

Il y a surtout dans le monde une cruelle absence ou insuffisance de lucidité pour produire un rationalisme pragmatique teinté d’humanisme et de sagesse…

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Il y a 21 heures, frunobulax a dit :

Votre "maxime" philosophique ressemble étrangement ... aux paroles d'un titre de Frank Zappa ??

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(L'information n'est pas la connaissance - La connaissance n'est pas la sagesse -La sagesse n'est pas la vérité)
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Je ne connaissais pas, et en fait cette citation mise en exergue par mes soins provient d'une introduction d'un cours en ligne sur le big data :D Peut-être que la personne s'en est inspirée.

Il y a 21 heures, querida13 a dit :

Querida répond: prendre conscience de la vacuité et de l'absurdité de l'existence, tel est tout de même un des grands buts de la philosophie...Cette légèreté de l'être est elle donc si insoutenable, qu'il faille se raccrocher à n'importe quelle croyance ou à n'importe quelle idéologie mortifère? N'avons nous donc que ces deux alternatives dans la vie:

-suivre la soi disant lumières des illuminés,

-ou aller se jeter dans les gouffres de ténèbres des suicidés, désespérés, endoctrinés des philosophies mortifères?

Il est inhérent à notre condition humaine que d'avoir besoin de sens/finalité/but, même si certains nous feront (comme habituellement sur ce sujet, et même en général sur ce forum) le coup de l'esbrouffe intellectuelle consistant à faire comme si eux ils étaient au dessus de tout cela.

Et puis qui parle de suivre un guide ? Il est aussi permis d'avoir sa propre opinion. Je crois que les humains dans le fond ont peur de leur propre liberté et qu'ils la fuient aussi fort qu'ils le peuvent : c'est la marque profonde du nihilisme pour lequel l'enjeu est de se nier soi même comme être conscient, pour que nous ne soyons plus que semblables aux choses inertes, marchandises interchangeables sans sol et sans ciel, comme un arbre déraciné deviendrait incapable de donner ses fruits.

Ce pourrait même être une définition du nihilisme : se nier soi même pour mieux nier la métaphysique, la transcendance et accessoirement Dieu.

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Il y a 22 heures, Dompteur de mots a dit :

 

N'écoute pas cette vieille limace dégoûtante Quasi. À peu près tous les grands penseurs ont diagnostiqué une telle crise et ce, depuis le XIXe siècle: Nietzsche, Husserl, Arendt, Adorno, Freud, Sloterdijk et même, à bien des égards, Heidegger (pour ne nommer que ceux-là), dont la limace fait d'ailleurs l'exégèse sur l'autre fil.

Faisons une revue très rapide des variantes dans le diagnostic:

- Pour Nietzsche, dont le refrain est bien connu, la pensée de l'homme moderne est pervertie par les valeurs chrétiennes qui étouffent ses forces naturelles et n'en font qu'une bête de troupeau;

- Pour Husserl, la crise est une crise du sens et provient de ce que l'homme moderne s'est laissé aveugler par les sciences positives et par le progrès matériel qu'elles ont rendu possible. Or, les sciences positives n'ont rien à dire sur le sens de l'aventure humaine en raison du fait qu'elles font abstraction du domaine de la subjectivité;

- Pour Arendt, la crise provient de ce qu'à quelque part au XVIe siècle, l'évolution de la science s'est mise à reposer principalement sur la prise en compte de données auxquelles n'ont pas accès nos sens. Autrement dit, il y a eu dislocation entre le corps de l'homme et sa conception du monde imposée par la science. On peut aussi appeler cela une aliénation. Résultat: à partir de Descartes, la philosophie en devient une du doute, de l'introspection, de la méfiance. Ce qu'on appelait jadis le "sens commun" se perd. Incapables de se gouverner avec leurs sens, les hommes deviennent des calculateurs de conséquences;

- La thèse de Freud est semblable à celle de Nietzsche: la civilisation se construit sur un renoncement pulsionnel des individus au profit d'une sorte de Surmoi collectif. Or, c'est la pesanteur de ce Surmoi qui induit chez l'homme, et particulièrement chez l'homme moderne, le malaise qui l'habite;

- Heidegger pointe aussi vers l'idée d'une certaine aliénation de l'homme face au monde, notamment au travers de sa notion d'Araisonnement, soit la révélation du monde comme fonds à exploiter, une notion qui elle-même découle de celle de la Technique. Pendant que l'homme prend connaissance du monde comme fonds à exploiter, il en oublie comment entrer en relation avec ce monde, et comment l'habiter;

- Dans ses réflexions sur la vie mutilée, Adorno fait le choix de philosopher "à coups d'épingle" (en opposition au marteau nietzschéen), à réfléchir sur la petite réalité, en réaction à une philosophie coupable de s'être édifiée sur le monumental (Marx ? Hegel ? et même Nietzsche ?) au point d'en avoir oublié la vie réelle, celle des corps, des subjectivités;

- Chez Sloterdijk, même constat de l'écart moderne entre l'expérience de Soi et l'expérience du monde. La pensée moderne n'est plus à même de transposer la connaissance de soi-même en connaissance du monde, et l'expérience du monde en expérience de soi-même. La philosophie se rabat alors, comme chez Arendt, à la sphère de la subjectivité. Mais que peut une philosophie de la raison subjective face aux impératifs dictés par la pratique, face au monde qui se déroule sous nos yeux et qui impose ses nécessités ? Cette situation engendre alors le phénomène hideux du cynisme.

Merci infiniment pour ce tour d'horizon plutôt intéressant.

Même si je comprends que Habermas ou Jonas (pour reprendre les deux auteurs dont parlais @tison2feu) préfèrent s'en tenir à une stricte position humaniste, je trouve frustrant, en partant de cette expérience de Soi dont parle sans doute Sloterdijk, de se limiter à la seule humanité comme transcendance.

Peut-être craignent-ils de proclamer la fin de la démocratie, qui par ailleurs n'a jamais vraiment bien fonctionné, même si elle permet un sort préférable aux gens du commun si on compare à l'époque féodale notamment.

L'esprit humain est capable d'aller bien au delà et d'appréhender l'infini.

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Invité Quasi-Modo
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Finalement l'humanisme, si il avait le réel soucis de l'humain et n'était pas qu'un habillage plus ou moins habile des intérêts particuliers de quelques uns, devrait avoir le soucis et le respect inconditionnel pour les croyances métaphysiques, puisque elles seules permettent de faire que l'humain soit un être complet et qu'il exerce toute l'étendue de sa pensée dans sa plus haute dimension.

Il est donc paradoxal de voir, à la fois que certains athées ou critiques soient parfois violemment virulents envers les croyances religieuses (puisque l'humanisme est la portée intellectuelle de l'athéisme), tandis que la plupart des penseurs humanistes rejettent en bloc toute idée de reconstruire une métaphysique, fût-elle sur une base plus scientifique et rigoureuse.

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Membre, 152ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 152ans‚
Posté(e)
Le 22/02/2020 à 15:44, Dompteur de mots a dit :

 

N'écoute pas cette vieille limace dégoûtante Quasi. À peu près tous les grands penseurs ont diagnostiqué une telle crise et ce, depuis le XIXe siècle: Nietzsche, Husserl, Arendt, Adorno, Freud, Sloterdijk et même, à bien des égards, Heidegger (pour ne nommer que ceux-là), dont la limace fait d'ailleurs l'exégèse sur l'autre fil.

Faisons une revue très rapide des variantes dans le diagnostic:

- Pour Nietzsche, dont le refrain est bien connu, la pensée de l'homme moderne est pervertie par les valeurs chrétiennes qui étouffent ses forces naturelles et n'en font qu'une bête de troupeau;

- Pour Husserl, la crise est une crise du sens et provient de ce que l'homme moderne s'est laissé aveugler par les sciences positives et par le progrès matériel qu'elles ont rendu possible. Or, les sciences positives n'ont rien à dire sur le sens de l'aventure humaine en raison du fait qu'elles font abstraction du domaine de la subjectivité;

- Pour Arendt, la crise provient de ce qu'à quelque part au XVIe siècle, l'évolution de la science s'est mise à reposer principalement sur la prise en compte de données auxquelles n'ont pas accès nos sens. Autrement dit, il y a eu dislocation entre le corps de l'homme et sa conception du monde imposée par la science. On peut aussi appeler cela une aliénation. Résultat: à partir de Descartes, la philosophie en devient une du doute, de l'introspection, de la méfiance. Ce qu'on appelait jadis le "sens commun" se perd. Incapables de se gouverner avec leurs sens, les hommes deviennent des calculateurs de conséquences;

- La thèse de Freud est semblable à celle de Nietzsche: la civilisation se construit sur un renoncement pulsionnel des individus au profit d'une sorte de Surmoi collectif. Or, c'est la pesanteur de ce Surmoi qui induit chez l'homme, et particulièrement chez l'homme moderne, le malaise qui l'habite;

- Heidegger pointe aussi vers l'idée d'une certaine aliénation de l'homme face au monde, notamment au travers de sa notion d'Araisonnement, soit la révélation du monde comme fonds à exploiter, une notion qui elle-même découle de celle de la Technique. Pendant que l'homme prend connaissance du monde comme fonds à exploiter, il en oublie comment entrer en relation avec ce monde, et comment l'habiter;

- Dans ses réflexions sur la vie mutilée, Adorno fait le choix de philosopher "à coups d'épingle" (en opposition au marteau nietzschéen), à réfléchir sur la petite réalité, en réaction à une philosophie coupable de s'être édifiée sur le monumental (Marx ? Hegel ? et même Nietzsche ?) au point d'en avoir oublié la vie réelle, celle des corps, des subjectivités;

- Chez Sloterdijk, même constat de l'écart moderne entre l'expérience de Soi et l'expérience du monde. La pensée moderne n'est plus à même de transposer la connaissance de soi-même en connaissance du monde, et l'expérience du monde en expérience de soi-même. La philosophie se rabat alors, comme chez Arendt, à la sphère de la subjectivité. Mais que peut une philosophie de la raison subjective face aux impératifs dictés par la pratique, face au monde qui se déroule sous nos yeux et qui impose ses nécessités ? Cette situation engendre alors le phénomène hideux du cynisme.

Le fait de citer les grands penseurs comme étant des personnes qui disent la Vérité est une antienne culturelle assez catholique. Dans le monde catholique il y a cette soumission à l’autorité de maîtres. Nous ne retrouvons pas cet appel à la soumission aux maîtres à penser chez Luther par exemple. Au contraire Luther rompt avec le système hiérarchique propre aux catholiques en affirmant que chacun peut comprendre les écritures à partir de sa propre réflexion. Et je ne parle même pas du judaïsme des synagogues où chaque communauté parfois construit sa propre vision du monde. Avec les « penseurs » d’ici je vois apparaître toute cette façon de penser soumise à l’autorité de maîtres  propre à la culture catholique, propre à l’ancienne culture romaine patriarcale. 
Rompre soi même avec ce réflexe  de soumission propre aux « penseurs » du forum les défrise. Renverser l’autorité  des Maitres  les scandalise. 
Je prends aussi conscience que celui qui manie l’insulte ou la dépréciation insultante de l’autre  comme le fait @Dompteur de mots à mon endroit dit quelque chose sur lui, mais absolument rien sur moi.

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Invité Quasi-Modo
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Voici maintenant que  @Annalevine qui fait constamment sa petite crise d'autoritarisme en sautant sur place et devenant rouge comme une tomate, la bave aux lèvres de mépris et les fesses sur des coussins de soie, trouve méprisable l'idée de reconnaître une autorité. Dont acte.

Je trouve peu enviable la vie qui impliquerait de venir régulièrement sur un forum internet tout public pour vouloir en mettre plein la vue aux gueux français pour lesquels on aurait aucun respect, alors que c'est de surcroît se réduire à la plus bonne et simple impuissance. Peut-être pense-t-elle trouver ici des dévots ? J'avoue que je trouve ça plutôt drôle et je pense que cela mériterait au moins une introspection de sa part.

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Invité Quasi-Modo
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Invité Quasi-Modo
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D'ailleurs tout ça me fait penser que depuis la mort de Dieu, la division du travail de notre époque moderne, et le fait que chacun maîtrise un seul bout de savoir sans pouvoir en maîtriser la totalité, implique de toute façon une multiplication des sources d'autorité. Peut-être est-ce la raison pour laquelle nous sommes à l'époque des experts, puisque dans les émissions de télévision ou de radio il est dorénavant classique de convoquer un spécialiste (ou prétendu tel) de la question qu'on veut traiter. Plongé ainsi dans une mosaïque de connaissances disparates, bien malin qui arriverait à tracer les contours de la peinture de l'artiste en totalité. Et ce n'est pas une question de culture, mais surtout une question de lucidité.

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nolibar Membre 1 194 messages
Forumeur survitaminé‚
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« La crise de la pensée »

« Je pense donc je suis » disait un certain Descartes.

Pourtant, la plus part des gens qui se disent pensant ne font que prendre pour argent comptant la pensée des auteurs reconnus par leurs pairs… A croire qu’ils ne possèdent que de la mémoire et aucune intelligence ou insuffisamment pour penser par eux-mêmes.

Apparemment, ils n’ont pas pour maxime : « On n’est jamais mieux servi que par soi-même ! »

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Constantinople Membre 18 329 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)
Le 20/02/2020 à 18:37, Quasi-Modo a dit :

La quasi-totalité des problèmes actuels et à venir de l'humanité sont inextricablement liés à une véritable crise de la pensée philosophique, ou de l'incapacité de nos sociétés actuelles à fournir un modèle de la sagesse contemporaine. Comme il est coutume de l'affirmer, surtout à une époque des réseaux et des big data, formant par là la chaîne de gradation de la valeur du savoir (chaque échelon étant nécessaire au passage supérieur) :

"Les données ne sont pas l'information ; l'information n'est pas la connaissance ; la connaissance n'est pas la sagesse."

Nous sommes une civilisation où les données sont massivement collectées, nous en extrayons des informations depuis lesquelles nous tentons de formuler des connaissances. Et la civilisation occidentale qui gouverne le monde n'a jamais produit tant de connaissances. Sans sagesse. Peut-être cela vient-il de l'absence d'une vision globale et cohérente des sciences, nous sommes condamnés à zoomer sur des parties de la toile du grand Architecte (si il existe) sans jamais avoir suffisamment de recul pour voir l'ensemble de la toile et de former une vision globale de l'univers, même si nous disposons de quelques outils opportuns.

Nous attendons toujours le génie universel.

C'est un lieu commun que de rappeler que nos démocraties libérales ne savent plus produire de grands penseurs. Les philosophes, ou bien ignorent les sciences, ou bien les comprennent mal en extrapolant éhontément, voir sont réduits à de simples commentateurs de l'actualité. D'où vient selon vous cette crise de la pensée, qui comme je le répète est devenue incapable de produire de la sagesse, et ce bien que notre modèle de société domine de façon écrasante le monde sans qu'on voie bien comment le modifier ?

Il y a dans le monde une cruelle absence d'idées nouvelles, suffisamment générales et limpides.

Ce n'est pas vrai. Nous vivons une époque absolument passionante sur la pensée, et la technique.technologie boulverse encore nos vision.

Mmais ce que vous évoquez est la crise qu'évoquait nietzshe lorsqu'il annoncait la mort de dieu : Il n'y a plus de sacré, de divin, et l'homme moutonnier n'a plus rien de trasncendant à quoi se racrocher, ce qui était essentiellement la fonction de la religion : nous sommes donc entré dans l'ére du nihilisme absolu comme seule morale commune.

Qu'est ce que le nihilisme ? Considérer sa propre mort comme valeur supréme et quiquonque voulant dépasser celle ci comme un fou.

Le dernier homme (der letzte Mensch) est une expression utilisée par le philosophe allemand Friedrich Nietzsche, dans Ainsi parlait Zarathoustra, pour désigner l'extinction à venir du dépassement de soi de l'homme. Il représente l'état passif du nihilisme, dans lequel l'homme ne désirera plus rien que le bien-être et la sécurité, et se réjouira de son absence d'ambition.

Le vivre ensemble, la paix, la tolérance, sont autant de symptome du nihilisme consécutif à la mort de dieu et du déchainement des horreurs du XX eme siecle.

Mais si vous voulez des nouvelles idées révolutionaires, elles sont là à votre portée, simplement elles vont contre tout ce qu'on vous a toujours enseigné sur ce qui était bon, souhaitable, moral dans nos société morale, ou plutot moralinesques.

Il y a 2 heures, Quasi-Modo a dit :

D'ailleurs tout ça me fait penser que depuis la mort de Dieu, la division du travail de notre époque moderne, et le fait que chacun maîtrise un seul bout de savoir sans pouvoir en maîtriser la totalité, implique de toute façon une multiplication des sources d'autorité. Peut-être est-ce la raison pour laquelle nous sommes à l'époque des experts, puisque dans les émissions de télévision ou de radio il est dorénavant classique de convoquer un spécialiste (ou prétendu tel) de la question qu'on veut traiter. Plongé ainsi dans une mosaïque de connaissances disparates, bien malin qui arriverait à tracer les contours de la peinture de l'artiste en totalité. Et ce n'est pas une question de culture, mais surtout une question de lucidité.

Oui cela va contre l'idée de l'homme total souhaitable, d'être un rouage de la machine, mais en réalité on est déja opassé à autre chose. Des métiers du tertiaire essentiellement, ou le chomage, haissable pour ce qu'il rabaisse ce qu'il y a de noble en chacun de nous.

Si vous n'avez pas de diplome vous qualifiant à une carriere supérieure, trouver un métier dans lequel vous pouvez vous épanouir car ce que vous faites à du SENS et est connecté à votre être profond.

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Membre, 152ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 152ans‚
Posté(e)

Cette soi disante crise de la pensée est tout de même étonnante. Elle est selon certains décrétée par des Maîtres ( à penser ). Mais qu’avons nous besoin de Maîtres ? 
Il me semble que la crise de la pensée est plutôt la crise des penseurs « professionnels » dont le rôle social est de moins en moins reconnu. De même que le maître à penser religieux a perdu son autorité le maître à penser profane qui espérait prendre la place du curé  lui aussi perd son autorité. 
Les personnes maintenant quand elles agissent s’appuient désormais de plus en plus sur leur propre pensée. C’est cette émancipation des individus qui trouble les professionnels de la pensée. 
Ces professionnels de la pensée se sont discrédités par leur impuissance à l’action. Pathétique Sartre qui passe à travers la seconde guerre mondiale sans même la voir. 
Nous n’avons plus besoin de Maîtres pour penser.

Au demeurant il est cocasse que, dans un pays dans lequel les anciens philosophes du XVIII  préconisaient à chacun de penser par lui même et de ne plus déléguer la conduite de sa pensée à des maîtres ( passage de l’état de minorité à l’état de majorité) certains aujourd’hui restent nostalgiques d’un temps des Maîtres. 
Nous avons besoin de penseurs non pour leur lécher les pieds mais pour faire dialogue avec eux. C’est à chacun d’élaborer sa pensée. 
 

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Membre, Posté(e)
tison2feu Membre 3 032 messages
Forumeur alchimiste ‚
Posté(e)
Il y a 8 heures, Quasi-Modo a dit :

(...)

Même si je comprends que Habermas ou Jonas (pour reprendre les deux auteurs dont parlais @tison2feu) préfèrent s'en tenir à une stricte position humaniste, je trouve frustrant, en partant de cette expérience de Soi dont parle sans doute Sloterdijk, de se limiter à la seule humanité comme transcendance.

Peut-être craignent-ils de proclamer la fin de la démocratie, qui par ailleurs n'a jamais vraiment bien fonctionné, même si elle permet un sort préférable aux gens du commun si on compare à l'époque féodale notamment.

L'esprit humain est capable d'aller bien au delà et d'appréhender l'infini.

 

 

Habermas s'inscrit dans une puissante tradition de la philosophie morale selon laquelle il s'agit de préserver l'universalisme de la RAISON. Pour répondre à la question de la validité des critères moraux, la place de la raison demeure centrale chez ce philosophe qui va s'appuyer sur des présupposés universels de la communication. On retrouve dans l'esprit des Lumières (Aufklärung) cette même exigence d'universalité du raisonnable.

A l'inverse, Peter Sloterdijk, a pris le parti de s'interroger sur les illusions d'un tel rationalisme, notre époque ayant été littéralement ébranlée par la croyance en l'Aufklärung. Sloterdijk considère par exemple que l'Aufklärung a refoulé consciemment les doctrines plus anciennes de la sagesse pour lesquelles il allait de soi que la raison était l'apanage de quelques-uns seulement, ou encore que l'exigence de rationalité de l'Aufklärung a fini par la tirer dans le sillage de la politique, de la pédagogie et de la propagande. Sloterdijk part alors du constat qu'un cynisme hideux (pour reprendre l'expression de Dompteur) est devenu la réponse à cette désillusion de l'Esprit des Lumières (Cf. Critique de la raison cynique, 1984). Toute visée transcendantale, philosophique ou religieuse, a fait aussi l'objet d'une analyse critique sans concession, mais pour le moins originale, de la part de Sloterdijk (Cf. Tu dois changer ta vie).

 

 

 

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