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Invité Quasi-Modo

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La quasi-totalité des problèmes actuels et à venir de l'humanité sont inextricablement liés à une véritable crise de la pensée philosophique, ou de l'incapacité de nos sociétés actuelles à fournir un modèle de la sagesse contemporaine. Comme il est coutume de l'affirmer, surtout à une époque des réseaux et des big data, formant par là la chaîne de gradation de la valeur du savoir (chaque échelon étant nécessaire au passage supérieur) :

"Les données ne sont pas l'information ; l'information n'est pas la connaissance ; la connaissance n'est pas la sagesse."

Nous sommes une civilisation où les données sont massivement collectées, nous en extrayons des informations depuis lesquelles nous tentons de formuler des connaissances. Et la civilisation occidentale qui gouverne le monde n'a jamais produit tant de connaissances. Sans sagesse. Peut-être cela vient-il de l'absence d'une vision globale et cohérente des sciences, nous sommes condamnés à zoomer sur des parties de la toile du grand Architecte (si il existe) sans jamais avoir suffisamment de recul pour voir l'ensemble de la toile et de former une vision globale de l'univers, même si nous disposons de quelques outils opportuns.

Nous attendons toujours le génie universel.

C'est un lieu commun que de rappeler que nos démocraties libérales ne savent plus produire de grands penseurs. Les philosophes, ou bien ignorent les sciences, ou bien les comprennent mal en extrapolant éhontément, voir sont réduits à de simples commentateurs de l'actualité. D'où vient selon vous cette crise de la pensée, qui comme je le répète est devenue incapable de produire de la sagesse, et ce bien que notre modèle de société domine de façon écrasante le monde sans qu'on voie bien comment le modifier ?

Il y a dans le monde une cruelle absence d'idées nouvelles, suffisamment générales et limpides.

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Invité hell-spawn
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il y a 2 minutes, Quasi-Modo a dit :

La quasi-totalité des problèmes actuels et à venir de l'humanité sont inextricablement liés à une véritable crise de la pensée philosophique, ou de l'incapacité de nos sociétés actuelles à fournir un modèle de la sagesse contemporaine. Comme il est coutume de l'affirmer, surtout à une époque des réseaux et des big data, formant par là la chaîne de gradation de la valeur du savoir (chaque échelon étant nécessaire au passage supérieur) :

"Les données ne sont pas l'information ; l'information n'est pas la connaissance ; la connaissance n'est pas la sagesse."

Nous sommes une civilisation où les données sont massivement collectées, nous en extrayons des informations depuis lesquelles nous tentons de formuler des connaissances. Et la civilisation occidentale qui gouverne le monde n'a jamais produit tant de connaissances. Sans sagesse. Peut-être cela vient-il de l'absence d'une vision globale et cohérente des sciences, nous sommes condamnés à zoomer sur des parties de la toile du grand Architecte (si il existe) sans jamais avoir suffisamment de recul pour voir l'ensemble de la toile et de former une vision globale de l'univers, même si nous disposons de quelques outils opportuns.

Nous attendons toujours le génie universel.

C'est un lieu commun que de rappeler que nos démocraties libérales ne savent plus produire de grands penseurs. Les philosophes, ou bien ignorent les sciences, ou bien les comprennent mal en extrapolant éhontément, voir sont réduits à de simples commentateurs de l'actualité. D'où vient selon vous cette crise de la pensée, qui comme je le répète est devenue incapable de produire de la sagesse, et ce bien que notre modèle de société domine de façon écrasante le monde sans qu'on voie bien comment le modifier ?

Il y a dans le monde une cruelle absence d'idées nouvelles, suffisamment générales et limpides.

Que les philosophes ignorent les sciences ( de toute façon aucun scientifique ne peut plus maitriser la science ) est ce si grave quand il s'agit de sagesse ?

Ce qui est grave pour moi chez les philosophes contemporains c'est qu'il se contentent de commenter l'actualité, il n'y a plus guere d'élévation au dela de la société, au dela du présent.

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Invité Quasi-Modo
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il y a 12 minutes, hell-spawn a dit :

Que les philosophes ignorent les sciences ( de toute façon aucun scientifique ne peut plus maitriser la science ) est ce si grave quand il s'agit de sagesse ?

L'être humain a toujours eu ce besoin de considérer le tout transcendant auquel il appartient pour y déterminer ce qu'il estimait être sa juste place.

Les grecs avaient déifié le Cosmos qu'ils voyaient un peu comme un vaste corps humain dans lequel chaque partie/organe avait une juste place et un rôle à jouer : ils nous ont laissé des philosophies du bonheur très orientées vers la pratique, épicurisme, stoïcisme, etc. dont il n'y a pas de véritable équivalent contemporain.

Les chrétiens ont plongé l'humanité dans une histoire eschatologique, c'est-à-dire avec un début et une fin (Dieu qui représente l'alpha et l'oméga) ce qui est également bien pratique pour considérer sa juste place et estimer quelles seraient les bonnes ou les mauvaises actions. Mais le christianisme est désuet.

La modernité, par exemple chez Marx et Hegel, place l'humanité dans une histoire glorieuse (histoire transcendante) dont nous devrions espérer la fin de l'Histoire, marquant la réconciliation heureuse de l'humanité avec elle même.

etc. etc.

En fin de compte toute conception de la sagesse est indiscernable d'un certain finalisme ou de l'idée générale de finalité. Une vision qui implique une direction, un sens ou au moins un but. Mais la finalité est absente du champ de la pensée philosophique depuis au moins Theilard de Chardin ; peut-être tout simplement parce qu'elle ne soutient pas l'analyse.

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Gouderien Membre 34 680 messages
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il y a 37 minutes, Quasi-Modo a dit :

La quasi-totalité des problèmes actuels et à venir de l'humanité sont inextricablement liés à une véritable crise de la pensée philosophique, ou de l'incapacité de nos sociétés actuelles à fournir un modèle de la sagesse contemporaine. Comme il est coutume de l'affirmer, surtout à une époque des réseaux et des big data, formant par là la chaîne de gradation de la valeur du savoir (chaque échelon étant nécessaire au passage supérieur) :

"Les données ne sont pas l'information ; l'information n'est pas la connaissance ; la connaissance n'est pas la sagesse."

Nous sommes une civilisation où les données sont massivement collectées, nous en extrayons des informations depuis lesquelles nous tentons de formuler des connaissances. Et la civilisation occidentale qui gouverne le monde n'a jamais produit tant de connaissances. Sans sagesse. Peut-être cela vient-il de l'absence d'une vision globale et cohérente des sciences, nous sommes condamnés à zoomer sur des parties de la toile du grand Architecte (si il existe) sans jamais avoir suffisamment de recul pour voir l'ensemble de la toile et de former une vision globale de l'univers, même si nous disposons de quelques outils opportuns.

Nous attendons toujours le génie universel.

C'est un lieu commun que de rappeler que nos démocraties libérales ne savent plus produire de grands penseurs. Les philosophes, ou bien ignorent les sciences, ou bien les comprennent mal en extrapolant éhontément, voir sont réduits à de simples commentateurs de l'actualité. D'où vient selon vous cette crise de la pensée, qui comme je le répète est devenue incapable de produire de la sagesse, et ce bien que notre modèle de société domine de façon écrasante le monde sans qu'on voie bien comment le modifier ?

Il y a dans le monde une cruelle absence d'idées nouvelles, suffisamment générales et limpides.

Oh il y a des penseurs… Mais que pèsent-ils face aux milliards de la Phynance?

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Invité Quasi-Modo
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Finalement ce que je cherche à réconcilier c'est la politique et la sagesse ; et nous devrions tous avoir cet objectif si nous nous inquiétons du sort de l'humanité. Mais elles ne font que s'éloigner sans cesse l'une de l'autre. L'humain moderne est aliéné parce qu'il est coupé de sa dimension politique, la science politique étant dans les grands courants de pensée considérée comme la science ultime ou le savoir qui consiste à organiser collectivement la cité pour le bien général, science dans laquelle toutes les autres trouvent leur accomplissement.

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Invité hell-spawn
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Invité hell-spawn
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il y a 12 minutes, Quasi-Modo a dit :

L'être humain a toujours eu ce besoin de considérer le tout transcendant auquel il appartient pour y déterminer ce qu'il estimait être sa juste place.

Les grecs avaient déifié le Cosmos qu'ils voyaient un peu comme un vaste corps humain dans lequel chaque partie/organe avait une juste place et un rôle à jouer : ils nous ont laissé des philosophies du bonheur très orientées vers la pratique, épicurisme, stoïcisme, etc. dont il n'y a pas de véritable équivalent contemporain.

Les chrétiens ont plongé l'humanité dans une histoire eschatologique, c'est-à-dire avec un début et une fin (Dieu qui représente l'alpha et l'oméga) ce qui est également bien pratique pour considérer sa juste place et estimer quelles seraient les bonnes ou les mauvaises actions. Mais le christianisme est désuet.

La modernité, par exemple chez Marx et Hegel, place l'humanité dans une histoire glorieuse (histoire transcendante) dont nous devrions espérer la fin de l'Histoire, marquant la réconciliation heureuse de l'humanité avec elle même.

etc. etc.

En fin de compte toute conception de la sagesse est indiscernable d'un certain finalisme ou de l'idée générale de finalité. Une vision qui implique une direction, un sens ou au moins un but. Mais la finalité est absente du champ de la pensée philosophique depuis au moins Theilard de Chardin ; peut-être tout simplement parce qu'elle ne soutient pas l'analyse.

Et les anciens étaient t-ils moins sages que nous aujourd'hui du fait qu'ils n'avaient pas notre savoir scientifique ?

( sinon l'univers comme un tout vivant, un grand être, c'est aux stoiciens que l'on doit ça )

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Invité Quasi-Modo
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Posté(e)
il y a 5 minutes, Gouderien a dit :

Oh il y a des penseurs… Mais que pèsent-ils face aux milliards de la Phynance?

Je ne suis pas convaincu de la portée intellectuelle des penseurs actuels ; la plupart ont des projets, des idées, mais dont ils n'ont pas tiré toutes les conclusions logiques. La plupart des sociétés traditionnelles avaient une idée précise de ce qu'elles considéraient être la sagesse. Nous en avons perdu toute trace.

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Invité Quasi-Modo
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Invité Quasi-Modo
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Posté(e)
il y a 4 minutes, hell-spawn a dit :

Et les anciens étaient t-ils moins sages que nous aujourd'hui du fait qu'ils n'avaient pas notre savoir scientifique ?

( sinon l'univers comme un tout vivant, un grand être, c'est aux stoiciens que l'on doit ça )

Sans doute que non, mais ils n'avaient pas les connaissances suffisantes pour avoir une critique lucide de leur propre métaphysique. Car une sagesse à vocation collective, c'est-à-dire qui puisse véritablement insuffler un changement durable de la marche en avant de nos sociétés, implique une conception métaphysique du monde. Mais plus aucun penseur moderne ne croit à la métaphysique, même si certains tentent d'en reparler dans un projet un peu fou de "fixer les croyances humaines". Personne de sérieux ne peut plus croire que l'univers soit un grand organisme vivant : ou alors il serait bien en peine de le justifier.

Dans un sens la science est ce qui va empêcher une nouvelle forme de sagesse d'émerger, mais il reviendrait à toute sagesse contemporaine de se positionner par rapport à l'état des connaissances.

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Membre, 152ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 152ans‚
Posté(e)
il y a 46 minutes, Quasi-Modo a dit :

La quasi-totalité des problèmes actuels et à venir de l'humanité sont inextricablement liés à une véritable crise de la pensée philosophique, ou de l'incapacité de nos sociétés actuelles à fournir un modèle de la sagesse contemporaine. Comme il est coutume de l'affirmer, surtout à une époque des réseaux et des big data, formant par là la chaîne de gradation de la valeur du savoir (chaque échelon étant nécessaire au passage supérieur) :

"Les données ne sont pas l'information ; l'information n'est pas la connaissance ; la connaissance n'est pas la sagesse."

Nous sommes une civilisation où les données sont massivement collectées, nous en extrayons des informations depuis lesquelles nous tentons de formuler des connaissances. Et la civilisation occidentale qui gouverne le monde n'a jamais produit tant de connaissances. Sans sagesse. Peut-être cela vient-il de l'absence d'une vision globale et cohérente des sciences, nous sommes condamnés à zoomer sur des parties de la toile du grand Architecte (si il existe) sans jamais avoir suffisamment de recul pour voir l'ensemble de la toile et de former une vision globale de l'univers, même si nous disposons de quelques outils opportuns.

Nous attendons toujours le génie universel.

C'est un lieu commun que de rappeler que nos démocraties libérales ne savent plus produire de grands penseurs. Les philosophes, ou bien ignorent les sciences, ou bien les comprennent mal en extrapolant éhontément, voir sont réduits à de simples commentateurs de l'actualité. D'où vient selon vous cette crise de la pensée, qui comme je le répète est devenue incapable de produire de la sagesse, et ce bien que notre modèle de société domine de façon écrasante le monde sans qu'on voie bien comment le modifier ?

Il y a dans le monde une cruelle absence d'idées nouvelles, suffisamment générales et limpides.

Je ne vois pas de crise de la pensée. Si nous nous référons à la philosophie il n’y a jamais eu de penseur universel. Juste des penseurs qui traitèrent de tel ou tel aspect de la vie humaine. Les philosophes « système » n’ont jamais réussi à imposer leur système.

En fait vous attendez un Messie. 

Qui sait ? Peut être est-il en marche. Consultons les signes, plongeons-nous aussi peut être  dans la lecture du Zohar. 
 

La fin du monde et la venue du Messie doivent être précédées par l’attelage des cinq cavaliers de l’apocalypse : migration, changement climatique, disette, épidémie, chute des États. 


J’ai l’impression qu’ils arrivent les cinq cavaliers. 
 

Bon trêve de plaisanterie : aucun Sauveur ne viendra vous délivrer de vos incertitudes et de vos angoisses. Il va falloir que vous pensiez par vous-même. 

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Membre, 51ans Posté(e)
CAL26 Membre 6 550 messages
Maitre des forums‚ 51ans‚
Posté(e)
il y a 54 minutes, Quasi-Modo a dit :

La quasi-totalité des problèmes actuels et à venir de l'humanité sont inextricablement liés à une véritable crise de la pensée philosophique, ou de l'incapacité de nos sociétés actuelles à fournir un modèle de la sagesse contemporaine. Comme il est coutume de l'affirmer, surtout à une époque des réseaux et des big data, formant par là la chaîne de gradation de la valeur du savoir (chaque échelon étant nécessaire au passage supérieur) :

"Les données ne sont pas l'information ; l'information n'est pas la connaissance ; la connaissance n'est pas la sagesse."

Nous sommes une civilisation où les données sont massivement collectées, nous en extrayons des informations depuis lesquelles nous tentons de formuler des connaissances. Et la civilisation occidentale qui gouverne le monde n'a jamais produit tant de connaissances. Sans sagesse. Peut-être cela vient-il de l'absence d'une vision globale et cohérente des sciences, nous sommes condamnés à zoomer sur des parties de la toile du grand Architecte (si il existe) sans jamais avoir suffisamment de recul pour voir l'ensemble de la toile et de former une vision globale de l'univers, même si nous disposons de quelques outils opportuns.

Nous attendons toujours le génie universel.

C'est un lieu commun que de rappeler que nos démocraties libérales ne savent plus produire de grands penseurs. Les philosophes, ou bien ignorent les sciences, ou bien les comprennent mal en extrapolant éhontément, voir sont réduits à de simples commentateurs de l'actualité. D'où vient selon vous cette crise de la pensée, qui comme je le répète est devenue incapable de produire de la sagesse, et ce bien que notre modèle de société domine de façon écrasante le monde sans qu'on voie bien comment le modifier ?

Il y a dans le monde une cruelle absence d'idées nouvelles, suffisamment générales et limpides.

C'est peut-être parce qu'on n'a jamais autant  produit de connaissances qu'il est trés difficile de faire des synthéses qui donnent un sens général et englobant. Les scientifiques sont devenus des spécialistes d'un domaine parce que la maîtrise d'un domaine nécessite déjà tellement de connaissances qu'il est devenu impossible d'appréhender globalement le champ de toutes les connaissances.

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Invité hell-spawn
Invités, Posté(e)
Invité hell-spawn
Invité hell-spawn Invités 0 message
Posté(e)
il y a 16 minutes, Quasi-Modo a dit :

Sans doute que non, mais ils n'avaient pas les connaissances suffisantes pour avoir une critique lucide de leur propre métaphysique. Car une sagesse à vocation collective, c'est-à-dire qui puisse véritablement insuffler un changement durable de la marche en avant de nos sociétés, implique une conception métaphysique du monde. Mais plus aucun penseur moderne ne croit à la métaphysique, même si certains tentent d'en reparler dans un projet un peu fou de "fixer les croyances humaines". Personne de sérieux ne peut plus croire que l'univers soit un grand organisme vivant : ou alors il serait bien en peine de le justifier.

Dans un sens la science est ce qui va empêcher une nouvelle forme de sagesse d'émerger, mais il reviendrait à toute sagesse contemporaine de se positionner par rapport à l'état des connaissances.

Je crois plutot que nous sommes dans l'ére de la technique plus que dans celle de la connaissance.

Toute connaissance est envisagée dans un but utilitaire d'exploitation immédiate, c'est la marche vers le "progrés".

La sagesse, pourquoi faire ?  

 

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Membre, 47ans Posté(e)
Fraction Membre 5 629 messages
Maitre des forums‚ 47ans‚
Posté(e)
Il y a 1 heure, Quasi-Modo a dit :

La quasi-totalité des problèmes actuels et à venir de l'humanité sont inextricablement liés à une véritable crise de la pensée philosophique, ou de l'incapacité de nos sociétés actuelles à fournir un modèle de la sagesse contemporaine. Comme il est coutume de l'affirmer, surtout à une époque des réseaux et des big data, formant par là la chaîne de gradation de la valeur du savoir (chaque échelon étant nécessaire au passage supérieur) :

"Les données ne sont pas l'information ; l'information n'est pas la connaissance ; la connaissance n'est pas la sagesse."

Nous sommes une civilisation où les données sont massivement collectées, nous en extrayons des informations depuis lesquelles nous tentons de formuler des connaissances. Et la civilisation occidentale qui gouverne le monde n'a jamais produit tant de connaissances. Sans sagesse. Peut-être cela vient-il de l'absence d'une vision globale et cohérente des sciences, nous sommes condamnés à zoomer sur des parties de la toile du grand Architecte (si il existe) sans jamais avoir suffisamment de recul pour voir l'ensemble de la toile et de former une vision globale de l'univers, même si nous disposons de quelques outils opportuns.

Nous attendons toujours le génie universel.

C'est un lieu commun que de rappeler que nos démocraties libérales ne savent plus produire de grands penseurs. Les philosophes, ou bien ignorent les sciences, ou bien les comprennent mal en extrapolant éhontément, voir sont réduits à de simples commentateurs de l'actualité. D'où vient selon vous cette crise de la pensée, qui comme je le répète est devenue incapable de produire de la sagesse, et ce bien que notre modèle de société domine de façon écrasante le monde sans qu'on voie bien comment le modifier ?

Il y a dans le monde une cruelle absence d'idées nouvelles, suffisamment générales et limpides.

Bonjour,

Vous établissez un lien entre vérité et sagesse, comme d’autres établissent un lien entre science et technique.

Mais il s’agit pourtant de deux disciplines distinctes.

La vérité n’est qu’un ensemble de propositions vraies plus ou moins structuré.

Peut-être que la sagesse y est parfois directement lisible, mais on a souvent affaire à des sagesses combinées ou coordonnées.

 

Vous dénoncez l’extrapolation amatrice des sciences, et effectivement l’extrapolation est en soi un surréalisme.

Mais c’est aussi un outil rationnel très efficace, et parfois très pertinent.

En effet, l’évolution darwiniste obéit parfois à un processus extrapolatif.

On pourrait en dire de même pour toute forme de création et même de cognition.

 

Par ailleurs, votre perception de la société actuelle vous appartient, et elle est en cela légitime.

Mais la perception que nous avons de la décadence de la société est peut-être le fruit d’un changement de niveau d’énergie.

Quand un système transite d’un niveau d’énergie à un autre, il passe par une phase de désordre relatif.

L’invariance de ce désordre c’est l’ouverture du champ des possibles, le point de singularité.

Les réseaux ont ouvert le champ des possibles.

Or le champ des possibles est majoritairement très toxique, car les premiers bénéficiaires des libertés sont les transgressifs.

Mais notre vigilance et notre répression font partie de l’équation.

Pendant trente ans, nous avons vécu une inflation des libertés individuelles, et il est peut-être temps de relativiser et de conditionner cette euphorie.

Mais de grâce, épargnons-nous les discours régressifs et pessimistes, car il y a une énergie considérable en ce monde.

L’énergie de chaque homme équivaut à celle d’une bombe atomique, et l’ordre net de l’homme est structurellement supérieur à l’ordre net du monde.

Cordialement, Fraction.

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Invité Quasi-Modo
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Invité Quasi-Modo
Invité Quasi-Modo Invités 0 message
Posté(e)
il y a 42 minutes, CAL26 a dit :

C'est peut-être parce qu'on n'a jamais autant  produit de connaissances qu'il est trés difficile de faire des synthéses qui donnent un sens général et englobant. Les scientifiques sont devenus des spécialistes d'un domaine parce que la maîtrise d'un domaine nécessite déjà tellement de connaissances qu'il est devenu impossible d'appréhender globalement le champ de toutes les connaissances.

Je pense que l'absence de vision globale est un élément qui a son importance et que nous pourrions considérer sous l'expression la mort de Dieu (pour paraphraser Nietzsche). Chacun maîtrise une petite portion de connaissance sans pouvoir tout appréhender. Et quand bien même il le pourrait, cela ne signifie pas qu'il pourrait tracer les lignes de force d'un tableau général car les sciences ne sont pas achevées et la quête de connaissance est sans fin.

il y a 31 minutes, hell-spawn a dit :

Je crois plutot que nous sommes dans l'ére de la technique plus que dans celle de la connaissance.

Toute connaissance est envisagée dans un but utilitaire d'exploitation immédiate, c'est la marche vers le "progrés".

La sagesse, pourquoi faire ?

C'est bien le pire dans cette histoire : la société contemporains nous somme constamment de nous adapter à de nouveaux cadres mouvants. Mais personne ne répond à la vraie question : S'adapter à quoi ? S'adapter pour quoi ? La croissance n'est pas un programme politique en soi : elle signifie juste qu'il faut plus de production, plus de capitaux. Mais plus de quels produits, et à quoi va servir cet argent ?

Le corps social est atomisé, la situation du citoyen moderne est anomique (pour prendre l'expression de Durkheim qui définissait ses typologies du suicide). Le seul projet sur lequel nous arrivons à nous entendre c'est celui de supprimer tous les cadres, toutes les normes, toutes les références à l'intérêt général, c'est-à-dire que la seule entente actuelle entre les gens c'est paradoxalement de ne plus organiser la vie collective mais seulement d'admettre la lutte aveugle et sans fin des égos des uns contre les égos des autres.

Assez désespérant.

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Membre, Forumeur confit, Posté(e)
Enchantant Membre 15 620 messages
Forumeur confit,
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Il y a 2 heures, Quasi-Modo a dit :

C'est un lieu commun que de rappeler que nos démocraties libérales ne savent plus produire de grands penseurs.

Les grands penseurs sont nécessairement des personnes mortes.

Les grands penseurs vivants doivent obligatoirement passer au tamisage du temps, qui est le seul critère validant la justesse et la pertinence d’une pensée.

En tant qu’individu, nous sommes incapables de définir si la pensée de certains de nos contemporains vivants sont au-dessus ou pas du lot, c’est nécessairement la convergence d’avis d’un grand nombre de générations successives qui détermine ce classement.

Bref, il existe de nos jours des grands penseurs, comme cela était le cas hier, mais nous ne sommes pas en mesure de les apprécier et de les reconnaître à leur juste valeur.

Pour l’exemple, cette remarque s’applique également à l’art et aux chefs d’œuvres.

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Membre, Forumeur confit, Posté(e)
Enchantant Membre 15 620 messages
Forumeur confit,
Posté(e)
il y a 28 minutes, Quasi-Modo a dit :

Mais personne ne répond à la vraie question : S'adapter à quoi ? S'adapter pour quoi ? La croissance n'est pas un programme politique en soi :

Pourtant la nécessité de s’adapter est la condition de notre survie collective, c’est une constante du monde du vivant. C’était vrai hier, cela l’est encore aujourd’hui.

Il est facile d’écrire ce que l’on pense tranquillement devant son ordinateur, notamment le ventre plein, on l’oublie un peu vite. C’est vrai pour moi comme pour vous.

Le dilemme de la croissance économique pour les politiques est comment répondre au besoin d’une plus grande distribution en argumentant de produire moins ?

C’est sans doute le plus grand défi contradictoire auquel notre société contemporaine est confrontée ?

Comment concilier le toujours plus avec la décroissance économique, sans répondre à la folie des humains qui exigent exactement l’inverse ?

Si les YAKA, FOKE, YZONKA répondait à toutes nos inquiétudes légitimes, nous le saurions depuis longtemps !

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Invité Quasi-Modo
Invités, Posté(e)
Invité Quasi-Modo
Invité Quasi-Modo Invités 0 message
Posté(e)

Les Lumières défendaient le projet collectif de devenir maîtres et possesseurs de la Nature. Pourquoi pas, mais nous en sommes loin et aujourd'hui ce sont même les progrès technologiques qui mettent en péril la pérennité de notre espèce à la surface de la planète.

L'accumulation des richesses n'est pas non plus un objectif en soi, ce n'est qu'une collection de moyens amenés à être utilisés de façons diverses et variées, parfois même éthiquement contradictoires.

Ou alors nous pourrions parler de maximiser le bien être collectif mais cela paraît difficile à défendre chez un humain aliéné par l'environnement social qui petit à petit se vide de ses valeurs (et nous aspirons tous à vivre dans une société dont le projet collectif corresponde à nos aspirations).

Les gens s'adaptent parce qu'ils veulent vivre ou survivre. Mais en choisissant de vivre ils ne savent pas le projet collectif qu'ils choisissent ni à quoi globalement leurs actes vont participer. Vivre ou survivre à tout prix c'est le pur et simple renoncement aux valeurs qui exigent de placer quelque chose au dessus de sa propre vie.

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Invité Quasi-Modo
Invités, Posté(e)
Invité Quasi-Modo
Invité Quasi-Modo Invités 0 message
Posté(e)
il y a 57 minutes, Fraction a dit :

Mais de grâce, épargnons-nous les discours régressifs et pessimistes, car il y a une énergie considérable en ce monde.

Il ne saurait pas être question de retour en arrière, ce serait juste impossible.

Et surtout pas de retour des religions, c'est indéfendable dans une société multiculturelle et multiconfessionnelle.

Non je souhaite simplement interroger ce qu'on nomme usuellement le progrès, car qui dit progrès dit progression, et donc un objectif final vers lequel nous tendons.

Mais personne ne prend le temps de définir cet objectif, et pire encore, l'organisation même de nos sociétés basées sur le libéralisme nous interdit de le faire.

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Membre, 47ans Posté(e)
Fraction Membre 5 629 messages
Maitre des forums‚ 47ans‚
Posté(e)
il y a 11 minutes, Quasi-Modo a dit :

Il ne saurait pas être question de retour en arrière, ce serait juste impossible.

Et surtout pas de retour des religions, c'est indéfendable dans une société multiculturelle et multiconfessionnelle.

Non je souhaite simplement interroger ce qu'on nomme usuellement le progrès, car qui dit progrès dit progression, et donc un objectif final vers lequel nous tendons.

Mais personne ne prend le temps de définir cet objectif, et pire encore, l'organisation même de nos sociétés basées sur le libéralisme nous interdit de le faire.

Le progrès est une notion subjective.

Les rêves des uns sont les cauchemars des autres.

Le rêve américain est le cauchemar des losers.

Le rêve russe est le cauchemar des libertaires.

Le rêve que Monsieur Macron a voulu instillé est le cauchemar d’une certaine base populaire.

Les anges rêvent aussi, sans parti pris politique.

Le problème, c’est la maturation du rêve qui, s’il n’est pas solidement harnaché au possible, à l’environnement humain, peut devenir un aller simple pour l’enfer.

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Membre, 33ans Posté(e)
Loufiat Membre 2 273 messages
Mentor‚ 33ans‚
Posté(e)
Il y a 3 heures, Quasi-Modo a dit :

En fin de compte toute conception de la sagesse est indiscernable d'un certain finalisme ou de l'idée générale de finalité. Une vision qui implique une direction, un sens ou au moins un but. Mais la finalité est absente du champ de la pensée philosophique depuis au moins Theilard de Chardin ; peut-être tout simplement parce qu'elle ne soutient pas l'analyse.

Bravo pour les passages de ce message très clair et même inspirant.

Récemment @zenalpha écrivait que l'idéalisme est sans "altérité expérimentale" et n’aboutit à rien de concret, puis il a concédé : si ce n'est son pouvoir de transformation sur nos propres fonctionnements. J'ai hésité à remarquer que la précision était de taille. Ce n'est pas rien, nos propres fonctionnements - si on veut aller par là.

@Annalevine quant à elle, tourne autour du thème de l'action et moque la "réflexion" et la contemplation.

J'ai eu en tête de les marier, comme ils tombent nez à nez parfaitement au sujet de l'action, sur quelques messages : il n'y a pas d'action hors du champ phénoménal. Et encore leurs écrits montrent qu'ils envisagent le problème que ça pose ; mais pour la plupart d'entre nous, c'est une évidence : il n'y a pas d' "action", et encore moins qui soit d'importance, sinon extérieure et objective, visuelle, quantifiable, etc. Je vois d'ici Annalevine tempêter que je n'ai rien compris à sa philosophie du sentiment et pourtant je suis obligé de remarquer que ce qu'elle désigne c'est toujours et uniquement le champ technique, c'est-à-dire phénoménal (qui tombe sous la loi technique, disons). Et ses réponses sur mon sujet sont parfaitement cohérentes en ce sens. Pourtant, quelque chose doit bien la déranger ou l'inquiéter, pour qu'elle écrive tant à ce sujet.  

Mais dans ton sujet ici, je trouve que tu poses admirablement le problème, en particulier lorsque tu rapportes politique et sagesse. Par contre et sur ce petit passage que j'ai cité, je ne te suis pas. D'abord je ne comprends pas comment la finalité pourrait-elle être hors du champ de la pensée philosophique ?

 

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Invité sera-angel
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Invité sera-angel
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Il y a 10 heures, Quasi-Modo a dit :

Je ne suis pas convaincu de la portée intellectuelle des penseurs actuels ; la plupart ont des projets, des idées, mais dont ils n'ont pas tiré toutes les conclusions logiques. La plupart des sociétés traditionnelles avaient une idée précise de ce qu'elles considéraient être la sagesse. Nous en avons perdu toute trace.

Je ne suis pas d accord .

Je pense que justement c est peut être là que quelque chose va avancer...sortir de personnes qui n étaient pas des scientifiques..des penseurs... Etc,  mais qui avaient juste en leur possession des "outils nouveaux" qui leur a permis de s intéresser et d avoir accès à des choses qui n étaient avant, disponibles qu en cercle fermé, et qui leur étaient interdites.

Je pense de plus en plus que l on va revenir à l instinctif, l intuitif ..et je le souhaite de tout coeur .. un oeil nouveau voit toujours plus de choses ou en tout cas les voit différemment et ça peut faire une très grande différence !

Abandonnons un peu la logique puisqu elle bloque..passons à l intuitif, l instinctif !!!

C est ça qu entendaient les penseurs de la lumière en parlant de devenir maîtres et possesseurs de la nature !! Notre vraie nature!

 

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