Procès de l'ex-père Preynat

Le tribunal aborde les faits pour la dernière partie civile présente. Stéphane S. dit avoir été agressé entre 1988 et 1990 (entre ses 8 et 10 ans) à Saint Luc et en Irlande.

Là encore, l’ancien vicaire formule peu ou prou la même réponse : « je n’ai pas le souvenir exact des faits mais je les reconnais. » il se garde d’accuser ses victimes de « mensonge » mais conteste certaines déclarations tout de même. « S’il le dit, j’accepte ».

Les parents de Stéphane S avaient envoyé une lettre à Preynat pour lui annoncer qu’ils retiraient leur enfant des scouts, pour le traiter de malade et l’enjoindre à se faire soigner On sait désormais qu’il n’en a jamais tenu compte.

La procureure ne lâche pas Preynat et se montre beaucoup plus incisive que lors du procès Barbarin. Elle s’emporte régulièrement, hausse le ton, le houspille et le tance. Repose les mêmes questions. Et ne manque pas une occasion de le renvoyer dans les cages. 

Stéphane S. est appelé à la barre, il a beaucoup de mal à s'exprimer.. 

Stéphane S raconte que Preynat parlait de « scoutisme », de « choses banales en décalage avec ce qui se passait » quand il agressait le petit garçon. « On est prisonnier d’un corps, on est un pantin. On écoute, on attend que ça se passe ».

Il raconte comment il a pu parler des agressions à ses parents, quand il a arrêté les scouts, et être « cru tout de suite ». « Cela m’a permis de pouvoir continuer, j’ai laissé ce poids là à mes parents ». 

On conclut la matinée par la lecture du témoignage celui de Frédéric S qui n’est pas présent à l’audience et qui n’a pas d’avocat. Il avait 13 ans quand le curé lui demandait de lui toucher le sexe à travers son pantalon. C’était pendant la coupe du monde foot 90. 

La procureure demande à Preynat pourquoi il a violé ces 3 enfants plus âgés. Réponse édifiante du prévenu : « on a commencé par une masturbation réciproque. Je pensais qu’ils étaient plus participants, consentants ».

Précisons qu’ils avaient 13-14 ans...!

Audience de l'après-midi

La lecture de témoignages reprend (faits prescrits, notamment faits de viol). La vice-présidente énumère les faits commis sur les très nombreuses victimes « prescrites » Une longue litanie de l’horreur. Elle évoque une victime qui s’est suicidée. « Sa mère s’est demandé si ce suicide n’était pas lié aux attouchements pratiqués sur son fils. »

2 victimes finalement de Preynat, entendues dans le cadre la procédure, se sont suicidées depuis. Sans que l’on sache s’il y a un lien avec les agressions sexuelles subies lorsqu’elles étaient enfant. Pour la famille de l’une d’elles, il n’y a pas de doute.

« Vous salissez L’Eglise. Il ne recommencera pas. On prie pour lui » Voilà le «déni généralisé » auquel s’est heurté un père de famille qui a essayé d’alerter au téléphone d’autres familles des agissements de Preynat.

La présidente a également lu la déposition d’une ancienne employée du docièse de Lyon, qui pointe la proximité du père Preynat avec un enfant de chœur après 1991, lorsqu’il était curé à Cours-la-Ville. Lecture encore de personnes témoins. L’une d’elles fait part de ses soupçons sur l’attitude de #Preynat vis à vis d’un jeune adolescent handicapé de 16 ans, qui passait bcp de temps avec le curé et qui faisait du rangement chez lui.

Le prévenu, appelé à la barre, se montre sonné par une « telle avalanche d’accusations » dans les éléments qui viennent d’être lus par la présidente. Il récuse la majorité des accusations. Il tient toutefois à « demander pardon aux victimes dont les faits sont prescrits ».

Preynat revient sur les deux victimes qui se sont suicidées : Je n’ai pas commis d’agressions sexuelles sur eux. J’en suis sûr. Pour l’un, j’ai simplement glissé deux doigts dans le ceinturon le jour de son inscription aux scouts et c'est pas une agression sexuelle. 

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Pour des trucs il a de la mémoire et pour d'autres pas du tout ... 

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Il tient à répondre aux accusations sur les faits prescrits. Il assure qu’il n’a « jamais commis d’agressions » sur les deux hommes qui se sont suicidés.

Il revient sur les viols imposés à Christian B. : J’ai cru comprendre qu’il était consentant. Car c’est survenu après plusieurs séances de masturbation. Il avait 14 ans et cela a duré jusqu’à ses 20 an. Il dément lui avoir appris le mot «fellation » mais celui de « masturbation »...

Consternation dans la salle.

Le prévenu demande à pouvoir répondre sur chaque cas prescrit mais au fur et à mesure que la présidente égrène les noms, il acquiesce ou ne se souvient plus.

le tribunal lit à présent la lettre du curé adressée en retour aux Devaux. Pas un mot d’excuse pour avoir agressé leur garçon. A la place il leur reproche de lui « enfoncer la tête sous l’eau », d’accélérer son départ de la paroisse et se plaint de son sort.

Preynat explique que sa hiérarchie n’a jamais voulu connaître en détail ses agissements : « C’est devant le policier que la première fois j’ai expliqué en détail ce qu’il s’était passé ».

Quand Preynat rencontre le cardinal Decourtray en 1991, alors que « des rumeurs » circulent contre lui, il dit vouloir lui confier le « drame de sa vie » mais Decourtray fait « un grand geste du bras » pour signifier qu’il ne veut pas savoir.

« C’est Decourtray qui aurait dû déclencher un procès canonique contre moi. Il aurait dû avoir lieu en 1991 et pas en 2018 »

Bernard Preynat évoque ensuite le Cardinal Barbarin, qui "en 2010, ne m'a pas posé de questions précises (...) C'est en 1991 qu'on aurait dû déclencher un procès canonique contre moi, pas en 2018."

La présidente pose l’une des questions centrales de cette procédure : « C’est aussi la honte qui vous a fait tout arrêter. Vous estimez que l’Eglise a une responsabilité ? »

L’ancien prêtre informe aussi le tribunal de sa démarche toute récente: il a écrit au cardinal Dubost pour lui exposer son parcours et l’agression sexuelle qu’il dit avoir subie quand il était enfant de chœur et le peu d’aide reçue par rapport à cela.

A travers le procès Preynat l’Eglise prend conscience de la terrible mécanique de la reproduction des faits : un enfant abusé qui devient prédateur à son tour et fera d’innombrables victimes dans le silence le plus total...

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Une des victimes qui est venue témoigner avait dit aussi qu'elle vivait dans la terreur de devenir à son tour agresseur.

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On commence l'étude de personnalité de Preynat. 

Le premier expert psychiatre témoigne :"Déjà les questions de pédophilie étaient dans les non-dits, rappelle-t-il lorsqu'il évoque le renvoi du jeune garçon de son établissement.

Après un long propos liminaire en mode « on a changé d’époque », le psychiatre en vient à la biographie du prévenu : né à Saint-Etienne dans une fratrie de plusieurs enfants, il est le « faux aîné » après le décès d’un grand frère. « Problème de place ». Un père autoritaire et taiseux, une mère pas très tactile ni affective », il souffre d’exéma. Les cures régulières l’éloignent de sa famille et le prive d’activités sportives. Encore à l’écart des ses camarades.

Selon le Pr Debout, Preynat a une personnalité de pervers sexuel. Une partie de lui n’accède pas à la souffrance de l’Autre. L'Autre n’existe pas comme une personne. L’Autre est utilisé pour répondre à ses besoins pulsionnels. Il explique aussi que l'ancien curé est dans le déni. Il n'a jamais prononcé le mot de victimes au cours des trois rencontres avec le psychiatre. Il persistait à dire qu'il croyait que les enfants y avaient trouvé du plaisir.

Le Pr Debout explique en 2017 le concept d'emprise à B Preynat, qui n'en a jamais entendu parler. Il pense alors que les enfants sont eux aussi satisfaits. La preuve : ils gardent des liens avec lui. Preynat est dans le déni et dans le clivage. Il cherche uniquement à s'accommoder de son péché de chair.

Et allez hop l'excuse habituelle et in vérifiable:

              Le Père Preynat à la barre:

         Je cite:"J'ai été moi même victime d'un prètre au petit séminaire"

             Les pédophiles usent quasiment toujours de cette tactique !!

                          A vômir!!

C'est pas une tactique, réfléchis : ce serait presque aggravant. Il savait ce que c'était, ce que ça faisait ! 

Je peux t'assurer que dans les tribunaux avoir été victime soi-même n'excuse rien, mais alors rien du tout. En revanche, ça explique dans bien des cas la construction des prédateurs. 

S'il y a quelque chose à vomir chez Preynat c'est pas ça. C'est son "dieu merci", c'est "s'il le dit c'est que ça doit être vrai", c'est "je ne dis pas que c'est un menteur je dis que je ne me souviens pas de ça", c'est le fait de minimiser, etc etc etc.. Tout ça prouve qu'il est encore dans le déni et que ses paroles sont façades, il ne sortira peut être jamais de ça. Et c'est pas parce-qu'il a pris de l'âge qu'il ne peut plus tripoter de gamins, ça, il va falloir que le tribunal en tienne compte, l'empêcher de nuire.

Ras le bol de ces merdes. 

il y a 57 minutes, January a dit :

C'est pas une tactique, réfléchis : ce serait presque aggravant. Il savait ce que c'était, ce que ça faisait ! 

.

 

Maintenant peut ètre mais longtemps cela a été un système de défense,le même d'ailleurs que celui des auteurs de violences conjugales ou de violences sur enfants!

              Si cela ne marche plus tant mieux!

Il y a 17 heures, January a dit :

Le tribunal aborde les faits pour la dernière partie civile présente. Stéphane S. dit avoir été agressé entre 1988 et 1990 (entre ses 8 et 10 ans) à Saint Luc et en Irlande.

Là encore, l’ancien vicaire formule peu ou prou la même réponse : « je n’ai pas le souvenir exact des faits mais je les reconnais. » il se garde d’accuser ses victimes de « mensonge » mais conteste certaines déclarations tout de même. « S’il le dit, j’accepte ».

Les parents de Stéphane S avaient envoyé une lettre à Preynat pour lui annoncer qu’ils retiraient leur enfant des scouts, pour le traiter de malade et l’enjoindre à se faire soigner On sait désormais qu’il n’en a jamais tenu compte.

La procureure ne lâche pas Preynat et se montre beaucoup plus incisive que lors du procès Barbarin. Elle s’emporte régulièrement, hausse le ton, le houspille et le tance. Repose les mêmes questions. Et ne manque pas une occasion de le renvoyer dans les cages. 

Stéphane S. est appelé à la barre, il a beaucoup de mal à s'exprimer.. 

Stéphane S raconte que Preynat parlait de « scoutisme », de « choses banales en décalage avec ce qui se passait » quand il agressait le petit garçon. « On est prisonnier d’un corps, on est un pantin. On écoute, on attend que ça se passe ».

Il raconte comment il a pu parler des agressions à ses parents, quand il a arrêté les scouts, et être « cru tout de suite ». « Cela m’a permis de pouvoir continuer, j’ai laissé ce poids là à mes parents ». 

 

On conclut la matinée par la lecture du témoignage celui de Frédéric S qui n’est pas présent à l’audience et qui n’a pas d’avocat. Il avait 13 ans quand le curé lui demandait de lui toucher le sexe à travers son pantalon. C’était pendant la coupe du monde foot 90. 

La procureure demande à Preynat pourquoi il a violé ces 3 enfants plus âgés. Réponse édifiante du prévenu : « on a commencé par une masturbation réciproque. Je pensais qu’ils étaient plus participants, consentants ».

Précisons qu’ils avaient 13-14 ans...!

 

"Stéphane S. dit avoir été agressé entre 1988 et 1990 (entre ses 8 et 10 ans) à Saint Luc et en Irlande. "

Que ce type ai pu avoir un jour une bouffée "délirante" envers un gamin on pourrait parler de pulsion mais là il s'agit d'un prédateur qui a pu "officier" sans problème pendant des dizaines d'années ! Aucune indulgence pour ce genre de "coco" ! Prêtre ou simple lambda on est plus dans une pulsion passagère !

Evidemment et le tribunal le sait. Un expert a déposé hier. 

Le tribunal n'est pas dans de bonnes dispositions du tout. La présidente et la procureure sont extrêmement incisives, à tel point que finalement on n'entend pas beaucoup la partie civile. La défense est plutôt molle, Me Doyez n'y est pour rien, Preynat est indéfendable. La seule chose qu'il essaie de sauver, c'est l'affirmation selon laquelle Preynat a cessé définitivement ses agissements en 1990..

En plus Preynat est vraiment mauvais client, il reste là, impassible, et après récite ses regrets et demande pardon, on n'y croit pas 

en même temps, c'est pas un spectacle.

il y a 4 minutes, Dzag a dit :

en même temps, c'est pas un spectacle.

Ben si !! C'est aussi un spectacle!

il y a 6 minutes, new caravage a dit :

Ben si !! C'est aussi un spectacle!

Oui pour les bons voyeurs.... je te laisse mater, va. 

L'audience est ouverte

Preynat revient à la barre. Cet aîné de 7 enfants est dépeint par son entourage comme quelqu’un d’à la fois charismatique, froid, autoritaire, orgueilleux. Il explique avoir voulu être prêtre dès l’âge de 7 ans sans que ses parents l’obligent à le faire. Il jouait à faire la messe avec ses frères et sœurs. Ses parents l’ont accompagné sur cette voie, dit-il.

La présidente du tribunal revient à présent sur les agressions sexuelles subies par l’ancien prêtre dans son enfance.

Preynat revient sur son enfance. Il détaille les agressions subies. La première fois, il a une dizaine d'années, il est enfant de choeur. Le sacristain passe dans la sacristie où il se change, lui appuie la main sur le sexe en disant "qu'est ce qu'il y a là?"

La deuxième, il est en colonie de vacances, il a 10 11 ans. Un moniteur de la colonie, qui est séminariste, passe à la fin des douches, ouvre le rideau, le caresse sur les cuisses.

Enfin, au petit séminaire à Saint-Etienne, entre ses 11 et 14 ans, le professeur « nous caressait le dos sous la chemise » et « me faisait venir dans son bureau et avait la manie de me laver le sexe avec un gant de toilette ».

il y a 1 minute, Dzag a dit :

Oui pour les bons voyeurs.... je te laisse mater, va. 

                  Tu ne vaux pas mmieux que les autres sans ça tu ne serais pas sur ce topic,grand homme intègre et sans tâche!

il y a 28 minutes, Dzag a dit :

en même temps, c'est pas un spectacle.

Bien sûr mais il y a un vrai décalage là. On comprend qu'il a chosifié ses victimes et on se dit qu'il n'est pas sorti de ça. 

Après, il se mettrait à pleurer il serait critiqué aussi, on connaît l'histoire 

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Selon lui, ce professeur recommençait quand il venait passer la journée l’été dans la famille Preynat. Sur le chemin du retour, il « me demandait de l’accompagner sur la route et « m’entraînait dans un bosquet pour recommencer ce geste avec un mouchoir ».

Il dit que cet homme est devenu prêtre et a eu des responsabilités assez haute dans l'Eglise. Que personne ne l'a jamais dénoncé.

Il dit que cela s'est produit de nombreuses fois. Il n'en a jamais parlé à personne. Ce prêtre "n'avait pas bonne réputation, il était surnommé 'the monkey' le singe." Bernard Preynat pense qu'il a agressé d'autres enfants.

il y a 5 minutes, new caravage a dit :

                  Tu ne vaux pas mmieux que les autres sans ça tu ne serais pas sur ce topic,grand homme intègre et sans tâche!

ouais.... passionnant, et sinon tu veux quoi qu'on mesure nos queues pour savoir qui a la plus longue ?

allez basta.

il y a 6 minutes, January a dit :

Bien sûr mais il y a un vrai décalage là.

merci de confirmer que ce n'est pas un spectacle, visiblement cela a échappé à d'autres.

Interrogé par l'un des avocats des parties civiles, Preynat reconnaît qu'il a eu des "contacts sexuels" avec son frère lorsqu'il avait environ 8 ans. "On dormait dans le même lit. On s'est touché le zizi. Bon, c'est comme ça. C'est arrivé 2 ou 3 fois". 

Avocat PC  : A-t-il fait le lien de toutes ces agressions avec ses victimes?

Preynat : Je n'ai pas pensé à ça.

Preynat commet ses premières agressions à l’âge de 16-17 ans quand il est moniteur de colonie. Des parents s’en plaignent. « Force est de constater que vous reproduisez les mêmes gestes » subis, relève la présidente.

Preynat :  Je n’ai pas fait le rapprochement à l’époque.

Il n'a ensuite plus jamais arrêté d'agresser des enfants. En tant que moniteur, puis stagiaire à la paroisse St Luc. Seule parenthèse, deux années de "liberté" à étudier à la fac d'histoire à Lyon. Pour la première fois, il a des amis, garçons et filles, une vie sociale.

Un avocat des PC s'interroge sur la véracité de ces agressions. "Je savais que vous diriez ça. C'est pour ça que je ne voulais pas en parler, je l'ai dit à mon avocat, je pensais que c'était pas bon que j'en parle. Ce que je dis c'est vrai, je n'ai rien inventé. Je dis la vérité, si on veut pas me croire, on ne me croit pas. J’ai pas inventé ces agressions pour m’excuser devant le tribunal ".

Bernard Preynat raconte maintenant l'analyse qu'il a suivie à Lyon en 67-68, à la demande de l'église. "A la fin, il m'a dit que j'étais guéri, il l'a écrit au séminaire, du coup j'ai pu continuer".

A l'été 68 il ne commet pas de faits. Eté 69, en colonie, il récidive.