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Victim blaming : la faute à pas de sens


Baby miscookiyou

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Membre, 24ans Posté(e)
Baby miscookiyou Membre 72 messages
Baby Forumeur‚ 24ans‚
Posté(e)

https://blogs.mediapart.fr/kenzomastronuzzi/blog/120817/victim-blaming-la-faute-pas-de-sens

voir aussi https://dansmontiroir.wordpress.com/2016/09/22/le-victim-blaming-ou-pourquoi-je-gronde-mon-chat-apres-lui-avoir-marche-sur-la-queue/

Vous avez aimé le « Je suis pas raciste, mais… » ? Vous allez adorer le « En même temps, elle l’a bien cherché… » !

Toutes les fautes ne se valent pas, hormis celles qui s’expliquent – ne serait-ce que partiellement. C’est en tout cas le raisonnement des « blâmeurs de victimes » dont l’idéologie (insistons sur ce terme, il ne s’agit pas d’un simple concept) se répand comme une traînée de poudre.

Cette idée de victime fautive est directement issue des dérives du système judiciaire : au nom de l’« égalité des armes » (principe du contradictoire dans le cadre d’un procès équitable), tous les systèmes de défense seraient légitimes – y compris celui de remettre en cause la victime, voire de renverser la charge de la preuve. Mon client a violé, mais après tout, la tenue de madame n’était pas de nature à éviter la survenue de l’incident. En entretenant une confusion sémantique entre culpabilité et responsabilité, on transfère la faute (établie) de l’auteur d’un acte vers le comportement intrinsèque de sa cible, tout en surestimant une (hypothétique) causalité. Relevons, au passage, le biais d’internalité (ou « erreur » fondamentale d’attribution) : la personne lésée porterait toujours les germes de son propre tort. En effet, il serait bien dommage de s’embarrasser ici de l’ensemble des circonstances !

Nommé pour la première fois par W. Ryan en 1971(1), le victim blaming avait d’abord vocation à légitimer racisme et misogynie. Aujourd’hui généralisé, on s’en accoutume, de l’annonce dans les transports en commun nous demandant de « veiller à nos affaires personnelles » (comprenez : « ne tentez pas les pickpockets ») au repas de famille où l’on s'attristera à moitié du cancer d'untel « qui clopait comme un pompier, il faut dire », au point de l'intégrer à nos propres agissements (pourquoi diable cette personne que je bouscule était-elle au travers de ma route ?).


Pas du point de vue de la victime, moins abstraite et moins dupe. Le sentiment de double peine pour un crime qui n’est pas le sien ravagera le peu de confiance en soi restante. Mutisme, isolement, refoulement et pensées suicidaires seront autant de réactions probables exacerbant sa souffrance initiale et qui auraient pu être évitées avec l'écoute et le soutien de son entourage.


Le victim blaming a ceci d'insidieux qu’il se permet de faire douter de l’indubitable. Non ! N’est pas miséreux qui l’a voulu. N’est pas agressé qui l’a mérité. Corrélation n’est pas causalité. Hypothèse n’est pas preuve. Victime n’est pas coupable.

https://www.letemps.ch/societe/viol-harcelement-victim-blaming-fonctionnement-sournois

 

«Elle a forcément dû faire quelque chose de faux»

Et pour les cas de victim blaming liés à une maladie? «Ce qui sous-tend tout cela, c’est le fait de donner un sens à une situation qui paraît insensée. Pour une maladie grave comme le cancer, on pense que ce n’est pas normal, et on se dit que la personne atteinte a forcément dû faire quelque chose de faux.»

Dans la vie quotidienne, ce fonctionnement s’infiltre aussi dans des situations qui paraissent plus insignifiantes, mais qui s’apparentent également au fait de blâmer la victime. En témoigne l’expérience de ce père de famille: un soir, en récupérant sa fille à la garderie, il apprend qu’un enfant lui est tombé dessus et qu’elle s’est cogné la tête contre une plinthe, dans un angle de la salle. «Oui, mais votre enfant se met tout le temps dans les coins», a alors déclaré l’éducatrice, en avouant tout de même que l’équipe éducative était en sous-effectif…

Qui sème le vent récolte la tempête?

Selon un article paru dans le magazine américain Psychology Today, le victim blaming prendrait aussi sa source dans le fait de croire en un monde où les actions ont des conséquences prévisibles et où les gens sont capables de contrôler ce qui leur arrive. Il n’y a rien de plus dérangeant de constater qu’un innocent a subi des agressions. Par contre, si la personne a fait une erreur, il est plus facile d’accepter son malheur… Chacun connaît cette petite phrase: «On récolte ce que l’on sème.».

 

le cas Donald Trump avec les femmes

Celui de Donald Trump à l’égard des femmes est un autre exemple. Le candidat à la présidence des Etats-Unis «est l’illustration parfaite de l’homme qui dirait que c’est de la faute des femmes s’il les a harcelées», avance la psychologue. «C’est faire porter à la victime cible le fait qu’on lui manque de respect.»

La psychologue tient encore à souligner qu’«il existe souvent une confusion entre la notion de responsabilité et de culpabilité. Exemple: un manager harcèle une employée. La victime porte plainte, et on lui répond «c’est de votre faute, vous vous êtes laissée faire». Or, la victime est responsable de la manière dont elle réagit, mais en aucun cas elle n’est coupable du comportement de l’agresseur!»

 

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Membre, Obsédé textuel, 71ans Posté(e)
Gouderien Membre 34 541 messages
71ans‚ Obsédé textuel,
Posté(e)

Encore une dérive de la mentalité procédurière américaine.

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Membre, 78ans Posté(e)
marine10 Membre 3 172 messages
Baby Forumeur‚ 78ans‚
Posté(e)

Victim blaming ?

Sommes-nous si handicapés pour ne pas employer une expression française ?

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Membre, 24ans Posté(e)
Baby miscookiyou Membre 72 messages
Baby Forumeur‚ 24ans‚
Posté(e)
il y a 5 minutes, Gouderien a dit :

Encore une dérive de la mentalité procédurière américaine.

Eu..je ne suis pas sure de bien comprendre comment ça une dérive procédurière ?  Le victime blaming c'est blâmer la victime la tenir responsable de son agression (il n'avait qu'a se défendre) de son viol (blabla jupe ) d'un vol (il ne fallait pas attirer les voleurs ) bref la victime devient coupable de ce que sont bourreaux lui a fait subir 

ce qui peut culpabiliser la victime et l’empêcher de parler  en raison de la honte des  jugements extérieur sur son comportement  "tu aurait du faire ça" "ceci cela" 

il y a 5 minutes, marine10 a dit :

Victim blaming ?

Sommes-nous si handicapés pour ne pas employer une expression française ?

En français c'est "blâmer la victime" 

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Membre, Talon 1, 78ans Posté(e)
Talon 1 Membre 22 780 messages
78ans‚ Talon 1,
Posté(e)

Nietzsche demandait ce qu'il faut juger d'un crime : les causes qui ont amené au crime, les conséquences du crime, le criminel ? Et Dostoïevski demandait que était le plus dangereux de ces trois criminels : celui qui reconnaît sa faute et la regrette, celui qui la reconnaît et ne la regrette pas, ou celui qui ignore qu'il a commis une faute ? Quelle est la brute non civilisée ?

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Membre, Pépé fada , râleur , et clairvoyant ., 78ans Posté(e)
Maurice Clampin Membre 10 953 messages
78ans‚ Pépé fada , râleur , et clairvoyant .,
Posté(e)
Il y a 2 heures, marine10 a dit :

Victim blaming ?

Sommes-nous si handicapés pour ne pas employer une expression française ?

:pap:     Tout à fait d' accord ....

Vous nous gonflez "grave" (diraient mes petites filles) avec vos expressions anglo-saxonnes à la mords moi le schtroupf , d' autant plus quand elles peuvent être facilement traduites en bon français de chez nous .

Il y a 2 heures, Talon 1 a dit :

Nietzsche demandait ce qu'il faut juger d'un crime : les causes qui ont amené au crime, les conséquences du crime, le criminel ? Et Dostoïevski demandait que était le plus dangereux de ces trois criminels : celui qui reconnaît sa faute et la regrette, celui qui la reconnaît et ne la regrette pas, ou celui qui ignore qu'il a commis une faute ? Quelle est la brute non civilisée ?

:pap:    œil pour œil , dent pour dent tout le temps , et le juge ne se trompera jamais .

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Membre, 120 LOLA 120, 104ans Posté(e)
120lola120 Membre 3 108 messages
104ans‚ 120 LOLA 120,
Posté(e)

Le " blâme de la victime" (de l'anglais US " victim blaming" ) est un sport qui a ses adeptes sur ce forum.

D'ailleurs, ça m'ennuie d'employer "forum"... Pas de mot français ?

En plus, la rubrique "people" est elle intraductible ? Et si on mettait "peuple" Non ?

Merci pour l'article. 

 

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Membre, 78ans Posté(e)
marine10 Membre 3 172 messages
Baby Forumeur‚ 78ans‚
Posté(e)

"Forum" est latin donc français.

OK pour people.

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Animateur, Le gras c'est la vie, 35ans Posté(e)
Kyoshiro02 Animateur 20 351 messages
35ans‚ Le gras c'est la vie,
Posté(e)

Le respect est une notion vague que la génération des baby ou papy boomers n'ont pas voulut apprendre et qu'ils n'ont donc pas pu faire apprendre aux générations actuelles...

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Membre, 78ans Posté(e)
marine10 Membre 3 172 messages
Baby Forumeur‚ 78ans‚
Posté(e)

Je pensais que c'était l'inverse.

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Membre, Talon 1, 78ans Posté(e)
Talon 1 Membre 22 780 messages
78ans‚ Talon 1,
Posté(e)
Il y a 16 heures, Maurice Clampin a dit :

:pap:     Tout à fait d' accord ....

Vous nous gonflez "grave" (diraient mes petites filles) avec vos expressions anglo-saxonnes à la mords moi le schtroupf , d' autant plus quand elles peuvent être facilement traduites en bon français de chez nous .

:pap:    œil pour œil , dent pour dent tout le temps , et le juge ne se trompera jamais .

"Règlement d'un meurtre:

Homicide: acte non intentionnel

Meurtre: acte intentionnel

Assassinat: acte intentionnel et prémédité.

Dans les sociétés non étatisées:

  • par restitution (vengeance, vendetta)

  • par expiation (religion)

Le principe de ces sociétés fragiles était de conserver la cohésion du groupe, menacée par des guerres privées. La compensation était alors appliquée: loi du talion, remplacement de la victime par un membre du clan du meurtrier, don de biens.

Dans les sociétés étatisées:

  • par compensation (le prix du sang)

  • par la peine et son exemplarité.

A noter que la peine est différente selon la position sociale des individus. Un roturier condamné à mort était pendu; un noble avait la tête tranchée. La peine est la même (la mort) mais pas son application."

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Membre, 36ans Posté(e)
sirielle Membre 8 357 messages
Maitre des forums‚ 36ans‚
Posté(e)

Il y a un certain bon sens à encourager les potentielles victimes à la prudence (voire à reconnaître leur imprudence). Il ne s'agit alors pas forcément de culpabilisation des victimes selon les cas mais de stratégies de sécurisation. Quoi qu'il en soit les risques qu'on prend consciemment font partie de notre responsabilité même si cette responsabilité ne représente évidemment pas forcément l'ensemble d'une éventuelle culpabilité liée à l'évènement (bien que toute prise de risque n'est pas forcément déraisonnable). Et que les conséquences d'une éventuelle imprudence peuvent parfois ne concerner que soi-même (Ce qui reste quand-même à prendre en compte évidemment).

D'autre part effectivement on peut aussi tenir compte de l'éventuelle responsabilité liée à la provocation indirecte de l'évènement, même si on est victime soi-même. Par exemple si on fait du chantage à quelqu'un sa réaction peut être en partie causée par cette pression psychologique même s'il conserve bien sûr sa propre part de responsabilité. En allant plus loin c'est aussi ce qui peut expliquer dans certains cas la légitime défense voire la complicité. Il est d'ailleurs possible d'être à la fois victime et coupable, l'un n'empêche pas forcément l'autre, ce n'est pas pour autant systématiquement le cas.

Cependant en effet il existe une tendance idéologique à la sur-responsabilisation/culpabilisation individuelle, à considérer que ses propres bien-être et réussite (adultes surtout) ne dépendent que de soi, ce qui est extrêmement naïf bien qu'il y a une part de vérité, mais occultant l'importante influence des circonstances environnementales et relationnelles sur chacun. De plus culpabiliser outrancièrement quelqu'un peut représenter paradoxalement une culpabilité. La déresponsabilisation excessive des victimes peut quand-même être dangereuse. (La responsabilité est censée concerner une éventuelle culpabilité propre mais pas seulement.)

De plus il faut pouvoir différencier la culpabilité morale de la culpabilité pénale.

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Membre, 120 LOLA 120, 104ans Posté(e)
120lola120 Membre 3 108 messages
104ans‚ 120 LOLA 120,
Posté(e)
Le 10/11/2019 à 12:05, sirielle a dit :

Il y a un certain bon sens à encourager les potentielles victimes à la prudence (voire à reconnaître leur imprudence). Il ne s'agit alors pas forcément de culpabilisation des victimes selon les cas mais de stratégies de sécurisation. Quoi qu'il en soit les risques qu'on prend consciemment font partie de notre responsabilité même si cette responsabilité ne représente évidemment pas forcément l'ensemble d'une éventuelle culpabilité liée à l'évènement (bien que toute prise de risque n'est pas forcément déraisonnable). Et que les conséquences d'une éventuelle imprudence peuvent parfois ne concerner que soi-même (Ce qui reste quand-même à prendre en compte évidemment).

D'autre part effectivement on peut aussi tenir compte de l'éventuelle responsabilité liée à la provocation indirecte de l'évènement, même si on est victime soi-même. Par exemple si on fait du chantage à quelqu'un sa réaction peut être en partie causée par cette pression psychologique même s'il conserve bien sûr sa propre part de responsabilité. En allant plus loin c'est aussi ce qui peut expliquer dans certains cas la légitime défense voire la complicité. Il est d'ailleurs possible d'être à la fois victime et coupable, l'un n'empêche pas forcément l'autre, ce n'est pas pour autant systématiquement le cas.

Cependant en effet il existe une tendance idéologique à la sur-responsabilisation/culpabilisation individuelle, à considérer que ses propres bien-être et réussite (adultes surtout) ne dépendent que de soi, ce qui est extrêmement naïf bien qu'il y a une part de vérité, mais occultant l'importante influence des circonstances environnementales et relationnelles sur chacun. De plus culpabiliser outrancièrement quelqu'un peut représenter paradoxalement une culpabilité. La déresponsabilisation excessive des victimes peut quand-même être dangereuse. (La responsabilité est censée concerner une éventuelle culpabilité propre mais pas seulement.)

De plus il faut pouvoir différencier la culpabilité morale de la culpabilité pénale.

Tout et son contraire.

En relisant, car c'est assez peu clair, on trouve là toutes les bases du victim blaming.

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Membre, 36ans Posté(e)
sirielle Membre 8 357 messages
Maitre des forums‚ 36ans‚
Posté(e)
Il y a 2 heures, 120lola120 a dit :

Tout et son contraire.

En relisant, car c'est assez peu clair, on trouve là toutes les bases du victim blaming.

Effectivement, je crois que les victimes sont parfois victimes d'elles-mêmes, ou aussi victimes d'elles-mêmes parmi d'autres causes/d'autres responsables, même si ce n'est pas toujours le cas. Donc oui j'estime pour reprendre un des exemples de l'article qu'un fumeur s'étant rendu malade par son tabagisme a fait une erreur en fumant, même si d'autres ont contribué à son addiction. Je n'en déplorerais pas plus ni moins les conséquences pour lui ni ne remettrais en question la bienveillance à laquelle il devrait alors avoir droit. Mais j'ai conscience qu'il est possible d'être victime de soi-même, de différentes façons. Mais aussi que les gens choisissent parfois consciemment de courir certains risques ou pas, risques dont on peut éventuellement se demander s'ils étaient bien raisonnables ou non (c'est selon les cas). Je n'en sais pas moins pour autant qu'une victime peut être totalement innocente de ce dont elle est victime (et ce malgré les pourtant possibles médisances la visant alors). Tout n'est pas exclusivement tout noir ou tout blanc, c'est ainsi. 

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