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entropia

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Membre, 30ans Posté(e)
entropia Membre 34 messages
Baby Forumeur‚ 30ans‚
Posté(e)

Comment justifier des règles morales ?

Les réalistes moraux, en opposition aux relativiste moraux, pensent qu'il existe une morale universelle, qui s'applique à tout le monde. Il y a plusieurs courants de ce type, les plus connus étant  l'éthique utilitariste et l'éthique déontologique.

Pour justifier leurs principes et jugements moraux, les tenants de ces courants s'appuient généralement sur des principes métaphysiques ou sur leurs intuitions, les principes métaphysiques sont d'ailleurs souvent choisis par intuition, je ne crois pas que quiconque les choisisse de manière arbitraire mais ça n'est pas très important.

Ma question est la suivante, connaissez vous un autre moyen que l'intuition ou les principes métaphysiques pour justifier une éthique normative ? Pour être un peu plus précis, ma question concerne les axiomes de ces éthiques, la manière dont ils sont choisis et non le raisonnement en lui même.

 

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Membre, Talon 1, 78ans Posté(e)
Talon 1 Membre 22 854 messages
78ans‚ Talon 1,
Posté(e)

Ne pas faire à autrui ce qu'on ne voudrait subir.

A noter que les 10 Commandements ne s'appliquaient que pour les Hébreux, le peuple élu.

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Membre, 30ans Posté(e)
entropia Membre 34 messages
Baby Forumeur‚ 30ans‚
Posté(e)

Oui en l'entend souvent ce principe moral, mais qu'est ce qui le justifie ?

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 728 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)
Il y a 8 heures, entropia a dit :

Oui en l'entend souvent ce principe moral, mais qu'est ce qui le justifie ?

Sa pratique quasi-universelle !

https://fr.wikipedia.org/wiki/Éthique_de_réciprocité

 

Il faut savoir également, que le jeune enfant ne nait pas vierge, mais avec un profond sens de l'injustice, on peut donc supputer sans trop de risques que ce principe inné se cristallise assez facilement et naturellement dans la " règle d'or " sus-citée, dès lors que sa conscience s'est un minimum éveillée au sein d'une société pas trop chaotique ou jalonnée.

 

Il y a deux mouvements antagonistes au sein de chaque individu social, celui de jouir comme bon lui semble et en même temps de rendre des comptes au groupe ou à son (micro)macrocosme social dans lequel il s'insère. Partant de là, il n'y a pas trente six solutions possibles, soit il ne pense qu'à lui en premier, et sera perçu comme un marginal, un psychopathe ou un mégalomane si il obtient quelques pouvoirs, par les autres, soit il suit comme un mouton et obéit sans rébellion, et ce seront le ou les autres qui feront force de loi, soit il se passe une chose presque merveilleuse, il y a comme une neutralisation des pulsions de chacun en fonction du poids du regard ou des réactions potentielles des autres. Ou bien plus réalistement, un mélange subtil de ces trois mouvements de manière concomitante, suivant le genre, l'âge, le lieu, l'endogroupe, les circonstances, etc... Donnant globalement, le sentiment d'une certaine constance ou équilibre bon an mal an, avec quelques écarts plus ou moins ponctuels, intensifs et extensifs.

 

Tous les animaux sociaux ont des règles de vie communautaire, aussi arbitraires soient-elles, se sont donc des proto-morales. 

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Membre, Posté(e)
nolibar Membre 1 194 messages
Forumeur survitaminé‚
Posté(e)

Voir en l’autre celui que l’on aurait put être et se comporter avec lui, surtout lorsque il se trouve en difficulté et qu’il a besoin de l’aide d’autrui, comme l’on aimerait qu’il le fit avec nous dans une situation semblable.

Simple entraide par application de l’éthique de réciprocité…

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Invité hell-spawn
Invités, Posté(e)
Invité hell-spawn
Invité hell-spawn Invités 0 message
Posté(e)
Le 24/11/2018 à 15:03, entropia a dit :

Comment justifier des règles morales ?

C'est la conscience qui justifie la morale, conscience de soi, conscience des autres.

La morale est la tentative pour s'integrer au mieux dans l'existence.

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Membre, Posté(e)
tison2feu Membre 3 032 messages
Forumeur alchimiste ‚
Posté(e)

Le terme "justifier" pourrait être pris dans deux sens différents.

Soit il convient de trouver des critères de validité aux normes morales  (l'universalité est-elle l'un de ces critères ? ou seulement la caractéristique essentielle de toute morale ? En quoi ces normes morales peuvent-elles être fondées en raison ?).

Soit il convient de s'interroger sur les raisons de l'existence même de ces normes morales (Quel est le fondement de la morale ? Pourquoi ces normes morales sont-elles nécessaires ?). 

Si la morale de la réciprocité est prônée quasi-universellement, c'est bien que l'homme est incapable d'appliquer à la lettre ce qui n'est, somme toute, que l'expression d'un idéal (J'emploie à dessein le terme "morale", compte-tenu de l'universalité de ladite "éthique" de réciprocité).

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Membre, Posté(e)
Dompteur de mots Membre 1 841 messages
Forumeur activiste‚
Posté(e)
Le ‎24‎/‎11‎/‎2018 à 09:03, entropia a dit :

Ma question est la suivante, connaissez vous un autre moyen que l'intuition ou les principes métaphysiques pour justifier une éthique normative ? Pour être un peu plus précis, ma question concerne les axiomes de ces éthiques, la manière dont ils sont choisis et non le raisonnement en lui même.

Primo, tout éthique est normative par définition, c'est-à-dire que toute éthique vise à établir ce qui devrait être - ce en quoi consiste précisément le normatif.

Secundo, une éthique constitue toujours, en son point zéro, en l'expression d'une préférence qui ne peut donc pas constituer le résultat d'un raisonnement. Ou alors, si raisonnement il y a, c'est un faux raisonnement, c'est-à-dire une raisonnement au sein duquel la prémisse est déguisée en conclusion. D'ailleurs, à plus forte raison, tout raisonnement philosophique est l'expression d'une préférence.

Ce n'est donc pas en termes rationnels que la pratique de la philosophie éthique et de la philosophie en général peut se comprendre, mais plutôt en termes, précisément, de pratique. Comme je le disais sur mon blogue d'une inépuisable richesse:

Citation

 

[...] Si toutes les pensées philosophiques répondent ultimement d’une préférence, qu’elles ne s’articulent pas autour de quelque point d’axe objectif, cela signifie qu’elles ne sauraient constituer une fin en soi sur laquelle la vie humaine pourrait être fondée. Elles ne sont plutôt que des moyens de la façonner. De quelle façon ? En exerçant la matière grise des hommes, en leur proposant des pratiques, des attitudes existentielles avec lesquelles ils peuvent se mesurer, au travers desquelles ils peuvent s’éprouver.

Cela peut se comparer aux raisonnements qui appartiennent à proprement parler à la sphère éthique. Prenons par exemple la question à savoir si je dois aider les pauvres. Je puis certes développer un propos à ce sujet en ayant recours à toutes sortes de faits étayés, mettons des statistiques sur la pauvreté ou des études sur les bienfaits de l’altruisme. Mais il n’en reste pas moins qu’au bout du compte, si je veux offrir une réponse claire à la question, alors je suis condamné à énoncer une préférence. « Il faut aider les pauvres car des études confirment les effets positifs de l’altruisme ». Ces études, en prenant pour acquis qu’elles sont le fruit d’une démarche scientifique, ne sont pas contestables, mais la conclusion éthique qui les utilise comme justification peut aisément être battue en brèche, en questionnant par exemple la valeur de l’altruisme, ou en priorisant d’autres enjeux sociaux. Pourtant, les raisonnements éthiques de cette sorte sont éminemment utiles, sinon essentiels à la vie humaine, car ils nous permettent de créer des liens entre nos connaissances et nos préférences intuitives, de nous placer selon divers angles d’analyse, de percevoir les nuances dans la définition d’un problème ou de saisir l’ambiguïté qui préside aux situations du réel. Bref, les raisonnements éthiques donnent de l’ampleur et, éventuellement, de la résolution à notre volonté. À défaut d’abattre les cloisons de notre labyrinthe intérieur, de nous mener vers quelque vérité, ils nous montrent les bases d’une discipline réflexive et partant, d’une discipline d’action. [...]

 

Ainsi, comme on le voit clairement, Lao-Tseu peut bien aller se rhabiller.

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Membre, 30ans Posté(e)
entropia Membre 34 messages
Baby Forumeur‚ 30ans‚
Posté(e)

Alors, voilà qui est intéressant :-) merci pour vos réponses et désolé si ce qui suit n'est pas très structuré !

Bon pour commencer, en ce qui concerne l'éthique de réciprocité:

Il y a 23 heures, deja-utilise a dit :

Sa pratique quasi-universelle ! 

Je dirais qu'en pratique ce principe est appliqué de manière variable, chaque culture définit ceux qui en sont dignes, parfois c'est seulement la communauté, parfois c'est la "race" ou l'espèce, ou encore tout être capable de souffrance... etc, il y a de nombreuses déclinaisons.

Mais ok, disons que le principe de réciprocité est une intuition assez universelle. Pour aller plus loin, disons que nous avons une méta-éthique déterminée biologiquement, dont la première expression serait les sentiments moraux.

On pourrait alors expliquer la raison d'existence d'une méta-éthique par l'évolution et la sélection naturelle par exemple.

Mais pour revenir à la question de la justification d'une morale universelle, je vois difficilement comment l'existence "objective" de certaines intuitions morales universelles justifierait l'existence de règles morales universelles ? Et de surcroit, je me voit dans l'impossibilité de préférer rationnellement une règle morale à une autre.

J'ai bien lu l'argument de Huemer mais il ne m'a pas du tout convaincu, il s'agit toujours en fin de compte d'un choix intuitif.

Si on regarde l'utilitarisme de Bentham par exemple, le principe de réciprocité n'est pas respecté puisqu'on peut sacrifier quelques-uns pour maximiser le plaisir du plus grand nombre. Et pourtant cette éthique n'est pas moins légitime qu'une autre. La déontologie Kantienne permet également des infractions au principe de réciprocité puisqu'en pratique on peut dénoncer des réfugiés aux autorités car "nous avons le devoir de dire la vérité" mais nous n'aimerions que la situation soit inversée.

Bref je suis plutôt d'accord avec Dompteur de mots :

Il y a 5 heures, Dompteur de mots a dit :

Secundo, une éthique constitue toujours, en son point zéro, en l'expression d'une préférence qui ne peut donc pas constituer le résultat d'un raisonnement. Ou alors, si raisonnement il y a, c'est un faux raisonnement, c'est-à-dire un raisonnement au sein duquel la prémisse est déguisée en conclusion. D'ailleurs, à plus forte raison, tout raisonnement philosophique est l'expression d'une préférence.

Ce n'est donc pas en termes rationnels que la pratique de la philosophie éthique et de la philosophie en général peut se comprendre, mais plutôt en termes, précisément, de pratique. Comme je le disais sur mon blogue d'une inépuisable richesse: 

D'ailleurs ça me saoule de chercher les prémisses dans les bouquins de philosophie éthique car en effet elles sont souvent déguisées (volontairement ou non) en conclusions, ou simplement noyées dans le récit. Pas toujours, heureusement !

Une préférence partagée de manière universelle pourrait être à l'origine d'une loi morale acceptée de manière universelle, mais ça ne signifie pas qu'elle devrait l'être, ni qu'elle le restera d'ailleurs. En tout cas je ne vois pas comment justifier ça de manière rationnelle.

J'aime bien ta vision de l'utilité pratique de la philosophie éthique, je vais faire un tour sur ton blog :-)

Pour finir :

Il y a 5 heures, Dompteur de mots a dit :

Primo, tout éthique est normative par définition, c'est-à-dire que toute éthique vise à établir ce qui devrait être - ce en quoi consiste précisément le normatif.

Il ne me semble pas que l'éthique aristotélicienne soit normative, mais peut-être l'ai-je trop survolée pour m'en rendre compte... Il me semble que l'éthique traite de ce qui est bien ou mal, juste ou injuste.etc, sans nécessairement établir ce qui devrait être. A mon sens c'est ce qui fait la différence entre éthique et morale, la morale serait une éthique normative. Mais je vous laisse m'éclairer à ce sujet :-)

 

 

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Membre, Posté(e)
Dompteur de mots Membre 1 841 messages
Forumeur activiste‚
Posté(e)
Il y a 21 heures, entropia a dit :

D'ailleurs ça me saoule de chercher les prémisses dans les bouquins de philosophie éthique car en effet elles sont souvent déguisées (volontairement ou non) en conclusions, ou simplement noyées dans le récit. Pas toujours, heureusement !

C'est vrai que les prémisses sont souvent cachées mais ce n'est pas une mauvaise chose pour autant. Car l'éthique ne devrait pas se lire comme un raisonnement, comme une avancée purement logique (à l'instar de toute réflexion philosophique d'ailleurs). Il y a quelque chose d'immanquablement intuitif dans une réflexion éthique ou philosophique, quelque chose qui se rapport d'abord et avant tout à notre situation d'hommes engagés dans le monde, d'hommes qui ressentent le monde. Or, cet aspect des choses ne se communique que dans les aspects plus intangibles du discours: dans son atmosphère, dans son style, dans sa valeur d'image. Pour cette raison, il est bon que le discours éthique ou philosophique ne se présente pas sous le mode lourdaud d'un pur raisonnement.

Il y a 21 heures, entropia a dit :

Une préférence partagée de manière universelle pourrait être à l'origine d'une loi morale acceptée de manière universelle, mais ça ne signifie pas qu'elle devrait l'être, ni qu'elle le restera d'ailleurs. En tout cas je ne vois pas comment justifier ça de manière rationnelle.

Oh, ça se justifie de bien des moyens. Kant le fait très bien pour l'impératif catégorique. La question est plutôt de savoir quelle est la valeur d'une justification rationnelle au regard des problèmes éthiques, quelle en sont les limites.

Il y a 21 heures, entropia a dit :

J'aime bien ta vision de l'utilité pratique de la philosophie éthique, je vais faire un tour sur ton blog :-)

Voilà une décision éclairée !

Il y a 21 heures, entropia a dit :

Il ne me semble pas que l'éthique aristotélicienne soit normative, mais peut-être l'ai-je trop survolée pour m'en rendre compte... Il me semble que l'éthique traite de ce qui est bien ou mal, juste ou injuste.etc, sans nécessairement établir ce qui devrait être. A mon sens c'est ce qui fait la différence entre éthique et morale, la morale serait une éthique normative. Mais je vous laisse m'éclairer à ce sujet :-)

Quand Aristote dit: "Celui qui craint le mépris est un homme de bien [...]" (Éthique à Nicomaque), il dit comment nous devrions nous comporter; i.e. comment les choses devraient être.

Aristote est juste un grand coquin qui fait mine de ne pas être un homme de chair, de regarder le monde au travers des yeux de Dieu.

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Membre, 154ans Posté(e)
Don Juan Membre 2 458 messages
Forumeur expérimenté‚ 154ans‚
Posté(e)
Le 24/11/2018 à 15:03, entropia a dit :

Comment justifier des règles morales ?

Les réalistes moraux, en opposition aux relativiste moraux, pensent qu'il existe une morale universelle, qui s'applique à tout le monde. Il y a plusieurs courants de ce type, les plus connus étant  l'éthique utilitariste et l'éthique déontologique.

Pour justifier leurs principes et jugements moraux, les tenants de ces courants s'appuient généralement sur des principes métaphysiques ou sur leurs intuitions, les principes métaphysiques sont d'ailleurs souvent choisis par intuition, je ne crois pas que quiconque les choisisse de manière arbitraire mais ça n'est pas très important.

Ma question est la suivante, connaissez vous un autre moyen que l'intuition ou les principes métaphysiques pour justifier une éthique normative ? Pour être un peu plus précis, ma question concerne les axiomes de ces éthiques, la manière dont ils sont choisis et non le raisonnement en lui même.

 

C'est simple, une fois mise au clair votre représentation du monde, vous éditez pour vous même une suite de règles qui a résisté à toutes les mises à l'épreuve du tamis de la cohérence, autrement dit il faut préciser les protocoles et principes d'action qui ne pourront être en contradiction ou opposition avec votre représentation du monde. Il peut y avoir une hiérachie entre ces règles, mais l'essentiel est que la cohérence, donc la solidite et la stabilité du bloc soit inébranlable quoi qu'évolutive quand même.

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Membre, 47ans Posté(e)
Fraction Membre 5 621 messages
Maitre des forums‚ 47ans‚
Posté(e)

Bonjour, 

Je ne répondrai pas directement à votre question.

La sagesse exclusive est corrompue.

La morale exclusive est corrompue.

La justice exclusive est corrompue.

Mais c'est la conjugaison des trois qui fonde la vertu, l'aspiration au bien.

Et cette pluralité grammaticale justifie la pluralité des personnalités, car la pondération de chacun des termes en devient plaidable.

Cordialement, Fraction.

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Membre, 30ans Posté(e)
entropia Membre 34 messages
Baby Forumeur‚ 30ans‚
Posté(e)
il y a 35 minutes, Dompteur de mots a dit :

 Il y a quelque chose d'immanquablement intuitif dans une réflexion éthique ou philosophique, quelque chose qui se rapporte d'abord et avant tout à notre situation d'hommes engagés dans le monde, d'hommes qui ressentent le monde. Or, cet aspect des choses ne se communique que dans les aspects plus intangibles du discours: dans son atmosphère, dans son style, dans sa valeur d'image.

Ça sera encore plus de boulot d'essayer d'appréhender cette facette de la philosophie, mais il se peut que j'y trouve beaucoup plus de sens qu'avec un prisme purement rationnel. Merci pour cette perspective.

il y a 35 minutes, Dompteur de mots a dit :

Oh, ça se justifie de bien des moyens. Kant le fait très bien pour l'impératif catégorique. La question est plutôt de savoir quelle est la valeur d'une justification rationnelle au regard des problèmes éthiques, quelle en sont les limites.

Oui je me suis mal exprimé, ce qui me perturbait c'était les axiomes de ces justifications; en elle même elles peuvent être tout à fait rationnelles, je le consent.

Kant le fait très bien je suis d'accord, et ce n'est pas le seul; mais il se base sur l'affirmation d'une volonté auto-déterminée, qui serait la voix du devoir en chaque individu, et qui plus est, qui exprimerait des principes fondamentaux identiques chez chacun d'entre nous. C'est un axiome vachement précis, beaucoup plus que le principe de réciprocité et déjà celui-ci est sujet à interprétations. Il me semble évident que ce genre d'axiome n'est pas du tout partagé alors comment (ou plutôt pourquoi) donner une portée universelle au raisonnement qui en découle ? Est-ce que ça a du sens ?

Voilà c'est le genre de question que je me posait mais je crois qu'il va falloir que je change de prisme de lecture pour appréhender la philo.

En te lisant je me dis qu'il faudrait peut-être que je commence par aborder les éthique comme des discours performatifs.

il y a 35 minutes, Dompteur de mots a dit :

Quand Aristote dit: "Celui qui craint le mépris est un homme de bien [...]" (Éthique à Nicomaque), il dit comment nous devrions nous comporter; i.e. comment les choses devraient être.

Aristote est juste un grand coquin qui fait mine de ne pas être un homme de chair, de regarder le monde au travers des yeux de Dieu.

:smile2: Rien que pour ça je crois que je vais le relire avec attention ! Ça ne fait pas longtemps que je m'intéresse à la Philo et j'avoue ne pas avoir consacré le temps nécessaire à chaque sujet et chaque courant de pensée que j'ai traité. Il faut dire qu'il y a tellement de choses à étudier dans ce domaine, c'est un truc de dingue !

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Membre, 30ans Posté(e)
entropia Membre 34 messages
Baby Forumeur‚ 30ans‚
Posté(e)
il y a 21 minutes, Don Juan a dit :

C'est simple, une fois mise au clair votre représentation du monde, vous éditez pour vous même une suite de règles qui a résisté à toutes les mises à l'épreuve du tamis de la cohérence, autrement dit il faut préciser les protocoles et principes d'action qui ne pourront être en contradiction ou opposition avec votre représentation du monde. Il peut y avoir une hiérachie entre ces règles, mais l'essentiel est que la cohérence, donc la solidite et la stabilité du bloc soit inébranlable quoi qu'évolutive quand même.

C'est la conclusion à laquelle je suis arrivé en effet, que ce n'est qu'une sorte de construction issue d'une cosmogonie, et donc au relativisme moral.

C'est pour ça que je trouve le réalisme moral étrange, d'où le titre du topic, mais je suis en train de me dire que peut-être les réalistes moraux eux même voient leur éthique comme un discours performatif.

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Membre, 154ans Posté(e)
Don Juan Membre 2 458 messages
Forumeur expérimenté‚ 154ans‚
Posté(e)
il y a 30 minutes, entropia a dit :

C'est la conclusion à laquelle je suis arrivé en effet, que ce n'est qu'une sorte de construction issue d'une cosmogonie, et donc au relativisme moral.

C'est pour ça que je trouve le réalisme moral étrange, d'où le titre du topic, mais je suis en train de me dire que peut-être les réalistes moraux eux même voient leur éthique comme un discours performatif.

Qu'appelez-vous : les "réalistes moraux" ?

Quelle est votre interrogation précisément ?

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 728 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

@entropia

 

Je n'ai pas eu vocation à soutenir que le principe de réciprocité était parfaitement reproduit partout et tout le temps, au contraire j'ai bien précisé qu'il y avait des ratés et certaines limites.

 

Toutefois, vouloir appréhender une telle pratique du seul point de vue philosophique ne nous fait pas sentir la profondeur de ce principe quasi-inné, pour bien faire, il faut multiplier les angles d'attaque, afin de mieux appréhender ce phénomène émergent. Le raisonnement ne peut pas tourner à vide, il a besoin d'un substrat, d'une assise empiriste ! Par argumentation, même rationnelle on peut montrer tout et n'importe quoi, cela n'en fait pas pour autant une réalité, la philosophie doit toujours prendre racine dans le monde réel et ne jamais couper les amarres, au risque de se perdre en conjectures ou lubies...

 

* Point de vue philosophique:

Si l'égalité des Hommes est un prérequis que l'on se fixe, alors si je veux maximiser mon " pouvoir " et celui d'autrui, je suis obligé de considérer que ma liberté s'arrête là où j'empiète sur celles des autres ! Et par voie de conséquence, de ne pas faire à autrui ce que je ne voudrais pas qu'il me fasse.

 

* Point de vue pragmatique:

Si personne ne respectait un tel principe, alors ce serait la guerre de chacun contre tous, ce qui n'est manifestement pas le cas, d'autre part à l'inverse, si ce principe était scrupuleusement respecté, nous vivrions en paix partout et toujours, ce qui n'est pas non plus vraiment le cas, mais nous sommes quand même plus proche de ce deuxième cas de figure que du premier, il ( golden rule ) doit donc intervenir de manière sensible.

Un parallèle devrait être fait pour mieux se saisir de quoi il retourne, par exemple pour le progrès de l'humanité, il n'est porté en vrai que par un pouième des humains, les autres ne faisant qu'en bénéficier, de même, la guerre ou les penchants très négatifs - atrocités - du genre humain ne sont portés là aussi que par une poignée d'individus relativement influents, pensons aux rois ou chefs d'États, capables d'emmener tout un peuple à l'abattoir, dans cette configuration les autres ne font que subir. Pourtant, la grande majorité d'entre nous aspire à la paix, à la paisibilité, à suivre un certain train-train, à vivre ensemble sans trop de heurts. Cela signifie qu'une infime fraction de la population a un impact conséquent sur l'écrasante majorité, pourtant les aspirations de cette majorité est tout autre que celles avec élan positif ou avec élan négatif, qui mènent pourtant la barque !

 

* Point de vue éthologique:

Si nos rêves sont à 80% constitués de luttes, de menaces, de fuites ou de peurs, mais qu'en contre-partie, dans la vraie vie cela ne se vérifie pas, c'est bien qu'une instance psychique, plus ou moins conscientisée, nous réfrène à passer à l'action envers les autres, et donc aussi les autres envers nous-mêmes. La réalité comportementale n'est pas le reflet de nos rêves pourtant anxiogènes la plupart du temps.

 

* Point de vue psychologique-sociologique:

J'ai évoqué l'exemple des enfants en bas-âge qui sont très réceptifs à l'injustice.

On pourrait s'intéresser à nos émotions de bases, au nombre de 5 ou 6, mais une seule est à consonance positive, les autres sont toutes négatives. Nous sommes bien plus réceptifs aux défauts, aux imperfections, aux erreurs, aux travers, etc... qu'à tout ce qui est positif, il y a un biais psychologique à ce niveau, et comme ces évènements sont plus marquants, ils créent un fort déséquilibre mnésique, comme l'image de marque d'une entreprise par exemple, elle peut mettre un temps fou à se construire une bonne réputation, mais souffrir d'un seul client mécontent, pour ruiner ce travail antérieur. L'individu lui-même est particulièrement sensible à l'image qu'il renvoie aux autres, cela l'oblige à faire très attention à ce qu'il fait, par peur d'être mal jugé ou écarté des autres individus, d'être sali dans son image de soi, par le moindre dérapage.

Je pourrais aussi faire appel au langage, bien plus prolifique sur l'étiquetage des maux des humains que sur leurs bienfaits, on peut regarder plus particulièrement le florilège de gros mots comparativement aux compliments par exemple.    

 

* Point de vue " ontologique " ou métaphysique:

Si je suis né dans ce corps et dans tel milieu, et que j'ai quelques avantages, puis-je en profiter pour prendre l'ascendant sur d'autres ? Mais si j'étais né ailleurs et avec une autre personnalité, accepterai-je que quelqu'un d'autre mieux né, prenne l'ascendant sur moi ? Comme à ce jeu, nous ne pouvons pas décider d'avance, le choix qui se présent à nous, est de maximiser nos chances et minimiser notre malchance, autrement dit, de chercher le statu quo.

 

* Point de vue logique:

Si d'un point de vue extérieur, en tant qu'observateur, chaque humain est interchangeable avec un autre, l'un n'a pas plus de valeur qu'un autre, face à une situation où un seul humain est concerné, il n'y a pas de moral, à partir de deux humains qui interagissent, si il y a litige entre eux, on peut virtuellement remplacer l'un part l'autre, et se demander si le fait d'interchanger les places, modifie le problème pour les protagonistes, si oui, alors il y a quelque chose à revoir puisque nous étions partis de l'idée de l'interchangeabilité des individus, et de proche en proche, nous arrivons rapidement à l'idée que l'un ne doit pas faire à l'autre ce qu'il ne voudrait pas qu'il lui fasse !

 

* Point de vue émotionnel:

L'empathie fait partie des capacités naturelles de l'être humain, les élans empathiques sont légions, lors de catastrophes naturelles ou de la main de l'Homme ( hébergement chez l'habitant suite à inondation ou enneigement ), d'évènements particulièrement difficile ( recueillir et cacher des " fugitifs ", tels des résistants ou des " juifs " pendant la seconde guerre mondiale ) ou de conflits ( accepter l'asile aux réfugiés de guerre ), don du sang, dons d'argent à des œuvres humanitaires, solidarité/indignation lors d'homicide/tragédie, etc... les gens sont spontanément solidaires et altruiste, faisant preuve d'empathie, c'est justement par cet effet miroir, de se mettre à la place de l'autre que ces mouvements sont possibles, ils en sont la base fondamentale, même dans nos sociétés réputés très individualistes ! Il n'y a dès lors aucune raison de penser que nos vies ne sont pas cimentées par cette propension à penser soi à travers autrui et réciproquement !

 

* Point de vue économique:

Comment tirer le meilleur parti de ma vie au sein d'une communauté d'individu ? Si chacun cherche à flouer autrui, personne ne sera gagnant, à l'instar de si tout le monde est riche ou intelligent, alors plus personne ne l'est.

Des recherches appuies par l'informatique, ont montré que la stratégie " gagnant-gagnant " était celle qui réussissait le mieux face à toutes les autres, cela ne veut pas dire qu'elle est la meilleure dans tous les cas, mais que sur l'ensemble, c'est elle qui marche le mieux. On rejoint donc là de manière un peu indirecte le principe de réciprocité !

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Membre, 30ans Posté(e)
entropia Membre 34 messages
Baby Forumeur‚ 30ans‚
Posté(e)
Citation

Qu'appelez-vous : les "réalistes moraux" ?

Quelle est votre interrogation précisément ?

@Don Juan

Le réalisme moral c'est la position qui affirme l'existence de règles morales objectives. Objectif peut se définir comme : qui possède une existence propre, indépendamment du sujet.

Il me semble que pour affirmer l'existence d'une loi morale universelle il faut être réaliste moral, mais ça sera plus clair dans le développement de mon interrogation.

Maintenant voilà où je bloque:

Dire tu dois, implique habituellement un but, une fin déterminée.

Pour illustrer, prenons Kant. L'impératif hypothétique peut se définir comme ceci : "Si je veux "A" alors je dois faire "B", et la caractéristique de "B" est justifiée par l'environnement donné, "les faits".

Exemple: Je veux me désaltérer (A), boire désaltère (les faits), donc si je veux me désaltérer je doit boire (B).

Mais Dans le cas d'un impératif catégorique, le devoir est absolu. Il n'est relatif à aucune fin donc je ne peux pas le justifier par les faits comme pour l'impératif hypothétique.

Si je dis que dois tu faire ? Sans préciser une fin, ça n'a pas de sens, à moins de supposer "l'existence" même d'un devoir inconditionnel. Et Kant suppose effectivement l'existence du devoir.

Et pour revenir aux morales "universalistes", lorsque j'affirme l'existence d'une loi morale universelle, j'affirme l'existence d'un devoir inconditionnel.

Pour justifier les caractéristique des devoirs dont ils affirment l'existence, les réalistes moraux utilisent des principes métaphysiques. Et en effet, je ne vois pas comment ils feraient autrement, car nous ne pouvons pas inférer ce qui doit être à partir de ce qui est (Hume). Et ces principes ils ne les choisissent pas arbitrairement, mais intuitivement, de manière subjective, et encore une fois je les comprend car je ne vois pas comment ils feraient autrement, c'est de la métaphysique.

Je trouve paradoxal d'affirmer l'existence d'une loi morale objective, en se basant sur des prémisses subjectives. D'autant plus, en observant qu'il n'y a pas de consensus sur la question. On a l'impression d'entendre des détenteurs de vérités. C'est pour cette raison que je me dis que ce ne sont peut-être que des propositions, exprimées sous une forme affirmative, des discours performatifs.

Bref ,d’où ma question : connaissez vous un autre moyen pour justifier une loi morale ? En fait il aurait été plus clair de demander : Connaissez vous un moyen de déterminer objectivement une loi morale ?

 

 

 

 

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entropia Membre 34 messages
Baby Forumeur‚ 30ans‚
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@deja-utilise

Ce que tu dis est très intéressant, et j'ai commencé à étudier le principe de réciprocité avec le dilemme du prisonnier il y a quelques temps, je trouve ça passionnant. D'ailleurs je te remercie pour cette contribution qui me sera utile !

Et je suis d'accord que la rationalité sans emprise empirique c'est du vent. Et c'est justement ce qui me pose problème avec les principes moraux, comment outre passer la guillotine de Hume.

Mais il se trouve qu'aucun de ces arguments ne répond vraiment à la question, et c'est probablement parce que je l'ai mal posée. En effet, comme je le détaille dans mon dernier post j'aurais dû la poser comme ceci :

"Connaissez vous un moyen de déterminer objectivement une loi morale ?"

Quoi que c'est pas encore une super formulation :dry:

Bref, la plupart de tes argument concernent des faits, donc je me heurte à la la guillotine de Hume.

et pour les autres :

Du point de vue logique tu pose l'interchangeabilité des individus comme fin, donc la réciprocité est ici un devoir conditionnel. On se contente de repousser la question à comment justifier l'éthique du principe d'interchangeabilité. Ce qui revient au même dans le contexte.

Du point de vue ontologique tu pose comme fin le fait de minimiser notre malchance et maximiser notre chance. Donc idem.

PS: Je reconnait ici le technique de John Rawls dans sa théorie de la justice, j'adore ;), je trouve que la manière dont il pose la situation est très ingénieuse.

Et du point de vue philosophique la fin est l'égalité donc idem.

En tout cas je te rejoins sur un point, c'est que le principe de réciprocité est intéressant, et je serais tout à fait d'accord pour tenter d'appliquer certains principes de base de manière universelle en me basant sur ce qu'apporte l'interdisciplinarité et l'intersubjectivité, bien que ça n'en fasse pas pour autant un devoir inconditionnel. D'ailleurs nous pourrions bien appliquer universellement une morale comme un moyen pour arriver à nos fins, si ces dernières sont compatibles, c'est utopique mais désirable...

 

 

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Invité Quasi-Modo
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Invité Quasi-Modo
Invité Quasi-Modo Invités 0 message
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Et si nous trouvions la justification de la loi morale dans l'Histoire des sociétés humaines ?

Les valeurs dont sont issues toutes les règles morales naissent de ce que l'humain, petit à petit au cours de son histoire et de ses découvertes, réalise quelle est sa véritable nature et quelles sont ses véritables valeurs. Car une valeur morale ce n'est que cela : une exigence réciproque (d'où l'éthique de réciprocité dont nous parlions) dont on ne prend conscience que lorsqu'elle n'est pas respectée et qu'il y a donc des morts à cause de cet irrespect. Car la morale c'est avant tout une question de valeurs, donc une question de vie ou de mort.

A chaque fois qu'un humain meurt et que la société considère que cette mort aurait pu être évitée, il y a naissance d'une valeur nouvelle, donc d'une morale, et potentiellement même d'une loi à venir. Par la mort des victimes, que l'on parle de suicides, de guerres ou de simples accidents, l'Histoire humaine témoigne que par les actions impliquées dans le décès, quelque chose d'irrémédiablement humain (càd. appartenant à la nature de notre espèce) a été violé si profondément que cela a débouché sur des morts.

Et sur les cadavres chauds naissent les valeurs. Par exemple les limitations de vitesse sur les routes tirent leur légitimité des morts par accidents de voiture, dont sont issues les valeurs qui ont donné naissance à ces lois. Et nous pourrions faire le même raisonnement avec toutes les lois : c'est une question d'instinct de conservation, d'instinct de survie. L'objectivité de la morale normative reposerait donc en dernière instance sur l'objectivité des causes de la mort chez l'être humain.

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entropia Membre 34 messages
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@Quasi-Modo

Pour faire plus simple et plus général, on peut tenter expliquer le comportement moral chez l'Homme par la théorie de l'évolution. En tout cas il y a pas mal de monde qui se penche la dessus. Pour l'instant j'ai surtout lu des thèses qui traitent des déterminismes biologiques de la méta-éthique mais en gros c'est dans le thème.

L'existence "objective" de comportement moraux chez l'être humains et ses causes potentielles ne peuvent justifier une loi morale que si on coupe la tête à Hume :p.

En fait même si un comportement moral uniforme existait chez notre espèce ça ne répond pas à la question "devrait on le suivre, l'appliquer"?

Cette question me semble insoluble et je crois que le mieux à faire c'est de suivre les conseils de @Dompteur de mots

Citation

Ce n'est donc pas en termes rationnels que la pratique de la philosophie éthique et de la philosophie en général peut se comprendre, mais plutôt en termes, précisément, de pratique.

Citation

Si toutes les pensées philosophiques répondent ultimement d’une préférence, qu’elles ne s’articulent pas autour de quelque point d’axe objectif, cela signifie qu’elles ne sauraient constituer une fin en soi sur laquelle la vie humaine pourrait être fondée. Elles ne sont plutôt que des moyens de la façonner. De quelle façon ? En exerçant la matière grise des hommes, en leur proposant des pratiques, des attitudes existentielles avec lesquelles ils peuvent se mesurer, au travers desquelles ils peuvent s’éprouver.

 

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