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Stop à la dictature du bonheur au travail !


micro-onde

étes vous heureux dans votre travail?  

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Membre, son et lumière, 43ans Posté(e)
micro-onde Membre 7 069 messages
43ans‚ son et lumière,
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Face au désengagement des salariés, les services RH pensent avoir trouvé la solution : s’occuper de leur bonheur. Une idée étrillée – comme d’autres concepts à la mode – par Nicolas Bouzou et Julia de Funès dans La Comédie (in)humaine, leur ouvrage publié ce mois-ci.

L’entreprise devrait être le lieu du travail, de l’audace, du risque, de la convivialité et de l’innovation. C’est d’ailleurs comme cela qu’elle aime se présenter. Mais les salariés le voient : ce n’est pas la règle. Beaucoup d’entreprises sont dominées par la peur, les process, les réunions inutiles, les documents PowerPoint sans fin, et les managers incapables de manager. Alors que l’entreprise devrait être le principal agent du progrès des démocraties libérales, elle est devenue une bureaucratie parfois pire que l’Etat. […] Les dirigeants d’entreprise sont toujours les premiers à reprocher aux Etats la fossilisation de l’économie due à des réglementations trop strictes, appliquées de façon bureaucratique, et à une fiscalité trop lourde. Ces critiques sont, la plupart du temps, parfaitement fondées. Le souci, c’est que les entreprises font elles-mêmes parfois partie du problème.

En effet, un certain nombre de celles avec lesquelles nous travaillons sont bureaucratiques, rigides, organisées en silo. Leur management est perméable aux théories à la mode mais fait l’impasse sur des notions comme l’autonomie, le courage et le sens. Elles invoquent le bonheur mais oublient la convivialité qui naît de la volonté de participer à un projet qui fait sens. Bien souvent, ni les dirigeants ni les managers ne sont capables d’expliquer le projet de l’entreprise. C’est à croire qu’il n’en existe pas d’autres qu’augmenter les profits et satisfaire les actionnaires. Au mieux évoque-t-on parfois la nécessité de “mieux répondre aux attentes du client”. Le sens reste opaque, l’innovation “définalisée”. […]

Chief happiness officer : intitulé malheureux pour bonheur impossible

Derrière le jeu, c’est la promesse du bonheur qui envahit les entreprises. Voilà même que, dans certaines sociétés, on arbore des tee-shirts “Talk less smile more” (“Parle moins et souris davantage”). On ne compte plus les formations et les séminaires qui expliquent l’impact positif du “bonheur en entreprise” sur les performances financières, ni les conventions d’entreprise qui forcent les salariés à danser avec une joie plus ou moins sincère sur le Happy de Pharrell Williams, devenu sans le vouloir le chanteur attitré du management contemporain. Le bonheur est désormais un facteur de production qu’il convient de maximiser pour augmenter les prix. Salarié heureux = salarié rentable. Cette mode du bonheur en entreprise s’est même traduite par la création d’un nouveau métier, le Chief Happiness Officer (CHO). […]

Le simple fait que certaines entreprises aient dû créer un poste pour “rendre les collaborateurs heureux” en dit long sur les échecs du management traditionnel, mais aussi sur la confusion des concepts qui dérègle la vie professionnelle. Ce CHO travaille étroitement avec le responsable QVT : qualité de vie au travail. Le sigle, mal choisi car phonétiquement proche de “cuvette”, entretient cette idée d’une comédie managériale. Les CHO responsables de la QVT doivent expérimenter de nouvelles manières de concilier performance et mise en oeuvre d’organisations du travail favorisant le bien-être et la vie des salariés. Cette assignation au bonheur rejette comme dérangés ou pathologiques ceux qui n’y souscrivent pas. La QVT s’est transformée en dogme, en catéchisme collectif. On devient suspect de ne pas être rayonnant.

C’est toute une éthique du “bien dans sa peau” qui oriente insidieusement le management. Au lieu d’admettre que le bonheur constitue un art de l’indirect qui survient ou pas, en fonction de paramètres qui ne dépendent pas toujours de nous, il est fallacieusement présenté comme un objectif directement atteignable, immédiatement accessible, recettes à l’appui. Nombreux sont les livres qui nous promettent le bonheur en dix, quinze ou vingt leçons. Or le bonheur, quand il nous effleure, ne nous fait-il pas l’effet d’une grâce, d’une faveur, et non d’un calcul rationnel ou d’une conduite spécifique ? Le bonheur devient une industrie consommatoire et le nouvel ordre moral. Voilà les salariés coupables de ne pas être heureux alors même que tout est fait pour leur bien. Le malheur n’est plus seulement le malheur mais l’échec du bonheur, c’est-à-dire l’échec du salarié. […]

200 personnes seraient chargées du bonheur des salariés en France, sous le titre de Chief Happiness Officer, de responsable du bien-être des salariés ou encore de Feel Good Manager.
12% seulement des salariés jugent pertinente la création d’un poste de responsable du bien-être (Source : Linkedin/ Monster-Ifop 2017).
 

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Membre, forumeuse acharnée, Posté(e)
querida13 Membre 45 085 messages
forumeuse acharnée,
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Intermède musical:Disney, Blanche neige:siffler en travaillant!

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Animatrice, Dindasse prête à servir !!! V.I.Pintade, 45ans Posté(e)
titenath Animatrice 42 911 messages
45ans‚ Dindasse prête à servir !!! V.I.Pintade,
Posté(e)

Stop aux titres en majuscules !

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Membre, son et lumière, 43ans Posté(e)
micro-onde Membre 7 069 messages
43ans‚ son et lumière,
Posté(e)
Il y a 4 heures, querida13 a dit :

Intermède musical:Disney, Blanche neige:siffler en travaillant!

:o°

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