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Macron reporte son plan anti-pauvreté au moment où les Français ne se sont jamais sentis aussi précaires


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La force et la vitesse de la mutation technologique contemporaine, imposées sans ménagement, renvoient beaucoup de gens à un sentiment d’abandon et de déracinement.

 

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Les deux mots de migrant et de précaire emplissent l'expression publique contemporaine. Leur force est décuplée par un facteur inattendu. Tous deux renvoient à une cruelle réalité pour quelques-uns mais tout autant à une perception partagée par un grand nombre. Avec le phénomène accélérateur d'une image médiatique et des réseaux sociaux, en temps réel, qui vient par son affichage du réel fortifier l'impression d'être concerné pour soi-même. Ainsi la commisération rejoint-elle le sentiment de fragilité et la peur du futur de tout un chacun.

Je n'ai pas fait de recherche historique pour savoir si ce mélange sémantique entre une réalité et sa perception a toujours été si structurante. Cela vaudrait la peine. Je me souviens en revanche que, dans les années 1990, sont apparus des signaux faibles dans les sondages révélant ce sentiment de fragilité qui deviendra aujourd'hui celui de la précarité. C'était le début des Restos du cœur et la révélation qu'en France même le bouclier social ne permettait plus d'éviter le risque du rejet hors de la vie sociale et affective. Que le sujet concernait tout le monde. On vit ainsi des cadres et des gens bien installés dans le système avouer qu'ils ne se sentaient pas protéger de tels rejets.

Le contexte social et humain est, depuis, devenu beaucoup plus dramatique. Précaires à la rue et migrants abandonnés hantent les informations quotidiennes.

Mais au lieu de renvoyer les petites peurs de petits bourgeois à une exigence de pudeur et de relativisation, on assiste à une recrudescence de cette perception de précarité, à un sentiment aussi d'être déraciné et donc d'être un migrant chez soi, sans avoir à partir. Il serait dangereux soit de ne point voir ces nouvelles plaies à vif soit de les condamner au nom de douleurs plus réelles. Elles sont le creuset de l'éruption des populismes en Europe.

Un sondage IFOP du mois de juin 2018 vient traduire de manière magistrale cet état de fait. Interrogés sur la proposition dans laquelle ils se retrouvent le mieux, entre choix de la transformation et la réassurance dans un renforcement identitaires, les sondés apportent un violent constat. En un an le choix de la transformation a perdu les 17% qu'a conquis l'attente identitaire. Jusqu'à se retrouver à une quasi égalité entre les deux propositions mais avec un sens de l'évolution sans appel.

 

...

https://www.huffingtonpost.fr/pierre-larrouy/macron-reporte-son-plan-anti-pauvrete-au-moment-ou-les-francais-ne-se-sont-jamais-sentis-aussi-precaires_a_23475475/

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