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Françafrique Episode 2 : La Guerre du Biafra


DKKRR

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DKKRR Membre 927 messages
Forumeur inspiré‚ 34ans‚
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      Second épisode, encore plus tragique que le premier en terme de victimes. On ne le répètera jamais assez mais la connaissance du passé est primordiale pour mieux comprendre le présent et pour mieux construire l'avenir.
      Or ce triste épisode, que constitue la guerre du Biafra, est riche en enseignements quant aux tactiques terroristes mis en place par la France afin de servir ses intérêts quitte à ce que le sang de millions de personnes ne se déverse.

      C'est ainsi que l'on retrouve l'habituelle fourniture d'armes à des mouvements bellicistes, terroristes tels que ce que l'on peut voir de nos jours avec Boko Haram (ce qui fut confirmé au Tchad et au Cameroun) afin d'affaiblir des pays qui deviendront alors plus serviles.
      C'est ainsi que l'on dramatise une situation en parlant de risques de massacres afin de se donner une légitimité pour intervenir (ce que l'on a vu en Libye).
      C'est ainsi que l'on fomente des guerres afin d'y participer par la suite (ce que l'on a vu au Mali).
      C'est ainsi que l'on place nos actions sous le signe de la vertu, de la défense de la veuve et de l'orphelin lors même qu'au fond il n'en est rien.
      C'est ainsi que l'adage "diviser pour mieux régner" prend pleinement son sens.
       



      Je ne vais pas revenir sur les origines de cette guerre ni même sur le détail des combats car cela est hors-sujet. Je vais juste me pencher sur le rôle néfaste de la France dans ce conflit.

      Suite à la décolonisation, le Nigéria représente un véritable géant en Afrique, dont la population est supérieure à l'ensemble des populations des pays d'Afrique, anciennement colonisés par la France, qui viennent juste d'acquérir leur indépendance.
      Le problème étant que le Nigéria est Anglophone et membre du Commonwealth. Ainsi la France fut principalement motivé par 4 raisons dans la poursuite de son but criminel d'armer et de soutenir la rébellion Biafraise :

      - La volonté d'émietter un géant qui, de plus, se rapproche de Moscou. "Affaiblir un géant, ça n'est jamais une mauvaise formule" (dixit Pierre Mesmer alors Ministre de la guerre).
      - La volonté de nuire à l'Angleterre en affaiblissant un pays directement placé sous sa sphère d'influence.
      - La volonté de punir le Nigéria des protestations émises contre le troisième essai nucléaire Français au Sahara.
      - La volonté de s'accaparer le pétrole Biafrais (en effet, du pétrole venait d'être découvert au Nigéria et une grande part des gisements se trouvaient au Biafra).


      Il faut savoir que des agents du SDECE furent envoyés plusieurs années avant cette rébellion et ceci afin de parer à toute éventualité mais encore afin de préparer le terrain. Ainsi, de nombreux agents du SDECE encouragèrent la révolte avant qu'elle n'ait lieu et permirent, via des mercenaires Français qui oeuvrèrent notamment dans de nombreux conflits Africains, d'armer la rébellion.


      Comment cela se traduisit-il sur le terrain. Eh bien principalement de trois manières :

      - Par un soutien militaire et financier par le biais, principalement, du Gabon d'Omar Bongo (grand ami de Foccart qui venait d'être placé à la tête de ce pays). Libreville constitua ainsi la plaque tournante des armes à destination du Biafra.
      Mais aussi par le biais d'un des plus grands pantins de l'histoire de l'Afrique, à savoir Felix Houphouet-Boigny qui fit également transiter du matériel vers le Biafra. Matériel qui était Ivoirien mais provenait originellement de la France et qui fut remplacé par la suite par celle-ci via des opérations opaques.

      - Par la mobilisation de l'opinion internationale. C'est ainsi que lors d'une réunion à la cellule Afrique de l'Elysée, fut décidé d'utiliser le qualificatif de "génocide" pour caractériser ce que subissaient les Biafrais afin que le combat mené contre le gouvernement fédéral du Nigéria puisse paraître légitime (ce qui aurait permis à la France d'accroître officiellement son soutien). Les médias, le journal "le monde" en premier, s'emparèrent de ce terme et c'est ainsi que l'opinion fut choqué par les images qu'elle découvrit (Médecin sans frontière fut d'ailleurs crée à l'occasion de cette guerre).

      - Par la réunion d'états Africains autour de la cause Biafraise (plusieurs reconnurent ce nouvel état) afin d'ouvrir la porte à une reconnaissance internationale du Biafra. Ainsi, en vertu d'un accord secret passé entre l'Afrique du Sud et Jacques Foccart en 1963, celui-ci lui demanda de soutenir le Biafra afin de pousser les autres pays Africains à faire de même (cela permis notamment à l'Afrique du Sud de rompre son isolement, en Afrique, consécutif à son régime d'apartheid).

      Bien que la France avait conscience des chances de succès quasi-inexistantes de la sécession Biafraise (comme cela fut attesté par les dires des acteurs de l'époque et par l'agent secret Français Maurice Robert qui fut chargé d'aller sonder le Colonel Ojukwu et qui fit un rapport objectif de ces chances de succès), celle-ci n'hésita pas à financer et à armer une guerre qui causa la mort d'environ 2 millions de personnes, dont de nombreux enfants qui périrent de famine du fait du blocus imposé par le gouvernement fédéral Nigérian.
      Tout cela dans le but d'affaiblir ce qui pouvait entraver les intérêts Français dans la région mais aussi de punir ceux qui avaient osé s'élever face aux essais nucléaires Français.

      Voilà ce qu'étaient les hommes qui sont, de nos jours, admirés, cités en tant que références et dont des stades et/ou des rues portent leur nom (à noter que certains d'entre-eux sont même titulaires de la légion d'honneur).
       
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