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Faut-il mépriser la masse?


Invité Quasi-Modo

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Membre, 40ans Posté(e)
truebypass Membre 2 060 messages
40ans‚
Posté(e)
il y a 31 minutes, Quasi-Modo a dit :

Mais n'appartiens-tu pas toi-même à ton niveau à cette masse méprisable?

Si, c'était justement ce que je disais au début de mon post. On est toujours le con d'un autre et dans le regard de certains personnes, selon leurs critères de valeurs respectives, je fais partie de la masse.
Par exemple, professionnellement. Je fais partie de ces batards de fonctionnaires, je n'ai pas fait de grandes études et ne suis pas un travailler très "qualifié".
 

Citation

Que trouves-tu de méprisable en fait?

Le militantisme faussement démago de masse, la médiocrité intellectuelle et le manque d'esprit critique, le manque d'expression oral comme écrite, le marasme télévisuel et journalistique et l'asservissement consenti par les foules à son égard.

il y a 15 minutes, Maurice Clampin a dit :

Il y a aussi cette masse moutonnière bêlante , bien pensante , consensuelle et parfois enragée pour laquelle je n' arrive pas à avoir beaucoup d' empathie . 

De même.

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Membre, 53ans Posté(e)
Amamélisse Membre 102 messages
Baby Forumeur‚ 53ans‚
Posté(e)
il y a une heure, Quasi-Modo a dit :

 

La masse dans mon esprit ce sont les gens qui forment la société à laquelle nous appartenons.

Dans cette, notre, société, il y a aussi des groupes, sous-groupes et individus auxquels s'identifier ou à mépriser: les femmes vs les hommes; les végétariens vs les omnivores; les croyants vs les athées, etc... Mépriser la masse, c'est mépriser tout le monde sans discrimination; drôle de façon de ne pas être victime de discrimination! ;-)

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Membre, 36ans Posté(e)
sirielle Membre 8 508 messages
Maitre des forums‚ 36ans‚
Posté(e)

Il est possible aussi de mépriser en partie la masse, ou certains phénomènes de masse (même seulement temporairement). Ce n'est pas obligatoirement tout ou rien. D'ailleurs de la même façon si on méprise quelqu'un pour son comportement bas, c'est relatif à un comportement en particulier, et pas à tout ce que peut représenter la personne, qu'on peut aussi éventuellement apprécier pour d'autres raisons (y compris fondamentales), et respecter quand même en conséquence.

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Invité Eugène.K
Invités, Posté(e)
Invité Eugène.K
Invité Eugène.K Invités 0 message
Posté(e)
Il y a 1 heure, Quasi-Modo a dit :

 

Pourquoi la foule serait stupide? Je me demande pourquoi beaucoup disent ça. Parce qu'elle est sujette aux émotions contagieuses?

 

Oui, parce qu'il y a un effet d'identification au groupe qui induit des comportements moutonniers. Alors soyons honnête, l'effet peut être positif si la masse ne sombre pas dans le pathos ou l'excitation du moment, mais globalement et c'est enfoncer une porte ouverte que de le dire,  la foule ne réfléchit pas, elle s'amalgame. Et s'il y a  un chef charismatique, c'est lui qui va pouvoir rendre cette masse  dangereuse  .
On a un bel exemple avec Hitler qui a étudié le comportement des foules....et on vu ce que ça pouvait donner.
On doit pouvoir trouver plein d' exemples d'hystérie collective dans l'histoire .
Encore une fois et j'insiste , ce n'est pas l'individu qui est en cause., sauf si on parle du chef évidemment :hehe:

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Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)

La "masse" n'est pas tout à fait la foule, dans mon esprit en tout cas. C'est un concept plus tardif et plus abstrait. Ortega y Gasset n'est peut-être pas le premier, en tout cas il s'intéresse aux caractères de "l'homme-masse" et tire un ensemble de conséquences, dans La révolte des masses (1929...), alors très inquiétantes pour l'avenir et malheureusement largement confirmées par la suite. Ce qui constitue une masse ce sont des individus, atomisés au point de vue des rapports sociaux, coupés de leurs racines. Elles sont le produit du capital, de la science et de la technique modernes, qui en retour se nourrissent des masses, entendues dans ce sens-là.

L'homme masse naît dans la civilisation mais il n'est pas civilisé ; les rapports économiques abstraits ne suffisent pas à civiliser un homme - ils lui impriment seulement un certain caractère social. Cet homme-masse reste étranger au destin et à l'aventure de la civilisation, ouvert à toutes les influences il peut à tout moment basculer et tout détruire. Les sociétés de masse sont paradoxalement à la fois remarquablement "stables", leurs structures semblent impossibles à modifier, incapables de se réformer en profondeur, mais ce sont également des sociétés explosives et redoutables à de nombreux égards. Le caractère totalitaire, plus ou moins affirmé, est typique et consubstantiel des sociétés de masse... Aucune autre sorte de société n'a jamais pu former cette espèce de régime.

Sortir de la masse est possible. En revanche elle est toujours là, et son poids s'en fait d'autant plus sentir. C'est cette oppression qui est intolérable. La question est celle de notre marge de liberté.

Et j'ajoute, par rapport à la remarque de Quasi-modo, qui disait que la masse se méprise elle-même. On a toutes les raisons de mépriser la masse, mais ce n'est jamais qu'acter son impuissance face à elle. C'est désespéré. En revanche dans les sociétés de masse se produit un phénomène de distinction entre les individus, chacun est mis en injonction d'affirmer sa singularité. Cette affirmation est récupérée par la société de masse et elle est parfaitement conforme à son "économie". Regardes par exemple les applications de rencontre... on est réellement sur un marché et il s'agit de se vendre, de se situer sur tel ou tel segment. Bref ce n'est pas en contradiction, au contraire.

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Invité Quasi-Modo
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Invité Quasi-Modo
Invité Quasi-Modo Invités 0 message
Posté(e)

Tout le monde (ou beaucoup d'entre vous) ont parlé de comportement moutonnier. Mais qu'avez-vous concrètement apporté de strictement nouveau à l'humanité?

Finalement nous ne serions hors-masse que peu de fois, à peu d'occasions, lorsque l'on invente une nouvelle approche dans un domaine notamment. Et là ça ne concerne qu'une infime partie de l'humanité.

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Invité Quasi-Modo
Invités, Posté(e)
Invité Quasi-Modo
Invité Quasi-Modo Invités 0 message
Posté(e)

99% du temps (et encore je suis gentil en laissant 1%) nous imitons ou nous restons confinés dans des comportements parfaitement stéréotypés et moutonniers. La sociologie et le concept d'habitus par exemple est intéressant à ce titre. Pour cette raison principalement je n'arrive pas à détester les masses.

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Invité Quasi-Modo
Invités, Posté(e)
Invité Quasi-Modo
Invité Quasi-Modo Invités 0 message
Posté(e)
il y a 21 minutes, ArLeKiN a dit :

Et j'ajoute, par rapport à la remarque de Quasi-modo, qui disait que la masse se méprise elle-même. On a toutes les raisons de mépriser la masse, mais ce n'est jamais qu'acter son impuissance face à elle. C'est désespéré. En revanche dans les sociétés de masse se produit un phénomène de distinction entre les individus, chacun est mis en injonction d'affirmer sa singularité. Cette affirmation est récupérée par la société de masse et elle est parfaitement conforme à son "économie". Regardes par exemple les applications de rencontre... on est réellement sur un marché et il s'agit de se vendre, de se situer sur tel ou tel segment. Bref ce n'est pas en contradiction, au contraire.

Oui j'ai remarqué que les libéraux dans l'âme étaient tous particulièrement méprisants envers la masse par exemple. C'est remarquable et je me demandais pour cette raison si notre individualisme ne provoque pas ce mépris généralisé des masses envers elles-mêmes. Peut-être d'autres société fonctionnent autrement.

Il y a quelque chose de l'immodestie et de l'intransigeance aussi.

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Invité
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Invité
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Posté(e)
il y a 7 minutes, Quasi-Modo a dit :

qu'avez-vous concrètement apporté de strictement nouveau à l'humanité?

Pour moi la question se situe dans la vision du monde ou dans le rapport au monde et aux autres. Apporter quelque chose de nouveau à l'humanité n'est pas la question. C'est un critère extérieur et superficiel qui ne répond pas à la réalité vécue. Il ne s'agit pas de ne pas faire comme tout le monde, pour sortir de la masse. Ce qui s'oppose à la masse c'est l'individu dans le sens du non-divisé, qui est exactement l'inverse de l'homme masse. Sortir de la masse c'est prendre conscience de sa condition dans la masse. Si on vit toujours dans une société de masse, on ne peut plus s'identifier à elle de la même façon. La masse fonctionne par impulsions extérieures. Elle est essentiellement contrainte, soumise. C'est sa manière d'être. L'individu, au sens précisé ci dessus, agit pour des motifs intérieurs et il est toujours unique. Schématiquement.. Il est original dans le sens où ce qu'il fait, ses oeuvres dans le monde, s'originent en lui. Quoi qu'il puisse faire des choses qui extérieurement ressemblent à ce que font tous les autres.

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Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)
il y a 7 minutes, Quasi-Modo a dit :

Il y a quelque chose de l'immodestie et de l'intransigeance aussi. 

Dans le mépris porté à "la masse" ? As tu des exemples d'un tel mépris ?

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Membre, Posté(e)
aliochaverkiev Membre 1 978 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)
il y a 41 minutes, ArLeKiN a dit :

La "masse" n'est pas tout à fait la foule, dans mon esprit en tout cas. C'est un concept plus tardif et plus abstrait. Ortega y Gasset n'est peut-être pas le premier, en tout cas il s'intéresse aux caractères de "l'homme-masse" et tire un ensemble de conséquences, dans La révolte des masses (1929...), alors très inquiétantes pour l'avenir et malheureusement largement confirmées par la suite. Ce qui constitue une masse ce sont des individus, atomisés au point de vue des rapports sociaux, coupés de leurs racines. Elles sont le produit du capital, de la science et de la technique modernes, qui en retour se nourrissent des masses, entendues dans ce sens-là.

L'homme masse naît dans la civilisation mais il n'est pas civilisé ; les rapports économiques abstraits ne suffisent pas à civiliser un homme - ils lui impriment seulement un certain caractère social. Cet homme-masse reste étranger au destin et à l'aventure de la civilisation, ouvert à toutes les influences il peut à tout moment basculer et tout détruire. Les sociétés de masse sont paradoxalement à la fois remarquablement "stables", leurs structures semblent impossibles à modifier, incapables de se réformer en profondeur, mais ce sont également des sociétés explosives et redoutables à de nombreux égards. Le caractère totalitaire, plus ou moins affirmé, est typique et consubstantiel des sociétés de masse... Aucune autre sorte de société n'a jamais pu former cette espèce de régime.

Sortir de la masse est possible. En revanche elle est toujours là, et son poids s'en fait d'autant plus sentir. C'est cette oppression qui est intolérable. La question est celle de notre marge de liberté.

Et j'ajoute, par rapport à la remarque de Quasi-modo, qui disait que la masse se méprise elle-même. On a toutes les raisons de mépriser la masse, mais ce n'est jamais qu'acter son impuissance face à elle. C'est désespéré. En revanche dans les sociétés de masse se produit un phénomène de distinction entre les individus, chacun est mis en injonction d'affirmer sa singularité. Cette affirmation est récupérée par la société de masse et elle est parfaitement conforme à son "économie". Regardes par exemple les applications de rencontre... on est réellement sur un marché et il s'agit de se vendre, de se situer sur tel ou tel segment. Bref ce n'est pas en contradiction, au contraire.

Je suis "assez" d'accord avec notre analyse. La masse est un produit social, un produit de l'économie libérale, qui est affranchi de toutes les relations anciennes (historiques), économie qui fait de l'homme et de la femme seulement un acteur économique, un consommateur et un producteur.

La masse se caractérise par un abandon de toutes les mémoires. La masse évolue vers un athéisme de bon aloi, vers une gentillesse de bon aloi, vers une conception du bonheur gnan gan, la masse est totalement arrachée à la mémoire. Elle pense que la fin du monde est arrivée et que le bonheur est de passer son temps à jouir. Consommons, baisons, jouissons, produisons (en défendant tout de même nos intérêts), oui la masse est déconnectée de toutes les histoires.

Supposons qu'une catastrophe, écologique par exemple, casse tout ça. Je ne vous dis pas. Cette masse informe, oui, cette masse produira un nouveau totalitarisme. C'est une masse qui a une inertie énorme certes, mais qui, mise en branle dans l'adversité peut tout produire, surtout le pire. Espérons que l'économie parvienne à maintenir un niveau de vie minimal, prions,  sinon cette masse sans histoire deviendra le pire cauchemar de l'humanité. 

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Membre, Explorateur de Nuages, 46ans Posté(e)
Pheldwyn Membre 22 677 messages
46ans‚ Explorateur de Nuages,
Posté(e)

Finalement, il ne s'agit pas tant de mépriser la masse (dont, effectivement, nous faisons partie) que ses comportements.

Tout simplement parce que chaque être humain ne passe pas son temps à réfléchir, prendre du recul, raisonner sur tout, tout le temps,  et beaucoup de nos comportements individuels tournent autour de la recherche de considération, de place, etc ... dans ce monde.


Et donc "la masse", c'est la somme de tous les gens qui, à un instant t sur un sujet donné suivent par réflexe, sans s'interroger (ou sans suffisamment s'interroger ... ou sans même vouloir s'interroger) sur ce sujet, ou par manque de repère, d'attention, etc ... 

Et, certains, sur ces sujets et à cet instant t, ont des prises de conscience (qui peuvent être erronées ou discutables, mais au moins témoignent d'une élaboration de la pensée face à un comportement donné) et tentent de se faire entendre du "troupeau".


Et donc, suivant les sujets et les moments, nous pouvons être tour à tour dans la masse, ou au contraire faire un pas de côté.
Et il y a également le cas où l'on peut avoir conscience de l'aberration du comportement global, mais en faire partie, par manque d'alternatives (ou l'impression d'un tel manque), ou par calcul personnel, ou pour encore d'autres raisons.

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Membre, 36ans Posté(e)
sirielle Membre 8 508 messages
Maitre des forums‚ 36ans‚
Posté(e)
il y a 53 minutes, Quasi-Modo a dit :

Tout le monde (ou beaucoup d'entre vous) ont parlé de comportement moutonnier. Mais qu'avez-vous concrètement apporté de strictement nouveau à l'humanité?

Les inconvénients de la grégarité sont seulement dans ses excès. L'important étant de pouvoir résister aux mouvements populaires néfastes autant que possible (ce qui n'est pas toujours aussi facile qu'on pourrait le penser à priori), pas à ceux qui sont positifs. Mais quoi qu'il en soit mépris et orgueil ne vont pas forcément de paire. Le mépris est une émotion, la manifestation d'un dégoût moral (à tort ou à raison), et l'orgueil une surestime de soi par rapport aux autres, c'est différent.

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Invité Quasi-Modo
Invités, Posté(e)
Invité Quasi-Modo
Invité Quasi-Modo Invités 0 message
Posté(e)
il y a 45 minutes, ArLeKiN a dit :

Pour moi la question se situe dans la vision du monde ou dans le rapport au monde et aux autres. Apporter quelque chose de nouveau à l'humanité n'est pas la question. C'est un critère extérieur et superficiel qui ne répond pas à la réalité vécue. Il ne s'agit pas de ne pas faire comme tout le monde, pour sortir de la masse. Ce qui s'oppose à la masse c'est l'individu dans le sens du non-divisé, qui est exactement l'inverse de l'homme masse. Sortir de la masse c'est prendre conscience de sa condition dans la masse. Si on vit toujours dans une société de masse, on ne peut plus s'identifier à elle de la même façon. La masse fonctionne par impulsions extérieures. Elle est essentiellement contrainte, soumise. C'est sa manière d'être. L'individu, au sens précisé ci dessus, agit pour des motifs intérieurs et il est toujours unique. Schématiquement.. Il est original dans le sens où ce qu'il fait, ses oeuvres dans le monde, s'originent en lui. Quoi qu'il puisse faire des choses qui extérieurement ressemblent à ce que font tous les autres.

Je suis assez pour que tu nous fasses un topo sur la différence entre foule et masse du coup.

Qu'appelles-tu un individu atomisé, par opposition à non-divisé? Dans quel sens est-il atomisé (ou divisé)? Intérieurement ou extérieurement?

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Invité Quasi-Modo
Invités, Posté(e)
Invité Quasi-Modo
Invité Quasi-Modo Invités 0 message
Posté(e)

PS : Ah je viens de comprendre que pour @ArLeKiN un individu atomisé est un individu dont la raison de ses actions n'est pas spontanée (au sens philosophique de trouver son origine en soi).

il y a 11 minutes, Pheldwyn a dit :

Et, certains, sur ces sujets et à cet instant t, ont des prises de conscience (qui peuvent être erronées ou discutables, mais au moins témoignent d'une élaboration de la pensée face à un comportement donné) et tentent de se faire entendre du "troupeau".

Troupeau d'ailleurs qui exerce une pression continue pour contraindre les anticonformistes et les faire entrer dans le rang, il ne faut pas en être dupe.

Certains autres penseurs cependant se sont plus volontiers positionnés du côté de la masse au sens de conformisme : Kant par exemple considérait que s'habiller à la mode était un devoir.

il y a 55 minutes, ArLeKiN a dit :

Dans le mépris porté à "la masse" ? As tu des exemples d'un tel mépris ?

Oui le mépris du conformisme trouve principalement sa source dans l'immodestie et l'intransigeance, notamment du fait que nous sommes tous sujets aux comportements moutonniers occasionnellement.

Quant aux exemples je préfère ne pas en parler directement ;)

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Membre, Chien Fou forumeur, 90ans Posté(e)
Promethee_Hades Membre 25 564 messages
90ans‚ Chien Fou forumeur,
Posté(e)
Il y a 6 heures, Quasi-Modo a dit :

 

C'est exactement ce que je me dis systématiquement : nous sommes la masse, nous en faisons partie à part entière tous autant que nous sommes, alors pourquoi ce mépris systématique lorsque la masse, le peuple ou la populace est évoquée? La métaphore des moutons est une métaphore souvent employée, dans le langage quotidien mais aussi par Nietzsche ou d'autres penseurs d'envergure comme Wittgenstein. Tous deux profondément anticonformistes et détestant la masse ou les "philistins".

Pourtant je suis certain que si tu postes ton article sur le forum actualité dans d'autres sections, la masse sera quasi unanime pour condamner le harcèlement.

Pourquoi la foule serait stupide? Je me demande pourquoi beaucoup disent ça. Parce qu'elle est sujette aux émotions contagieuses?

En général je ne peux m'empêcher de penser qu'une personne ou un groupe a sa raison propre de se comporter comme il le fait. Sinon pourquoi le ferait-il? Au pire considérera-t-on que la personne n'a pas appris ce qu'elle aurait dû apprendre ou savoir, ce qui expliquerait certaines maladresses, ou qu'elle possède des croyances d'un autre âge qui la rendent esclave, ou je ne sais quoi encore.

Bonjour Quasi-Modo, poigne de mains

As tu déjà été témoin d'un mouvement de panique et d'une panique dans une masse de gens. Je l'ai été plusieurs fois témoin, c'est franchement pas beau à voir, quand tu vois les enfants piétiner, quand tu vois son comportement.

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Membre, 51ans Posté(e)
CAL26 Membre 6 564 messages
Maitre des forums‚ 51ans‚
Posté(e)

Le terme "masse" a une connotation péjorative mais elle est devenue l'histoire de l'humanité. Le fonctionnement du haut en bas et du bas en haut de nos sociétés, notre fonctionnement intellectuel et cognitif d'homo sapiens ont atteint leur niveau d'abstraction uniquement par le collectif, c'est-à-dire par l'émergence de valeurs, d'aspirations, de sentiments, d'émotions communes.

Cette unification, symbolisée dans sa genèse et l'étymologie par la religion, est nécessaire pour l'intelligence collective. Alors mépriser la masse c'est mépriser l'humanité. Dans ses folies et ses idioties mais aussi dans sa magnifique intelligence.

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Invité Eugène.K
Invités, Posté(e)
Invité Eugène.K
Invité Eugène.K Invités 0 message
Posté(e)
Il y a 4 heures, ArLeKiN a dit :

La "masse" n'est pas tout à fait la foule, dans mon esprit en tout cas. C'est un concept plus tardif et plus abstrait. Ortega y Gasset n'est peut-être pas le premier, en tout cas il s'intéresse aux caractères de "l'homme-masse" et tire un ensemble de conséquences, dans La révolte des masses (1929...), alors très inquiétantes pour l'avenir et malheureusement largement confirmées par la suite. Ce qui constitue une masse ce sont des individus, atomisés au point de vue des rapports sociaux, coupés de leurs racines. Elles sont le produit du capital, de la science et de la technique modernes, qui en retour se nourrissent des masses, entendues dans ce sens-là.

L'homme masse naît dans la civilisation mais il n'est pas civilisé ; les rapports économiques abstraits ne suffisent pas à civiliser un homme - ils lui impriment seulement un certain caractère social. Cet homme-masse reste étranger au destin et à l'aventure de la civilisation, ouvert à toutes les influences il peut à tout moment basculer et tout détruire. Les sociétés de masse sont paradoxalement à la fois remarquablement "stables", leurs structures semblent impossibles à modifier, incapables de se réformer en profondeur, mais ce sont également des sociétés explosives et redoutables à de nombreux égards. Le caractère totalitaire, plus ou moins affirmé, est typique et consubstantiel des sociétés de masse... Aucune autre sorte de société n'a jamais pu former cette espèce de régime.

Sortir de la masse est possible. En revanche elle est toujours là, et son poids s'en fait d'autant plus sentir. C'est cette oppression qui est intolérable. La question est celle de notre marge de liberté.

Et j'ajoute, par rapport à la remarque de Quasi-modo, qui disait que la masse se méprise elle-même. On a toutes les raisons de mépriser la masse, mais ce n'est jamais qu'acter son impuissance face à elle. C'est désespéré. En revanche dans les sociétés de masse se produit un phénomène de distinction entre les individus, chacun est mis en injonction d'affirmer sa singularité. Cette affirmation est récupérée par la société de masse et elle est parfaitement conforme à son "économie". Regardes par exemple les applications de rencontre... on est réellement sur un marché et il s'agit de se vendre, de se situer sur tel ou tel segment. Bref ce n'est pas en contradiction, au contraire.

Les concepts  sociologiques ne me sont guère familiers , mais oui , il ne faut peut-être pas confondre foule et masse, je suis ok.
Ok aussi , et c'est ce que je crois comprendre dans ton intervention, l'homme ne naît pas civilisé, du moins il n'est pas un "être social" dès la naissance; il faut l'éduquer , le former...et  de la  formation est au formatage. il n'y a qu'un pas, le premier....et c'est celui qui coûte en effet.;)

Il y a 4 heures, Quasi-Modo a dit :

Tout le monde (ou beaucoup d'entre vous) ont parlé de comportement moutonnier. Mais qu'avez-vous concrètement apporté de strictement nouveau à l'humanité?

Finalement nous ne serions hors-masse que peu de fois, à peu d'occasions, lorsque l'on invente une nouvelle approche dans un domaine notamment. Et là ça ne concerne qu'une infime partie de l'humanité.

C'est un sujet très intéressant.

Je me répète mais  la masse n'est pas méprisée à mon avis, du moins pas en tant qu'ensemble de personnes qui nous seraient totalement étrangères .Il est vrai qu'à 'inverse des orientaux, nous nous construisons de manière beaucoup plus individualiste. Eux sont conscients d'être "un relié au Tout" quand nous sommes éduqués dans la rivalité et le "chacun pour soi et que le meilleur gagne" Eux sont beaucoup dans la construction intérieure, spirituelle, philosophique, quand nous occidentaux nous construisons par la conquête extérieure...et matérielle. Pour prendre un seul exemple, les chinois n'ont jamais migré en masse (où l'on reparle de masse);)


Il est de toutes façons très difficile d'échapper à nos conditionnements, subis ou pleinement acceptés.
Nous avons quasiment tous des comportements moutonniers, nous , masse bêlante et docile qui  marchons bien sagement dans les clous; mais quand une avancée a lieu dans le domaine technologique, scientifique ou autre, on la doit généralement à une ou des personnes qui ont osé sortir des sentiers battus.


Toi, moi et l'ensemble des intervenants/nantes, n'apportons pas grand chose à l'humanité , c'est vrai et pourtant l'humanité a aussi  besoin de nous pour grandir, justement parce que ce ne sont pas forcément les chantres de la science et des nouvelles technologie qui vont nous rendre "adultes" ....mais là je digresse déjà, pardon.
Pour finir, l'esprit grégaire est préjudiciable quand il nous pousse dans le précipice, sinon il peut aussi être très bénéfique, voire salutaire, c'est selon.

 

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Invité
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Il y a 5 heures, Quasi-Modo a dit :

Je suis assez pour que tu nous fasses un topo sur la différence entre foule et masse du coup.

C'est l'irrationalité de la foule qui la rend dangereuse, la masse c'est sa rationalité. C'est l'organisation industrielle du meurtre par exemple. 

 

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Membre, 40ans Posté(e)
truebypass Membre 2 060 messages
40ans‚
Posté(e)
Il y a 15 heures, Quasi-Modo a dit :

Tout le monde (ou beaucoup d'entre vous) ont parlé de comportement moutonnier. Mais qu'avez-vous concrètement apporté de strictement nouveau à l'humanité?

Ne pas suivre les comportements de masse n'induit pas nécessairement de proposer une contribution alternative à l'humanité.
On peut très bien vivre modestement son existence, à l'écart du troupeau sans rien chercher à prouver ou à apporter à l'humanité. Surtout si on la rejette, par exemple.

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