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Comment la France maltraite ses vieux


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Selon le Comité consultatif national d’éthique, il existe en France une « dénégation collective » du vieillissement qui se traduit par une « maltraitance latente et non assumée ».

« Maltraitance », « ghettoïsation », « dénégation », « exclusion collective »… La société française a-t-elle un problème avec ses personnes âgées ? Dans un avis publié mercredi 16 mai, le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) dresse un constat extrêmement sévère de la façon dont celles-ci sont considérées et prises en charge, en particulier dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad).

Selon l’organisme consultatif, il existe dans notre pays une « dénégation collective » du vieillissement, qui se traduit par une « maltraitance » sous une forme « latente » et « non assumée » vis-à-vis d’une partie de la population âgée.

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A l’origine de la réflexion du CCNE, amorcée en octobre 2016, avant les mouvements de grève dans les maisons de retraite, une question : « Quel sens à la concentration des personnes âgées entre elles, dans des établissements dits d’hébergement ? », le pays comptant à ce moment-là plus de 577 000 personnes hébergées dans ce type de structure. A l’arrivée, une réponse « résolument politique » et cinglante : cette concentration constitue une « institutionnalisation forcée » et même une « ghettoïsation ».

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Cette mise à l’écart, cette « exclusion de fait de la société », même si elle vise aussi « de façon louable » à sécuriser et accompagner ces personnes vulnérables, pose « de véritables problèmes éthiques, notamment en termes de respect dû aux personnes », juge le CCNE. Les résidents doivent ainsi « payer cher » (tarif médian de 1 949 euros par mois) pour être dans un lieu qu’ils n’ont la plupart du temps pas choisi, qui les isole, et dans lequel « les professionnels font du mieux qu’ils peuvent avec des moyens qu’ils n’ont parfois pas ». Conséquence : « Dans un contexte de pénurie de personnels et de rationalisation des soins, le sentiment de solitude ressenti par les résidents est renforcé. »

Ces résidents âgés « intériorisent » en outre la conception négative du vieillissement qui traverse la société française, note le comité d’éthique. Il fait état du sentiment, « fréquemment rapporté » d’« être une charge », d’« être en trop », de « n’être plus ». Le tableau dépeint est particulièrement sombre. Les personnes âgées qui n’ont pas fait le choix de vivre en Ehpad « entrent en résilience et se résolvent à leur triste condition, s’adaptent bon an mal an à l’institution ». Quant à celles qui ne se résignent pas, elles développent une « dépression réactionnelle et se laissent mourir ou se font mourir du fait d’un sentiment d’indignité ».

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Les auteurs de l’avis posent donc la question sans détour : « Sur quels fondements repose le fait de réduire l’espace d’une personne âgée à celui d’une cellule monacale, de concentrer les personnes âgées entre elles et dans un même lieu ? Les arguments du registre de la rationalité économique, de l’ergonomie et de la sécurité ne prennent-ils pas le pas sur l’importance capitale du respect du souhait de lieu de vie, de l’inclusion des personnes âgées dans le tissu social, dans la diversité des âges et des personnes consubstantielles à la définition d’une société ? »

...

http://abonnes.lemonde.fr/societe/article/2018/05/16/comment-la-france-maltraite-ses-vieux_5299860_3224.html

 

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armide Membre 259 messages
Baby Forumeur‚
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C'est certain que les gens âgés ne sont pas bien traités surtout en maison de retraite. Pas assez de sollicitude ni d'assistance quotidienne sans doute par manque de personnel qualifié. En plus elles coûtent très cher comparativement aux retraites.

C'est un gros problème toujours laissé de côté car les vieux ne bloquent pas les routes.

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Invité s
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Invité s
Invité s Invités 0 message
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Bonjour, cela concerne surtout des personnes qui ont peu de ressources, un retraité qui a les moyens ou des proches qui financent la  maison de retraite trouveront des endroits où ils seront bien traités ce qui ne sera pas le cas pour les autres malheureusement.  

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Membre, Pépé fada , râleur , et clairvoyant ., 78ans Posté(e)
Maurice Clampin Membre 10 954 messages
78ans‚ Pépé fada , râleur , et clairvoyant .,
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:pap:  Dans un pays ou la "gérontophobie" est courante , assumé , et tout à fait admise surtout chez les moins de 40 ans je ne suis pas du tout étonné . 

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il y a 11 minutes, samira123 a dit :

Bonjour, cela concerne surtout des personnes qui ont peu de ressources, un retraité qui a les moyens ou des proches qui financent la  maison de retraite trouveront des endroits où ils seront bien traités ce qui ne sera pas le cas pour les autres malheureusement.  

Ce sont effectivement des personnes qu'on ne voit pas s'exprimer sur les forums, ce qui induit un certain biais que d'autres ont vite fait d'interpréter comme de la gérontophobie.

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Membre, 64ans Posté(e)
pila Membre 18 571 messages
Baby Forumeur‚ 64ans‚
Posté(e)

Je n'ai plus vu ma "petite vieille" depuis 25 ans. C'est ma tante; elle m'a donné une éducation (ma mère était malade); elle a été ma patronne pendant 9 ans. Vous ne pensez pas que je vais quand même aller voir cette bonne femme de 82 ans qui a passé son temps à me prodiguer douceurs et coups de poignard dans le dos !

Les gens qui travaillent dans les maisons de retraite ne sont pas toujours tendres. J'ai une proche qui l'a fait et qui n'a pas toujours était délicate avec ses clientes. Pour remédier un peu à ce problème, je serais d'avis que les profs aux 16 semaines de congés par an en refilent désormais 5 au personnel des maisons de retraite. Elles seraient ainsi, je pense, un peu plus en forme.

Ma proche qui a quitté le métier d'aide-soignante et bonniche en maison de retraite a eu des problèmes de dos à  force de soulever certains anciens impotents.

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Membre, 73ans Posté(e)
Morfou Membre 57 106 messages
Maitre des forums‚ 73ans‚
Posté(e)

C'est vrai que l'époque où les anciens finissaient leurs jours chez les belles filles était nettement meilleur!

Tu travailles pas? tu manges pas...il y aurait beaucoup à en dire!

Faire passer les maisons de retraite pour des camps concentrationnaires...faut quand même le faire!

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Posté(e)
il y a 9 minutes, Morfou a dit :

C'est vrai que l'époque où les anciens finissaient leurs jours chez les belles filles était nettement meilleur!

Tu travailles pas? tu manges pas...il y aurait beaucoup à en dire!

Faire passer les maisons de retraite pour des camps concentrationnaires...faut quand même le faire!

Suite de l'article que tu n'as pas lu:

« Agisme »

Si le maintien à domicile est souvent « difficile, voire impossible », c’est à la fois parce que les aidants « naturels » que sont les proches ne sont pas suffisamment soutenus et que les professions du maintien à domicile ne sont « pas suffisamment valorisées socialement ni convenablement rémunérées ». Dès lors, estime le CCNE, un « choix essentiel peut s’imposer, même s’il risque d’être impopulaire » entre le financement de « prouesses technoscientifiques » et la « garantie d’une égalité d’accès pour tous à la santé, entendue comme état de bien-être physique, mental et social ».

Au-delà de la question des moyens, le comité d’éthique dénonce « l’âgisme » dont fait preuve notre société et appelle à une « prise de conscience » collective sur la façon dont nous traitons et considérons nos aînés. Dans cette perspective, il interroge la société tous azimuts. Selon lui, les médias jouent par exemple sur ce sujet « un rôle de déformation ou de désinformation plus que d’information », en ne faisant pas état de « la réalité des personnes fragiles » mais en survalorisant au contraire le fait « d’être jeune et bien portant ».

Cet « âgisme », véritable « ségrégation » des personnes du fait de leur âge, se traduit aussi lors des prises en charge par les soignants. Il n’est par exemple pas rare qu’une personne âgée, au motif qu’elle met « trop de temps » à se déshabiller en consultation, se trouve « examinée » au travers de ses vêtements. « C’est ainsi que la mauvaise pratique peut conduire à la méconnaissance de signes cliniques qui auraient pu permettre la reconnaissance en temps utile de pathologies majeures », note le CCNE.

« Exclusion sociale »

Autre exemple, la prise en charge dans les services d’urgence, où « les personnels soignants n’ont pas tendance à s’occuper en priorité » de ce type de public, du fait de sa difficulté à exprimer rapidement les symptômes qui ont motivé la venue, ce qui peut in fine causer une aggravation de l’état et « générer encore plus de vulnérabilité ». Pour le CCNE, « cet âgisme est d’autant plus dangereux qu’il est rarement conscient ». Conséquence, selon le comité d’éthique, de l’accumulation de ces petites ou grandes discriminations : « Une exclusion sociale de fait. »

Préfigurant de futures réflexions sur d’autres aspects du vieillissement, le CCNE s’interroge également sur le « sens » de certaines vies. « Il n’est pas certain que certaines survies ou vies prolongées du fait des nouvelles performances médicales soient des vies “heureuses” », relève-t-il.

Lire l’entretien :   « Certaines personnes âgées souffrent d’un sentiment d’indignité »

S’aventurant sur des terrains plus éloignés de l’éthique, le comité dresse enfin une liste de propositions très concrètes – voire techniques – pour améliorer la situation, comme la création d’un cinquième risque de la Sécurité sociale pour financer la dépendance. Il s’interroge sur la possibilité de penser le développement du concept d’« Ehpad hors de l’Ehpad », en intégrant par exemple un ou deux étages pour ce type d’hébergement dans les immeubles nouvellement construits. Et estime qu’il y aurait lieu, dès l’école, dès l’éducation des enfants, « de penser l’aide aux plus vulnérables comme un devoir démocratique nécessaire ».

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Membre, 73ans Posté(e)
Morfou Membre 57 106 messages
Maitre des forums‚ 73ans‚
Posté(e)
à l’instant, fx. a dit :

Suite de l'article que tu n'as pas lu:

« Agisme »

Si le maintien à domicile est souvent « difficile, voire impossible », c’est à la fois parce que les aidants « naturels » que sont les proches ne sont pas suffisamment soutenus et que les professions du maintien à domicile ne sont « pas suffisamment valorisées socialement ni convenablement rémunérées ». Dès lors, estime le CCNE, un « choix essentiel peut s’imposer, même s’il risque d’être impopulaire » entre le financement de « prouesses technoscientifiques » et la « garantie d’une égalité d’accès pour tous à la santé, entendue comme état de bien-être physique, mental et social ».

Au-delà de la question des moyens, le comité d’éthique dénonce « l’âgisme » dont fait preuve notre société et appelle à une « prise de conscience » collective sur la façon dont nous traitons et considérons nos aînés. Dans cette perspective, il interroge la société tous azimuts. Selon lui, les médias jouent par exemple sur ce sujet « un rôle de déformation ou de désinformation plus que d’information », en ne faisant pas état de « la réalité des personnes fragiles » mais en survalorisant au contraire le fait « d’être jeune et bien portant ».

Cet « âgisme », véritable « ségrégation » des personnes du fait de leur âge, se traduit aussi lors des prises en charge par les soignants. Il n’est par exemple pas rare qu’une personne âgée, au motif qu’elle met « trop de temps » à se déshabiller en consultation, se trouve « examinée » au travers de ses vêtements. « C’est ainsi que la mauvaise pratique peut conduire à la méconnaissance de signes cliniques qui auraient pu permettre la reconnaissance en temps utile de pathologies majeures », note le CCNE.

« Exclusion sociale »

Autre exemple, la prise en charge dans les services d’urgence, où « les personnels soignants n’ont pas tendance à s’occuper en priorité » de ce type de public, du fait de sa difficulté à exprimer rapidement les symptômes qui ont motivé la venue, ce qui peut in fine causer une aggravation de l’état et « générer encore plus de vulnérabilité ». Pour le CCNE, « cet âgisme est d’autant plus dangereux qu’il est rarement conscient ». Conséquence, selon le comité d’éthique, de l’accumulation de ces petites ou grandes discriminations : « Une exclusion sociale de fait. »

Préfigurant de futures réflexions sur d’autres aspects du vieillissement, le CCNE s’interroge également sur le « sens » de certaines vies. « Il n’est pas certain que certaines survies ou vies prolongées du fait des nouvelles performances médicales soient des vies “heureuses” », relève-t-il.

Lire l’entretien :   « Certaines personnes âgées souffrent d’un sentiment d’indignité »

S’aventurant sur des terrains plus éloignés de l’éthique, le comité dresse enfin une liste de propositions très concrètes – voire techniques – pour améliorer la situation, comme la création d’un cinquième risque de la Sécurité sociale pour financer la dépendance. Il s’interroge sur la possibilité de penser le développement du concept d’« Ehpad hors de l’Ehpad », en intégrant par exemple un ou deux étages pour ce type d’hébergement dans les immeubles nouvellement construits. Et estime qu’il y aurait lieu, dès l’école, dès l’éducation des enfants, « de penser l’aide aux plus vulnérables comme un devoir démocratique nécessaire ».

25 ans de ma vie à travailler à domicile et en structures, privées ou publiques!

J'aurais beaucoup à dire!

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Un autre article que Morfou va s'empresser de lire puisqu'il n'est pas en lecture publique et qu'il parle de certaines conditions de vie.

Toilette « TMC », pour « tête, mains, cul »

Car travailler dans un Ehpad, c’est pratiquer une gymnastique comptable de tous les instants. Jessica Colson, 34 ans, a fait et refait ses calculs. Soixante-trois résidents dans son établissement privé de Moselle. Quatre aides-soignantes le matin, deux l’après-midi. Ce qui laisse quatre minutes par patient pour lever, faire sa toilette matinale, changer et habiller ; trois minutes et vingt secondes pour déshabiller, changer, soigner, et coucher.

Pour tenir le rythme, « on expédie en priant pour qu’il y ait le moins d’imprévus, de demandes des patients qu’on devra faire semblant de ne pas entendre », dit Olga C., 36 ans, qui travaille dans un établissement en Bretagne. Pour la toilette, c’est la « méthode TMC », pour « tête, mains, cul ». Une situation qui ne fait qu’empirer avec le départ de deux de ses collègues, embauchées en contrats aidés. Depuis, Olga C. dit attendre le jour où « on mettra tous les résidents sous la même douche avec un jet pour aller plus vite ».

Lire (en édition abonnés):   Ehpad, le grand désarroi des familles

Sans cesse, on tire, on saisit sans précautions, parce qu’on n’a pas le temps. Les bleus apparaissent parfois sur les bras de ces résidents à la peau qui marque si facilement. « On dit qu’ils sont tombés », raconte Olga C.

« Quinze personnes à faire manger en une heure, ça fait quatre minutes par tête »

A table, le rythme n’est pas moins intense. Justine L., 29 ans, dont dix ans comme aide-soignante, raconte ces repas avec « quinze personnes à faire manger en une heure – ça fait quatre minutes par tête ». Alors parfois, certaines abdiquent. C’est une assiette où l’entrée, le plat chaud et le fromage sont mélangés pour réduire la durée des repas. Une « bouillie qu’on ne servirait pas à un chien », regrette Justine L., qui désespère de « voir certains résidents se laisser mourir de faim »« A un moment, la société s’est dit : “Ce n’est plus l’humain qui est important” », analyse l’aide-soignante, dont la mère faisait le même métier, « mais pas dans les mêmes conditions ».

Les traitements médicaux n’échappent pas à cette course effrénée. « Je bâcle et agis comme un robot », raconte Mathilde Basset, infirmière de 25 ans, seule en poste pour 99 résidents répartis sur les trois étages de son Ehpad de l’Ardèche, sis au sein même de l’hôpital. « Je ne souhaite à personne d’être brusqué comme on brusque les résidents », dit celle qui a préféré quitter fin 2017 cette « usine d’abattage qui broie l’humanité des vies qu’elle abrite, en pyjama ou en blouse blanche », comme elle l’a expliqué dans un post Facebook partagé plus de 20 000 fois.

Bien sûr, la situation n’est pas aussi dégradée dans tous les Ehpad de France. Nombre de soignants rappellent combien « les choix de la direction peuvent limiter la casse » ou que « des manageurs parviennent à rendre l’environnement de travail respirable ». Tous pourtant déplorent un rythme de travail devenu infernal au fil des ans, à mesure que les résidents entrent avec des handicaps ou des troubles cognitifs de plus en plus lourds.

http://abonnes.lemonde.fr/societe/article/2018/01/29/les-maisons-de-retraite-machines-a-broyer-du-personnel-soignant_5248661_3224.html

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Membre, 73ans Posté(e)
Morfou Membre 57 106 messages
Maitre des forums‚ 73ans‚
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Mais vous n'aimeriez pas forcément...

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Membre, Obsédé textuel, 72ans Posté(e)
Gouderien Membre 34 685 messages
72ans‚ Obsédé textuel,
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La situation dans les EHPAD est de la responsabilité de l'État, qui entre autres décide du nombre de soignants et d'infirmières par établissement. En gros, on prend le nombre nécessaire, et on divise par trois - ou quatre. Et pour les maisons de retraite du privé, ce n'est pas mieux. C'est un secteur où on en a pratiquement jamais pour son argent. Au contraire même, souvent plus c'est cher pire c'est.

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Membre, Greuh, 43ans Posté(e)
The_Dalek Membre 21 012 messages
43ans‚ Greuh,
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Il y a 3 heures, Morfou a dit :

C'est vrai que l'époque où les anciens finissaient leurs jours chez les belles filles était nettement meilleur!

Tu travailles pas? tu manges pas...il y aurait beaucoup à en dire!

Faire passer les maisons de retraite pour des camps concentrationnaires...faut quand même le faire!

https://twitter.com/balanceehpad?lang=fr

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Dans un avis rendu public ce mercredi, le Comité consultatif national d’éthique se montrent extrêmement sévère sur la situation les établissements pour personnes dépendantes.

 

«Un délabrement éthique.» L’analyse est forte, terrible même, sur le système des Ehpad, ces établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes, en France. En tout cas, c’est celle que vient de tenir le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) dans un avis rendu public, ce mercredi. «Voilà des personnes très âgées qui se retrouvent institutionnalisées (placées en institution, ndlr) alors qu’elles ne l’ont pas vraiment consenti», résume ainsi le professeur Régis Aubry, rapporteur de ce texte sur «les Enjeux éthiques du vieillissement». «Ces personnes se retrouvent, en plus, entre vieux alors qu’elles ne l’ont pas demandé. Enfin, elles se doivent payer très cher». Sombre bilan. Comme si la société dans son ensemble s’était débarrassée de la situation de ces personnes les plus fragiles.

Le CCNE s’est lui-même autosaisi de cette question, avec l’objectif de s’interroger sur le «sens à donner à la concentration des personnes âgées entre elles dans des établissements dits d’hébergement». Bref, de se demander si les Ehpad sont une bonne manière de répondre à la grande vieillesse. La réponse est donc franchement négative. Le rapport égrène ainsi une série de données qui, pour certaines, donnent le frisson. Près de 600 000 personnes vivent aujourd’hui dans l’un des 7 200 EHPAD, un nombre d’établissements qui baisse depuis 2015. Paradoxe, les Agences régionales d’hospitalisation ont pourtant prévu d’installer 12 320 places supplémentaires dans la période 2017-2021. «Les trois quarts des personnes résidentes interrogées auraient souhaité ne pas vivre leur existence en Ehpad», accable le rapport. Le profil des résidents est le suivant: au trois-quarts, il s’agit de femmes, l’âge moyen est de 85 ans et la durée moyenne de séjour est de 2 ans et demi. On y vient de plus en plus tard, de plus en plus triste, dans une situation physique de plus en plus lourde, et on y vient pour mourir. «Le tarif médian est de 1949 euros par mois, ce qui représente l’équivalent de 114% du revenu mensuel moyen d’un retraité avant aides sociales», pointe le rapport.

«Dénégation collective»

Voilà pour les chiffres, auxquels on pourrait en ajouter un dernier: 40% des personnes en EHPAD seraient déprimées. «L’accumulation de ces données, martèle Régis Aubry, donne le sentiment d’une dénégation collective de cette situation. On ne veut pas voir collectivement ce qui se passe». Il y a aussi ces mots repris dans l’avis du Comité: «Cela révèle une forme latente de maltraitance vis-à-vis des personnes âgées dépendantes à la fois au plan politique, mais d’une façon plus générale au plan social et parfois familial.» Et d’ajouter: «Cette forme de maltraitance, non assumée, peut potentiellement induire une exclusion effective de ces personnes.» Enfin, il y a cet aveu: «Dans les conditions actuelles d’organisation de notre système social et de notre système de santé, le respect des personnes les plus vulnérables n’apparaît pourtant plus comme prioritaire».

A lire aussi [Les vieux dans les yeux]: notre série d'enquête sur les personnes âgées

Pour le CCNE, cette maltraitance ne date pas d’hier, mais elle est le fruit d’une longue histoire, aux responsabilités variées. «Nos sociétés, en confiant finalement la vieillesse et la fin de la vie à la médecine, ont confiné des personnes en raison de leur âge dans des lieux de vie souvent violents et parfois même maltraitants. Elles ont exclu ces questions du champ de la responsabilité sociale et individuelle.» Cela se traduit «par une tendance très marquée à l’institutionnalisation des personnes âgées les plus fragiles, en leur imposant des contraintes mal justifiables psychologiquement, contraintes altérant le vécu de la fin de leur vie déjà difficile à supporter. Or la vieillesse, la fin de la vie et la mort ne concernent pas que la médecine et la santé».

Face à ce constat d’une maltraitance collective face au grand âge, le président du CCNE, le professeur Jean-François Delfraissy a reconnu que, pour une fois, son comité a rendu «un avis certes éthique, mais aussi politique». «On ne peut pas, a-t-il expliqué, dresser ce constat, et ne pas faire des propositions.» Et c’est sur ce volet que l’on peut rester sur sa faim, car lesdites propositions restent très généralistes, appelant à l’émergence de nouvelles solidarités et à faire vivre «l’intergénérationnel». Certes…

«L’Ehpad hors de l’Ehpad»

Plus concrètement, le CCNE propose de «réfléchir à l’Ehpad hors de l’Ehpad». Il «pourrait être imposé par exemple aux immeubles nouveaux d’intégrer un ou deux étages de logement pour un Ehpad». Autre piste: «favoriser les alternatives à l’Ehpad, comme l’habitat intergénérationnel» ou «l’habitat intermédiaire pour personnes âgées (résidences autonomies, résidences services)». «Il s’agit de refondre notre système de santé», a encore insisté Régis Aubry.

Le Comité propose aussi de «faire évoluer le droit social, pour permettre à un proche d’aider et d’accompagner une personne malade ou handicapée». Enfin, il suggère la création «d’un cinquième risque reconnue par la sécurité sociale (en plus de la maladie, l’accident du travail, la famille et la retraite, ndlr), pour permettre une meilleure prévention et un meilleur accompagnement des personnes dépendantes». Ce cinquième risque a été envisagé mais jamais concrétisé par des gouvernements précédents. En avril, Emmanuel Macron en a juste évoqué la possibilité.

Eric Favereau

http://www.liberation.fr/france/2018/05/16/les-personnes-agee-dependantes-victimes-d-une-forme-de-maltraitance_1650517

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Membre, Un con qui marche ira plus loin qu'un intellectuel assis, 52ans Posté(e)
DroitDeRéponse Membre 86 804 messages
52ans‚ Un con qui marche ira plus loin qu'un intellectuel assis,
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Il y a 3 heures, Gouderien a dit :

La situation dans les EHPAD est de la responsabilité de l'État, qui entre autres décide du nombre de soignants et d'infirmières par établissement. En gros, on prend le nombre nécessaire, et on divise par trois - ou quatre. Et pour les maisons de retraite du privé, ce n'est pas mieux. C'est un secteur où on en a pratiquement jamais pour son argent. Au contraire même, souvent plus c'est cher pire c'est.

1 Infirmiere pour 1 patient H24 = 2/3 salaires   temps plein . Sur lequel on ajoutera la restauration et la Chambre . C’est de la responsabilité des français et non de l’etat de réclamer une augmentation massive de la CSG pour que cela soit possible et assurer une fin de vie digne à leurs aînés . 

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Membre, 73ans Posté(e)
Morfou Membre 57 106 messages
Maitre des forums‚ 73ans‚
Posté(e)
il y a 2 minutes, fx. a dit :

Dans un avis rendu public ce mercredi, le Comité consultatif national d’éthique se montrent extrêmement sévère sur la situation les établissements pour personnes dépendantes.

 

«Un délabrement éthique.» L’analyse est forte, terrible même, sur le système des Ehpad, ces établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes, en France. En tout cas, c’est celle que vient de tenir le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) dans un avis rendu public, ce mercredi. «Voilà des personnes très âgées qui se retrouvent institutionnalisées (placées en institution, ndlr) alors qu’elles ne l’ont pas vraiment consenti», résume ainsi le professeur Régis Aubry, rapporteur de ce texte sur «les Enjeux éthiques du vieillissement». «Ces personnes se retrouvent, en plus, entre vieux alors qu’elles ne l’ont pas demandé. Enfin, elles se doivent payer très cher». Sombre bilan. Comme si la société dans son ensemble s’était débarrassée de la situation de ces personnes les plus fragiles.

Le CCNE s’est lui-même autosaisi de cette question, avec l’objectif de s’interroger sur le «sens à donner à la concentration des personnes âgées entre elles dans des établissements dits d’hébergement». Bref, de se demander si les Ehpad sont une bonne manière de répondre à la grande vieillesse. La réponse est donc franchement négative. Le rapport égrène ainsi une série de données qui, pour certaines, donnent le frisson. Près de 600 000 personnes vivent aujourd’hui dans l’un des 7 200 EHPAD, un nombre d’établissements qui baisse depuis 2015. Paradoxe, les Agences régionales d’hospitalisation ont pourtant prévu d’installer 12 320 places supplémentaires dans la période 2017-2021. «Les trois quarts des personnes résidentes interrogées auraient souhaité ne pas vivre leur existence en Ehpad», accable le rapport. Le profil des résidents est le suivant: au trois-quarts, il s’agit de femmes, l’âge moyen est de 85 ans et la durée moyenne de séjour est de 2 ans et demi. On y vient de plus en plus tard, de plus en plus triste, dans une situation physique de plus en plus lourde, et on y vient pour mourir. «Le tarif médian est de 1949 euros par mois, ce qui représente l’équivalent de 114% du revenu mensuel moyen d’un retraité avant aides sociales», pointe le rapport.

«Dénégation collective»

Voilà pour les chiffres, auxquels on pourrait en ajouter un dernier: 40% des personnes en EHPAD seraient déprimées. «L’accumulation de ces données, martèle Régis Aubry, donne le sentiment d’une dénégation collective de cette situation. On ne veut pas voir collectivement ce qui se passe». Il y a aussi ces mots repris dans l’avis du Comité: «Cela révèle une forme latente de maltraitance vis-à-vis des personnes âgées dépendantes à la fois au plan politique, mais d’une façon plus générale au plan social et parfois familial.» Et d’ajouter: «Cette forme de maltraitance, non assumée, peut potentiellement induire une exclusion effective de ces personnes.» Enfin, il y a cet aveu: «Dans les conditions actuelles d’organisation de notre système social et de notre système de santé, le respect des personnes les plus vulnérables n’apparaît pourtant plus comme prioritaire».

A lire aussi [Les vieux dans les yeux]: notre série d'enquête sur les personnes âgées

Pour le CCNE, cette maltraitance ne date pas d’hier, mais elle est le fruit d’une longue histoire, aux responsabilités variées. «Nos sociétés, en confiant finalement la vieillesse et la fin de la vie à la médecine, ont confiné des personnes en raison de leur âge dans des lieux de vie souvent violents et parfois même maltraitants. Elles ont exclu ces questions du champ de la responsabilité sociale et individuelle.» Cela se traduit «par une tendance très marquée à l’institutionnalisation des personnes âgées les plus fragiles, en leur imposant des contraintes mal justifiables psychologiquement, contraintes altérant le vécu de la fin de leur vie déjà difficile à supporter. Or la vieillesse, la fin de la vie et la mort ne concernent pas que la médecine et la santé».

Face à ce constat d’une maltraitance collective face au grand âge, le président du CCNE, le professeur Jean-François Delfraissy a reconnu que, pour une fois, son comité a rendu «un avis certes éthique, mais aussi politique». «On ne peut pas, a-t-il expliqué, dresser ce constat, et ne pas faire des propositions.» Et c’est sur ce volet que l’on peut rester sur sa faim, car lesdites propositions restent très généralistes, appelant à l’émergence de nouvelles solidarités et à faire vivre «l’intergénérationnel». Certes…

«L’Ehpad hors de l’Ehpad»

Plus concrètement, le CCNE propose de «réfléchir à l’Ehpad hors de l’Ehpad». Il «pourrait être imposé par exemple aux immeubles nouveaux d’intégrer un ou deux étages de logement pour un Ehpad». Autre piste: «favoriser les alternatives à l’Ehpad, comme l’habitat intergénérationnel» ou «l’habitat intermédiaire pour personnes âgées (résidences autonomies, résidences services)». «Il s’agit de refondre notre système de santé», a encore insisté Régis Aubry.

Le Comité propose aussi de «faire évoluer le droit social, pour permettre à un proche d’aider et d’accompagner une personne malade ou handicapée». Enfin, il suggère la création «d’un cinquième risque reconnue par la sécurité sociale (en plus de la maladie, l’accident du travail, la famille et la retraite, ndlr), pour permettre une meilleure prévention et un meilleur accompagnement des personnes dépendantes». Ce cinquième risque a été envisagé mais jamais concrétisé par des gouvernements précédents. En avril, Emmanuel Macron en a juste évoqué la possibilité. 

Eric Favereau

http://www.liberation.fr/france/2018/05/16/les-personnes-agee-dependantes-victimes-d-une-forme-de-maltraitance_1650517

Plus concrètement, le CCNE propose de «réfléchir à l’Ehpad hors de l’Ehpad». Il «pourrait être imposé par exemple aux immeubles nouveaux d’intégrer un ou deux étages de logement pour un Ehpad». Autre piste: «favoriser les alternatives à l’Ehpad, comme l’habitat intergénérationnel» ou «l’habitat intermédiaire pour personnes âgées (résidences autonomies, résidences services)». «Il s’agit de refondre notre système de santé», a encore insisté Régis Aubry.

Le Comité propose aussi de «faire évoluer le droit social, pour permettre à un proche d’aider et d’accompagner une personne malade ou handicapée». Enfin, il suggère la création «d’un cinquième risque reconnue par la sécurité sociale (en plus de la maladie, l’accident du travail, la famille et la retraite, ndlr), pour permettre une meilleure prévention et un meilleur accompagnement des personnes dépendantes». Ce cinquième risque a été envisagé mais jamais concrétisé par des gouvernements précédents. En avril, Emmanuel Macron en a juste évoqué la possibilité.

-----------------------Est préconisé ce qui existe déjà...z'ont l'air fin! votre lien est du 16 mai 2018!

Ca fait bien 20/30ans qu'existe ces lieux en dehors des lieux...

Et c'est quoi ce "5ème risque"?

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Membre, 73ans Posté(e)
Morfou Membre 57 106 messages
Maitre des forums‚ 73ans‚
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à l’instant, DroitDeRéponse a dit :

1 Infirmiere pour 1 patient H24 = 2/3 salaires   temps plein . Sur lequel on ajoutera la restauration et la Chambre . C’est de la responsabilité des français et non de l’etat de réclamer une augmentation massive de la CSG pour que cela soit possible 

Les infirmières s'occupent aujourd'hui rarement des patients!

En dehors des médicaments, elles ont tout un tas de papiers à tenir à jour qui leur prend du temps, tous les patients sont fichés plusieurs fois par jour, sans compter les réunions d'avant, pendant et après travail des personnels soignants etc.

Il fut un temps où c'était l'infirmière qui faisait les toilettes des grands grabataires ou fins de vie, ce n'est plus le cas depuis longtemps!

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Invité fx.
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Une pensée émue pour le cynisme.

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Invité Ink 82
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Invité Ink 82
Invité Ink 82 Invités 0 message
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Bonsoir, beau et courageux sujet.

"À 89 ans, Sophocle écrit Œdipe à Colone . À 80 ans, Goethe écrit son grand Faust . À 97 ans, Titien peint la Descente de la croix . À 85 ans, Verdi compose son grandiose Te Deum . Monet, Kant, Voltaire, Chateaubriand, Hugo, Tolstoï, Shaw, Mauriac, etc., octogénaires, poursuivent une œuvre admirable. À 90 ans le doge Dandolo assiège et prend Constantinople. Ce sont des exemples qu’on se cite à soi-même pour donner le change sur son âge. " De Gaulle, carnet de notes 1967.

Le rôle des médias pèse lourdement sur notre regard français pour le moins négatif sur la vieillesse, vécu pour résumer comme un déclin. Cela reste un sentiment personnel, mais nous semblons étalonner des stéréotypes sociaux d'efficacité par une obsession pour l'économie et le travail. L'ancien n'est plus sage, une richesse, mais un coût, au ban de la vie active et puis chemin faisant de la société, et enfin malheureusement trop souvent de la famille. Nous sommes passés de Sénèque à Plaute. On peut se donner espoir d'observer de tout temps cette image et cette place des vieux changer.

Voici un article très intéressant. Comme il est un peu long, vous pouvez allez directement à la quatrième partie sur les processus d'exclusions : https://www.cairn.info/revue-pensee-plurielle-2003-2-page-7.htm

Bonne soirée

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