Etre enseignant aujourd'hui

Il y a 2 heures, Pirlouit2017 a dit :

Si l'on excepte ceux qui embrassent cyniquement cette carrière parce qu'ils ne savent rien faire d'autre (vivent les instits aux fautes d'orthographe et de syntaxe), il est évident que pour certains cela repose sur un malentendu de départ : s'imaginer qu'on aura toute liberté pour ciseler des esprits brillants et indépendants. Bien naïfs ceux qui auraient gobé cela et s'aperçoivent qu'il s'agit de gérer la médiocrité.

C'est bien pour cela que l'EN peine à recruter, d'autant plus dans certaines zones...

Les jeunes en devenir, profs, ils en sortent du bahut...ils savent très bien ce qui les attends...

C'est amusant de faire n'importe quoi, quelques fois dès la primaire, mais ensuite, faut assumer...

Il y a 1 heure, chanou 34 a dit :

Ben...Disons qu'en tant que parent d'élève, j'aurais quand même un peu de mal avec un instituteur qui fait des fautes en utilisant un vocabulaire courant.

Le prof d'anglais du collège de mes mômes, ils y sont tous passés avec lui, il a pas eu de veine...chaque écrit du carnet avait des fautes d'orthographes suffisamment importantes pour que je les lui corrige, moi...

Il y a 1 heure, PLS maker a dit :

C'est vous qui parliez de "langage courant"  

Passons... 

Comme suggérer tout à l'heure à Pirlouit, faire des fautes n'est nullement le signe d'une méconnaissance de la langue et de son écriture. C'est juste le signe d'un écart (de plus en plus considérable d'ailleurs) entre langue orale et code écrit et/ou de conditions cérébrales particulières face auquel les personnes concernées ne peuvent rien. 

Il est certes important d'enseigner l'orthographe correcte aux gamins, du fait de l'importance sociale de celle-ci. Mais (et c'est là ce que je fais) il est également primordial de faire comprendre aux gamins, futurs adultes et citoyens éclairés, que la faute d'orthographe est quelque chose de normal, que tout le monde fait, et que la faute d'orthographe est à distinguer de la qualité de l'individu. Il n'y a pas de honte à faire des fautes d'accord (surtout qu'une majorité d'entre elles n'apportent rien au sens) et quelqu'un qui ne sait pas qu'"enveloppe" prend deux "p" n'est pas un idiot. 

Vous oubliez quand même que ces chers petits ne seront pas tous maçons et qu'à un certain niveau l'orthographe est importante! non?

Et que plus ils sont jeunes mieux ils retiennent!

Il y a 1 heure, Kokelicot a dit :

il ne faut pas omettre que dans le cursus scolaire il y a certaines classes adaptées, où tenter "le dire, le lire, le compter" au-delà des lacunes sont déjà un véritable objectif pour des enfants qui tentent de rester dans la scolarisation alors que c'est une véritable bataille pour les parents que de les scolariser. Alors si certains enseignants dérogent à la perfectibilité pas bien grave ils s'attachent à ces élèves pour que ceux-ci progressent malgré leurs handicaps...

Vous parlez du handicap social?

il y a une heure, PLS maker a dit :

J'en minimise l'aspect pratique, linguistique. En revanche relisez bien : je n'en ai pas minimisé l'aspect social, au contraire je le reconnais. 

Quand j'encourage à considérer les fautes d'orthographes comme étant naturel, je ne minimise rien du tout, je ne fais que résumer toute la littérature linguistique, socio-linguistique et de sciences cognitives en la matière hein  Ca ne sort pas de mon chapeau. C'est plutôt une démarche visant à de meilleurs rapports entre personnes. 

L'orthographe française n'est pas fait que de règles, elle est également faite de codes qui n'ont aucune valeur communicative. Ne pas les appliquer, c'est rien au fond, c'est juste que ça donne l'occasion à de vieux cons de vous prendre de haut. 

Que les lettres p, b, k, g servent à transcrire certains sons et pas d'autres, ce sont des règles. 

Qu'enveloppe prenne deux "p" c'est un code. Il pourrait prendre un seul "p" que ça ne changerait rien du tout. 

C'est d'abord encourager l'élève à faire ce qu'il veut de l'orthographe, alors que d'un autre coté il pourrait progresser...

Et qui dit progression pense valorisation!

il y a 6 minutes, Morfou a dit :

Vous oubliez quand même que ces chers petits ne seront pas tous maçons et qu'à un certain niveau l'orthographe est importante! non?

Et que plus ils sont jeunes mieux ils retiennent!

On n'a pas le temps. On est déjà un des pays qui consacre le plus de temps à l'apprentissage de son code écrit. Si les résultats sont médiocres, ce n'est pas à cause de mon laxisme présumé, ou du niveau des enseignants, non, c'est à cause du code écrit lui-même. 

Dès lors, en tant qu'enseignant, que faire, comment gérer cette état de fait ? (c'est le sujet hein ^^")

Ben j'essaye de démysthifier cette merde, de remettre les pendules à l'heure en matière de faute. Voilà. Casser, autant que faire se peut cette image sociale. 

il y a une heure, zenalpha a dit :

Je suis contre la féminisation des mots 

L'écriture inclusive et le point milieu, c'est une invention de bonne femme qui m'emmerde, je suis contre la féminisation des métiers 

Je suis contre l'homogénéisation de la langue et sa simplification, contre son appauvrissement

Je trouve que c'est parfait pour les crétin.e.s

 

La règle du masculin l'emportant sur le féminin, me va très bien!

Votre crétin.e.s me fait mal aux yeux et m'énerve tout autant que la féminisation des mots, comme la gamine du car accidenté qui dit "la chauffeuse" en parlant de la conductrice!

il y a 23 minutes, 120lola120 a dit :

Tous les mots au pluriel en X sont des mots anciens.

Exact, et maintenant ils se font influencer par les pluriels en s 

Dans quelques siècles, ils feront partie de l'histoire.

à l’instant, PLS maker a dit :

On n'a pas le temps. On est déjà un des pays qui consacre le plus de temps à l'apprentissage de son code écrit. Si les résultats sont médiocres, ce n'est pas à cause de mon laxisme présumé, ou du niveau des enseignants, non, c'est à cause du code écrit lui-même. 

Dès lors, en tant qu'enseignant, que faire, comment gérer cette état de fait ? (c'est le sujet hein ^^")

Ben j'essaye de démysthifier cette merde, de remettre les pendules à l'heure en matière de faute. Voilà. Casser, autant que faire se peut cette image sociale. 

C'est pas ce que l'on vous demande!

Pas de parents qui réagissent?

Quand je "vois" certaines langues écrites, je me dis que notre code d'écriture est vachtement fastoche!

il y a 4 minutes, Morfou a dit :

C'est pas ce que l'on vous demande!

Pas de parents qui réagissent?

Je ne fais pas non plus de cours de français de primaire. Et sur ce plan, on ne me demande rien  Je reste tout à fait dans les rails. 

il y a 31 minutes, Morfou a dit :

 

 

 

Le prof d'anglais du collège de mes mômes, ils y sont tous passés avec lui, il a pas eu de veine...chaque écrit du carnet avait des fautes d'orthographes suffisamment importantes pour que je les lui corrige, moi...

Tu mets "orthographes" au pluriel ?

à l’instant, 120lola120 a dit :

 

Tu mets "orthographes" au pluriel ?

PLS dit que c'est pas grave...

Non, j'ai juste pas contrôlé tous mes doigts!

Faute de frappe! je ne me relis que rarement!

il y a 10 minutes, Morfou a dit :

Quand je "vois" certaines langues écrites, je me dis que notre code d'écriture est vachtement fastoche!

En fait, objectivement parlant (donc sur la base de mesures scientifiques et non plus seulement empiriques), nous avons une des orthographes les plus laborieuses à apprendre au monde. 

Il existe un outil de mesure qui s'appelle la "transparence orthographique". Une orthographe sera transparente si à un son de la langue ne correspond qu'une seule façon de l'écrire. En français, non seulement un même son peut s'écrire d'un grand nombre de façon possible, mais en plus on dispose d'énormément de lettres muettes. On est loin de la transparence. 

Alors ok, on a pas une orthographe transparente. Et alors ? Concrétement, c'est quoi le problème ? 

Tout d'abord, ça pose de gros problèmes au niveau du temps nécessaire à son apprentissage. Le temps qu'on passe à enseigner une forme graphique inutilement complexe, c'est du temps pris sur d'autres matières, sur d'autres qualifications. 

Puis, plus grave, la responsabilité de l'opacité orthographique (donc de sa faible transparence) a été mise en évidence dans l'importance de la dyslexie dans la population francophone. Il y a des dislexiques partout dans le monde, quelque soit la langue, soyons d'accord, mais elle frappe plus durement un français qu'un Italien, qu'un Allemand ou qu'un Turc parce que la correspondance entre langue orale et langue écrite est plus faible en français qu'en italien/allemand/turc etc. 

Dès lors que je sais tout cela, que l'on sait tout cela, en tant que prof, qu'on sait très bien que le problème orthographique français est, globalement, irrésolvable, on fait quoi ? Comment inclue-t-on cette donnée dans notre enseignement ? 

C'est difficile. Et ça pose une autre question : je suis issu d'une génération d'enseignant à qui, les premiers, on a demandé d'aller en Master, donc d'avoir fait de la recherche. Donc j'ai eu accès à ces informations, je ne peux plus faire comme si je ne les connaissez pas. Et c'est donc là un autre problème de l'enseignement aujourd'hui : concilier savoir scientifique (notamment sur les sciences cognitives) et les demandes des programmes, les demandes d'un ministère qui est loin d'être toujours à l'écoute du monde de la recherche. Et c'est franchement dommage. et frustrant pour les enseignants. 

il y a 59 minutes, Morfou a dit :

Vous oubliez quand même que ces chers petits ne seront pas tous maçons et qu'à un certain niveau l'orthographe est importante! non?

Et que plus ils sont jeunes mieux ils retiennent!

Vous parlez du handicap social?

 

Autisme, hyperactivité etc...