Qu'est-ce qui fait l'anxiogène quand il n'y a pas lieu d'avoir peur ?

Anxiogène : qui produit de l'anxiété.

Anxiété : grande inquiétude, angoisse. Elle met en marche les mécanismes de défense appropriés pour protéger l'esprit des situations dangereuses. Des situations qui peuvent être : une peur sourde d'un péril quelconque, bien sûr, mais encore : la peur de perdre un être aimé, d'être privé de l'amour de cet être, la peur d'être abandonné, le danger d'être puni, de la vengeance, les reproches éventuels du surmoi... Il peut en résulter des symptômes tels que des troubles de la personnalité. On entend aussi souvent des gens se plaindre d'avoir "une boule là" en désignant leur ventre, leur poitrine ou leur gorge.

Une telle sensation peut s'expliquer à l'approche d'un danger quelconque et bien réel, mais comment l'expliquer quand il s'agit juste d'un décor de cinéma ? Ou même : quand il n'y a aucune raison d'avoir peur ?

Comment expliquer que la vue d'une maison, d'un intérieur, d'un paysage, d'un visage, d'une silhouette totalement anodine... une musique ou certains bruits aient une telle répercussion sur nous au point d'éveiller en nous cette sensation pénible d'angoisse alors que nous sommes parfaitement en sécurité devant notre écran et savons pertinemment que ce à quoi nous assistons n'est que fiction ?

Comment expliquer l'anxiété produite par la simple vue d'une maison au tout début d'un film ? Ce n'est qu'une maison et rien d'autre, et pourtant, déjà, elle nous met mal à l'aise.

Dans Shining, à la rigueur, on peut expliquer le malaise ressenti à la vue des contrées montagneuses traversées par les principaux protagonistes : on devine qu'ils vont se retrouver loin de tout et qu'il n'y aura personne pour leur porter secours. Mais dans bien d'autres films l'angoisse est générée par des éléments ou des milieux qui n'ont absolument rien d'anxiogène. C'est comme dans la vie réelle : certains lieux, certains habitats, certains objets, certaines personnes, vont nous rebuter sans raison apparente : ils nous angoissent mais nous ne savons pas pourquoi, un peu comme celui qui se met à avoir le vertige au pied de la falaise autant que s'il se trouvait en haut et au bord. Comment l'expliquer ?

Quelques exemples d'anxiogènes inexpliqués :

  Heureux les simples d' esprit (tels que moi) ...

Qui n' ont pas d' absurdes frayeurs à cause de cogitations angoissantes , stériles et inutiles et ne connaissent la peur que face à un vrai danger .

La sénilité aide un peu, non, monsieur Clampin ?

Un article intéressant à ce sujet:

https://www.psycho-ressources.com/bibli/gestion-des-peurs.html

Prenons ne serait-ce que la peur de parler à un public. C'est pas vraiment que ça soit objectivement fondé, mais ça reste une peur très partagée par tous ceux qui n'appartiennent pas à l'aristocratie en général.

Ou ceux qui savent marcher sur une poutre à 50cm du sol mais ne feraient pas la même chose si la poutre était suspendue entre deux immeubles. L'effet psychologique tourne à fond.

Je pense que tu as dis l'essentiel quand tu as affirmé que les causes pourraient être :

il y a 37 minutes, sovenka a dit :

la peur de perdre un être aimé, d'être privé de l'amour de cet être, la peur d'être abandonné, le danger d'être puni, de la vengeance, les reproches éventuels du surmoi...

J'y ajouterai la peur du ridicule, la peur de l'humiliation, etc...

Et il n'y a pas que les dangers potentiels qui sont à l'origine de la peur : n'êtes vous pas effrayés aussi par une personne qui cachée dans un coin essaye de vous effrayer par l'effet de surprise?

En prenant pour paradigme explicatif le cas de l'effraiement lié à une personne qui surgit d'un coin obscur où elle était cachée en faisant "BOUH!", je dirais que le côté inhabituel de la perception, couplé avec une absence d'explication sont décisifs.

Cela remonte à nos premiers instants de vie...

notre imaginaire se construit autour des réminiscences de notre enfance, notre histoire et se traduit par une projection anxiogène face aux éléments, situations, émotions nous semblant échapper à tout contrôle. 

"L'intensité des émotions violentes ne doit donc être autre chose que la tension musculaire qui les accompagne. Éliminez toute trace d'ébranlement organique, toute velléité de contraction musculaire ; il ne restera de la colère qu'une idée.

Une frayeur intense s'exprime par des cris, des efforts pour se cacher ou s'échapper, des palpitations et du tremblement. Ces mouvements font aussi partie de la frayeur même ; par eux, la frayeur devient une émotion, susceptible de passer par des degrés différents d'intensité.

Supprimez-les entièrement, et à la frayeur plus ou moins intense succédera une idée de frayeur, la représentation toute intellectuelle d'un danger qu'il importe d'éviter.

Les sensations nous apparaissent comme des états simples. Il faut d'abord distinguer entre les sensations dites affectives et les sensations représentatives.

On pourrait même concevoir que toutes nos actions fussent automatiques, et l'on connaît d'ailleurs une infinie variété d'êtres organisés chez qui une excitation extérieure engendre une réaction déterminée sans passer par l'état de conscience (plantes sensitives par ex).

L'état affectif ne doit donc pas correspondre seulement aux ébranlements, mouvements ou phénomènes physiques qui ont été, mais encore et surtout à ceux qui se préparent, à ceux qui voudraient être."

Henri Bergson . Psychophysicien.

En somme : ce n'est pas parce qu'on est heureux qu'on chante, mais c'est parce qu'on chante qu'on est heureux? Ou pour le rapporter à notre sujet ce n'est pas parce qu'on angoisse qu'on tremble, mais c'est parce qu'on tremble qu'on angoisse? Finalement le courage ne serait donc que la capacité à contrôler les manifestations physiologiques de la peur?

Personnellement j'ai trouvé cette vidéo plutôt effrayante (mais aussi fascinante) :

si on pouvait l'expliquer, l'anxiété et davantage dans telles situations n'existeraient pas

Quand on a une nature anxiogène, on voit des sujets d'inquiétude partout; au besoin, on en invente. Les expériences traumatisantes subies pendant l'enfance favorisent beaucoup ce genre de choses.

il y a 1 minute, Gouderien a dit :

Quand on a une nature anxiogène, on voit des sujets d'inquiétude partout; au besoin, on en invente. Les expériences traumatisantes subies pendant l'enfance favorisent beaucoup ce genre de choses.

sans doute Gauderien, ou les lieux de vie tranquilles, sans trop de monde, sereins, enfants

Regarder BFM tv en boucle !

il y a 15 minutes, Kokelicot a dit :

Regarder BFM tv en boucle !

On rigole mais c'est vrai que les informations en général (qui est plus diffusées eux heures des repas) participent d'un climat anxiogène.

certainement anxiogène BFM et autres chaînes d'info

mais l'anxiété qui ne s'explique pas ? par ex un étudiant dans un amphi qui finit par devenir paranoïaque

Notre cerveau  est peut-être aussi programmé pour anticiper les dangers potentiels et ce, d'autant plus s'il a été confronté dans son expérience antérieure à des vécus (ou expériences relatées) négatifs. Notre cerveau sait que tout est impermanence sur terre et que toute situation peut se détériorer rapidement donc il est en alerte, constamment, prêt à déclencher les réactions qui sauveront notre organisme de la destruction.

Quand par exemple tu passes près de l'immeuble photo 1, tu peux penser à l'effondrement du world trade center, au gars qui est mort en se recevant un pot de fleurs sur la tête, ou ...au voisin qui s'est vu compisser par le  garnement qui faisait pipi du haut du cinquième étage....

Pour la deuxième photo tu peux anticiper sur l'engueulade de ton mari à qui tu avais  promis de passer la tondeuse, ou avoir peur parce que ta maison est très isolée...

Pour la troisième photo tu peux penser à l'effondrement des tribunes, au fait qu'en cas de tremblement de terre tu tomberais de haut, ou que tu pourrais te tuer en dégringolant les escaliers....

Pour ce qui est de la musique, ceux qui en ont pratiqué et qui ont suivi des cours savent bien qu'il y a des tonalités qui affaiblissent l'homme, d'autres qui leur donnent du courage, d'autres qui les chagrinent, d'autres encore qui les rendent joyeux. Il y a des rythmes qui excitent ,d' autres qui calment.de même il en est qui rendent anxieux.

Quand j'étais gamine, je me souviens que la musique de la série" les  envahisseurs" ou celle des dossiers de l'écran me mettaient très mal à l'aise.... 

il y a 9 minutes, ranunculus a dit :

certainement anxiogène BFM et autres chaînes d'info

mais l'anxiété qui ne s'explique pas ? par ex un étudiant dans un amphi qui finit par devenir paranoïaque

Il faudra sans doute chercher du côté du fonctionnement cérébral dans ce cas!

Si on pense à certaines maladies mentales, alors une hallucination (fausse perception) pourrait en être à l'origine.

Y a-t-il des arachnophobes dans la salle? ...

Il y a 2 heures, Quasi-Modo a dit :

Personnellement j'ai trouvé cette vidéo plutôt effrayante (mais aussi fascinante) :

 

Si on prend du recul on a tous peur de souffrir ce qui est compréhensible. On a aussi peur de mourir ce qui si on le discocie de la souffrance est plus dur à comprendre et dépend des croyances des personnes (fin de tout ou juste une étape).

Dans cette vidéo j'ai aussi peur qu'ils meurent ce qui en fin de compte est encore plus incompréhensible sachant que je ne les connais pas. 

Perso je n'ai pas peur de parler devant un grand public à la base mais suis très déstabilisé une fois sur l'estrade. C'est presque plus physique que psychologique du coup j'évite ^^. C'est peut être juste comme apprendre à nager