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Peut-on parler de "la Philosophie" ?


Jedino

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Membre, Jedi pas oui, jedi pas no, 31ans Posté(e)
Jedino Membre 47 968 messages
31ans‚ Jedi pas oui, jedi pas no,
Posté(e)

Bonsoir,

La Philosophie est présentée comme une science ou un art de raisonner, de se poser des questions profondes et existentielles. Si je prends l'exemple de la Physique, elle est définie comme étant la science qui tente d'expliquer les phénomènes du monde qui nous entoure. Si je prends l'exemple des Mathématiques, elle est une science qui entend construire un monde abstrait de principes rigoureux et démontrés.

La première question que je me pose est la suivante : pourquoi parle-t-on des mathématiques au pluriel et de la physique, la chimie ou la philosophie au singulier ?

Qu'il y ait plusieurs branches distinctes ne suffit pas à l'expliquer car la chimie ou la physique sont elles aussi divisées en plusieurs grands sujets, parfois avec des paradigmes incompatibles. La philosophie elle-même se pose différentes questions sur des sujets très divers et qui ne se font que rarement écho.

Je suppose que parler de la science appelle le singulier, et que parler de ses branches ou paradigmes le pluriel. Mais ce n'est que l'intuition que j'ai face à une incohérence que je semble percevoir entre les mathématiques et les autres sciences exactes ou humaines dans la façon de l'exprimer.

La deuxième question que je me pose est la suivante et n'est pas décorrélée, évidemment, de la première : faut-il effectivement parler au singulier lorsqu'on évoque la science en question ? Si réfléchir sur le thème du beau ou le thème du transhumanisme peut m'amener dans les deux cas à faire de la philosophie, et donc à rester dans les méthodes et la même démarche, je ne l'aborde néanmoins pas de la même façon, certains étant plus concrets ou théoriques que d'autres. Il y aurait donc, tout comme en mathématique et comme partout ailleurs, des branches ou thématiques sur lesquelles se font des débats.

Ne faudrait-il donc pas parler de "Les philosophies", "Les physiques", pour signifier la pluralité des questions que chacune peut soulever et traiter ? Au lieu de "La philosophie" ou "La physique" quine reflète en rien la réalité de ce que sont ces sciences, quand bien même cela correspond à l'idéal scientifique qui serait d'unifier toutes les branches de chaque science, et finalement toutes les sciences, pour n'avoir au fond qu'une seule équation/théorie expliquant le tout ? Plus fondamentalement, cela pose la question de savoir si la réalité correspond davantage à une unicité, le réel étant un et indivisible (faisant donc de nos découpages en sciences une aberration et une simplification), ou si le réel est complexe (faisant donc de nos découpages et de nos interrelations entre ces sciences le reflet le moins mauvais de ce que serait le réel). Donc, faut-il parler de "la science" ou de "les sciences", non pas comme marqueur d'une pluralité de domaines scientifiques, mais comme le marqueur d'une complexité véritable de la réalité ?

 

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Membre, Posté(e)
Garalacass Membre 1 029 messages
Baby Forumeur‚
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Pour faire court, au singulier "la science" est un nom générique pour désigner le savoir véritable, l’ensemble des  connaissances, et la philosophie représentait la science suprême ou plutôt elle était  la science, la recherche de vérité en opposition avec la doxa.

Ensuite la science s’est séparée de la philosophie pour représenter deux façons différentes d’appréhender la connaissance.

Ce qu’on  appelle "les sciences" ce sont les différentes disciplines de la science moderne.

De mon point de vue il n’y a pas de raison de parler des physiques au prétexte qu’il y a différents  domaines  dans la physique. Tous les physiciens appellent les mêmes choses par les mêmes noms il me semble. Sinon il faudrait aussi dire les biologies, les chimies, ça n’aurait pas beaucoup de sens.

Pour les mathématiques, j’ai lu que  "L'usage du pluriel est un héritage de l'époque antique  où le quadrivium regroupait les quatre arts dits « mathématiques » : l'arithmétique, la géométrie, l'astronomie et la musique."

Maintenant, pourquoi on parle toujours des sciences humaines et des sciences sociales au pluriel, je n’en sais rien.

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Membre, Jedi pas oui, jedi pas no, 31ans Posté(e)
Jedino Membre 47 968 messages
31ans‚ Jedi pas oui, jedi pas no,
Posté(e)
Il y a 5 heures, Garalacass a dit :

Pour faire court, au singulier "la science" est un nom générique pour désigner le savoir véritable, l’ensemble des  connaissances, et la philosophie représentait la science suprême ou plutôt elle était  la science, la recherche de vérité en opposition avec la doxa.

Ensuite la science s’est séparée de la philosophie pour représenter deux façons différentes d’appréhender la connaissance.

Ce qu’on  appelle "les sciences" ce sont les différentes disciplines de la science moderne.

Intéressant !

Il y a 5 heures, Garalacass a dit :

De mon point de vue il n’y a pas de raison de parler des physiques au prétexte qu’il y a différents  domaines  dans la physique. Tous les physiciens appellent les mêmes choses par les mêmes noms il me semble. Sinon il faudrait aussi dire les biologies, les chimies, ça n’aurait pas beaucoup de sens.

En effet, mais les paradigmes dans lesquels ils s'inscrivent ne sont pas toujours compatibles. L'exemple canonique reste la physique quantique avec la relativité : les physiciens parlent certes la même langue et travaillent dans le même domaine, mais en l'état ils font de la science dans deux mondes différents avec des concepts bien différents. "La" physique est aujourd'hui davantage un ensemble de paradigmes, pas toujours compatibles entre eux. C'est en ce sens que je l'entendais.

Il y a 5 heures, Garalacass a dit :

Pour les mathématiques, j’ai lu que  "L'usage du pluriel est un héritage de l'époque antique  où le quadrivium regroupait les quatre arts dits « mathématiques » : l'arithmétique, la géométrie, l'astronomie et la musique."

Maintenant, pourquoi on parle toujours des sciences humaines et des sciences sociales au pluriel, je n’en sais rien.

Oui, je me doutais que ce soit un peu héritage de quelque part. Mais ne faudrait-il pas mieux parler de "la" mathématique, comme finalement toutes les autres sciences, ou au contraire mettre aux pluriels aussi toutes les autres ? C'est la question que je pose car tous les mathématiciens appellent aussi par les mêmes noms les choses dans leur domaine.

Les sciences humaines et sociales sont l'équivalent de l'expression les sciences exactes, c'est donc un regroupement de plusieurs sciences dans lesquelles on retrouve par exemple la sociologie, l'économie, la psychologie, qui sont elles bien au singulier.

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Membre, Posté(e)
aliochaverkiev Membre 1 978 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

La philosophie n'est pas une science. Nous connaissons le critère de Popper : une science est une science en ce qu'elle est falsifiable. Cela signifie qu'un énoncé est scientifique s'il est loisible de démontrer qu'il est faux. Et un énoncé scientifique reste une vérité tant que personne n'a pu démontrer qu'il est faux.

La philosophie n'est pas une science  puisque n'importe qui peut formuler un énoncé vrai (pour le locuteur) sans que personne puisse démontrer qu'il est vrai ou qu'il est faux. J'emploie bien le mot "démontrer" lequel réfère aux règles du raisonnement scientifique (les règles de la logique pure).

Nous voyons une autre aspect du caractère non scientifique de la philosophie dans le comportement de nombre de philosophes : ils démontrent la véracité de leurs dires en allant chercher des citations de maîtres (maitres à leurs yeux). Un tel pense qu'il a raison parce que, par exemple, Spinoza (qui est à la mode) a dit ceci ou cela. La vérité est donc imposée par une autorité morale ou intellectuelle. Nous sommes dans une sujétion à une personne. Nous retrouvons cette démarche dans les religions. 

Un jeune scientifique peut décider de falsifier les énoncés d'Einstein, personne ( dans le monde scientifique) ne le lui reprochera. Einstein n'est pas un maitre (comme Spinoza ou Aristote ou Platon) il est un créateur d'énoncés scientifiques vrais tant qu'aucun autre scientifique n'aura pu démontrer que son énoncé est faux. Mais aucun scientifique ne critiquera un jeune scientifique qui tentera de démontrer la fausseté des énoncés de la relativité par exemple. Et il arrivera bien  un jour où un nouveau génie trouvera une faille, qu'il faudra dépasser et qui permettra de progresser encore dans la connaissance scientifique. C'est ainsi que les sciences  physiques et mathématiques évoluent. 

Le pluriel ou le singulier n'ont pas autant d'importance que vous le pensez. Il est possible de parler de philosophies. Il y a la philosophie grecque (la philosophie occidentale) mais nous parlons aussi de philosophies orientales quand nous parlons des corpus spirituels liées à Bouddha ou à Confucius (entre autres). 

Le pluriel ou le singulier ont en revanche une influence sur vous : soit vous cherchez l'Absolu (le un) soit vous y avez renoncé (comme leurre de la raison pure). Si vous n' y avez pas renoncé le problème du singulier ou du pluriel est alors un problème qui vous est propre.

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Membre, Talon 1, 78ans Posté(e)
Talon 1 Membre 22 869 messages
78ans‚ Talon 1,
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Les pères de la philosophie sont Grecs : Thalès et Pythagore. Elle comporte trois disciplines : physique, logique, morale. Il y a, selon Montaigne, trois écoles différentes : ceux qui sont toujours en quête, ceux qui prétendent avoir trouvé, ceux qui prétendent qu'il n'y a rien à trouver.

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Membre, Jedi pas oui, jedi pas no, 31ans Posté(e)
Jedino Membre 47 968 messages
31ans‚ Jedi pas oui, jedi pas no,
Posté(e)
Il y a 1 heure, aliochaverkiev a dit :

La philosophie n'est pas une science. Nous connaissons le critère de Popper : une science est une science en ce qu'elle est falsifiable. Cela signifie qu'un énoncé est scientifique s'il est loisible de démontrer qu'il est faux. Et un énoncé scientifique reste une vérité tant que personne n'a pu démontrer qu'il est faux.

La philosophie n'est pas une science  puisque n'importe qui peut formuler un énoncé vrai (pour le locuteur) sans que personne puisse démontrer qu'il est vrai ou qu'il est faux. J'emploie bien le mot "démontrer" lequel réfère aux règles du raisonnement scientifique (les règles de la logique pure).

Nous voyons une autre aspect du caractère non scientifique de la philosophie dans le comportement de nombre de philosophes : ils démontrent la véracité de leurs dires en allant chercher des citations de maîtres (maitres à leurs yeux). Un tel pense qu'il a raison parce que, par exemple, Spinoza (qui est à la mode) a dit ceci ou cela. La vérité est donc imposée par une autorité morale ou intellectuelle. Nous sommes dans une sujétion à une personne. Nous retrouvons cette démarche dans les religions. 

Un jeune scientifique peut décider de falsifier les énoncés d'Einstein, personne ( dans le monde scientifique) ne le lui reprochera. Einstein n'est pas un maitre (comme Spinoza ou Aristote ou Platon) il est un créateur d'énoncés scientifiques vrais tant qu'aucun autre scientifique n'aura pu démontrer que son énoncé est faux. Mais aucun scientifique ne critiquera un jeune scientifique qui tentera de démontrer la fausseté des énoncés de la relativité par exemple. Et il arrivera bien  un jour où un nouveau génie trouvera une faille, qu'il faudra dépasser et qui permettra de progresser encore dans la connaissance scientifique. C'est ainsi que les sciences  physiques et mathématiques évoluent. 

Je suis parfaitement d'accord avec cela. Mais si la philosophie n'est pas une science alors même qu'elle s'appuie (en partie tout du moins) sur des objets observables, comment peut-on parler de science concernant les sciences humaines et sociales ? Typiquement, que ce soit la sociologie ou l'économie, les conclusions sont difficilement observables et peuvent être difficilement universalisées. Pour le dire autrement, si j'énonce un fait qui serait un certain comportement, je pourrai trouver pour un cas minoritaire des contre-exemples, cela n'en restera pas moins vrai.

Donc, la science se réduit-elle vraiment à l'énoncé de Popper qui me semble correspondre davantage à la définition de ce que pourrait être une "science exacte", mais qui ne définit pas parfaitement ce que peut être la ou les sciences de manière générale en tant qu'elle est d'abord une certaine démarche avec des méthodes bien déterminées et précises ?

Il y a 1 heure, aliochaverkiev a dit :

Le pluriel ou le singulier n'ont pas autant d'importance que vous le pensez. Il est possible de parler de philosophies. Il y a la philosophie grecque (la philosophie occidentale) mais nous parlons aussi de philosophies orientales quand nous parlons des corpus spirituels liées à Bouddha ou à Confucius (entre autres). 

Le pluriel ou le singulier ont en revanche une influence sur vous : soit vous cherchez l'Absolu (le un) soit vous y avez renoncé (comme leurre de la raison pure). Si vous n' y avez pas renoncé le problème du singulier ou du pluriel est alors un problème qui vous est propre.

C'est possible, je le conçois parfaitement et rien ne l'interdit. Je parle bien de la façon précise dont nous évoquons de la science en question dans sa globalité : quand j'évoque la philosophie, je la mets au singulier. La physique, au singulier. La sociologie, au singulier. Mais je parle des mathématiques, et non pas de la mathématique. Si on exclut le fait que ce soit un héritage, il y a là un paradoxe.

Le fait même qu'il y ait plusieurs philosophies auxquelles nous pouvons penser confirme plutôt l'idée selon laquelle il n'y a pas grand sens à parler de "la philosophie". Non que ce soit un leurre de la raison pure car je n'exclus personnellement pas l'Absolu, mais que cela correspond mieux à l'état de nos connaissances telles qu'elles sont : rien ne rassemble les différentes philosophies, comme vous le rappelez plus haut, et cela est vrai de l'essentiel des autres champs de recherche/scientifiques, y compris les mathématiques.

 

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 735 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

Sans entrer pour le moment dans le vif du sujet, je ferais remarquer que d'une part on parle de sciences physiques et d'autre part, on parle volontiers de la mathématique, comme des doctrines philosophiques.

Il suffit de savoir si l'on parle de l'activité ou du contenu pour faire bref.

 

A+

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Membre, 154ans Posté(e)
Don Juan Membre 2 458 messages
Forumeur expérimenté‚ 154ans‚
Posté(e)
Il y a 2 heures, aliochaverkiev a dit :

La philosophie n'est pas une science. Nous connaissons le critère de Popper : une science est une science en ce qu'elle est falsifiable. Cela signifie qu'un énoncé est scientifique s'il est loisible de démontrer qu'il est faux. Et un énoncé scientifique reste une vérité tant que personne n'a pu démontrer qu'il est faux.

Voila une définition qui me semble douteuse, un énoncé, quel qu'il soit, devrait être considéré comme une vérité, tant que personne n'aura pu démontrer que ça n'en n'est pas une ?

Quel drôle de monde que celui dans lequel nous vivons. C'est absurde pour moi.

Citation

La philosophie n'est pas une science  puisque n'importe qui peut formuler un énoncé vrai (pour le locuteur) sans que personne puisse démontrer qu'il est vrai ou qu'il est faux. J'emploie bien le mot "démontrer" lequel réfère aux règles du raisonnement scientifique (les règles de la logique pure).

Bien que je sois d'accord sur le fait que la philo n'est pas une science, qu'est-ce qui est vrai pour un locuteur et qui peut ne pas l'être pour un auditeur, mise à part ce qui est du domaine du ressenti personnel ou de l'histoire personnelle ?

Qu-est-ce qui doit être considéré comme vrai ? Ce qui fait consensus ? je crois que tout peut être contesté.

Citation

Nous voyons une autre aspect du caractère non scientifique de la philosophie dans le comportement de nombre de philosophes : ils démontrent la véracité de leurs dires en allant chercher des citations de maîtres (maitres à leurs yeux). Un tel pense qu'il a raison parce que, par exemple, Spinoza (qui est à la mode) a dit ceci ou cela. La vérité est donc imposée par une autorité morale ou intellectuelle. Nous sommes dans une sujétion à une personne. Nous retrouvons cette démarche dans les religions. 

Pour moi, il y a abus de l'utilisation du terme "vrai" ou "vérité". Invention d'un concept : une chose est vraie ! Ceci est une vérité !

Les philosophes cherchent-ils des vérités vraies?

Les scientifiques cherchent-ils d'autres vérités que les philosophes ?

Citation

Un jeune scientifique peut décider de falsifier les énoncés d'Einstein, personne ( dans le monde scientifique) ne le lui reprochera....

Ah bon ? Je me sens bien pourtant de reprocher à quiconque toute falsification.... quel que soit le caractère de l’énoncé.

 

 

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Membre, Posté(e)
aliochaverkiev Membre 1 978 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)
il y a une heure, Don Juan a dit :

Voila une définition qui me semble douteuse, un énoncé, quel qu'il soit, devrait être considéré comme une vérité, tant que personne n'aura pu démontrer que ça n'en n'est pas une ?

Quel drôle de monde que celui dans lequel nous vivons. C'est absurde pour moi.

Bien que je sois d'accord sur le fait que la philo n'est pas une science, qu'est-ce qui est vrai pour un locuteur et qui peut ne pas l'être pour un auditeur, mise à part ce qui est du domaine du ressenti personnel ou de l'histoire personnelle ?

Qu-est-ce qui doit être considéré comme vrai ? Ce qui fait consensus ? je crois que tout peut être contesté.

Pour moi, il y a abus de l'utilisation du terme "vrai" ou "vérité". Invention d'un concept : une chose est vraie ! Ceci est une vérité !

Les philosophes cherchent-ils des vérités vraies?

Les scientifiques cherchent-ils d'autres vérités que les philosophes ?

Ah bon ? Je me sens bien pourtant de reprocher à quiconque toute falsification.... quel que soit le caractère de l’énoncé.

 

 

Rapidement, puisque j'ai une petite heure devant moi. Nous voyons ici la source de l'incompréhension entre personnes de cultures différentes. Je pars du principe que ceux qui interviennent ici connaissent le sens de "falsifiable" employé par Popper. Et bien sûr je m'aperçois que Don Juan ne connaît pas le sens donné par Popper à "falsifiable"; du coup impossible de communiquer. Il faudrait que je fasse un cours sur Popper, que je dise qui est Popper...Je ne peux pas tout le temps suppléer le manque de connaissances de mes interlocuteurs.

Donc Don Juan, travaillez, informez vous de qui est Popper, informez vous du sens qu'il donne à "falsifiable". Qui n'est certes pas le sens populaire !!!

Je suis issu d'un milieu extrêmement exigeant dans lequel quand on se décide philosophe on prend la peine d'apprendre la philosophie.

Du coup je me mets trop souvent en colère. Je pense tellement que les gens ont les mêmes exigences que moi que je crois que celui qui me contredit en arguant d'une ignorance flagrante le fait EXPRES !!! et bien non, les gens se permettent d'intervenir sur des sujets qu'ils n'ont même pas pris la peine d'étudier !  Ils ne le font pas exprès.  Je suis toujours scié par cette attitude. Incroyable comme les différences d'origine culturelle empêche tout dialogue.

Mon interlocuteur ne connaît rien au sujet et moi je crois qu'il le fait exprès, d'où ma rage ! mais je me dis aussi : comment se fait-il qu'il ose intervenir sur un sujet qu'il ne prend pas la peine de connaître ?

Croyez moi Don Juan si vous étiez mon élève vous en prendriez plein la G...Mais aussi ceux qui passent par mes cours réussissent tous leurs vies professionnelles. C'est mon grand motif de satisfaction. 

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Membre, Posté(e)
aliochaverkiev Membre 1 978 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Bon allez, je vais vous instruire Don Juan.

"La grande idée de Popper, exposée dans Conjectures et Réfutations, c'est que...le but de la science n'est pas de vérifier des hypothèses, mais tout au contraire, la démarche scientifique authentique consiste à essayer de réfuter, de "falsifier", comme dit Popper, les hypothèses que l'on a émises. "Falsifer" c'est un anglicisme, veut dire chercher à réfuter, à tester par des expérimentations une hypothèse en essayant par tous les moyens de montrer qu'elle est fausse."

Extrait de "Sagesses d'hier et d'aujourd'hui", page 611.[Luc Ferry, Flammarion].

 

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Membre, 154ans Posté(e)
Don Juan Membre 2 458 messages
Forumeur expérimenté‚ 154ans‚
Posté(e)
il y a 19 minutes, aliochaverkiev a dit :

Rapidement, puisque j'ai une petite heure devant moi. Nous voyons ici la source de l'incompréhension entre personnes de cultures différentes. Je pars du principe que ceux qui interviennent ici connaissent le sens de "falsifiable" employé par Popper. Et bien sûr je m'aperçois que Don Juan ne connaît pas le sens donné par Popper à "falsifiable"; du coup impossible de communiquer. Il faudrait que je fasse un cours sur Popper, que je dise qui est Popper...Je ne peux pas tout le temps suppléer le manque de connaissances de mes interlocuteurs.

Donc Don Juan, travaillez, informez vous de qui est Popper, informez vous du sens qu'il donne à "falsifiable". Qui n'est certes pas le sens populaire !!!

Je suis issu d'un milieu extrêmement exigeant dans lequel quand on se décide philosophe on prend la peine d'apprendre la philosophie.

Du coup je me mets trop souvent en colère. Je pense tellement que les gens ont les mêmes exigences que moi que je crois que celui qui me contredit en arguant d'une ignorance flagrante le fait EXPRES !!! et bien non, les gens se permettent d'intervenir sur des sujets qu'ils n'ont même pas pris la peine d'étudier !  Ils ne le font pas exprès.  Je suis toujours scié par cette attitude. Incroyable comme les différences d'origine culturelle empêche tout dialogue.

Mon interlocuteur ne connaît rien au sujet et moi je crois qu'il le fait exprès, d'où ma rage ! mais je me dis aussi : comment se fait-il qu'il ose intervenir sur un sujet qu'il ne prend pas la peine de connaître ?

Croyez moi Don Juan si vous étiez mon élève vous en prendriez plein la G...Mais aussi ceux qui passent par mes cours réussissent tous leurs vies professionnelles. C'est mon grand motif de satisfaction. 

Baratin que tout cela.

il y a 4 minutes, aliochaverkiev a dit :

Bon allez, je vais vous instruire Don Juan.

"La grande idée de Popper, exposée dans Conjectures et Réfutations, c'est que...le but de la science n'est pas de vérifier des hypothèses, mais tout au contraire, la démarche scientifique authentique consiste à essayer de réfuter, de "falsifier", comme dit Popper, les hypothèses que l'on a émises. "Falsifer" c'est un anglicisme, veut dire chercher à réfuter, à tester par des expérimentations une hypothèse en essayant par tous les moyens de montrer qu'elle est fausse."

Extrait de "Sagesses d'hier et d'aujourd'hui", page 611.[Luc Ferry, Flammarion].

 

Ils ont empoisonné l’eau sacrée de leur lubricité

et lorsqu’ils baptisèrent du nom de plaisir leurs rêves

malpropres, ils ont même empoisonné les mots. F. Nietzsche

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Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 18 852 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
Posté(e)
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Un jeune scientifique peut décider de falsifier les énoncés d'Einstein, personne ( dans le monde scientifique) ne le lui reprochera....

Oh que j'en doute de ça !

(Le terme de réfuter me va très bien. "Falsifier" a en français un autre sens qui serait ici de substituer aux théories d'Einstein des théories différentes des siennes --des fausses théories d'Einstein-- tout en affirmant que ce sont bien les siennes. Dès lors, falsifier les énoncés d'Einstein ne permettrait certainement pas de réfuter ces énoncés... A moins que cette falsification reconnue, ces nouveaux énoncés étant considérés comme autres que ceux d'Einstein (mais ce ne serait dès lors plus une falsification) s'avérassent plus justes que ceux d'Einstein.) Réfuter reste plus simple...

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Membre, Posté(e)
Garalacass Membre 1 029 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)
Il y a 7 heures, Jedino a dit :

Intéressant !

Oui, originairement, science et philosophie sont une seule et même chose, l’amour de la sagesse c’est l’amour du savoir, elle avait donc une visée très large.

Elle était aussi bien politique et morale que physique et mathématique (étude de la nature) que métaphysique (science des premiers principes et des premières causes).

Comme le réel est un, le savoir est un. La philosophie, c'est-à-dire  la science, se voulant connaissance de la totalité ne pouvait se dire qu’au singulier.

Comme je te le disais, la science s’est ensuite émancipée de la philosophie pour devenir un autre moyen de connaissance qui se défini par un objet et une méthode, c’est ce qui distingue aujourd’hui la science "de Popper"  de  la philosophie : Les méthodes d’approche de la connaissance. Réflexive pour la philosophie, démonstrative pour les mathématiques, expérimentale pour les sciences formelles.

Il y a 7 heures, Jedino a dit :

En effet, mais les paradigmes dans lesquels ils s'inscrivent ne sont pas toujours compatibles. L'exemple canonique reste la physique quantique avec la relativité : les physiciens parlent certes la même langue et travaillent dans le même domaine, mais en l'état ils font de la science dans deux mondes différents avec des concepts bien différents. "La" physique est aujourd'hui davantage un ensemble de paradigmes, pas toujours compatibles entre eux. C'est en ce sens que je l'entendais.

J’avais bien compris, mais ce sont deux domaines de la physique (le macro et le micro)

La physique quantique comme son nom l’indique, c’est toujours de la physique, c'est-à-dire l’étude de la matière et de l’énergie comme la chimie est l’étude de la constitution et de la transformation de la matière et la biologie celle du vivant.

 

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Membre, Jedi pas oui, jedi pas no, 31ans Posté(e)
Jedino Membre 47 968 messages
31ans‚ Jedi pas oui, jedi pas no,
Posté(e)
Il y a 17 heures, Garalacass a dit :

Oui, originairement, science et philosophie sont une seule et même chose, l’amour de la sagesse c’est l’amour du savoir, elle avait donc une visée très large.

Elle était aussi bien politique et morale que physique et mathématique (étude de la nature) que métaphysique (science des premiers principes et des premières causes).

Comme le réel est un, le savoir est un. La philosophie, c'est-à-dire  la science, se voulant connaissance de la totalité ne pouvait se dire qu’au singulier.

Comme je te le disais, la science s’est ensuite émancipée de la philosophie pour devenir un autre moyen de connaissance qui se défini par un objet et une méthode, c’est ce qui distingue aujourd’hui la science "de Popper"  de  la philosophie : Les méthodes d’approche de la connaissance. Réflexive pour la philosophie, démonstrative pour les mathématiques, expérimentale pour les sciences formelles.

Je ne saurais le dire mieux, merci d'y mettre les mots. Quelle différence faites-vous entre réflexif et démonstratif ?

Il y a 17 heures, Garalacass a dit :

J’avais bien compris, mais ce sont deux domaines de la physique (le macro et le micro)

La physique quantique comme son nom l’indique, c’est toujours de la physique, c'est-à-dire l’étude de la matière et de l’énergie comme la chimie est l’étude de la constitution et de la transformation de la matière et la biologie celle du vivant.

 

En effet, mais un champ de la physique pourtant irréconciliable pour l'heure avec d'autres champs. Comme le rappelle deja-utilise plus haut, on parle de sciences physiques au pluriel alors même que, selon toute vraisemblance, la physique est une et qu'il existe (que ce soit démontré ou supposé) des liens entre toutes les physiques auxquelles nous pouvons penser. Donc il serait au contraire plus raisonnable d'en parler au singulier pour marquer son unicité, quand bien même différentes spécialités peuvent exister derrière, non ?

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 735 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)
Le 14/10/2017 à 02:28, Garalacass a dit :

Maintenant, pourquoi on parle toujours des sciences humaines et des sciences sociales au pluriel, je n’en sais rien.

Ça me parait évident:

Principales branches et disciplines des sciences humaines et sociales :

  • Evolution des sociétés :
    • archéologie,
    • démographie,
    • histoire,
  • interactions sociales :
  • Système cognitif :
    • psychologie,
    • linguistique.
  • Humanités :
    • sciences politiques,
    • philosophie,
    • sémiologie,
    • sciences de la communication.
  • Sciences sociales appliquées :
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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 735 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)
Le 14/10/2017 à 07:59, Jedino a dit :

En effet, mais les paradigmes dans lesquels ils s'inscrivent ne sont pas toujours compatibles. L'exemple canonique reste la physique quantique avec la relativité : les physiciens parlent certes la même langue et travaillent dans le même domaine, mais en l'état ils font de la science dans deux mondes différents avec des concepts bien différents. "La" physique est aujourd'hui davantage un ensemble de paradigmes, pas toujours compatibles entre eux. C'est en ce sens que je l'entendais.

Il ne faut pas oublier le contexte historique, si effectivement il y a deux branches difficilement conciliables aujourd'hui, bien que les physiciens aimeraient les recoller, elles sont malgré tout issues des mêmes bases communes, des méthodes propres à la physique. 

De plus, ce n'est pas parce que nous avons d'un côté la mécanique des fluides et de l'autre celle de la matière granulaire, que nous ne parlons pas du même domaine d'activité. La physique recherche les lois " universelles " qui dirigent la matière et ses interactions, elle peut donc être déclinée en sous-catégories pour faire face à l'immensité de la tâche, comme chacun de nous le faisons dans nos activités quotidienne alors que nous sommes l'élément commun à tout cela, par exemple le monde du travail est morcelé en divers métiers.   

 

Citation

Oui, je me doutais que ce soit un peu héritage de quelque part. Mais ne faudrait-il pas mieux parler de "la" mathématique, comme finalement toutes les autres sciences, ou au contraire mettre aux pluriels aussi toutes les autres ? C'est la question que je pose car tous les mathématiciens appellent aussi par les mêmes noms les choses dans leur domaine.

II. − Emploi subst. fém.

A. − Au plur. [P. ell. de sciences] Les mathématiques. Ensemble des disciplines qui procèdent selon la méthode déductive et qui étudient les propriétés des êtres abstraits comme les nombres, les figures géométriques ainsi que les relations qui existent entre eux. Enseigner, étudier les mathématiques; cours, problème de mathématique; certificats de mathématiques générales.
 
 
B. − Au sing. La mathématique
1. Vx. Nom générique pour désigner l'ensemble des différentes sciences mathématiques. Théorème de mathématique; étudier en mathématique (Littré).

http://www.cnrtl.fr/definition/mathématique

 

 

De même que nous avons aussi l'opportunité de parler de la musique ou des/les musiques, le premier étant le domaine ou l'activité et le second le style/genre ou les morceaux, i.e. qui a trait au contenu.

 

 

Citation

Les sciences humaines et sociales sont l'équivalent de l'expression les sciences exactes, c'est donc un regroupement de plusieurs sciences dans lesquelles on retrouve par exemple la sociologie, l'économie, la psychologie, qui sont elles bien au singulier.

 

Le sens actuel du mot « science » en tant qu'« ensemble ou système de connaissances sur une matière » date seulement du XVIIIe siècle. Avant cette époque, le mot « science » signifiait simplement « la connaissance qu'on a de quelque chose ».

L'expression « sciences physiques » désigne actuellement l'ensemble formé par la physique (dans son sens moderne) et la chimie, cette expression prend son sens actuel en France au début du XIXe siècle, en même temps que le mot « science » prend le sens d'« ensemble formé par les sciences mathématiques, physiques et naturelles ». Auparavant, l'expression « sciences physiques » était un simple synonyme de l'expression « sciences naturelles »3.

https://www.ac-paris.fr/serail/jcms/s6_195067/fr/les-sciences-physiques-qu-est-ce-que-c-est

 

Tout ceci sont des évolutions lexicales en fonction des besoins et du développement des sciences elles-mêmes, rappelons-nous que Newton a appelé son manuscrit " Principes mathématiques de la philosophie naturelle ": un vrai charabia pour nous autres modernes !

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Le 14/10/2017 à 10:01, Jedino a dit :

" La philosophie n'est pas une science. Nous connaissons le critère de Popper : une science est une science en ce qu'elle est falsifiable. Cela signifie qu'un énoncé est scientifique s'il est loisible de démontrer qu'il est faux. Et un énoncé scientifique reste une vérité tant que personne n'a pu démontrer qu'il est faux.  "

 

Je suis parfaitement d'accord avec cela. Mais si la philosophie n'est pas une science alors même qu'elle s'appuie (en partie tout du moins) sur des objets observables, comment peut-on parler de science concernant les sciences humaines et sociales ? Typiquement, que ce soit la sociologie ou l'économie, les conclusions sont difficilement observables et peuvent être difficilement universalisées. Pour le dire autrement, si j'énonce un fait qui serait un certain comportement, je pourrai trouver pour un cas minoritaire des contre-exemples, cela n'en restera pas moins vrai.

Donc, la science se réduit-elle vraiment à l'énoncé de Popper qui me semble correspondre davantage à la définition de ce que pourrait être une "science exacte", mais qui ne définit pas parfaitement ce que peut être la ou les sciences de manière générale en tant qu'elle est d'abord une certaine démarche avec des méthodes bien déterminées et précises ?

 

Comme donné dans une citation d'un des liens que je t'ai donné, la science reste encore dans le langage courant un corpus de connaissances, qu'elle soit issues d'une sciences expérimentales ou pas, une personne considérée comme sage ou érudite, ferait preuve de science aussi, c'est un héritage du à son emploi dans ce sens à l'origine.

Aujourd'hui, La science est cette pratique qui doit pourvoir être avant tout reproduite ou ré-observée autant que nécessaire ou qu'on le voudra, dans des conditions maitrisées, un résultat n'est scientifique que si il a été reproduit avec toute la rigueur et l'assurance minimales par des scientifiques.

La falsification est un moyen, radical, de s'assurer, que ce que l'on fait est une science dans le sens moderne du terme ( mais ce n'est pas la seule façon de procéder, ni n'est absolument nécessaire ), il faut que l'on puisse mettre à l'épreuve ce que l'on avance par exemple dans une théorie, sinon on estime que ce n'est pas scientifique car on ne peut pas réfuter ce qui est dit. Le mot est lâché, réfuter, or on sait bien qu'en philosophie, surtout ancienne, c'était d'un usage courant que de réfuter un " adversaire ". D'autre part, à cause de sa reproductibilité ou de la reproduction de l'observation, on se trouve limité, les phénomènes qui ne peuvent être observés qu'une fois ou très peu, ou ceux que l'on ne peut pas reproduire à notre guise ou qui ne sont pas contrôlés, sont ipso facto exclus du domaine scientifique !

Prenons un exemple concret, il a été tenu pour ridicule de croire que le psychique pouvait avoir une influence sur la santé, car on ne pouvait pas faire d'expérience contrôlée et donc, on rejetait par principe la pertinence d'une telle position, un peu comme dans une affaire en justice, par vice de procédure et non sur les faits eux-mêmes ! Tu vois ?  

Pourquoi en sommes-nous venu à une telle extrémité, tout bonnement, parce que la science a voulu s'émanciper le plus possible de la religion, de la croyance, elle a pris une position radicale, comme si sur un arbre il y avait des fruits gâtés, on décidait de couper l'arbre à la base, quand bien même quelques fruits semblaient tout a fait comestibles moyennant quelques précautions.

 

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Il y a 20 heures, Blaquière a dit :

Oh que j'en doute de ça !

(Le terme de réfuter me va très bien. "Falsifier" a en français un autre sens qui serait ici de substituer aux théories d'Einstein des théories différentes des siennes --des fausses théories d'Einstein-- tout en affirmant que ce sont bien les siennes. Dès lors, falsifier les énoncés d'Einstein ne permettrait certainement pas de réfuter ces énoncés... A moins que cette falsification reconnue, ces nouveaux énoncés étant considérés comme autres que ceux d'Einstein (mais ce ne serait dès lors plus une falsification) s'avérassent plus justes que ceux d'Einstein.) Réfuter reste plus simple...

C'est une erreur du forumeur, le terme exacte est " Falsifiabilité " ( traduction anglaise ) et il ne concerne que le domaine scientifique, on ne peut pas le sortir de son contexte, ni employé un mot dérivé pour exprimer la même idée. Sinon je suis d'accord avec toi, un synonyme serait réfuter, comme je viens de le faire à l'instant. 

Falsifier cela veut dire rendre faux, qui a un autre sens, et aussi une autre réalité en science malheureusement.

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Le 14/10/2017 à 10:54, Don Juan a dit :

Voila une définition qui me semble douteuse, un énoncé, quel qu'il soit, devrait être considéré comme une vérité, tant que personne n'aura pu démontrer que ça n'en n'est pas une ?

Quel drôle de monde que celui dans lequel nous vivons. C'est absurde pour moi.

Ce qu'a dit le forumeur est exact dans le domaine scientifique, même si la tournure langagière est peut-être maladroite.  Il faut qu'une théorie soit réfutable pour qu'elle puisse avoir le titre de scientifique, si on ne peut pas montrer qu'elle est fausse, ni qu'elle est juste, elle est n'est donc pas " falsifiable ", par exemple la vie après la mort, est une théorie de cet acabit, on ne peut mener aucune expérience qui nous dévoilerait cette hypothétique réalité, en revanche celui qui prétend être mentaliste ou voyant, ou même sourcier, est plus facile à déjouer, on peut expérimenter, et voir si des personnes possèdent oui ou non des dons surhumains/paranormaux, et la réponse est non.

 

Pour ce qui concerne la science, pour éviter l'écueil de " elle est juste tant que l'on n'a pas montré qu'elle est fausse ", il faut ne pas la voir comme positive ( Galilée, Compte et Popper ), mais comme une méthode qui fait reculer l'ignorance sur les évènements, sur les phénomènes, nous évacuons l'erreur par approches successives, sans nécessairement toucher la vérité ou le vrai définitivement, nous ne faisons que nous éloigner du faux; cette vision a l'avantage de montrer un progrès scientifique, sans venir en contradiction avec elle-même.

La science n'est pas positive, elle est " dé-négative ".

   

Citation

Bien que je sois d'accord sur le fait que la philo n'est pas une science, qu'est-ce qui est vrai pour un locuteur et qui peut ne pas l'être pour un auditeur, mise à part ce qui est du domaine du ressenti personnel ou de l'histoire personnelle ?

La mathématique n'est pas non plus une science expérimentale, mais elle a quand même droit à ce titre, la philosophie peut dans une certaine mesure, si l'on considère que les philosophes sont aussi des savants, être une science, i.e.: un corpus de connaissances ou une forme de connaissance. 

Il faut aussi avoir en tête qu'il n'y a qu'en mathématique que l'on démontre quelque chose, dans les autres domaines on ne fait que montrer, c'est donc vrai en physique comme en philosophie, la différence la plus sensible selon moi entre les deux, c'est que l'une traite d'expériences actives maintes fois répétées et identiques quand l'autre peut le faire avec des expériences passives similaires, toutes deux cherchent des régularités, des causes. 

Il n'y a pas besoin d'être un chercheur pour énoncer des vérités, que l'émetteur ou le récepteur peuvent vérifier conjointement, supposons que ces deux personnes soient au milieu d'un regroupement et l'un avance que Bernard est plus grand qu'Alice, les deux peuvent facilement statuer sur la véracité du propos. Tout n'est pas relatif ou subjectif, contrairement à la systématisation annoncée. " La logique " n'est pas réservée à la communauté scientifique ou matheuse, tout un chacun peut en user, cette logique n'est en fait issue que d'expériences intériorisées dès le plus jeune âge, autrement dit ce sont les lois physiques les plus élémentaires et communes aux phénomènes qui se présentent à nous régulièrement, sans avoir besoin de formuler d'hypothèse constituante, un peu comme l'arithmétique en math.   

 

 

Citation

Qu-est-ce qui doit être considéré comme vrai ? Ce qui fait consensus ? je crois que tout peut être contesté.

La science fonctionne par consensus et paradigmes, soumis à reproduction par des équipes différentes pour validation/approbation. On cherche à minimiser l'erreur sans pouvoir garantir l'exactitude.

Ce ne sont pas les faits bruts qui posent problème en général, mais bien l'interprétation des résultats, qui se retrouvent projetés dans des modèles, des représentations, des théories, y compris en sciences molles aujourd'hui, car c'est l'idéal défendu, celui qui ne rentre pas dans le moule, est dénigré, désavoué.

L'idée défendue, c'est que chacun peut potentiellement refaire l'expérience et il est censé retrouver la même chose, si tel n'est pas le cas, c'est que quelque chose cloche, il y a un truc qui nous échappe, ou une erreur se glisse quelque part. Les mêmes causes devant produire les mêmes effets, et réciproquement en général. 

 

Tant que l'on en reste aux mesures brutes, il n'y a que peu de souci, ce sont les explications/interprétations ou le schéma de pensées qui sont souvent critiquables, on peut donc avoir deux phénomènes disjoints en même temps, des résultats " justes " ( sans erreur de mesure ), mais une compréhension fausse, ou pire, des mesures fausses dans un cadre tout aussi faux mais collent à l'idéologie dominante, et puis les effets/causes ignorés, niés, insoupçonnés, etc...

 

Ce qui est vrai est ce qui peut être compris sans artifice intermédiaire, le reste n'est qu'approximation, représentation, facsimilé, vraisemblance, analogie, modèles cognitifs, etc...

 

 

Citation

Pour moi, il y a abus de l'utilisation du terme "vrai" ou "vérité". Invention d'un concept : une chose est vraie ! Ceci est une vérité !

C'est tout aussi vrai en science, on parle aujourd'hui d'intersubjectivité, où la subjectivité d'un seul individu isolé est remplacée par celle d'un groupe " expert "  ( C.f.: Khun, Lakatos  et Feyerabend )

 

La science n'est pas ce qu'on pense qu'elle est, elle se fait une idée fausse d'elle-même, bien que l'on n'ait pas de meilleur outil à la fois d'investigation et de soumission de la nature, une vraie pilonneuse ( faut-il encore savoir où pilonner ).

 

Citation

Les philosophes cherchent-ils des vérités vraies?

Les scientifiques cherchent-ils d'autres vérités que les philosophes ?

 

Les deux cherchent à comprendre, et expliquer le monde, ils ne s'y prennent pas pareil, néanmoins les deux marchent main dans la main, inévitablement, les deux se nourrissent l'un de l'autre, se critiquent l'un l'autre.

La portée du philosophe est plus grande, car il n'a pas cette contrainte qui fait la rigueur de la science mais en même temps sa faiblesse. C'est un peu le mariage de la rationalité et de l'intuition raisonnante, deux voies pour la même destination, au moins dans le domaine de la connaissance, car il y a moult domaines où la science ne dit rien, ne s'aventure pas à cause de son mode opératoire et son domaine de validité.

 

 

Citation

Ah bon ? Je me sens bien pourtant de reprocher à quiconque toute falsification.... quel que soit le caractère de l’énoncé.

" Falsifier " = réfuter

 

P.S.: j'avais fait un premier jet, mais j'ai tout perdu à cause d'une mauvaise manip. sur l'ordi., je refais vite fait, c'est pas aussi bien que l'original, mais les principales idées y sont. À développer si besoin.

A+

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Membre, 68ans Posté(e)
Maroudiji Membre 6 485 messages
Forumeur expérimenté‚ 68ans‚
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Il y a 4 heures, deja-utilise a dit :

La portée du philosophe est plus grande, car il n'a pas cette contrainte qui fait la rigueur de la science mais en même temps sa faiblesse.

Qui a reçu le prix Nobel de philosophie cette année, ou l'année dernière ? :)

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