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Journal d'un écrivain

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aliochaverkiev

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Membre, Posté(e)
aliochaverkiev Membre 1 978 messages
Baby Forumeur‚
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8 octobre 2017-Dimanche

 

Pour Flaubert le sentiment est le chemin le plus court pour atteindre (sur le plan littéraire) la sensibilité des autres. Mais quel sentiment mettre en œuvre ?

Le sentiment peut bloquer l'écriture dans le solipsisme : ce que je ressens n'intéresse que moi. Le sentiment échappera à l'incommunicable qu'au prix de cette conversion de la sensibilité : sortir de la sphère subjective, s'arracher à soi-même, pour ressentir comme s'il (l'écrivain) était lui-même un autre.

La triple règle d'écriture de Flaubert :

L'impersonnalité, la relativité généralisée des points de vue, le refus de conclure.

"Je ne veux pas considérer l'Art comme un déversoir à passion, comme un pot de chambre un peu plus propre qu'une simple causerie, qu'une confidence. Non ! Non ! la Poésie ne doit pas être l'écume du cœur. Cela n'est ni sérieux, ni bien" (lettre à Louise Colet, 22 avril 1854).

 

En fait, dans mon activité subsidiaire d'écrivain, j'utilise l'écriture comme une expression d'émotions ou de sentiments bruts. Autant dire que je reste dans le déversoir à passion. Mais c'est ainsi que commence le plus souvent l'acte d'écrire quand on consulte les notes des écrivains. D'abord exprimer les passions. Mais quelle que soit la tournure littéraire prise par l'expression des passions nous ne sommes pas encore pour autant dans la littérature.

Flaubert prend  conscience que le roman raconte les relations secrètes entre l'histoire politique et l'évolution des mœurs amoureuses. La politique s'installe au cœur même de l'intime en dictant sa loi à cette fausse intériorité : la sentimentalité.

"On se croit un sujet doué d'intériorité et de sensibilité parce que l'on règle son comportement sur son sentiment, mais on sent comme on parle, et l'on ne parle qu'avec des mots d'emprunt"

 

Commencer un récit et ne pas sombrer dans le solipsisme commande à mon avis d'employer la troisième personne (pour le sujet). Employer la troisième personne c'est une discipline à se donner pour prendre de la distance.

 

 

 

 

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Membre, Talon 1, 78ans Posté(e)
Talon 1 Membre 22 869 messages
78ans‚ Talon 1,
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Il me semble que ce que les humains ont en commun sont leurs 3 instincts vitaux : conservation et défense, nutrition, reproduction. Et ce qui marque l'esprit d'une foule est l'extraordinaire, l'irrationnel. La culture personnelle, le milieu social et la position sociale n'ont aucune influence sur ce résultat car la conscience collective est inférieure à la conscience individuelle. Miracle ! Voilà ce qui relie les humains, la religion. Réécrivez la Bible.

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Membre, Posté(e)
aliochaverkiev Membre 1 978 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Dans l'ordre de la transmission, à l'échelle des générations à venir, la nécessité éthique et esthétique est de ne pas conclure pour Flaubert.

"Observons, tout est là...La rage de vouloir conclure est une des manies les plus funestes" (lettre à Mlle Leroyer de Chantepie, 1863).

"Quant à laisser voir mon opinion personnelle sur les gens que je mets en scène, non, non, mille fois non".

Cette remarque me fait penser aux Bienveillantes. J. Litell a réalisé un tour de force en mettant en scène un nazi sans jamais le juger. Seul un artiste peut faire ça. Seul un artiste authentique donne à voir, sans juger.

 

Flaubert croit au pouvoir de la littérature sur les consciences à la manière de Goethe : la vertu de l'esprit n'est pas d'enseigner aux autres ce qu'ils doivent penser, mais d'éveiller leur faculté de juger.

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Membre, Posté(e)
aliochaverkiev Membre 1 978 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

9 octobre 2017-Lundi

Statut de certaines femmes au 19ème siècle (l'Education sentimentale) :

C'était une coutume admise qu'un étudiant, pour la période de ses études, pouvait vivre conjugalement avec une jeune ouvrière (de 16 à 30 ans) : la "grisette" fille légère mais non vénale qui, en échange d'un peu d'attention, offrait son affection, son dévouement, ses charmes et sa fidélité sans espérer le mariage.

La "lorette" terme inventé en 1840 qui désigne une jeune femme séduisante (18 à 30 ans) , élégante et facile, qui accepte de vendre ses charmes : l'église Notre Dame de Lorette, référence aux prostituées du quartier. A l'époque le mot n'est pas péjoratif, il possède même une connotation chaleureuse.

 

Figure de style :

L'anadiplose, féminin (ana : nouveau, diploos : double) : reprise du dernier mot d'une proposition à l'initiale de la proposition qui suit.

Comme le champ semé en verdure foisonne,
De verdure se hausse en tuyau verdissant,
Du tuyau se hérisse en épi florissant,
D'épi jaunit en grain, que le chaud assaisonne.

— Joachim Du Bellay, Les Antiquités de Rome

 

 

Il est bête. Bête il restera. 

Ô ce verre sur mes désirs ! Mes désirs à travers mon âme ! 

Le néant a produit le vide, le vide a produit le creux, le creux a produit le souffle, le souffle a produit le soufflet et le soufflet a produit le soufflé. 

 

A opposer à l'épanadiplose, qui est la reprise en fin de phrase d'un mot, voire d'une locution située au début de proposition.  Elle constitue un mécanisme linguistique inverse à celui de l'anadiplose, et peut se schématiser ainsi :

A _______ / _______ A

 

[…] Mais elle était du monde, où les plus belles choses
Ont le pire destin,
Et rose elle a vécu ce que vivent les roses
L'espace d'un matin. […]

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Membre, Posté(e)
aliochaverkiev Membre 1 978 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Marianne, numéro 1072, du 6 u 12 octobre 2017.

Interview de Todd (Emmanuel).

Page  50 : "Notre système universitaire a perdu sa fonction émancipatrice. On n'y trouve plus assez de gens qui ont l'esprit libre et ouvert. C'est devenu une machine à trier et la sélection se fait sur des critères de soumission, de discipline, de conformisme".

Page 50 : "Avant, les éduqués supérieurs ne représentaient qu'un faible pourcentage et avaient besoin des autres pour vivre...Aujourd'hui, les nouvelles élites de masse, avec un tiers de la population, peuvent vivre en vase clos. Le séparatisme social se fonde sur ce nombre. Aujourd'hui si vous faites un film , vous pouvez très bien ne vous adresser qu'aux 30 % de la population qui a terminé ses études supérieures. Les politiques ont compris cela, Macron ne s'adresse qu'à cette population-là et c'est elle qui l'a élu. C'est cela...qui nous rapproche d'une désintégration sociale. Les systèmes culturels du haut, du milieu et du bas s'ignorent de plus en plus, ils tendent même à se mépriser".

Page 51 : " De plus en plus de gens vraiment intelligents, rétifs à l'ordre intellectuel établi, hommes d'idées, ne peuvent plus faire d'études supérieures et s'accumulent en bas ou au milieu de la société pour y devenir les cadres de la révolte future"

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Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 18 852 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
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il y a 4 minutes, Blaquière a dit :

... J'édite et je me censure moi-même je vois pas pourquoi j'irais emmerder le monde. Que chacun suive son cours...

 

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Membre, Posté(e)
aliochaverkiev Membre 1 978 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

13 octobre 2017-vendredi

La distance prise avec soi-même, dans l'écrit, finit par devenir un renoncement à soi. Quand il n' y a pas de distance le narrateur est le plus souvent "je". Mais ce "je" dans une adhésion trop intense avec soi-même ne dit plus rien qui ne soit plus que soi. Ce peut être une forme de littérature.

Flaubert veut mettre la distance. Il veut donner à observer. Ce faisant il renonce à lui, il renonce à déployer son point de vue. Mais la littérature aujourd'hui est le plus souvent devenue un moyen de dire son point de vue. Cette littérature me parait inconsistante. 

C'est un mouvement profond actuel que de faire de son point de vue un universel. J'y vois une quête d'absolu : seul soi-même. Mais cette quête d'absolu ne peut arriver à ses fins. Il n' y a pas d'atteinte possible d'absolu. Nous n'existons que dans la relation avec autrui.

La relation avec autrui est ce qui fait émerger notre existence. C'est le deuxième mouvement de Camus : il n'est pas possible de vivre pour soi, il n'est possible de vivre que dans l'accompagnement de l'autre. 

Seule l'action subsiste.

Quand les personnes ne font plus rien, qu'elles soient à la retraite ou qu'elles soient immergées dans des situations qui les mobilisent elles sont tentées de ne plus penser et agir que pour elles-mêmes dans une quête d'absolu. Mais cela ne donne rien.

L'action, le rapport avec autrui reste, est la seule solution pour vivre. 

C'est bien dans ma relation avec mes élèves que je vis. Et qu'eux vivent. Ou dans ma relation avec ma famille. Ou dans la relation avec les ami(e)s. Mais aussi dans ma relation avec l'inconnu qui m'aborde à brûle-pourpoint et à qui je vais donner mon temps si je sens qu'il me le demande, qu'il en a besoin, même si de mon point de vue je pourrais bien avoir mieux à faire. Alors je renonce à moi et je m'occupe de lui, ou d'elle. Parce que c'est le seul point d'ancrage à la vie : l'autre est ce point d'ancrage.

Les idées alors ne sont plus élaborées que pour mieux être avec les autres, dans l'action, non dans la péroraison. 

C'est la relation avec l'autre qui nous justifie. Ce ne sont pas nos pensées sauf si celles-ci concourent à toujours rendre plus intense et généreuse notre relation avec l'autre dans l'action.

La création littéraire est alors un pont tendu vers les autres à venir : c'est la transmission. Non d'idées ni même de pensées mais d'une façon d'être. Sauf bien sûr quand il s'agit de transmission de savoirs précis. Mais il ne s'agit plus alors de création littéraire.

 

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Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 18 852 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
Posté(e)
Il y a 2 heures, aliochaverkiev a dit :

14 octobre 2017-Samedi

 

 

 

Qu'est-ce qu'elles peuvent se tortiller !

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Membre, 21ans Posté(e)
Naluue Membre 1 071 messages
Forumeur expérimenté‚ 21ans‚
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Il y a 6 heures, Blaquière a dit :

Qu'est-ce qu'elles peuvent se tortiller !

Et sinon que pensez vous de la musique ? 

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Membre, Posté(e)
aliochaverkiev Membre 1 978 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

15 octobre 2017-Dimanche

"Les personnages du forum surgissent du monde du dedans, ils ont leur autonomie mais je peux les annihiler quand je veux, suffit de me réveiller. C'est comme dans un rêve quand je dors, sauf que je suis éveillé."

H. pensa longuement à ce phénomène, trouvant étrange qu'une activité éveillée puisse s'apparenter à ce point à l'activité onirique du sommeil.

"Parfois c'est même un cauchemar se dit-il mais pareil , je me réveille, il n' y a plus personne. Se réveiller ça veut dire quoi songea-t-il ? ça veut dire revenir au monde du dehors ?"

" Tous ces personnages surgissent-ils de mon inconscient ? avec leur autonomie ? Serait-ce les mondes obscurs qui les enfantent ? parfois je suis incapable de les maitriser, ils peuvent même m'emporter avec eux dans leurs abimes"

" Quand je me branche je passe une porte"

"Dès qu'il eut franchi le pont les fantômes vinrent à sa rencontre".

H. se sentait irrité. Le mot inconscient ne lui convenait pas. Il eût fallu trouver un mot qui eût plus d'ampleur, qui ouvrît sur un espace infini. L'inconscient, ce mot réfère trop au cerveau. Trop localisé.

 

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Membre, Posté(e)
aliochaverkiev Membre 1 978 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

18 octobre 2017-Mercredi

H. vivait dans un quartier huppé. Il vivait même dans la résidence la plus huppée de ce village d'un département de la seconde couronne de Paris, dans la rue la plus huppée, au bord de la rue la plus recherchée, dans sa partie ( 80 mètres) la plus élective.

Comment avait-il pu en arriver là ? H. avait dû partir de tout urgence de Marseille où la vie devenait infernale. Il avait été promu là-bas, à Marseille, à un poste flatteur de décideur dans un grand établissement financier. On était allé le chercher à Pau où il jouissait d'un statut de rêve. Il travaillait chez lui, recevait les dossiers par la poste, faisait ses expertises, sillonnait tout le sud-ouest  dans sa Renault moyenne cylindrée (il maximisait son profit en comparant les indemnités kilométriques et le coût de son investissement automobile, après tout c'était un financier) puis il écrivait ses rapports que sa femme mettait en forme. Retour par la poste. Plus de collègues, plus de chefs, autonome.

Il organisait sa vie comme il le voulait. Dès qu'il y avait un rayon de soleil il prenait ses enfants à la sortie de l'école, direction Biarritz. Le rêve. Ou encore quand sa femme et ses enfants étaient immobilisés par leurs propres occupations il partait se promener seul dans les montagnes de la vallée d'Ossau, il prenait la petite voiture, une petite Citroën CX nerveuse (le modèle sport) il doublait tout le monde dans les virages, se faisait courser par les mecs au volant de leur BMW qui ne pouvaient pas l'encaisser. Il parvenait quand même à les semer, pas un seul n'osait le suivre dans ses doublements sauvages. Il jouissait. Incroyable qu'il ne se soit pas tué. Ensuite il se garait dans le village de Bilhères ou dans celui de Béon, et en avant la grimpette.

Pourtant cette vie idéale avait fini par l'ennuyer. Quand on lui proposa ce job à Marseille il dit aussitôt oui. Il avait la trentaine, c'était une promotion sociale inespérée. Il ne savait pas que quantité de candidats avaient refusé ce poste, il aurait dû s'interroger sur cette proposition faite à un homme si jeune, quand ceux qui en principe se retrouvaient dans cette fonction avaient au moins dix ans de plus que lui. Il ne doutait pas que cette proposition s'appuyait sur sa valeur marchande sur le marché du travail. C'était un guerrier.

A Marseille il se retrouva pris dans un maelstrom. C'était le début des années 90, en plein dans la déroute immobilière qui devait emporter le Crédit lyonnais et toute une myriade d'établissements semi-publics et de petites banques spécialisées dans l'immobilier. Il devait décider sur de gros dossiers, il décida. Il se révéla  inflexible, il était fier de son autorité, dire "non" l'excitait quand dire "non" faisait pisser de trouille ses collègues. Il ne vit pas que les dirigeants utilisaient sa rectitude pour se mettre à refuser à leurs clients friqués des prêts que jusque là ils octroyaient. Ils anticipaient la catastrophe à venir. Ils se dégageaient de toutes responsabilités. Ils se justifiaient ainsi devant les promoteurs : " Ah ce n'est pas moi qui dit non, c'est lui"-"Mais c'est vous qui avez le pouvoir tout de même" "Non plus maintenant la banque a révisé ces circuits de décision, maintenant c'est lui qui décide". Ca leur permettait de continuer de recevoir leurs cadeaux de fin d'année pendant qu'il recevait coup de fil sur coup de fil où les puissants, par l'intermédiaire de leurs sbires, l'insultaient.  H. tenait bon. Il n'aurait jamais cédé. Il puisait dans ses origines russes et cosaques : " Bordel je ne suis quand même un enculé de Français, je ne dirai jamais oui". Puis on lui donna à gérer des dossiers décidés depuis des années, qui se révélèrent de véritables contentieux, inextricables. Il bataillait, bataillait, se faisait sans cesse appeler par le dirigeant local, qui le menaçait "Je vais en parler au secrétaire général, vous allez djerter" "Pourquoi ne décidez-vous pas vous-même sur cette affaire ? " "Vous savez bien que c'est vous qui avez la décision". Il comprit qu'il fallait que quelqu'un mette un nom au bout de dossiers pourris, et que ce nom ce devait être le sien. Il était coincé. Un jour que son supérieur l'eut encore menacé de destitution s'il ne décidait pas comme il le fallait il finit par le prendre au col et le jeta contre le mur. H. était mal parti.

Sa femme s'écroula dans le parking du Carrefour de Bonneveine : AVC. Il reporta son énergie dans une lutte à mort pour sauver sa femme. Tous les jours à l'hôpital midi et soir, deux fois deux heures d'attente pour parler à sa femme : " Sors du coma ma chérie". Il appela à la rescousse sa belle-mère, il était parisien, il ne connaissait personne à Marseille, elle déboula de Paris. Là-dessus il dû gérer le cas d'un de ses cadres subordonnés qui se trouva pris dans un sandale sexuel. Cet homme écrivait des textes érotiques sur un cahier, il mettait en scène ses collègues femmes. Personne n'en savait rien, il ne commettait aucun acte délictueux, mais il avait le malheur d'être proche du dirigeant local, celui qui emmerdait H.  Une syndicaliste, avertie que ce cadre passait son temps à écrire au lieu de travailler, soupçonnant la constitution de dossiers de surveillance professionnelle contre les employés,  alla fouiller dans ses tiroirs. Elle trouva les manuscrits et  diffusa les passages les plus croustillants. Tout le monde se marrait dans les bureaux en lisant les élucubrations du clampin. Les femmes, c'étaient les premières à se gondoler tout en affectant des mines scandalisées. Il fallait une sanction. H. se demandait quoi faire. Il était lui-même syndiqué. Il alla voir la délatrice qui s'était marrée, qui lui dit : "Ce connard va payer, ça lui apprendra à être du mauvais coté du manche". La haine de classe est invulnérable. H.  convoqua l'  étéromane qui s'effondra. H. se mua en Ponce-Pilate et transmis le dossier à la hiérarchie. Le type fut viré. Sa femme vint chez H. à son domicile et tenta de plaider une ultime fois le cas de son mari. " Je ne peux rien dit H." Il abandonna la victime à la meute, à la horde. Il cacha à la femme du bouc émissaire que sa judéité révélée l'avait considérablement desservie quand la meute hurlante le sut. 

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aliochaverkiev Membre 1 978 messages
Baby Forumeur‚
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19 octobre 2017-Jeudi

 

Une figure de style : la prétérition.

 

La prétérition (latin praeteritio, action de passer sous silence), est une  figure de style consistant à parler de quelque chose après avoir annoncé que l'on ne va pas en parler. 

Exemple :

Inutile de parler du changement climatique, nous connaissons les relevés de température, etc. et le locuteur se met à parler du changement climatique.

Je ne vous parlerai pas de ceci, puis le locuteur se met à parler de...ceci.

 

 

A ne pas confondre avec l'antiphrase :

L’antiphrase (féminin) du grec antiphrasis, de anti ("contre") et phrasis ("action d'exprimer par la parole"), est une figure de style qui consiste à employer un mot, une locution ou une phrase, dans un sens contraire à sa véritable signification.

 

Exemples (source : wiki) : 

«C'est malin ! » pour signifier au contraire que c'est complètement idiot.

«Cet honnête homme » pour exprimer que c'est un fripon.

«C'est la vie de château, pourvu que cela dure ! » alors que les conditions de vie sont difficiles.

"C'est du propre" pour signifier que c'est sale.

 

 

 

 

 

 

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aliochaverkiev Membre 1 978 messages
Baby Forumeur‚
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20 Octobre 2017-Vendredi

Le roman de Virginie Despentes, Vernon Subutex, finit par me lasser. Il s'agit d'un traité d'ethnographie mêlé de psychologie. Une étude, fouillée, intéressante d'un milieu social spécifique. C'est un travail de sociologue en fait. Je n'y vois pas une œuvre littéraire.

Je note  ce passage intéressant, à propos d'une jeune Arabe qui décide de porter le voile et de se vouer à la religion musulmane (elle ne cesse de parler du Prophète dit le père). Son père n'est pas religieux, il est professeur d'université, mais voilà, voilà ce qui est arrivé  :

"La France avait fait croire à son père que s'il embrassait sa culture universelle, elle lui ouvrirait grand les bras, comme à n'importe lequel de ses enfants. Belles promesses hypocrites, mais les Arabes diplômés sont restés des bougnoules de la République et on les a tenus, pudiquement, à l'entrée de grandes institutions. Rien n'est plus intolérable, pour une fille, que de voir qu'on a trompé son père...On lui avait fait croire que dans la République c'est au mérite que ça se joue, qu'on récompense l'excellence, on lui avait fait croire qu'en laïcité tous les hommes étaient égaux. Pour lui claquer les portes, une par une, au visage, en lui interdisant de se plaindre. Pas de communautarisme ici. Mais le moment vient toujours où il faut écrire son prénom-ce contre-sésame, par lequel les appartements n'étaient plus à louer, les places n'étaient plus ouvertes à candidature, l'agenda du dentiste trop chargé...Ils disaient intégrez vous et à ceux qui cherchaient à le faire ils disaient mais vous voyez bien que vous n'êtes pas des nôtres"

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aliochaverkiev Membre 1 978 messages
Baby Forumeur‚
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22 octobre 2017-Dimanche

Roxane je reproduis ici ce que je t'ai écrit en privé parce que je veux garder présente cette pensée; du coup je la verse ici (mon lieu de travail) :

"Je pensais à la foi, à ce que je tentais de t'expliquer hier. Ce matin je me suis rendu compte que ma foi consiste en ceci : quand je perds le sens des choses, quand je perds le contrôle aussi,  je "sens" qu'il y a une réalité qui est là qui m'apaise, qui me dit " Je garantis pour toi le sens que tu ne perçois pas". Je sens ou je pense que je suis guidé. Quelque chose me guide, me dit "tu ne comprends rien, mais je suis là pour penser le sens, pour le penser pour toi, aie confiance, continue d'agir comme tu agis".

Je pense que j'approche ainsi ce que j'appelle "ma foi". Tu conviendras que c'est assez intime ma façon de penser, mais tu as raison aussi de penser que ça ne l'est pas tant que ça.

 

Ce guide ce n'est pas non plus un ange gardien, car ce guide peut aussi me conduire à la mort, ce guide ne me protège pas, il me guide selon ce que lui pense être "bien" même si je dois mourir. Ce guide ressemble à la petite voix de Socrate, petite voix qui ne le protège pas de la mort. Ce "guide" c'est ce qui permet à l'homme jeté en prison par exemple pour ses convictions de tenir seul. Même si son engagement le conduit à la mort. Ce guide n'est donc pas un protecteur.

 

Mais ta remarque Roxane que cette foi est "triste" pour mon sort personnel me fait comprendre que la foi n'est en effet possible que dans un cadre mental qui vise le bien de la collectivité. La foi procède en effet d'une culture communautaire. C'est pour cela que tu ne me comprends pas, parce que tu baignes dans une culture actuelle occidentale où la communauté, comme concept vivant, a disparu. Mes références culturelles sont restées, grâce à ma mère, orientales (ou sémites par ailleurs).

 

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