Aller au contenu

Vauban, l'inventeur de la France moderne

Noter ce sujet


January

Messages recommandés

Modérateur, ©, 107ans Posté(e)
January Modérateur 59 677 messages
107ans‚ ©,
Posté(e)

Bonjour à tous, 

De retour avec une nouvelle lecture partagée, je vous propose : 

Résultat de recherche d'images

 

Commençons :) 

 

Les lignées modestes ne laissent que peu d’archives ; c’est pourquoi les origines familiales et l’enfance de Sébastien Le Prestre, futur Maréchal de Vauban, restent mal connues.

Sébastien le Prestre naquit dans un village qui s’appelait alors Saint-Léger-de-Foucheret. Situé en Bourgogne Franche Comté, le village se nomme aujourd’hui Saint Léger Vauban, en hommage à celui dont nous allons parler.

Ici se trouverait donc la maison natale de Vauban. A l’entrée du village, signalée sur la route et ornée d’une plaque commémorative. En vérité, il semble que seule la tradition orale ait fait de ce bâtiment la maison natale de Sébastien Le Prestre.

Il n’est pas plus facile de raconter ce que fut l’enfance du garçon. De pseudo-études biographiques mettent en évidence les origines modestes et en font même un orphelin très tôt. Camille Rousset, historien, nous raconte : 

Avant l’âge de dix ans, tout lui manqua : plus de père, plus de mère, plus de foyer domestique, plus rien. Il avait des proches, on doit le supposer[…] Ce fut le curé du village qui le recueillit. Le bon prêtre était pauvre ; il fallut bien que l’orphelin payât de quelque façon l’hospitalité qu’il recevait. Il soignait le cheval, il travaillait au jardin, parfois même il aidait à la cuisine. C’est ainsi que, de dix à quatorze ans, Vauban a gagné son pain chaque jour.

Où a-t-il été cherché cela ? Mystère.

 

  • Like 5
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant
Invité Petit pois
Invités, Posté(e)
Invité Petit pois
Invité Petit pois Invités 0 message
Posté(e)

Haaaaa ! Vauban ! Fascination ! Merci d'avance January ! :)

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Modérateur, ©, 107ans Posté(e)
January Modérateur 59 677 messages
107ans‚ ©,
Posté(e)
il y a 11 minutes, Petit pois a dit :

Haaaaa ! Vauban ! Fascination ! Merci d'avance January ! :)

Comme moi alors ;) 

 

En réalité le père de Sébastien Le Prestre décède en 1652 (Sébastien a alors 19 ans) et sa mère en 1670 : il n’est pas un orphelin éduqué par le curé du village.

Le Morvan est sauvage et lui enseignera la débrouillardise et forgera son sens du terrain qui plus tard lui sera fort utile aux quatre coins du royaume. Il reçoit une éducation strictement catholique. Son père lui apprend à manier l’épée, à tenir en selle, et même à nager. Certains envisagent que son pays sauvage lui aurait apporté une vision naturellement artistique. Jean Nouvel nous dit :

Immense artiste de Land-Art avant l’heure, ses dispositifs sont inscrits en profondeur dans les plaines, les rocs. […] Les étoiles de Vauban, sous toutes leurs formes, dans toutes leurs adaptations et déformations créent une œuvre aux connotations cosmiques d’un artiste illuminé par des lois célestes.

Si ça c’est pas de l’admiration…

  • Like 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Modérateur, ©, 107ans Posté(e)
January Modérateur 59 677 messages
107ans‚ ©,
Posté(e)

En 1635, Sébastien à deux ans lorsque Louis XIII fait de la France le principal belligérant de la guerre de Trente Ans qui agite l’Europe depuis 1618. La guerre à cette époque, était terrible pour les populations. En effet, les armées vivaient « sur le pays ». C'est-à-dire que les populations étaient non seulement victimes des ennemis du Roi mais également des militaires de celui-ci, supposés les défendre. L’armée royale mettait le pays à sac pendant que les déserteurs et les malfaiteurs y ajoutaient leurs forfaits.

Probable que Sébastien aura quelques souvenirs lorsqu’il pensera plus tard aux réformes militaires.

De son parcours étudiant nous ne savons pas grand-chose. Il reçoit l’enseignement du curé du village puis il va au prieuré de Montréal (près d’Avallon) et intègre le Collège des Carmes de Semur en Auxois.

 

  • Like 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Modérateur, ©, 107ans Posté(e)
January Modérateur 59 677 messages
107ans‚ ©,
Posté(e)

La carrière du futur Maréchal de Vauban commence vers mars-avril 1651, au château de Vésigneux. Louis de Bourbon, propriétaire de la résidence, y a convié le ban et l’arrière ban de la noblesse morvandiaude à une réception prestigieuse en l’honneur de son cousin, le prince de Condé, vénéré depuis sa victoire héroïque contre les espagnols à Rocroi, en 1643.

Précisons : dans le même temps que se joue cette bataille, Louis XIII décède. Louis le quatorzième a alors cinq ans. C’est sa mère Anne d’Autriche qui prend la régence et pour conseiller le Cardinal Mazarin.

Attention à l’époque c’est le gros bazar (j’suis polie). Les caisses sont vides, la pression fiscale insupportable, le peuple parisien tendu comme un string. C’est l’émeute.

En 1648 Condé ramène la paix dans le royaume avec une victoire décisive à Lens. C’est la fin de la guerre de trente ans. Forte de cette victoire, Anne d’Autriche emprisonne des parlementaires. Alors là, c’est le soulèvement ! Elle appelle Condé à Paris pour mater la révolte et quitte discrètement le coin pour se réfugier à Saint Germain en Laye. La fronde parlementaire s’éteint en trois mois, remplacée par la fronde des Princes, provoquée par… Condé lui-même.

On l’appelle maintenant le Grand Condé et il a peut être un peu le melon parce qu’il exige la place de Mazarin auprès d’Anne d’Autriche. Cette dernière, offusquée, colle le Grand Condé en prison. Et c’est la fronde des Princes. Pendant ce temps-là tous les autres réclament le départ de Mazarin. Sentant ses fesses chauffer celui-là s’enfuit en Allemagne et Condé est remis en liberté. Mais les parisiens ne veulent pas de lui. Il part en province, son intention est de prendre le pouvoir. Une guerre civile se prépare.

Condé recrute, voici les circonstances de la réunion de Vésigneux. Celle qui va conditionner le destin de Vauban.

  • Like 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Modérateur, ©, 107ans Posté(e)
January Modérateur 59 677 messages
107ans‚ ©,
Posté(e)

Oui, Vauban a commencé sa carrière en se battant contre le roi. Ce n’est pas si étonnant que cela, à l’époque, comment les petits nobles réunis à Vésigneux comprennent la situation politique ? Ils ont une confiance absolue en Condé, c’est un héros. Et puis il n’y a pas de roi, Louis XIV n’a que treize ans.

Sébastien Le Prestre a 17 ans et est admis comme cadet dans le régiment de Condé, compagnie d’Arcenay . Au printemps 1651 donc, Sébastien Le Prestre se retrouve à Stenay, place forte située sur la Meuse, entre Charleville-Mézières et Luxembourg. Condé regroupe à cet endroit ses armées pour en découdre avec l’armée royale alors sous les ordres de Turenne. L’offense commence au début de l’année suivante. Mais Sébastien Le Prestre n’est pas concerné : il apprend le métier d’ingénieur militaire. Fin 1651 il est envoyé travailler sur la place de Clermont, en Argonne. Sa carrière commence ici.  Il va pourtant faire parler de lui comme combattant et on apprend que :

« Dès l’année 1652, il fut employé aux fortifications de Clermont en Lorraine ; la même année, il servit au siège de Sainte-Ménehould où il fit quelques logements, passa une rivière à la nage sous le feu de l’ennemi pendant l’assaut, action qui lui fut imputée à grand honneur et qui lui attira beaucoup de caresses de la part de ses officiers ».

Cet exploit de nageur (très peu de gens savaient nager à l’époque) lui valut un avancement dans… la cavalerie.

  • Like 3
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité Petit pois
Invités, Posté(e)
Invité Petit pois
Invité Petit pois Invités 0 message
Posté(e)

  J'adore encore plus Vauban raconté par toi !!! f-0-161.gif?w=550

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Modérateur, ©, 107ans Posté(e)
January Modérateur 59 677 messages
107ans‚ ©,
Posté(e)
il y a une heure, Petit pois a dit :

  J'adore encore plus Vauban raconté par toi !!! f-0-161.gif?w=550

:D

Excellent cavalier, il est chargé d’effectuer des reconnaissances. C’est dans ces circonstances que son avenir va se jouer, lors d’une scène digne d’un western. La patrouille de Le Prestre se laisse surprendre. Ses trois compagnons se rendent mais lui pique des deux et fonce dans un chemin creux qui ne laisse pas de place à deux montures de front, ses poursuivants contraints à la queue leu leu. Soudainement, Le Prestre fait volte face tout en mettant en joue le premier cavalier poursuivant, officier de la colonne. Il se rend, mais dicte les conditions de sa reddition qui seront acceptées. Il refuse de remettre son arme à quelqu’un d’autre qu’un officier supérieur. Cela aussi sera respecté.

L’armée royale aurait-elle vu là un transfuge intéressant ? Vauban n’a-t-il pas trahi son camp ? Il est en tout cas bel et bien passé dans le camp royal, et avec d’excellentes raisons de le faire : Condé, en s’alliant avec les espagnols (vous vous souvenez qu’il les avait crabouillés) en a blessé beaucoup dans leur « fierté nationale ». Peut être Vauban était-il patriote. De toute façon depuis quelques mois, il apparaissait que Condé ne ferait pas le poids face à l’armée royale, et d’ailleurs, il finira par se rallier à Louis XIV !

 

  • Like 3
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 156ans Posté(e)
fullmetal06 Membre 4 145 messages
Baby Forumeur‚ 156ans‚
Posté(e)
Il y a 8 heures, January a dit :

Bonjour à tous, 

De retour avec une nouvelle lecture partagée, je vous propose : 

Résultat de recherche d'images

 

Commençons :) 

 

Les lignées modestes ne laissent que peu d’archives ; c’est pourquoi les origines familiales et l’enfance de Sébastien Le Prestre, futur Maréchal de Vauban, restent mal connues.

Sébastien le Prestre naquit dans un village qui s’appelait alors Saint-Léger-de-Foucheret. Situé en Bourgogne Franche Comté, le village se nomme aujourd’hui Saint Léger Vauban, en hommage à celui dont nous allons parler.

Ici se trouverait donc la maison natale de Vauban. A l’entrée du village, signalée sur la route et ornée d’une plaque commémorative. En vérité, il semble que seule la tradition orale ait fait de ce bâtiment la maison natale de Sébastien Le Prestre.

Il n’est pas plus facile de raconter ce que fut l’enfance du garçon. De pseudo-études biographiques mettent en évidence les origines modestes et en font même un orphelin très tôt. Camille Rousset, historien, nous raconte : 

Avant l’âge de dix ans, tout lui manqua : plus de père, plus de mère, plus de foyer domestique, plus rien. Il avait des proches, on doit le supposer[…] Ce fut le curé du village qui le recueillit. Le bon prêtre était pauvre ; il fallut bien que l’orphelin payât de quelque façon l’hospitalité qu’il recevait. Il soignait le cheval, il travaillait au jardin, parfois même il aidait à la cuisine. C’est ainsi que, de dix à quatorze ans, Vauban a gagné son pain chaque jour.

Où a-t-il été cherché cela ? Mystère.

 

il a un faux air de hollande sans la perruque :D:smile2:

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Modérateur, ©, 107ans Posté(e)
January Modérateur 59 677 messages
107ans‚ ©,
Posté(e)

Sébastien Le Prestre enchaîne les faits d’armes, le voici capitaine en 1654 et la guerre n’est pas finie. En 1655, il reçoit, signé du roi, un brevet d’ingénieur ordinaire. Le brevet est accordé au sieur de Vauban. Ce capitaine et ingénieur anobli n’a alors que vingt deux ans.

L’évènement qui va faire accéder Vauban aux plus hautes sphères du pouvoir se produit en 1667, pendant la guerre de Dévolution. Lille vient d’être conquise et une citadelle y est mise en projet. Le projet de Vauban est préféré à celui de Clerville… son maître et protecteur. Ils seront désormais concurrents.

Précisons que Vauban a été le jouet de la lutte d’influence qui opposait Louvois à Colbert, le premier utilisant Vauban pour atteindre celui dont il voulait la place. Vauban n’est pas dupe, il écrit à Louvois :

« Le chevalier de Clerville fit, avant de partir, moi présent, planter une douzaine de piquets à l’aventure, seulement pour dire qu’il avait tracé la citadelle, mais la vérité est qu’il n’y en a pas un qui puisse servir. »

On dirait qu’en vérité Vauban justifiait le favoritisme dont il se savait bénéficiaire…

 

  • Like 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Modérateur, ©, 107ans Posté(e)
January Modérateur 59 677 messages
107ans‚ ©,
Posté(e)

De ses premières années de guerre, Vauban tira une leçon fondamentale : la vie d’un homme valait décidément fort peu lorsqu’il s’agissait de prendre une ville d’assaut. Au siège de Montmédy (1657 – guerre contre l’Espagne), quarante six jours prirent la vie de trois cent hommes et firent mille huit cent blessés. Vauban fut lui-même blessé à quatre reprises. Les pertes humaines n’ont pas d’importance. C’est probablement à partir de cette réflexion que Vauban sera amené à repenser toute l’organisation de l’armée royale, à mettre au point des procédures de siège planifiées à l’extrême où le hasard n’a aucune place.

Vauban nous dit :

« On peut dire que la guerre qui se fait par les Sièges, expose moins un Etat, et en assure mieux les Conquêtes ; aussi est-ce celle qui est aujourd’hui la plus pratiquée dans les guerres qui se font en Espagne, en Flandre et en Italie, qui sont sans contredit les pays du monde où elle se fait avec le plus d’art et de discipline".

Il s’oppose aux partisans de la guerre en rase campagne. La guerre de siège ne serait pas digne des militaires, lesquels révèlent leur bravoure et leur génie dans la guerre de mouvement. Vauban est opposé à Turenne, le génie du mouvement. Turenne accomplit un chef d’œuvre de stratégie lors de la fameuse campagne d’Alsace (1674-1675), mais cela ne suffit pas à affirmer la prééminence de la guerre de mouvement sur la guerre de siège. Dans toute l’histoire militaire, nombre de généraux n’ont pas eu d’autre choix que celui que leur imposait l’adversaire. Au tournant du XVIIe et XVIIIe siècle, la guerre de siège s’imposait d’elle-même.

  • Like 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Modérateur, ©, 107ans Posté(e)
January Modérateur 59 677 messages
107ans‚ ©,
Posté(e)

Imaginez l’artillerie à trimballer. Imaginez que lors d’une bataille en rase campagne, la seule façon de vaincre est d’anéantir littéralement l’adversaire, avec de propres pertes très importantes donc. Il est question de conquête de terrain, mais une contre attaque reste toujours possible et mieux valait obtenir la reddition ou le retrait. Tout ceci était bien provisoire.

Sans compter que lorsque le vainqueur avait gagné un terrain, il n’en possédait pas la gouvernance, ça ne se faisait pas d’office. La victoire en rase campagne ne servait pas à grand-chose si on n’avait pas pris les places fortes, les sièges du pouvoir. Alors, prendre directement ces sièges du pouvoir ne valait-il pas mieux ? Cela dispensait de batailles, on tenait l’administration du pays, l’organisation de son commerce !

Essayons de comprendre l’apport de Vauban à l’art de défendre ou d’attaquer une place (ce qu’on appelle la poliorcétique).

  • Like 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité Petit pois
Invités, Posté(e)
Invité Petit pois
Invité Petit pois Invités 0 message
Posté(e)
Révélation
il y a 22 minutes, January a dit :

" d’attaquer une place (ce qu’on appelle la poliorcétique). "

'faut que je la replace celle là..;" oui oui, la poliorcétique de Mossoul semble poser problème, voyez -vous... f-0-160.gif?w=550 .... f-0-0021.gif?w=550

 

Modifié par Petit pois
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Modérateur, ©, 107ans Posté(e)
January Modérateur 59 677 messages
107ans‚ ©,
Posté(e)
Il y a 1 heure, Petit pois a dit :
  Révéler le contenu masqué

 

Ca tombe bien on est dimanche, t'as du monde à table ? :D

 

Voilà le tableau : tant que les guerres opposaient des hommes légèrement armés, on n’a rien trouvé de mieux que d’édifier des murs, la meilleure défense. Leurs hauteurs étaient synonymes d’invincibilité (hors de portée des échelles et tours d’assaut). Ok mais on inventa la catapulte (entre autre) qui pouvait balancer des projectiles assez lourds pour endommager les fortifications. Les murs ne suffisant plus, on a inventé les bouches à feu (fin Moyen-Age). Avant 1500, aucune muraille ne peut résister à l’impact de boulets en métal. On invente les bastions (constructions plus basses, plus épaisses, où la terre avale le boulet).

Bon, réfléchissons deux minutes : si les murs sont bas les types vont pouvoir passer au dessus ? Hey ouais bien vu. Mais on invente les douves, on crée des obstacles. Vauban apporte réponse aux deux problèmes :

Au lieu d’un long rempart rectiligne, une défense dessinant des dents de scie présente l’avantage d’amortir l’impact ravageur des boulets et les non moins destructrices vibrations qu’ils provoquent. Tandis qu’en attaquant directement une fortification toute en angles et en saillies, les assaillants s’exposent à des tirs de côté. Ainsi sont nés les dispositifs de défense dits « en profondeur », le principe des bastions qui, en se développant, a abouti aux configurations « en étoile ».

Attention, il s’agit d’attribuer à Vauban ce qui lui appartient : les premières configurations en dents de scie remonteraient aux années 1440, avec l’italien Leon Batista Alberti.

  • Like 2
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Modérateur, ©, 107ans Posté(e)
January Modérateur 59 677 messages
107ans‚ ©,
Posté(e)

Comment prend-t-on une place quand Vauban accède juste à la carrière militaire ?

On doit disposer de deux armées. Une qui est le corps de siège et qui fait blocus et empêche toute sortie, et l’autre qui protège la première, empêchant l’intervention d’une armée de secours de l’adversaire. Une fois  que ceci est mis en place, on repère le point faible de la place et on en prépare l’approche en creusant les cheminements qui permettront aux troupes de se rapprocher tout en étant à l’abri. Les cheminements convergent tous vers un point unique où sera donné l’assaut, et sont dessinés en lignes brisées afin de ne jamais s’exposer à un tir en enfilade depuis les remparts. On met en place les batteries d’approche qui maintiendront l’adversaire sous leur feu jusqu’à ce que d’autres batteries soient au point convergent et dégomment le point faible des remparts. Quand le rempart s’effondrera, il offrira une passerelle sur laquelle se jettera l’infanterie.

Tout ceci a l’air bien malin, mais Vauban ayant vu cette technique mise en œuvre, apparemment stricte, n’est qu’un principe. Il a bien constaté l’empressement des officiers qui veulent toujours plus d’héroïsme gratuit, d’actions d’éclat, toujours sanglantes. Toute sa carrière Vauban tentera (en vain) de faire admettre qu’une action réfléchie et méthodique fait gagner du temps et économise des vies. Combien de massacres stupides sous le règne de Louis XIV ?...

 

  • Like 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Modérateur, ©, 107ans Posté(e)
January Modérateur 59 677 messages
107ans‚ ©,
Posté(e)

Vauban fut la bête noire des officiers dont il réfrénait les élans fatals. Mais c’était bien pire que ça : les officiers faussement héroïques pour qui faire massacrer des hommes était honorifique. Vauban découvrit l’absence totale de scrupules de ces officiers qui acquérait la gloire au prix de pertes énormes et inutiles. C’est difficile à croire (quoi que) mais il exista réellement chez ces officiers un désir criminel de se mettre en valeur par le sacrifice de leurs hommes…

Vauban apporta en son temps des remèdes à cette scandaleuse folie. Pourtant l’armée ne s’en trouva pas guérie, on a pu s’en rendre compte, pensez à la première guerre mondiale…

 

  • Like 2
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité pako
Invités, Posté(e)
Invité pako
Invité pako Invités 0 message
Posté(e)
Il y a 21 heures, Petit pois a dit :

  J'adore encore plus Vauban raconté par toi !!! f-0-161.gif?w=550

Moi aussi .

C'est mieux que Stéphane Bern .:p

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Modérateur, ©, 107ans Posté(e)
January Modérateur 59 677 messages
107ans‚ ©,
Posté(e)

:p

 

Que préconise Vauban ? Le siège commence par une reconnaissance méthodique. Il nous dit :

« Cela se fait par le général même ; accompagné des principaux officiers […] mais principalement par les Ingénieurs, qui avant toutes choses, doivent s’appliquer à en [de la place] bien démêler le fort et le faible, parce que cette connaissance est particulièrement de leur fait. »

On imagine comment ils devaient se regarder en chiens de faïence quelque fois… On imagine combien l’éventuelle réserve et la prudence d’un Ingénieur pouvait donner l’impression de douter de la bravoure et de la puissance des assaillants (ambiance...)

Vauban préconise donc en premier lieu un travail de communication, de collaboration, de concertation. Et c’est moderne : on ne s’appuie plus sur la hiérarchie verticale mais sur les réelles compétences des uns et des autres (Là aussi, ambiance...)

La suite, c’est la préparation du siège : rien ne doit être laissé au hasard. On trouve ainsi dans les ouvrages de Vauban tout un tas de dessins, où on voit divers modèles de pics, brouettes, d’autres outils. Ca peut faire rire, mais on ne fait pas forcément la différence entre un gabion, une fascine et un saucisson (vous la faites vous ?). Et puis ça ne fait plus du tout rire quand on sait que ce sont les ouvrages de Vauban qui seront distribués aux soldats mobilisés lors des guerres du XXe siècle !

 

Comme j'ai bon coeur j'vais pas vous laisser chercher la différence entre gabion, saucisson ou fascine : 

Le gabion est un mur de terre et cailloux. La fascine est un fagot. Un saucisson est un boyau de toile rempli de poudre. 

(Petit Pois si tes invités sont toujours là... :D)

  • Like 2
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité Petit pois
Invités, Posté(e)
Invité Petit pois
Invité Petit pois Invités 0 message
Posté(e)
il y a 53 minutes, pako a dit :

Moi aussi .

C'est mieux que Stéphane Bern .:p

Heuuu....ben d'un côté Steph Bern, quoi, et de l'autre côté january !! ;)

il y a 31 minutes, January a dit :

:p

 

Que préconise Vauban ? Le siège commence par une reconnaissance méthodique. Il nous dit :

« Cela se fait par le général même ; accompagné des principaux officiers […] mais principalement par les Ingénieurs, qui avant toutes choses, doivent s’appliquer à en [de la place] bien démêler le fort et le faible, parce que cette connaissance est particulièrement de leur fait. »

On imagine comment ils devaient se regarder en chiens de faïence quelque fois… On imagine combien l’éventuelle réserve et la prudence d’un Ingénieur pouvait donner l’impression de douter de la bravoure et de la puissance des assaillants (ambiance...)

Vauban préconise donc en premier lieu un travail de communication, de collaboration, de concertation. Et c’est moderne : on ne s’appuie plus sur la hiérarchie verticale mais sur les réelles compétences des uns et des autres (Là aussi, ambiance...)

La suite, c’est la préparation du siège : rien ne doit être laissé au hasard. On trouve ainsi dans les ouvrages de Vauban tout un tas de dessins, où on voit divers modèles de pics, brouettes, d’autres outils. Ca peut faire rire, mais on ne fait pas forcément la différence entre un gabion, une fascine et un saucisson (vous la faites vous ?). Et puis ça ne fait plus du tout rire quand on sait que ce sont les ouvrages de Vauban qui seront distribués aux soldats mobilisés lors des guerres du XXe siècle !

 

Comme j'ai bon coeur j'vais pas vous laisser chercher la différence entre gabion, saucisson ou fascine : 

Le gabion est un mur de terre et cailloux. La fascine est un fagot. Un saucisson est un boyau de toile rempli de poudre. 

(Petit Pois si tes invités sont toujours là... :D)

( m'ont bouffé mon saucisson qui a fait le temps d'un fagot, le pôvre! ...c'est des vrais gabions, mes invités :mouai:, mais on s'ne fout, continue !!!  f-0-024.gif?w=550

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant

Rejoindre la conversation

Vous pouvez publier maintenant et vous inscrire plus tard. Si vous avez un compte, connectez-vous maintenant pour publier avec votre compte.

Invité
Répondre à ce sujet…

×   Collé en tant que texte enrichi.   Coller en tant que texte brut à la place

  Seulement 75 émoticônes maximum sont autorisées.

×   Votre lien a été automatiquement intégré.   Afficher plutôt comme un lien

×   Votre contenu précédent a été rétabli.   Vider l’éditeur

×   Vous ne pouvez pas directement coller des images. Envoyez-les depuis votre ordinateur ou insérez-les depuis une URL.

Chargement

×