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La principale activité individuelle, c'est d'être vu dans le but d'une reconnaissance


deja-utilise

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 738 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

Si l'on enlève nos comportements liés à notre auto-conservation, nos pulsions primaires, il semblerait bien que la plupart du temps, nos actions sont totalement dépendantes du regard d'autrui, et en filigrane d'être reconnu pour ce que l'on fait, quoi qu'il soit !

Nous serions alors complètement esclave de ce jeu social, car il est fort à parier que sans être vu, d'une manière ou d'une autre, nous ne ferions pas ce que nous faisons, nous sommes donc dans l'expectative d'une reconnaissance pour ce que nous accomplissons, que ce soit particulièrement bêta ou au contraire très sérieux. Que nous ne faisons pas les choses pour nous-même immédiatement, mais par ce que l'on peut récupérer médiatement au travers de nos congénères quand ils se penchent sur nous, sur ce que l'on a fait.

Il ne semble pas exister une activité qui échappe à ce constat, le diktat omniprésent, puissant et invisible, qui motive notre passage à l'acte en toute chose... Même le philosophe ne se départit pas de cette toile d'araignée quand il publie à destination d'un public !

 

Dès lors, comment vivre sans être un pantin, subordonné à la reconnaissance de l'autre ou même des autres, dans l'illusion de choisir sa vie, ses hobbies, sa passion, ses activités plus ou moins ludiques, la mission que l'on croit s'être fixé, qui nous est dévolue ?

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Invité Marpletree
Invités, Posté(e)
Invité Marpletree
Invité Marpletree Invités 0 message
Posté(e)

Peux tu donner des exemples concrets d'activité et en quoi ils ont pour objectif principal la reconnaissance. 

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Invité Quasi-Modo
Invités, Posté(e)
Invité Quasi-Modo
Invité Quasi-Modo Invités 0 message
Posté(e)

Bonsoir déjà-utilisé!

Je suis incertain à propos de la pertinence de ma réponse mais je dirais que la clé du problème que tu rencontres c'est la confiance en soi ainsi que la fréquentation de personnes - même un groupe restreint - qui seront capables de t'apprécier tel que tu es.

Et puis est-ce si sûr que les masques que tu empruntes sous la pression du regard d'autrui soient totalement étrangers à ce que tu es? Je pense qu'il y a forcément un rapport, même lointain, entre le masque que l'on se choisit et nos véritables aspirations.

Parce qu'effectivement, la reconnaissance par nos pairs fait partie de nos besoins fondamentaux, je te le concède.

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Membre, Docteur Honoris Causa Es "Patati & Patata...", 60ans Posté(e)
BadKarma Membre 13 122 messages
60ans‚ Docteur Honoris Causa Es "Patati & Patata...",
Posté(e)

"La principale activité individuelle, c'est d'être vu dans le but d'une reconnaissance" 

En vertu de quoi s' agira-t-il donc pour des offices relationnels optiques féconds, de proscrire tout improductif "tape à l' oeil" ravageur, en quelques matières et circonstances que ce soit, risquant d' endommager durablement le regard qui vous investit, et ainsi compromettre toute chance d' égotiste identification...

 

 

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Invité Marpletree
Invités, Posté(e)
Invité Marpletree
Invité Marpletree Invités 0 message
Posté(e)

Pour le coup la pyramide de Maslow apporte des éléments de réponses. 

max-pyramide-742x1024.gif

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Membre, Docteur Honoris Causa Es "Patati & Patata...", 60ans Posté(e)
BadKarma Membre 13 122 messages
60ans‚ Docteur Honoris Causa Es "Patati & Patata...",
Posté(e)

Ne nous lassons pas de cette visionnaire pensée d' un "Homme qui dépendrait très étroitement de son reflet dans l’âme d’autrui, fût-elle celle d’un crétin." (Gombrowicz).

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Animateur, Le gras c'est la vie, 35ans Posté(e)
Kyoshiro02 Animateur 20 427 messages
35ans‚ Le gras c'est la vie,
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il y a 11 minutes, Marpletree a dit :

Pour le coup la pyramide de Maslow apporte des éléments de réponses. 

Je suis d'accord, c'est une bonne référence, elle peut être applicable à plusieurs niveaux de l'entreprise, que ce soit au bas de l'échelle qu'en haut, tout dépend du point de vue.

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Membre, Forumeur confit, Posté(e)
Enchantant Membre 15 624 messages
Forumeur confit,
Posté(e)
Il y a 2 heures, deja-utilise a dit :

Si l'on enlève nos comportements liés à notre auto-conservation, nos pulsions primaires, il semblerait bien que la plupart du temps, nos actions sont totalement dépendantes du regard d'autrui, et en filigrane d'être reconnu pour ce que l'on fait, quoi qu'il soit !

Alors déja-utilise on a un petit coup de mou ?

Curieux cette façon pour les intellectuels de s’imaginer que leur existence dépend exclusivement de leur conclusion et de leur cheminement mentale?

Faisant totalement abstraction de leur réalité physique d’être vivant pour une durée limitée sur terre.

Laissez donc un peu de côté ce que l’on pense de vous et de ce que vous pouvez penser des autres, profitez de la vie qui vous reste à vivre, merde !

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Membre, Talon 1, 78ans Posté(e)
Talon 1 Membre 22 883 messages
78ans‚ Talon 1,
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Dans le dessein, ou pour le but sont corrects, pas dans le but; car si c'est dans le but, c'est donc qu'il est atteint et qu'il n'y a plus d'action utile. Le besoin de se distinguer en communauté est consécutif au besoin de s'intégrer, un des soucis principaux humains. Quand on salue quelqu'un, c'est le réconforter, c'est sous-entendre : "tu existes et je t'ai reconnu comme mon semblable bien que différent." Les fourmis ne se saluent pas. Imaginez-vous déambulant dans la rue sans recevoir un bonjour. Vous douterez de votre existence. C'est le métro à Paris. Et quelqu'un d'important a dit qu'il y avait dans les gares des gens de rien. Etre ou ne pas être ?

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Invité Quasi-Modo
Invités, Posté(e)
Invité Quasi-Modo
Invité Quasi-Modo Invités 0 message
Posté(e)

Toutefois j'admets à titre philosophique que ce besoin de reconnaissance et d'intégration pour humain qu'il soit reste corrupteur en empêchant la pensée d'explorer des zones qu'elle aurait entrevues sinon.

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 738 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)
Il y a 20 heures, Marpletree a dit :

Peux tu donner des exemples concrets d'activité et en quoi ils ont pour objectif principal la reconnaissance. 

 

Nous pourrions commencer par le sportif, qui n'existe que par la confrontation ou la comparaison, puis par la reconnaissance de sa compétence. Celui qui s'adonne à une activité extrême, qui dépasse ses limites ou les limites connues jusqu'alors, se retrouve lui aussi en proie au besoin d'être reconnu pour sa performance. Celle ou celui qui en soirée entre amis, raconte ses exploits ou ses aventures dernières, ne vit là aussi que par l'attrait qu'elle/il suscite dans le regard des convives. Le chef, petit ou grand, qui ne doit sa grandeur/suprématie que parce qu'il existe une foultitude de petits regards braqués sur lui. Le chanteur qui n'existe qu'au travers de ses innombrables fans, comme n'importe quel artiste qui est aux abois d'un public admiratif. D'être intéressé/doué dans telle activité de loisir, et en parler, en faire la publicité, pour glaner ci et là, quelques doux commentaires sur l'entreprise. Poster des messages sur un forum généraliste, dédié ou spécialisé, afin d'être entendu, d'avoir un écho qui donne le sentiment d'exister. Avoir pléthore d'amis virtuels sur les réseaux sociaux pour la même raison. D'être le " héro " d'une soirée festive, ou les héros de son propre mariage. Mettre en ligne des vidéos ( pour expliquer comment utiliser ceci, vanter les mérites de cela ou critiquer telle chose, montrer sa chorégraphie, son chant, se prendre pour un prof/vulgarisateur de sciences, faire rire, etc... )  ou se filmer en live, sur Youtube and Cie. ou à l'inverse y passer son temps à zieuter ce que d'autres font, corollaire du premier phénomène...

Tout ceci pour se sentir vivre, plus intensément qu'en laissant simplement le temps nous filer à travers les doigts, d'attendre l'inéluctable, à défaut de savoir vraiment ( en dehors de l'effet suscité par la reconnaissance ) quoi faire de sa vie...

 

 

Que ferions nous véritablement si nous savions que cela ne serait jamais vu, observé, connu d'une quelconque personne ?

Pour vivre en tant qu'individu nous avons, comme besoin de notre reflet dans le regard d'autrui, n'est-ce pas pathétique à défaut d'être paradoxal ? L'individu qui se veut autonome aurait un irrépressible besoin d'une connexion avec un ou d'autres individus, quitte à y perdre son individualité justement ! Nous ne serions qu'un nœud d'un immense maillage et nous ne chercherions qu'à multiplier les liens/branches conduisant à nous... vivant dans le réconfort de notre propre création illusionnante en circuit fermé, hermétique à la richesse et à la complexité de la vie, et particulièrement ego-écho-centré !

 

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 738 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)
Il y a 21 heures, Quasi-Modo a dit :

 

Je suis incertain à propos de la pertinence de ma réponse mais je dirais que la clé du problème que tu rencontres c'est la confiance en soi ainsi que la fréquentation de personnes - même un groupe restreint - qui seront capables de t'apprécier tel que tu es.

Nous ne sommes en apparence pas comme nous sommes au plus profond de nous, mais comme ça nous arrange, par l'entremise du groupe. Dit autrement, nous sommes ce qui maximise notre intégration, flatte notre ego, non à quoi nous aspirons naturellement, quand nous en avons une vague idée.

C'est bien parce que nous retirons un bénéfice de nos activités par filtration chez autrui, que nous agissons comme nous le faisons. Je pourrais aussi dire que nos motivations ne sont jamais intrinsèques, mais bien plutôt extrinsèques, soit qu'elles nous ont été communiquées par quelqu'un, soit qu'une personne nous pousse par l'intérêt qu'elle nous porte à continuer dans telle voie.

C'est plus de l'ordre du conditionnement rétro-actif, que de l'accomplissement ou de l'épanouissement libre, en effet, c'est bien parce qu'à un moment ou à un autre, il y a eu stimulation que l'envie de poursuivre s'est faite sentir, et ce stimuli n'est autre que la sensation produite/procurée par le regard d'autrui sur notre personne, il y a comme qui dirait amplification et ainsi de suite.

 

 

Il y a 21 heures, Quasi-Modo a dit :

Et puis est-ce si sûr que les masques que tu empruntes sous la pression du regard d'autrui soient totalement étrangers à ce que tu es? Je pense qu'il y a forcément un rapport, même lointain, entre le masque que l'on se choisit et nos véritables aspirations.

Oui, mais ce lien peut être parfaitement fortuit !

Comme le génie en mathématique, en physique, l'écrivain, le peintre ou le poète, ce n'est pas quelque chose qui a été décidé ou délibérément réfléchi, mais qui s'est imposé à soi, comme notre orientation/préférence sexuelle s'impose à nous à partir d'accidents de vie.

On pourrait dès lors croire que nous accomplissons ce que nous sommes au fond de nous-même, alors que nous n'y sommes pour rien du tout en général, nous ne faisons que répondre à des excitations qui nous procurent du plaisir, entre autre ici par la nécessaire médiation de nos semblables/congénères.

 

Ceci est une forme d'asservissement/avilissement de notre être, englué dans une chimère sociale, emprisonné par un filtre dispensé par notre propre esprit, nous nous enivrons de nous-même grâce à la fermentation alcoolique excrétée par le regard d'autrui à partir de notre jus de treille ! Nous sommes des drogués en somme, une sorte d'auto-addiction secrétée par notre psyché.

 

 

 

Il y a 21 heures, Quasi-Modo a dit :

Parce qu'effectivement, la reconnaissance par nos pairs fait partie de nos besoins fondamentaux, je te le concède.

 

Mais pour tout un chacun, ce n'est même pas une question de pairs, mais uniquement et tout bonnement, d'être vu et reconnu, d'être singulier, d'une certaine importance, et le sentir au travers de l'autre par effet miroir, pour le dire plus crument, d'avoir le sentiment d'exister. Comme la mémé ou le pépé, avec son animal de compagnie, qui du fait d'avoir un animal qui dépende aussi d'elle/lui pour leur existence, leur donne le sentiment d'être important, ne serait-ce que pour ce chien ou ce chat à leurs yeux, ils se sentent " utiles " de la sorte, en tout cas moins inutiles ( c'est " moins pire " ainsi ).

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 738 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)
Il y a 22 heures, BadKarma a dit :

"La principale activité individuelle, c'est d'être vu dans le but d'une reconnaissance" 

En vertu de quoi s' agira-t-il donc pour des offices relationnels optiques féconds, de proscrire tout improductif "tape à l' oeil" ravageur, en quelques matières et circonstances que ce soit, risquant d' endommager durablement le regard qui vous investit, et ainsi compromettre toute chance d' égotiste identification...

Mais qu'est-ce qui empêche de joindre l'apparence et le fond, on peut fort bien être beau extérieurement et intérieurement par exemple.

Ce qui regrettable, c'est de ne s'en tenir qu'à la superficialité, à ce qui est visible, sans chercher plus avant, ni chez les autres, ni même pour nous même, de vivre dans une certaine insouciance, naïveté, désinvolture, idiosyncrasie sans autre considération. D'être des comédiens de nos vies, plutôt que de véritables acteurs...

 

Ce qui signifie que l'on pourrait très bien jouer à plaire, tout en étant investi de congruence

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Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)

«Quand je vais vers les gens, il me semble que je suis le plus vil de tous, et que tout le monde me prend pour un bouffon ; alors je me dis : "Faisons le bouffon, je ne crains pas votre opinion, car vous êtes tous, jusqu'au dernier, plus vils que moi !" Voilà pourquoi je suis bouffon, par honte, éminent père, par honte. Ce n'est que par timidité que je fais le crâne. Car si j'étais sûr, en entrant, que tous m'accueillent comme un être sympathique et raisonnable, Dieu, que je serais bon !»

(Dostoïevski, Les frères Karamazov)

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 738 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)
Il y a 20 heures, Enchantant a dit :

Alors déja-utilise on a un petit coup de mou ?

Bonsoir Enchantant,

Non, plutôt un énième coup de gueu** sur la nature humaine dépravée

 

Il y a 20 heures, Enchantant a dit :

Curieux cette façon pour les intellectuels de s’imaginer que leur existence dépend exclusivement de leur conclusion et de leur cheminement mentale?

Désolé, je ne vois pas la rapport direct avec le sujet. Est-ce moi l'intellectuel ?

Ne peut-on pas envisager aussi, que ce qui se trame dans la tête d'un cérébral soit le fruit justement de son existence, que les idées ne déteignent pas sur la conduite de leur vie, mais bien plutôt, que l'expérience quotidienne finisse par avoir raison de tout idéal, utopie, rêverie ou tromperie cognitive !?

 

Il y a 20 heures, Enchantant a dit :

Laissez donc un peu de côté ce que l’on pense de vous et de ce que vous pouvez penser des autres, profitez de la vie qui vous reste à vivre, merde !

 

Je trouve justement que la praxis est très largement dominante, et qu'il est de bon ton, que certains osent aller un peu plus loin que ne le font les autres.

Comment profiter de la vie, quand tout est source de gêne, de non-dits, d'intérêts, de profits, d'ego, et j'en passe et des meilleurs, faut-il réellement continuer à jouer les moutons ? Qui peut véritablement faire semblant de jouer dans une cour de maternelle avec les très jeunes enfants et croire une seconde à ce qu'il fait ? Et bien je dis et répète que je me sens comme dans une immense cour de maternelle et que faire l'autruche ou faire le mime ne m'aidera en rien à faire face à toutes ces hérésies/absurdités !

Ce remède est peut-être viable pour certains, mais quand on sait, on ne peut guère faire semblant de ne pas savoir, en tout cas pas à soi-même, et la seule solution qui demeure, hormis foutre sa vie en l'air par le moyen à sa convenance, c'est de retrousser la myéline de ses neurones...

 

Chacun " profite " de la vie comme il l'entend, dans la limite de la loi il va s'en dire, et si profiter se réduit à moins souffrir qu'à ne rien faire, alors c'est déjà ça comme dit la chanson.

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Membre, Posté(e)
Dompteur de mots Membre 1 841 messages
Forumeur activiste‚
Posté(e)
Il y a 22 heures, deja-utilise a dit :

Si l'on enlève nos comportements liés à notre auto-conservation, nos pulsions primaires, il semblerait bien que la plupart du temps, nos actions sont totalement dépendantes du regard d'autrui, et en filigrane d'être reconnu pour ce que l'on fait, quoi qu'il soit !

Nous serions alors complètement esclave de ce jeu social, car il est fort à parier que sans être vu, d'une manière ou d'une autre, nous ne ferions pas ce que nous faisons, nous sommes donc dans l'expectative d'une reconnaissance pour ce que nous accomplissons, que ce soit particulièrement bêta ou au contraire très sérieux. Que nous ne faisons pas les choses pour nous-même immédiatement, mais par ce que l'on peut récupérer médiatement au travers de nos congénères quand ils se penchent sur nous, sur ce que l'on a fait.

Il ne semble pas exister une activité qui échappe à ce constat, le diktat omniprésent, puissant et invisible, qui motive notre passage à l'acte en toute chose... Même le philosophe ne se départit pas de cette toile d'araignée quand il publie à destination d'un public !

 

Dès lors, comment vivre sans être un pantin, subordonné à la reconnaissance de l'autre ou même des autres, dans l'illusion de choisir sa vie, ses hobbies, sa passion, ses activités plus ou moins ludiques, la mission que l'on croit s'être fixé, qui nous est dévolue ?

Disons que la vie sociale et le jeu de masques qu'elle suppose constitue une condition primordiale de nos existences, à laquelle nul ne peut se soustraire sans y perdre une bonne partie de ce qui le constitue.

L'un des drames de la civilisation réside dans le fait que les individus sont susceptibles de voir la condition devenir la source elle-même. En quoi réside normalement la source de nos existences ? Dans l'appel du corps, certainement.

C'est assurément l'une des grandes tâches de la philosophie de rendre cette différentiation palpable. Elle le fait à chaque fois qu'elle déchire le voile des idées reçues, de l'univocité admise des concepts, des conventions stériles, etc., afin de révéler le fonds d'ambiguïté et de mystère dans lequel réside la source de ce que nous sommes. Pour ce faire, son moyen est l'interrogation. L'individu qui s'interroge se distancie par le fait même du voile dont la société recouvre le monde. L'écueil est ici sans doute que l'un en vienne à considérer ce voile comme une malédiction. Ou encore que l'interrogation elle-même n'en vienne à être voilée. Dans ce dernier cas, on peut sans doute affirmer que l'interrogation n'en est plus une. Qu'elle est devenue une apparence d'interrogation. En revanche, il est fort possible que l'interrogation puisse sourire à un homme qui y met toute sa sincérité.

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Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 18 860 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
Posté(e)
Le 09/07/2017 à 22:08, Kyoshiro02 a dit :

Je suis d'accord, c'est une bonne référence, elle peut être applicable à plusieurs niveaux de l'entreprise, que ce soit au bas de l'échelle qu'en haut, tout dépend du point de vue.

C'est quoi l'entreprise ?

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Membre, 55ans Posté(e)
ping Membre 6 305 messages
Baby Forumeur‚ 55ans‚
Posté(e)
Le 09/07/2017 à 20:07, deja-utilise a dit :

Si l'on enlève nos comportements liés à notre auto-conservation, nos pulsions primaires, il semblerait bien que la plupart du temps, nos actions sont totalement dépendantes du regard d'autrui, et en filigrane d'être reconnu pour ce que l'on fait, quoi qu'il soit !

Nous serions alors complètement esclave de ce jeu social, car il est fort à parier que sans être vu, d'une manière ou d'une autre, nous ne ferions pas ce que nous faisons, nous sommes donc dans l'expectative d'une reconnaissance pour ce que nous accomplissons, que ce soit particulièrement bêta ou au contraire très sérieux. Que nous ne faisons pas les choses pour nous-même immédiatement, mais par ce que l'on peut récupérer médiatement au travers de nos congénères quand ils se penchent sur nous, sur ce que l'on a fait.

Il ne semble pas exister une activité qui échappe à ce constat, le diktat omniprésent, puissant et invisible, qui motive notre passage à l'acte en toute chose... Même le philosophe ne se départit pas de cette toile d'araignée quand il publie à destination d'un public !

 

Dès lors, comment vivre sans être un pantin, subordonné à la reconnaissance de l'autre ou même des autres, dans l'illusion de choisir sa vie, ses hobbies, sa passion, ses activités plus ou moins ludiques, la mission que l'on croit s'être fixé, qui nous est dévolue ?

 

Desir desir....

"Le désir implique l'Autre. Cette implication se comprend d'abord comme une dialectique du sentiment de soi, l'Autre étant le lieu du signifiant ; « un signifiant est ce qui représente un sujet pour un autre signifiant ».

L'Autre s'avère donc dépasser la question d'une subjectivation passant par autrui et constitue une structure symbolique essentielle. C'est le lieu de la parole : « Le sujet reçoit de l'Autre son propre message sous une forme inversée »."

 

 

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Invité Petit pois
Invités, Posté(e)
Invité Petit pois
Invité Petit pois Invités 0 message
Posté(e)

Certes, ce besoin de reconnaissance est le moteur des actions humaines et même animales, mais l'on peut aller contre aussi, cela n'en reste pas  moins une recherche de reconnaissance, dans la non-reconnaissance...

C'est ce besoin qui structure l'enfant d'une façon ou d'une autre. sa personnalité, son comportement se module, évolue en inter-action avec la reconnaissance ou non reconnaissance de ses parents, son environnement . Il se définie par intersubjectivité et cet étalon, en quelque sorte, reste le moteur de nos attitudes.

Mais toujours dans le choix d'y coller d'y adhérer ou au contraire de rejeter, mais toujours, oui "par rapport à".

Je pense tout de même que, sauf opportunisme/machiavélisme , c'est en fonction de nos inclinations propres et sincères et de notre propre force intérieure que nous choisissons la reconnaissance de tel ou tel groupe, tel ou tel courant, telle ou  telle désir d'appartenance...même si ces inclinations ont pu être définies en amont par ce besoin de reconnaissance  ou de non reconnaissance.

Il ne s'agit pas de se nier mais de faire le choix d'une certaine reconnaissance plutôt qu'une autre ce qui implique l'acceptation de non reconnaissance .

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 738 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)
Le 10/07/2017 à 08:44, Talon 1 a dit :

Dans le dessein, ou pour le but sont corrects, pas dans le but; car si c'est dans le but, c'est donc qu'il est atteint et qu'il n'y a plus d'action utile.

Ce serait donc un problème de " français ", pourtant quand une personne commence à faire quelque chose et qu'une autre la questionne en lui demandant: " Dans quel but fais-tu ceci ? "

On voit bien que le but n'est pas consommé, mais que la question est bien tournée par une direction, exprimée par " dans le but de ", où  " dans " et " but " sont plutôt redondants.

 

Le 10/07/2017 à 08:44, Talon 1 a dit :

Le besoin de se distinguer en communauté est consécutif au besoin de s'intégrer, un des soucis principaux humains. Quand on salue quelqu'un, c'est le réconforter, c'est sous-entendre : "tu existes et je t'ai reconnu comme mon semblable bien que différent."

Je ne vois pas les choses ainsi, la salutation est essentiellement investie de la mission d'être un signe de non agression, un pacte de paix préalable, avant même toute autre initiative, en effet la première inquiétude lors d'une rencontre, c'est de savoir si celui qui est en face est " ami " ou " ennemi ", et une fois que l'on se connait, ce n'est qu'une forme de politesse, de respect, de coutume pour éviter d'enclencher la première forme, à savoir de l'hostilité, l'être humain étant peureux et facilement susceptible, il faut donc soigner ces deux travers. 

 

 

Le 10/07/2017 à 08:44, Talon 1 a dit :

Les fourmis ne se saluent pas. Imaginez-vous déambulant dans la rue sans recevoir un bonjour. Vous douterez de votre existence. C'est le métro à Paris. Et quelqu'un d'important a dit qu'il y avait dans les gares des gens de rien. Etre ou ne pas être ?

La façon de dire le " bonjour " importe plus que le fait de le dire ou pas, comme le " merci " ou le " excusez-moi ", ce ne sont pas les mots qui comptent, mais ce que l'on exprime ou que l'on cherche à exprimer; il y a certes des conventions qui permettent de lever normalement les ambiguïtés, mais il est possible de faire autrement pourvu que l'on tende vers la même fonction. 

 

Et pour les fourmis, bien sûr qu'elles se saluent, via les " antennes ", la colonie a une odeur propre, et chaque rencontre commence par la reconnaissance de cette odeur, pour savoir si c'est une amie ou un ennemi ! Certains parasites savent exploiter cette faille de l'odeur et vivent au dépend de la colonie, ils usurpent ce " bonjour ".

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