Sting, depuis tout ce temps...

Tadaaaa ! Gordon Matthew Thomas,  alias Sting.

Voilà la nouvelle lecture que je me propose de partager avec vous : 

Bien entendu, vous êtes invités à poster plein de musique ! (on va s'gêner !)

************

On commence ? 

(Comme d'habitude l'italique présente des extraits du livre et l'écriture normale des résumés librement rédigés par moi-même)

Gordon Sumner naît le 2 octobre 1951 à Wallsend, banlieue ouvrière du nord-est de l'Angleterre, près de Newcastle. Il est l'aîné des enfants du couple Sumner. Sa mère, Audrey Cowell est coiffeuse, et son père, Ernest Sumner travaille dans une laiterie malgré son diplôme d'ingénieur. La crise du secteur du chantier naval fait rage à cette époque... Ernest Sumner a 24 ans à la naissance de Gordon, il vient de terminer son service militaire en Allemagne, dans une compagnie de sapeurs.

"Mon père livrait le lait et ma mère était coiffeur. Ce sont des activités respectables, mais j'ai vécu la vie d'une famille foutument pauvre dans un quartier de la classe ouvrière et tout ce qui comptait pour moi, c'était de m'en échapper". 

il y a 7 minutes, Yokkie a dit :

 

tu es en retard, il a sorti d'autres trucs entre temps 

La famille Sumner déménage plus tard dans une banlieue résidentielle, ce qui permet à Gordon de découvrir le luxe de la moyenne bourgeoisie.

Il est envoyé à l’école catholique de la St Cuthbert’s Grammar. C’est une école privée très stricte, accessible aux enfants modestes les plus doués, qui lui rappelle étrangement l’éducation sévère prodiguée par son père. Le futur Sting se souvient notamment des quarante-deux coups de canne sur les fesses, par série de six…

La famille s’agrandit avec la naissance de Philip, Angela et Anita. Les parents ne peuvent plus répondre à la curiosité insatiable de Gordon, qui se retrouve rapidement livré à lui-même. Il ne vit pas une enfance malheureuse mais monotone, ce qui l’amène très vite à s’interroger sur le but de son existence. A sept ans vous avouerez que ce n’est pas banal…

Son projet de vie arrive sous la forme d’un cadeau de l’un de ses oncles qui a émigré au canada. Il lui offre sa guitare en bois et lui demande d’en prendre soin…

il y a 4 minutes, micro-onde a dit :

tu es en retard, il a sorti d'autres trucs entre temps 

 

Mince... on me l'avait pas dit ! 

Il se découvre une passion pour la musique. Il apprend seul à jouer de la guitare, il reproduit les tubes des Beatles, des Rolling Stones ou encore des Kinks, la mode de l’époque. Très vite, son but dans la vie se révèle : devenir musicien.

A l’âge de quatorze ans, il découvre le jazz, mais il se passionne aussi pour le dixieland et le blues. Bien logiquement la guitare basse devient alors son instrument de prédilection.  Il convoite aussi une guitare acoustique qui est accrochée au mur du magasin de Monsieur Braidford depuis trois mois. Chaque soir après les cours, Gordon passe la voir en priant pour que personne ne l’ait achetée. Il décide donc de travailler avec son père […] pour se payer cette magnifique pièce en bois blond laqué avec des touches ébène.

Pour ceux qui ne se souviendraient pas des Kinks :  

Audrey Sumner va observer un changement radical chez son fils à partir du moment où la musique va entrer dans la vie de celui-ci. Elle l’encourage et tente même de lui apprendre le piano sur le clavier familial. Mais vu la lenteur des progrès de son élève, elle abandonne cette démarche (on peut pas être bon partout ).

« Littéralement, j’ai reçu la musique de ma mère. C’est elle qui m’a encouragé à apprendre la guitare, c’est elle qui m’écoutait. Et en même temps, c’est elle qui créait chez moi toute cette tension. »

Effectivement sa mère, même si elle est sa plus fervente supportrice, demande à Gordon de tempérer ses ardeurs et de se reconcentrer sur ses études.

Au collège, Gordon est un élève qui apprend avec une facilité déconcertante et tend à se faire détester de ses professeurs par ce marginalisme souligné et revendiqué. Peu lui importe en effet de montrer ouvertement aux enseignants qu’il s’ennuie en cours.

En dehors de la musique, il pratiquera le rugby, le football en tant que gardien de but, et plus tard, le futur chanteur deviendra champion junior de l’épreuve du « cent mètres » des comtés du nord mais il renoncera à cette discipline après avoir terminé troisième au championnat national :

« Il faut être le meilleur ou rien. Quand j’ai fait troisième, j’ai compris qu’il y en avait deux plus forts que moi et que j’aurais beau faire, je n’arriverais jamais à les battre. Alors, j’ai arrêté la course. Je ne voulais pas faire partie de la pyramide, je voulais être tout en haut… »

Curieuse réaction…

Sting peut remercier Mel Gibson, c'est grâce à ce film que depuis je l'écoute

Nous avons passé cette chanson à l'église pour notre mariage; en 1986. Face B du 45 T "Russians".

@Summer je l'aime beaucoup celle-ci  

@pila  Quel choix !  

Gordon suivra une scolarité exemplaire dans un lycée catholique. Il s’engage dans la marine dans le cadre de son service militaire et parallèlement il obtient son Advance Level (équivalent du Bac chez nous). Il entre à l’université de Warwick en vue d’y étudier la littérature anglaise.

« Au lieu de devenir un adolescent rebelle, je suis devenu un élève académique. Pour moi, le seul moyen de m’échapper était de faire ce qu’on me disait. Alors, j’ai bien travaillé à l’école. Se rebeller aurait signifié de pas aller à l’école, se droguer, tomber dans la petite délinquance, c’est-à-dire, pour moi précisément, ne pas se rebeller. »

Le futur Sting assiste à son premier concert en 1965 : le Graham Bond Organization avec le prodigieux Jack Bruce à la basse. Mais l’artiste qui va changer la vie du jeune Gordon, c’est Jimi Hendrix, qui hante le hit parade et les radios avec Hey Joe.

« Je pense qu’il était la première personne de couleur que j’aie jamais vu en vrai. C’était complètement électrique, presque trop fort à encaisser. Tu te sentais comme au bord d’un précipice. »

J'aime beaucoup Russians, dont la musique est inspirée d'une romance de Sergei Prokofiev :

Il quitte l’université et va bosser sur un chantier de construction, puis dans une usine de congélation de petit pois. Lassé des travaux manuels il est embauché dans l’administration du Trésor. Lassé il reprend des études, il refuse de mener une vie aussi rude que celle de son père…

Les tensions avec ses parents le perturbent, la musique est la seule chose qui l’aide à vivre cette vie frustrante et sa mère, excédée par des aspirations chimériques selon elle, ira jusqu’à fracasser la guitare de son fils dans un accès de rage. Gordon, gardant un calme stupéfiant, quitte la maison plusieurs jours.

Après les cours, il traîne dans un pub appelé le « Wheastsheaf » où l’on joue du jazz traditionnel. Il fait la connaissance d’Ernie, contrebassiste, des Phoenix Jazzmen. Alors qu’un soir Ernie est absent, Gordon le remplace, branche sa basse électrique et stupéfie tout le monde dans le pub.

@bondgers : exact, et moi qui étudiais à l'école Rachmaninov à l'époque, ça ne m'a pas échappé !

Ce sont les Phoenix Jazzmen qui vont donner à Gordon le surnom qui fera sa légende : Sting. Il hérite de ce surnom parce qu’il porte toujours un vieux tee-shirt de foot rayé jaune et noir. En anglais, « sting » veut dire « le dard ».

Parallèlement à ses succès musicaux (il jouera avec les Riverside Men à la même époque, groupe numéro 2 de la ville), il sort officiellement diplômé de l’école normale des instituteurs à l’été 1974.

C’est alors qu’une nonne qui enseigne à l’une de ses sœurs l’appelle pour lui proposer un poste. Il devient professeur au couvent St Catherine’s Convent School de Newcastle et il est aussi entraîneur de l’équipe de football, seul homme parmi les professeurs.

Cette expérience gênante du jeune professeur soumis aux fantasmes des écolières lui inspirera plus tard la chanson « Don’t stand so close to me ». L’allusion implicite de la chanson à l’œuvre littéraire de Nobokov, « Lolita », est parfaitement revendiqué car Sting évoque l’auteur au sein même de la chanson. Le compositeur adorera, tout au long de sa carrière, citer des auteurs littéraires reconnus, témoignant de son appétit de lecture et de son perpétuel souhait de progression sociale et intellectuelle.

Je me rappelle son rôle de "méchant" dans le film Dune de David Lynch 

Ah mais oui c'est vrai, je ne m'en souvenais plus

Il travaille de jour et le soir il rejoint les pubs pour jouer avec les Phoenix Jazzmen, les Riverside Men et bientôt, il est réclamé par le Newcastle Big Band. Ca rapporte, il s’achète une voiture. Avec Andy Hudson, le saxophoniste du Newcastle Big Band, il apprend à lire la musique en six semaines, les changements d’accords d’une bonne dizaine de standards n’ont plus aucun secret pour lui et il devient membre d’un groupe à la réputation nationale.

C’est deux ans plus tard que Sting forme son propre groupe, Last Exit (du nom de la sortie d’autoroute qui mène à Newcastle). Avec Jerry Richardson (claviers), John Hedley (guitare) et Ronnie Pearson (batterie), le groupe s’oriente vers un style plus puissant. Il chante et sa voix s’affirme, il compose, par exemple « O my god » ou « I burn for you » qu’on retrouvera plus tard… avec un autre groupe.

« Au total, ma première année d’enseignement s’est révélée plutôt satisfaisante : je n’ai pas été renvoyé, j’ai réussi à continuer à mener ma carrière de musicien, j’ai progressé en tant que chanteur et j’ai contribué au succès du pari qui était à la base de Last Exit. »

Il devient un auteur prolifique, très prolifique : il est amoureux. En 1975, Last Exit donne un concert pour un spectacle de Noël intitulé Rock Nativity. Une jeune nord-irlandaise y joue le rôle de la vierge Marie. Sting la séduit en lui jouant la sérénade à la guitare, bientôt ils se voient tous les week ends et ils emménagent ensemble en Angleterre. Frances Tomelty, fille de l’acteur Joseph Tomelty, deviendra l’épouse de Sting le 1^er mai 1976 et le couple attend déjà un enfant.

« Avant, je ne considérais les femmes que comme des conquêtes sexuelles potentielles, mais je réalise aujourd’hui qu’on peut avoir avec elle de très profondes relations… »

« I burn for you », c’était pour Frances.