Aller au contenu

Invité Quasi-Modo

Messages recommandés

Invité Quasi-Modo
Invités, Posté(e)
Invité Quasi-Modo
Invité Quasi-Modo Invités 0 message
Posté(e)

Il me vient l'idée de ce sujet parce qu'il est trop couramment admis en faveur des sciences dures qu'un fait observationnel serait une vérité absolue ou pour le moins la sorte de vérité par excellence pour laquelle nous serions autorisés à dire "JE SAIS".

Je dis : "Ceci est une chaise." ou "Cette fleur est jaune." voir "J'ai trois objets devant moi." et ce serait selon beaucoup une vérité absolue.

Plusieurs stratégies de réponse sont possibles pour réfuter ce préjugé :

1°) Imaginons que nous soyons trompés par un malin génie (ou autre scénario à la Matrix) qui nous donnerait l'illusion d'avoir en face de nous une chaise. Pourrait-on dire que la perception de la chaise serait une vérité absolue? Si on ne peut pas montrer que la réalité est telle qu'on le perçoit, comment le saurait-on?

2°) Si une partie de l'humanité apprenait en acquérant le langage que les chaises s'appellent des tables, comment leur montrerait-on que nous avons raison et eux tort? Pourtant si un enfant nous montre une chaise et nous dit "Ceci est une table", ne rectifiera-t-on pas son vocabulaire? En faisant des observations des vérités, ne confond-on pas convention et vérité? En effet, dès lors qu'un être humain percevrait différemment certaines couleurs (si un individu percevait le rouge en jaune et le jaune en rouge, ou dans le cas des daltoniens), comment expliquerions-nous qu'un même mot recouvre deux réalités différentes?

3°) J'ai dans mon champ de vision des données brutes qui m'apparaissent : je peux décomposer cet univers en deux objets, trois objets, quatre objets, selon ma volonté. Le nombre d'objets que j'ai devant les yeux n'est donc pas une donnée observationnelle bien déterminée. D'ailleurs qu'est-ce qu'un objet et toute conception du monde ne présuppose-t-elle pas certains objets considérés comme prérequis?

4°) A côté du blanc, un gris paraîtra foncé, mais à côté du noir il paraîtra clair. Si je me retourne la gauche devient la droite et vice-versa.

Ne peut-on conclure conséquemment que rien n'est plus relatif qu'une perception empirique humaine et qu'alors, croire que je puisse dire "JE SAIS" à son sujet est une tromperie généralisée?

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant
Membre, Posté(e)
Thomas36 Membre 31 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Il me vient l'idée de ce sujet parce qu'il est trop couramment admis en faveur des sciences dures qu'un fait observationnel serait une vérité absolue ou pour le moins la sorte de vérité par excellence pour laquelle nous serions autorisés à dire "JE SAIS".

Je dis : "Ceci est une chaise." ou "Cette fleur est jaune." voir "J'ai trois objets devant moi." et ce serait selon beaucoup une vérité absolue.

Plusieurs stratégies de réponse sont possibles pour réfuter ce préjugé :

1°) Imaginons que nous soyons trompés par un malin génie (ou autre scénario à la Matrix) qui nous donnerait l'illusion d'avoir en face de nous une chaise. Pourrait-on dire que la perception de la chaise serait une vérité absolue? Si on ne peut pas montrer que la réalité est telle qu'on le perçoit, comment le saurait-on?

2°) Si une partie de l'humanité apprenait en acquérant le langage que les chaises s'appellent des tables, comment leur montrerait-on que nous avons raison et eux tort? Pourtant si un enfant nous montre une chaise et nous dit "Ceci est une table", ne rectifiera-t-on pas son vocabulaire? En faisant des observations des vérités, ne confond-on pas convention et vérité? En effet, dès lors qu'un être humain percevrait différemment certaines couleurs (si un individu percevait le rouge en jaune et le jaune en rouge, ou dans le cas des daltoniens), comment expliquerions-nous qu'un même mot recouvre deux réalités différentes?

3°) J'ai dans mon champ de vision des données brutes qui m'apparaissent : je peux décomposer cet univers en deux objets, trois objets, quatre objets, selon ma volonté. Le nombre d'objets que j'ai devant les yeux n'est donc pas une donnée observationnelle bien déterminée. D'ailleurs qu'est-ce qu'un objet et toute conception du monde ne présuppose-t-elle pas certains objets considérés comme prérequis?

4°) A côté du blanc, un gris paraîtra foncé, mais à côté du noir il paraîtra clair. Si je me retourne la gauche devient la droite et vice-versa.

Ne peut-on conclure conséquemment que rien n'est plus relatif qu'une perception empirique humaine et qu'alors, croire que je puisse dire "JE SAIS" à son sujet est une tromperie généralisée?

Tu ne peux tout d'abord pas orienter ton débat sur la différence de langage car si pour moi j'appelle un objet une chaise et toi ce même objet une table, nous ne parlerions pas la même langue et cela deviendrait de la traduction.

Ensuite, si tu as trois objets devant toi mais qu'on te fait croire par je ne sais quelle illusion qu'il n'y en a que deux, tu peux dire "je sais qu'il y a trois objets" car tu ne peux pas en savoir plus pour l'instant. Le "je sais" n'est pas forcément définitif, il est modifiable, améliorable en quelques sortes, comme les certitudes d'un élève changent au fur et à mesure de son apprentissage.

Envoyé de mon PULP FAB 4G en utilisant Tapatalk

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Jedi pas oui, jedi pas no, 31ans Posté(e)
Jedino Membre 47 968 messages
31ans‚ Jedi pas oui, jedi pas no,
Posté(e)

Savoir, ce n'est jamais que croire au dogme supposé le plus proche de la réalité qu'est la science en effet.

Et tu as raison : la perception humaine n'est jamais qu'une partie de ce qui est perceptible dans l'absolu. De même que notre perception n'est pas l'état brut de ce qui compose la réalité puisque le cerveau crée une représentation cohérente à partir de ces données. Donc, je ne dirais pas relatif mais plutôt partiel.

Si "savoir" est pour toi le fait de dire ce qui est de façon absolue et parfaitement objective, alors c'est abusif. Si nous entendons en revanche le savoir comme étant la croyance la moins mauvaise de description du réel absolu, alors ça ne l'est pas, en tout cas jusqu'à la remise en question du dogme actuel qui est l'apanage de la science.

(Et je suis trop fier, j'ai réussi à faire bref.)

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, In love with life and truth, Posté(e)
Swannie Membre 10 264 messages
In love with life and truth,
Posté(e)

Nous avons tous des perceptions différentes.

Si je dis "je sais comment est un jardin", devant 50 personnes, ces 50 répondront "moi aussi".

Mais l'image du jardin que s'en représenteront mentalement ces 50 personnes sera différente pour chacune d'elles.

Toutes sauront ce qu'est un jardin, mais il prendra 50 formes différentes.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Forumeur confit, Posté(e)
Enchantant Membre 15 624 messages
Forumeur confit,
Posté(e)

Le sujet m'a fait penser à cela... c'est simple... c'est philosophique...c'est juste!

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Posté(e)
Dompteur de mots Membre 1 841 messages
Forumeur activiste‚
Posté(e)

Ne peut-on conclure conséquemment que rien n'est plus relatif qu'une perception empirique humaine et qu'alors, croire que je puisse dire "JE SAIS" à son sujet est une tromperie généralisée?

Descartes s'était rendu compte de ceci. Dans sa méthode, il passe par l'hypothèse du génie malin et bute sur le même problème que toi. Il en conclue donc qu'il faut remonter encore plus loin avant de toucher une vérité indubitable sur laquelle puisse se fonder la raison. Et c'est alors qu'il en arrive au cogito: la seule chose qui m'est hors de tout doute, en premier lieu, c'est que par le fait que je pense, je puis être certain de mon existence. Partant de ce principe, Descartes déroule alors le fil de la raison par lequel il redonne au monde la dignité du vrai.

Nietzsche s'est attaqué au cogito dans je ne me souviens plus quel ouvrage (tu peux apprécier ici toute la rigueur de mes références), en posant la question: qu'est-ce qui pense au juste ? Est-ce réellement une chose telle que "je" ? Est-ce que ce n'est pas seulement par un orgueil mal placé ou par la paresse des conventions grammaticales que je place ce sujet devant le prédicat "penser" ? La prudence ne nous imposerait-elle pas de dire au mieux que ça pense ? Et s'ouvre alors ce que j'ai déjà appelé ailleurs le tournant de l’ambiguïté, avec l'inconscient et tout le bataclan.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, forumeur éclairé, 55ans Posté(e)
Lugy Lug Membre 10 224 messages
55ans‚ forumeur éclairé,
Posté(e)

Nous avons tous des perceptions différentes.

Si je dis "je sais comment est un jardin", devant 50 personnes, ces 50 répondront "moi aussi".

Mais l'image du jardin que s'en représenteront mentalement ces 50 personnes sera différente pour chacune d'elles.

Toutes sauront ce qu'est un jardin, mais il prendra 50 formes différentes.

oui, mais êtes vous sure que ces cinquante personnes ne sont pas le fruit de votre imagination? et que vous ne vous parliez qu'à vous même en rêve, que votre perception du monde ne fussent pas simplement le fruit de votre imagination.

certain de vos vous vous dises que vous voyez ce que vous voyez mais d'autre vous dises que votre cerveaux transcrit des informations relatifs à vos sens , sens que vous avez admis comme capteur d'un monde extérieur à vous même et interprété comme celui étant d'une source autre que vous même mais en êtes vous certain car certain autre vous même vous dirait que votre cerveau ne fait qu'interpréter un signal énergétique construisant un monde extérieur et le transformant en image intérieur, pourtant tout cela ne pourrait être que le fruit de votre imagination.

n'êtes vous pas néo dans la matrice essayant de choisir entre la pilule bleu et la pilule rouge dont aucune n'existe ci ce n'est dans votre esprit, vous poussant à l’éveille dans un monde plus réelle et pourtant plus emprunt de souffrance virtuel puisque dans votre imaginaire cette histoire n'est qu'une fiction imaginé par un autre vous même.

vous pourriez me dire que non, car vous ne comprenez rien à tout cela mais...et si votre vous intérieur lui, comprenait tout cela sans vouloir que vous en ayez conscience de manière à ce que vous restiez dans cette stase salutaire jusqu'à votre éveil, éveil qui vous ferait prendre conscience que ce monde est imaginaire et qu'il ne tien qu'à vous d'en imaginer un autre.sleep8ge.gif

j'aurais envie de vous dire ou de me dire à moi même que " je sais" est comparable au craquement d'une allumette.crazy.gif

après , peut on dire je sais? oui , n'importe quel couillon autre moi même peut dire je sais dès lors qu'il pense qu'il sait, jusqu'à ce que lui même ou un autre soi même réfute ce qu'il sait pour un autre je sais.

en gardant à l'esprit que plus on sait plus on se rend compte que l'on ne sait rien, c'est une formule arithmétique exponentiel.

comme disait Socrate, tout ce que je sais c'est que je ne sais rien, tandis que les autres croient savoir ce qu'il ne savent pas.

pour moi qui suit un autre toi et un autre lui je te dirais.

L'homme doit s'élever au-dessus de la terre, aux limite de l'atmosphère et au-delà, ainsi seulement pourra-t-il comprendre tout à fait le monde dans lequel il vit. (socrate)

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Jedi pas oui, jedi pas no, 31ans Posté(e)
Jedino Membre 47 968 messages
31ans‚ Jedi pas oui, jedi pas no,
Posté(e)

Nietzsche s'est attaqué au cogito dans je ne me souviens plus quel ouvrage (tu peux apprécier ici toute la rigueur de mes références), en posant la question: qu'est-ce qui pense au juste ? Est-ce réellement une chose telle que "je" ? Est-ce que ce n'est pas seulement par un orgueil mal placé ou par la paresse des conventions grammaticales que je place ce sujet devant le prédicat "penser" ? La prudence ne nous imposerait-elle pas de dire au mieux que ça pense ? Et s'ouvre alors ce que j'ai déjà appelé ailleurs le tournant de l’ambiguïté, avec l'inconscient et tout le bataclan.

Je miserais sur "Par-delà le bien et le mal", histoire de compléter ton rare manque de référence.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 157ans Posté(e)
chapati Membre 6 957 messages
Baby Forumeur‚ 157ans‚
Posté(e)

En tous cas pour écrire une lettre, il est beaucoup plus pratique de s'asseoir sur le tabouret et de poser le papier sur la table que l'inverse, encore qu'un tabouret haut et une table basse puissent aussi faire l'affaire.

On distingue donc une table d'un tabouret par l'usage qu'on en fait.

Notons malgré tout que la table individuelle est un objet rare, tout aussi rare qu'un tabouret collectif. Le tabouret collectif a pourtant été inventé par monsieur Banc et la table individuelle par monsieur Bureau.

Bureau prouva ainsi qu'une table individuelle pouvait être plus grande qu'une table collective à la stupéfaction de Banc. C'est ainsi que, par manque de place, on remplaça petit à petit les tables de la loi par des bureaux d'un format nettement plus adapté aux nouvelles normes. Monsieur Fauteuil quant à lui est très bizarrement connu pour avoir inventé le "dossier" ce qui eut pour effet de reléguer monsieur Tabouret dans un relatif anonymat. Monsieur Dossier, donc a ne pas confondre, inventa lui les chemises mais pas la cravate : les chemises qu'on pose sur les bureaux, bureaux que, rappelons-le à chaque fois, rien ne distingue absolument des tables au strict niveau empirique.

A ce stade il est important pour la suite de ne pas confondre dossier de chaise et dossier de table, même si en cas de litige on peut aussi s'appuyer sur un bon dossier (de table)... sans pour autant s'asseoir horizontalement, soit en position couchée mais repliée puisqu'assise, à la manière fœtale, soit de façon innée à ce qu'on dit (ce dernier point est juste introduit de façon anecdotique à ce stade de mon propos, et nullement destiné à compliquer les choses, nous y reviendrons peut-être).

Le problème ainsi mieux défini malgré les efforts méritoires de monsieur Quasimodo, revient donc à savoir quelle différence y a-t-il entre un dossier et une chemise. Un observateur non averti pourrait dire qu'on glisse des chemises dans des dossier, mais c'est faire fi du fait qu'un homme en chemise puisse glisser sur un dossier, en prenant par exemple une balle dans le buffet (le buffet étant une sorte de table avec contenant, voire d'armoire basse). Donc glisse-t-on "dans" ou "sur" ?

Je pourrais bien sûr continuer en parlant de peaux de bananes et de draps, mais il est temps de vous glisser à l'oreille par le truchement oculaire de votre écran que le savoir est affaire de complexité. C'est comme un dossier dans lequel on aurait glissé des informations dont chacune complique les autres, ce qui donne une idée de la bêtise dont le savoir dispense : en effet, pourquoi compliquer les choses alors qu'il est tellement plus simple de ne pas s'y impliquer ?

S'implique-t-on dans la complication ou se complique-t-on les choses par l'implication qu'on leur donne ? Suffit-il de s'appliquer pour s'impliquer ou complique-t-on les implications en s'appliquant à le faire gratuitement ? Ne nous compliquons-nous pas la vie en nous impliquant dans un savoir que nous appliquons à la lettre ?

Bref et pour faire simple, ne confondons-nous pas complication et complexité ? Ne faisons-nous pas un complexe en nous impliquant dans la complication alors qu'en nous appliquant nous pourrions finalement expliquer plus simplement les choses ?

J'ai la faiblesse de croire qu'ainsi épuré le sujet vous apparaît désormais mieux cerné, et j'attends avec impatience la suite des commentaires afin de discuter tranquillement des derniers détails à peaufiner afin d'en finir définitivement avec ce problème du savoir.

.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité Tar Baby
Invités, Posté(e)
Invité Tar Baby
Invité Tar Baby Invités 0 message
Posté(e)
thumbsup.gifplus.gif
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Posté(e)
Dompteur de mots Membre 1 841 messages
Forumeur activiste‚
Posté(e)

Je miserais sur "Par-delà le bien et le mal", histoire de compléter ton rare manque de référence.

Oui, le #54 plus précisément. Mais maintenant que je l'ai lu, il m'apparaît qu'il y a plusieurs aphorismes de Nietzsche qui traitent de ce sujet, car je n'y retrouve pas son propos sur le "ça" pense.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 157ans Posté(e)
chapati Membre 6 957 messages
Baby Forumeur‚ 157ans‚
Posté(e)

Selon Deleuze, c'est à Spinoza que revient le mérite de s'extraire de l'unité du sujet :

Chaque forme de vie n’est pas conçue chez Spinoza comme une entité close, définitivement constituée, mais comme un ensemble de rapports entre des vitesses différentes : la manière de vivre est ainsi une question de vitesses, de rencontres, de rapports, de rythmes. En faisant des corps et des âmes non plus des substances ni des sujets, mais des modes, Spinoza nous propose de changer concrètement nos façons de vivre. Si un corps est défini par son pouvoir d’affecter ou d’être affecté, une forme de vie sera toujours une expérimentation, puisque nous ne savons pas de quoi notre corps et notre âme sont capables avant d’expérimenter des rencontres, des rapports, des événements. L’existence d’une chose, un animal ou un être humain ne peut donc jamais être séparée de ses rapports avec le monde : « l’intérieur est seulement un extérieur sélectionné, l’extérieur un intérieur projeté », écrit Deleuze. Un individu dans le monde n’est jamais donné comme une forme close, un organisme ou un sujet, mais comme la résultante d’un ensemble de vitesses et de lenteurs, de capacités d’être affecté ou d’affecter.

Mon lien

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 18 858 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
Posté(e)

En tous cas pour écrire une lettre, il est beaucoup plus pratique de s'asseoir sur le tabouret et de poser le papier sur la table que l'inverse, encore qu'un tabouret haut et une table basse puissent aussi faire l'affaire.

On distingue donc une table d'un tabouret par l'usage qu'on en fait.

Notons malgré tout que la table individuelle est un objet rare, tout aussi rare qu'un tabouret collectif. Le tabouret collectif a pourtant été inventé par monsieur Banc et la table individuelle par monsieur Bureau.

Bureau prouva ainsi qu'une table individuelle pouvait être plus grande qu'une table collective à la stupéfaction de Banc. C'est ainsi que, par manque de place, on remplaça petit à petit les tables de la loi par des bureaux d'un format nettement plus adapté aux nouvelles normes. Monsieur Fauteuil quant à lui est très bizarrement connu pour avoir inventé le "dossier" ce qui eut pour effet de reléguer monsieur Tabouret dans un relatif anonymat. Monsieur Dossier, donc a ne pas confondre, inventa lui les chemises mais pas la cravate : les chemises qu'on pose sur les bureaux, bureaux que, rappelons-le à chaque fois, rien ne distingue absolument des tables au strict niveau empirique.

A ce stade il est important pour la suite de ne pas confondre dossier de chaise et dossier de table, même si en cas de litige on peut aussi s'appuyer sur un bon dossier (de table)... sans pour autant s'asseoir horizontalement, soit en position couchée mais repliée puisqu'assise, à la manière fœtale, soit de façon innée à ce qu'on dit (ce dernier point est juste introduit de façon anecdotique à ce stade de mon propos, et nullement destiné à compliquer les choses, nous y reviendrons peut-être).

Le problème ainsi mieux défini malgré les efforts méritoires de monsieur Quasimodo, revient donc à savoir quelle différence y a-t-il entre un dossier et une chemise. Un observateur non averti pourrait dire qu'on glisse des chemises dans des dossier, mais c'est faire fi du fait qu'un homme en chemise puisse glisser sur un dossier, en prenant par exemple une balle dans le buffet (le buffet étant une sorte de table avec contenant, voire d'armoire basse). Donc glisse-t-on "dans" ou "sur" ?

Je pourrais bien sûr continuer en parlant de peaux de bananes et de draps, mais il est temps de vous glisser à l'oreille par le truchement oculaire de votre écran que le savoir est affaire de complexité. C'est comme un dossier dans lequel on aurait glissé des informations dont chacune complique les autres, ce qui donne une idée de la bêtise dont le savoir dispense : en effet, pourquoi compliquer les choses alors qu'il est tellement plus simple de ne pas s'y impliquer ?

S'implique-t-on dans la complication ou se complique-t-on les choses par l'implication qu'on leur donne ? Suffit-il de s'appliquer pour s'impliquer ou complique-t-on les implications en s'appliquant à le faire gratuitement ? Ne nous compliquons-nous pas la vie en nous impliquant dans un savoir que nous appliquons à la lettre ?

Bref et pour faire simple, ne confondons-nous pas complication et complexité ? Ne faisons-nous pas un complexe en nous impliquant dans la complication alors qu'en nous appliquant nous pourrions finalement expliquer plus simplement les choses ?

J'ai la faiblesse de croire qu'ainsi épuré le sujet vous apparaît désormais mieux cerné, et j'attends avec impatience la suite des commentaires afin de discuter tranquillement des derniers détails à peaufiner afin d'en finir définitivement avec ce problème du savoir.

.

Un grand bravo, Chapati !

J'ai pris ton explication de la complexité en plein plexus !

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, In love with life and truth, Posté(e)
Swannie Membre 10 264 messages
In love with life and truth,
Posté(e)

L'homme doit s'élever au-dessus de la terre, aux limite de l'atmosphère et au-delà, ainsi seulement pourra-t-il comprendre tout à fait le monde dans lequel il vit. (socrate)

absolument, ainsi la terre nous apparait-elle alors comme le décor d'un grand théatre planté, la lune son satellite naturel, dans lequel les humains ne sont que des acteurs, et ce théatre n'est donc pas la réalité, et plus je m'élèverai, moins il le sera.

Ainsi ne devient-il plus possible de dire "je sais" puisque plus l'on s'élève, plus le "je sais" d'aujourd'hui n'est plus le même que celui de demain, bien qu'y ait contribué.

Un peu comme les marches d'un grand escalier, nous ne nions pas en le gravissant que la première marche existe, mais la voyant sous un autre angle jusqu'à la voir disparaître, la première marche est devenue la dernière que nous ayons vu. Elle nous semblait la plus grande, elle est devenue la plus petite, jusqu'à en être invisible.

Le "je sais" est donc bien comparable au craquement d'une allumette.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Posté(e)
Dompteur de mots Membre 1 841 messages
Forumeur activiste‚
Posté(e)

Oui, le #54 plus précisément. Mais maintenant que je l'ai lu, il m'apparaît qu'il y a plusieurs aphorismes de Nietzsche qui traitent de ce sujet, car je n'y retrouve pas son propos sur le "ça" pense.

J'ai trouvé Jedino. Il s'agit des #16 et #17 de Par-delà le bien et le mal.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Jedi pas oui, jedi pas no, 31ans Posté(e)
Jedino Membre 47 968 messages
31ans‚ Jedi pas oui, jedi pas no,
Posté(e)

J'ai trouvé Jedino. Il s'agit des #16 et #17 de Par-delà le bien et le mal.

Les lecteurs te remercieront. :D

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, SaXo, 103ans Posté(e)
saxopap Membre 7 391 messages
103ans‚ SaXo,
Posté(e)

Bonjour les amis.

Il faut un indiscutable courage pour évoquer ou débattre de ses propres doutes, un désir sincère d’éviter la pensée malveillante, l’erreur de jugement aux conséquences nuisibles parfois…

Comment puis-je être certain de penser juste?, qui peut me garantir que je suis encore un être libre et responsable?

L’empreinte pour ne pas dire l’emprise de mon milieu, mon environnement social, me permet il encore de faire confiance à mon ressenti, mes émotions, mes prises de position, mes certitudes.. etc etc…

Le pire serait de rester enfermé dans nos intimes certitudes, et n’en jamais douter.

Je vais tenter de vous amuser tout en vous instruisant modestement de ce que notre monde sait.

acte 1: Une réalité multidimensionnelle !

.Le même objet peut nous apparait comme un cercle, ou un rectangle selon qu’il nous manque la dimension hauteur ou la dimension largeur: Le cylindre.

Regardez le de profile, vous voyez un rectangle.

Regardez le vu de dessus, vous voyez un cercle.

Ainsi en retirant une des 3 dimensions que vous connaissez bien, ce meme objet est à la fois un cercle et un rectangle .

Cette même « cécité » s’applique à l’observation de notre univers aux multiples dimensions.

Perso, cela me permet de mieux accepter l’inimaginable ! … ( les infinis etc...)

Acte 2: alterer nos sens.

Observez longuement une couleur, puis tournez la tete et nommez la couleur d'un vetement situé derriere vous.

La saturation des cellules à cones de la rétine entrainera une erreur de perception . Vous verrez ce vêtement d'une couleur différente . Cela n'a rien de magique ou d'étrange, la fatigue de la rétine suite à la fixation d'une couleur trompera sa capacité à distinguer les couleurs.

Durant ces quelques instants, vous serez dans l'incapacité

de " savoir" la couleur du vêtement.

Acte 3: " Savoir" la vérité? mais laquelle?

Le vêtement precedent est indiscutablement de couleur verte.

Le problème est que le vert est tout sauf vert !

L'objet vert absorbe toute les autres couleurs ( donc il les rétient ) et renvoie l'onde verte qu'il ne peut retenir.

C'est elle que nous percevons.

Ainsi la question se dédouble :

Quelle est la couleur QUE NOUS PERCEVONS de ce vêtement? c'est le vert.

Quelle est la couleur propre à ce vêtement? ce sont toutes les couleurs mélangées du spectre sauf le vert.

Acte 4: la vérité est elle unique, figée?

Sans trop philosopher, disons que globalement il existe une vérité plutôt unique, sachant qu'elle peut être remise en question dans le temps.

Et c'est lorsque cette vérité évolue, qu'elle devient la "nouvelle vérité".

Par conséquent, s'agissant du groupes des vérités que nous appellerons les »évolutives", elles ne cohabitent pas ensemble mais se succèdent.

À un instant T, il n'en existe qu'une seule.

Ce concept évolutionniste de la vérité est classique dans le domaine de la science, mais aussi dans bien d'autres domaines dont les sciences humaines.

Cela n'est absolument pas le cas pour la "logique"qui est un concept très relatif.

De nombreuses logiques ont cohabités dans l'histoire de l'humanité:

La logique chinoise, le MOISME,La grèce antique connue aussi une autre forme de logique, la logique stoïcienne , citons rapidement la LOGIQUE INDIENNE ‘ école réaliste, ’époque BABYLONIENNE, caractérisé par la rigueur , LA PERIODE CLASSIQUE de la renaissance au XVII em. Les bouleversements furent si profonds que l’on parle de la « révolution COPERNICIENNE ». Les systèmes de tous ordres ne résistent pas aux besoin des développements de la science.

LES LOGIQUES CONTEMPORAINES: BOOLÉENNE, BAYÉSIENNE (utilisée pour l'intelligence artificielle, contrôle aérien, météo etc..), LA LOGIQUE INTUITIONISTE etc...

Acte 4: Il est foutu comment et dans quel but notre esprit?

Selon l’approche évolutionniste de l’esprit, un bon nombre des mécanismes psychologiques qui permettent à l’homme d’interagir avec son environnement, sont des adaptations, au sens de la théorie de la sélection naturelle. Cela implique que les mécanismes du savoir ont été sélectionnés par l’évolution pour leur capacité à répondre avec succès aux différents problèmes posés de manière récurrente par l’environnement physique ou social dans lequel l’espèce humaine a émergé.

Il est en conséquence raisonnable de penser que notre esprit est construit pour résoudre les problèmes qui se posaient à nos ancêtres alors qu’ils faisaient partie de groupes de chasseurs cueilleurs nomades, et non les problèmes posés par la vie de bureau actuelle – ni même ceux posés par le développement de l’agriculture et de l’urbanisation au cours des 10000 dernières années.

La question de la plasticité cérébrale se pose alors.( s'adapter)

La suite au prochain épisode blush.gif

Saxo

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, forumeur éclairé, 55ans Posté(e)
Lugy Lug Membre 10 224 messages
55ans‚ forumeur éclairé,
Posté(e)

absolument, ainsi la terre nous apparait-elle alors comme le décor d'un grand théatre planté, la lune son satellite naturel, dans lequel les humains ne sont que des acteurs, et ce théatre n'est donc pas la réalité, et plus je m'élèverai, moins il le sera.

Ainsi ne devient-il plus possible de dire "je sais" puisque plus l'on s'élève, plus le "je sais" d'aujourd'hui n'est plus le même que celui de demain, bien qu'y ait contribué.

Un peu comme les marches d'un grand escalier, nous ne nions pas en le gravissant que la première marche existe, mais la voyant sous un autre angle jusqu'à la voir disparaître, la première marche est devenue la dernière que nous ayons vu. Elle nous semblait la plus grande, elle est devenue la plus petite, jusqu'à en être invisible.

Le "je sais" est donc bien comparable au craquement d'une allumette.

thumbsup.gif

sinon, personne n'est intrigué par cette citation apparemment bien contemporaine? écrite 400 ans av jc alors même qu'une notion d’atmosphère limité est apparu bien des siècles plus tard mais sans doute n'est ce qu'une interprétation de ce qu'à réellement écrit Socrate à son époque et dans sa langue.biggrin.gif

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, In love with life and truth, Posté(e)
Swannie Membre 10 264 messages
In love with life and truth,
Posté(e)

thumbsup.gif

sinon, personne n'est intrigué par cette citation apparemment bien contemporaine? écrite 400 ans av jc alors même qu'une notion d’atmosphère limité est apparu bien des siècles plus tard mais sans doute n'est ce qu'une interprétation de ce qu'à réellement écrit Socrate à son époque et dans sa langue.biggrin.gif

et personne n'est intrigué non plus que Socrate n’ait laissé aucun écrit, sa pensée et sa réputation se sont transmises par des témoignages indirects, ça me rappelle quelqu'un d'autre tiens :hu:

"Ses disciples Platon et Xénophon ont notablement œuvré à maintenir l'image de leur maître, qui est mis en scène dans leurs œuvres respectives"

"Vers -435, il commença à enseigner, dans la rue, dans les gymnases, les stades, les échoppes, au gré des rencontres. Il parcourait les rues d’Athènes vêtu plus que simplement et sans chaussures, dialoguant avec tous.

Il enseignait, ou plus exactement questionnait, gratuitement — contrairement aux sophistes, qui enseignaient la rhétorique moyennant une forte rétribution. L'année 420 est importante, puisque la Pythie de Delphes aurait répondu à son ami d’enfance Chéréphon : « Il n'y a pas d'homme plus sage que Socrate ».

On sait que Socrate passait à certaines occasions plusieurs heures debout et immobile. Platon en a fait une description dans Le Banquet. La philosophie étant un mode de vie, il s'agit ici d'un exercice de méditation, ou « dialogue avec soi-même », pratiqué dans l'Antiquité par les philosophes. Outre Socrate, Pyrrhon ou Cléanthe par exemple s'y adonnaient"

Puis le procès, au printemps -399, un procès pour impiété intenté à Socrate par trois accusateurs. "Un mois s'écoula entre la condamnation de Socrate et sa mort, pendant lequel il resta enchaîné dans la prison des Onze. Ses amis le visitaient et s'entretenaient avec lui quotidiennement. Le jour venu, Socrate boit le poison létal, la cigüe, en présence d'Apollodore de Phalère, Criton et son fils Critobule, Hermogène, Épigénès, Eschine, Antisthène, Ménéxène, son cousin Ctésippos de Péanie, et quelques anonymes.

En choisissant de mourir, Socrate affirme la primauté de la vertu sur la vie : la vie du corps est subordonnée à la pensée. Cet événement est à l'origine du platonisme dans lequel le Bien est supérieur à toute chose" wikipédia, les sources.

:)

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, forumeur éclairé, 55ans Posté(e)
Lugy Lug Membre 10 224 messages
55ans‚ forumeur éclairé,
Posté(e)

et personne n'est intrigué non plus que Socrate n’ait laissé aucun écrit, sa pensée et sa réputation se sont transmises par des témoignages indirects, ça me rappelle quelqu'un d'autre tiens :hu:

"Ses disciples Platon et Xénophon ont notablement œuvré à maintenir l'image de leur maître, qui est mis en scène dans leurs œuvres respectives"

"Vers -435, il commença à enseigner, dans la rue, dans les gymnases, les stades, les échoppes, au gré des rencontres. Il parcourait les rues d’Athènes vêtu plus que simplement et sans chaussures, dialoguant avec tous.

Il enseignait, ou plus exactement questionnait, gratuitement — contrairement aux sophistes, qui enseignaient la rhétorique moyennant une forte rétribution. L'année 420 est importante, puisque la Pythie de Delphes aurait répondu à son ami d’enfance Chéréphon : « Il n'y a pas d'homme plus sage que Socrate ».

On sait que Socrate passait à certaines occasions plusieurs heures debout et immobile. Platon en a fait une description dans Le Banquet. La philosophie étant un mode de vie, il s'agit ici d'un exercice de méditation, ou « dialogue avec soi-même », pratiqué dans l'Antiquité par les philosophes. Outre Socrate, Pyrrhon ou Cléanthe par exemple s'y adonnaient"

Puis le procès, au printemps -399, un procès pour impiété intenté à Socrate par trois accusateurs. "Un mois s'écoula entre la condamnation de Socrate et sa mort, pendant lequel il resta enchaîné dans la prison des Onze. Ses amis le visitaient et s'entretenaient avec lui quotidiennement. Le jour venu, Socrate boit le poison létal, la cigüe, en présence d'Apollodore de Phalère, Criton et son fils Critobule, Hermogène, Épigénès, Eschine, Antisthène, Ménéxène, son cousin Ctésippos de Péanie, et quelques anonymes.

En choisissant de mourir, Socrate affirme la primauté de la vertu sur la vie : la vie du corps est subordonnée à la pensée. Cet événement est à l'origine du platonisme dans lequel le Bien est supérieur à toute chose" wikipédia, les sources.

:)

merci de me recadrer blush.gif, le pire c'est que j'avais lu tout ça il y à des lustres mais je ne m'en souvenais plus.smile.gif

toutefois, ça n'explique pas comment cette citation à pris cette tournure car je suis à peu près sure que la notion de limite de l'atmosphère n'existait pas jusqu'au moins le XVI é siècle.

j'aurais pu citer celle ci, je me serais surement rappelé qu'il n'écrivait pas.

l'écriture ne peut saisir le savoir, car le savoir , contrairement à l'information, n'existe pas en dehors de l'homme. (Socrate)

cependant, aurais je pu savoir que lui la dis ci cela n'avait été écrit?

on sait que la transmission écrite appuis la transmission oral voire elle est complémentaire mais que n'aurions nous pas développé sans l'écriture? d'autre voie qui sait, plus spirituel?

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant

Archivé

Ce sujet est désormais archivé et ne peut plus recevoir de nouvelles réponses.

×