Qu'est-ce qu'une vérité ?

… ceci dit une vérité non dite existe-t-elle vraiment ?

- D’une part le fait de dire ou d’écrire ou de mimer par la gestuelle (en un mot d’exprimer ) quoi que ce soit, dénature forcément ce que ou ce à quoi, en réalité, ça pense ou ça cherche à expliciter.

- Ensuite en général, tel le sieur Meslier susdit, au lieu de dire ce qu’en réalité ils pensent, les gens préfèrent mentir, ne pas dire ce qu’en réalité ils pensent : sont surtout attentifs aux conséquences qui pourraient advenir ici ou là de ce qu’ils pourraient être amenés à transcrire par la voix, l’écriture ou la gestuelle.

- Pour finir nul n’est libre à 100% de penser quoi que ce soit ou à quoi que ce soit : impossible de penser que le cheval blanc d’Henri IV était vert, ou que je suis allé plus vite que la lumière ou alors quelque (ou à quelque) cercle carré ainsi de suite.

=> voyez Verdier comment il a été viré de France2 après avoir dit ce qu'il pensait sur les bienfaits réels ou supposés, du réchauffement planétaire s'il existe.

Des millions de gens honnêtes pensent comme lui simplement il aurait du fermer sa gueule pour conserver son poste => il a ouvert sa gueule, dit au mieux ce qu'il pensait et voilà en retour il s'est fait viré

Tout simplement

... ce, si dit, dire au mieux ce qu'on pense ou ce qu'on veut dire n'est pas toujours, aussi simple que ça :(

Là-dessus les gens ne sont pas tous égaux tant s'en fallant :

1) des gens sont, naturellement, très bien "raccordés à eux-mêmes" si on peut dire i.e qu'ils expriment aisément ce qu'ils pensent ou veulent dire => de cette "espèce" de gens si on peut dire, sont souvent issus les "maîtres en faits de tromperie" ou les orateurs superbes ou les pantins ou les clowns ou les comédiens divers et variés

2) d'autres ont un mal fou à s'faire comprendre tellement ce qu'ils laissent entendre ou paraître lorsqu'ils s'expriment est rarement accordé à ce qu'en réalité ils pensent ou voudraient dire

Y'a des gens qui mentent tellement tout le temps que leurs potes qui les connaissent savent d'avance que pour savoir ce qu'ils ont pensé ou voulu dire il doivent décoder, peut-être même comprendre exactement l'opposé de ce qu'ils ont dit, écrit ou gestué.

Terrible

... c'est-à-dire que d'ordinaire en philo est "une vérité" une proposition ou un raisonnement, du moment qu'ils sont dicibles ou énonçables ou explicitables ou subsumables sous tel ou tel système de pensée, indépendamment de la question de savoir s'ils sont vrais ou faux exemples :

P1 : "Les terroristes ont raison de terroriser."

P2 : "Tous les chats sont noirs or ce chat est blanc donc tous les chats ne sont pas noirs."

P3 : "Le fils de D est descendu "aux enfers" pour racheter par son saint sacrifice tous les p'tits hominidés d'antan qui par ailleurs ne lui avaient rien demandé et comment l'auraient-ils pu."

P4 : "L'eau bout à cent degrés Célsius."

OBJECTIONS :

1) P1 est ignoble.

2) P2 ne veut rien dire du tout.

3) P3 c'est du grand délire, du foutage de gueule.

REPONSE

P1,P2, P3, P4 sont des vérités parce que ce sont des assertions dicibles, exprimables, énonçables, pensables.

Non qu'elles soient vraies ou fausses, justes ou erronées, simplement elles sont exprimables, explicitables, pensables et pis c'est tout.

Les terroristes pensent qu'ils ont raison de terroriser, ont construit tout un système de pensée pour justifier cela, les catholiques à certains égards encore qu'il faille relativiser ne pas mélanger les torchons et les serviettes, n'ont pas l'air tellement moins déjantés avec leurs histoires à la noix tellement pathétiques que parfois on se demande s'il faut en rire ou en pleurer :(