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La foi chrétienne et la grammaire au Moyen-Âge


Invité Karbomine

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Invité Karbomine
Invités, Posté(e)
Invité Karbomine
Invité Karbomine Invités 0 message
Posté(e)

Bonjour, il y a des jours comme ça où l'on prend conscience d'évidences. Hier, ça m'est arrivé.

Au Moyen-Âge et encore à la Renaissance, la lecture était une pratique peu répandue. De toute manière, la lecture de la Bible n'était pas encouragée et celle-ci n'était pas traduite, d'où la Réforme. Ça, tout le monde le sait. Ce qui m'interroge, c'est un rapprochement que je n'avais jamais fait avant, avec la messe en latin. Quand on apprend le latin, on constate qu'il faut de solides bases en grammaire pour comprendre cette langue. Or, au Moyen-Âge, la notion d'orthographe n'existait pas. Pour la grammaire, il y avait bien des déclinaisons mais uniquement le cas sujet et le cas régime, pour tout le reste. Si l'on considère en plus que la langue française n'apparaît qu'à la Renaissance, sous l'impulsion de François Ier, il faut aussi ajouter que d'une région à l'autre les usages variaient. Je me dis donc qu'un illettré, même malin, n'avait aucune chance d'apprendre le latin sur le tas, même assidu à la messe.

Ma question est donc la suivante : comment avoir accès à une foi, une foi comparable d'une paroisse à l'autre qui plus est, dans un contexte où les écrits n'étaient véhiculés que par les prêtres et dans une langue obscure ? Les homélies existaient-elles déjà ? En latin ou en langue vernaculaire ? Outre les illustrations, comment les croyants faisaient-ils pour comprendre le sens des textes ?

En somme, ça marchait comment, cette histoire ?

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Membre, Forumeur confit, Posté(e)
Enchantant Membre 15 624 messages
Forumeur confit,
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Bonjour Karbomine,

Certes la lecture était peu pratiqué au Moyen Age, mais le religieux pour transmettre son message utilisait les statuaires sur les porche des église ou cathédrales, mais aussi les chapiteaux puis les peintures, comme les chemins de croix, analogue à la fonction des bandes dessinées de nos jours.

Il n'existe pas que la parole ou l'écriture pour communiquer, le dessin, l'image sont des facteurs au moins aussi importants et aussi efficaces.

Quant à avoir la foi ou pas c'est une autre paire de manche, on l'a ou on ne l'a pas !

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Invité Karbomine
Invités, Posté(e)
Invité Karbomine
Invité Karbomine Invités 0 message
Posté(e)

  1. les statuaires sur les porche des église ou cathédrales,
  2. les chapiteaux puis les peintures, comme les chemins de croix, analogue à la fonction des bandes dessinées de nos jours.

Oui, l'image avait en effet une place importante. Je rajouterai également :

  1. le chant
  2. les labyrinthes
  3. les pèlerinages

Ceci étant dit, je me demande tout de même comment la foi pouvait bien passer, étant donné que les religions du livre sont basées sur le verbe, qui est le premier acte de Dieu dans la Genèse. Cela me semble étrange. Et puis, au-delà des simples modalités, je m'interroge sur la foi de ces hommes et la manière dont elle était vécue, construite. Je me dis que ça ne pouvait rien avoir à voir avec ce que nous connaissons aujourd'hui.

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Membre, 68tarde même pas repentie, 69ans Posté(e)
apis 32 Membre 6 073 messages
69ans‚ 68tarde même pas repentie,
Posté(e)

Je ne vais jamais à la messe... sauf avec ma chorale, pour participer à l'occasion de célébrations particulières entièrement en en gascon.

Je suppose que ces célébrations n'ont pas été inventées récemment et que ce sont des survivances du passé.

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Membre, Talon 1, 78ans Posté(e)
Talon 1 Membre 22 889 messages
78ans‚ Talon 1,
Posté(e)

Ils imitaient peut-être les Indiens, qui dansaient le Baratha Natyam pour raconter les aventures des dieux. Mais il faut savoir que la lecture, même pour soi, se faisait à l'époque à haute voix. La lecture in petto est récente. Le "lettré" était quelqu'un qui maniait le français et le latin. Montaigne préférait le latin.

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Membre, Posté(e)
nemo 44 Membre 208 messages
Forumeur en herbe ‚
Posté(e)

Bonjour, il y a des jours comme ça où l'on prend conscience d'évidences. Hier, ça m'est arrivé.

Au Moyen-Âge et encore à la Renaissance, la lecture était une pratique peu répandue. De toute manière, la lecture de la Bible n'était pas encouragée et celle-ci n'était pas traduite, d'où la Réforme. Ça, tout le monde le sait. Ce qui m'interroge, c'est un rapprochement que je n'avais jamais fait avant, avec la messe en latin. Quand on apprend le latin, on constate qu'il faut de solides bases en grammaire pour comprendre cette langue. Or, au Moyen-Âge, la notion d'orthographe n'existait pas. Pour la grammaire, il y avait bien des déclinaisons mais uniquement le cas sujet et le cas régime, pour tout le reste. Si l'on considère en plus que la langue française n'apparaît qu'à la Renaissance, sous l'impulsion de François Ier, il faut aussi ajouter que d'une région à l'autre les usages variaient. Je me dis donc qu'un illettré, même malin, n'avait aucune chance d'apprendre le latin sur le tas, même assidu à la messe.

Ma question est donc la suivante : comment avoir accès à une foi, une foi comparable d'une paroisse à l'autre qui plus est, dans un contexte où les écrits n'étaient véhiculés que par les prêtres et dans une langue obscure ? Les homélies existaient-elles déjà ? En latin ou en langue vernaculaire ? Outre les illustrations, comment les croyants faisaient-ils pour comprendre le sens des textes ?

En somme, ça marchait comment, cette histoire ?

Les vitraux des églises racontent souvent, comme des BD, des épisodes de la Bible.

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Invité Karbomine
Invités, Posté(e)
Invité Karbomine
Invité Karbomine Invités 0 message
Posté(e)

Ils imitaient peut-être les Indiens, qui dansaient le Baratha Natyam pour raconter les aventures des dieux.

Je connais assez mal les Mystères du Moyen-Âge mais il y avait effectivement des pièces de théâtre à portée religieuse. De même, en langue vernaculaire, les hagiographies ont occupé une place prépondérante dans la naissance de la littérature en France. Si quelqu'un a des infos sur leur diffusion, je suis preneuse.

Mais il faut savoir que la lecture, même pour soi, se faisait à l'époque à haute voix. La lecture in petto est récente.

C'est en partie faux. Saint Ambroise de Milan (Vème siècle) était connu pour lire silencieusement. Cependant, il n'était pas de coutume d'écrire les espaces entre les mots donc c'est en grande partie vrai. Malgré tout, le quidam avait-il sa place dans les bibliothèques, où les livres étaient attachés aux pupitres par des chaînes ? J'en doute.

Le "lettré" était quelqu'un qui maniait le français et le latin. Montaigne préférait le latin.

Oui mais le lettré avait-il accès à la Bible ? Et l'illettré ? Les lettrés prenaient-ils la peine d'expliquer aux autres ce qu'ils avaient découvert dans leurs lectures ?

NB : Montaigne est un homme de la Renaissance et un humaniste de premier rang. Il est assez naturel qu'il ait préféré le latin, langue véhiculaire par excellence.

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Membre, Posté(e)
Passiflore Membre 19 400 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)

Si les gens du peuple avaient pu ou su lire la Bible, ils se seraient rendu à l'évidence que les agissements du clergé étaient à l'opposé de l'Enseignement du Christ et ils n'auraient pas été sous le joug des religieux de l'époque, lesquels religieux ayant tout mis en oeuvre pour asservir le peuple en le terrorisant.

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Membre, 60ans Posté(e)
soi Membre 396 messages
Baby Forumeur‚ 60ans‚
Posté(e)

1/ Ca m'a toujours interrogée le fait que l'Eglise reprenne la langue de ses anciens oppresseurs.2/Si vous en avez l'occasion , allez voir les vitraux de Ste Mafeleine (à Paris) : les personnes qui les ont réalisés ont dû 's'éclater' et ne passent pas exactement un message 'chrétien' mais plutôt une sorte de satire laugh.gif3/Les fabliaux racontent beaucoup les perversions des gens d'église.

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Membre, Un con qui marche ira plus loin qu'un intellectuel assis, 52ans Posté(e)
DroitDeRéponse Membre 86 810 messages
52ans‚ Un con qui marche ira plus loin qu'un intellectuel assis,
Posté(e)

Bonjour Karbomine,

Certes la lecture était peu pratiqué au Moyen Age, mais le religieux pour transmettre son message utilisait les statuaires sur les porche des église ou cathédrales, mais aussi les chapiteaux puis les peintures, comme les chemins de croix, analogue à la fonction des bandes dessinées de nos jours.

Il n'existe pas que la parole ou l'écriture pour communiquer, le dessin, l'image sont des facteurs au moins aussi importants et aussi efficaces.

Quant à avoir la foi ou pas c'est une autre paire de manche, on l'a ou on ne l'a pas !

Le gros de la BD c'était quand même les vitraux .

arbre-de-Jesse-6692cc.jpg

l'arbre de jesse, une image vaut parfois mieux qu'un long discours ^^.

D'après mon guide tous savaient parfaitement lire un vitrail.

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Membre, Talon 1, 78ans Posté(e)
Talon 1 Membre 22 889 messages
78ans‚ Talon 1,
Posté(e)

Les auréoles des personnages principaux des statues des églises avaient pour dessein de les protéger de la pluie. Ca permet de reconnaître les saints. Les malsaints sont soumis à l'usure des intempéries.

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Membre, Posté(e)
tison2feu Membre 3 032 messages
Forumeur alchimiste ‚
Posté(e)

Oui mais le lettré avait-il accès à la Bible ? Et l'illettré ? Les lettrés prenaient-ils la peine d'expliquer aux autres ce qu'ils avaient découvert dans leurs lectures ?

Les religieux maîtrisent au moins deux langues le latin et leur langue maternelle/"dialecte". Ils peuvent donc initier oralement les illettrés dans cette langue maternelle qu'ils ont en commun avec l'illettré, dès le plus jeune âge.

L'apprentissage d'une langue, ainsi que la transmission des traditions, peut très bien faire l'économie de l'écriture.

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Membre, 68tarde même pas repentie, 69ans Posté(e)
apis 32 Membre 6 073 messages
69ans‚ 68tarde même pas repentie,
Posté(e)

J'ai trouvé une messe dite par l'abbé Passarat, à la mémoire de Charles Mouly...

J'y reconnaît des chanteurs rencontrés en Cantère et des musiciens et danseurs rencontrés en bal !:smile2:

C'était, je pense, la messe des manants ...

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Invité Magus
Invités, Posté(e)
Invité Magus
Invité Magus Invités 0 message
Posté(e)

Depuis les druides, jusqu'au écoles municipales sous Charlemagne, il y a toujours eu une éducation dans les sociétés, fut-elle imparfaite. Sur ce modèle, en 529 le concile de Vaison décide de la création d'écoles monastiques, d'au moins une école par évêché et permet aux prêtres une prêche qui passe par l'enseignement de la culture classique (gréco-latine) et de la culture religieuse basée sur la Bible.

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Invité Karbomine
Invités, Posté(e)
Invité Karbomine
Invité Karbomine Invités 0 message
Posté(e)

Mais dans quelle langue cet enseignement était-il délivré ? Fallait-il faire une démarche particulière pour en bénéficier où ces écoles diffusaient-elles également leurs enseignements hors les murs ?

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Membre, Posté(e)
tison2feu Membre 3 032 messages
Forumeur alchimiste ‚
Posté(e)

J'y ai répondu. Et je ne vois pas où est le problème. Cet enseignement a été délivré oralement dans la langue maternelle, c'est-à-dire en gallo-roman, lequel n'a sans doute guère été beaucoup différencié jusqu'à l'apparition des invasions germaniques. A partir de ce moment, les influences linguistiques germaniques vont se faire sentir sur les dialectes parlés dans la moitié nord des territoires "français"; c'est la raison pour laquelle les dialectes d'oïl (du nord) vont alors se différencier de plus en plus des parlers d'oc (du sud) et du sud-est.

Ce qui me fait dire que ces dialectes gallo-romans étaient au début très peu différenciés (et permettaient sans problème l'intercompréhension), c'est que encore de nos jours, un Auvergnat peut très bien comprendre un Varois ou un Gascon parce que leurs parlers sont tous des parlers d'oc.

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Membre, 68tarde même pas repentie, 69ans Posté(e)
apis 32 Membre 6 073 messages
69ans‚ 68tarde même pas repentie,
Posté(e)

Tu as vu la messe d'hommage à l'auteur de la Catinou, un peu plus haut ?

C'est vrai que les parlers d'oc se ressemblent ( et même au delà des frontières en val d'Aran ou en vallée d'Aoste ).

Mais le breton, ( et le basque ) ont d'autres racines ...

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Membre, Posté(e)
tison2feu Membre 3 032 messages
Forumeur alchimiste ‚
Posté(e)

Et encore ? Quel est le problème ? Le gallo-roman, c'est du latin parlé par des Celtes (puis par des Germains, pour faire simple), c'est la langue des conquérants parlée par les vaincus. Donc le gallo-roman n'aura bien vite plus grand-chose à voir avec le gaulois (= langue celte) parlé avant la domination des Romains.

Aux pourtours de ce noyau territorial gallo-roman, la colonisation romaine ne s'accompagne pas d'une colonisation linguistique (pourtours extérieurs basques, celtes, etc., où ces langues maternelles sont préservées en dépit d'un nombre considérable d'emprunts lexicaux au latin, mais sans modification des structures grammaticales de ces langues).

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