Doit-on faire inscrire le droit à la "déconnexion" au code du travail ?

Bonjour :)

Nous sommes tous plus ou moins nombreux à décrocher le téléphone ou répondre aux e-mails alors même que nous ne sommes pas au travail. Certains ne déconnectent même jamais et il n'existe alors plus de frontière entre vie professionnelle et vie privée. Considérant les risques pour la santé d'une telle pratique, la ministre du travail explore la piste d'inscrire un "droit à la connexion" dans son projet de réforme du code du travail. La proposition rencontrerait l'intérêt de nombreuses entreprises et syndicats.

La CGT estime que l'employeur a l'obligation de protéger la santé de ses salariés. N'incombe-t-il pas néanmoins à tout un chacun de faire preuve de simple bon sens, plutôt que d'obliger les employeurs à former leurs salariés au bon usage des outils digitaux ?

Je fais partie de ces gens qui peuvent répondre au téléphone à neuf heures du soir ou adresser des e-mails à cinq heures du matin. Je me réserve une coupure totale le week-end, sauf extrême contrainte (rare) sur le samedi.

Et vous, comment travaillez-vous ? Pensez-vous qu'il soit nécessaire d'inscrire la mesure de "déconnexion" au code du travail ? Si vous faites partie des 30% de cadres qui ne décrochent jamais du boulot, avez-vous conscience du risque pour votre santé ? Quelles sont les raisons pour lesquelles vous êtes "toujours" au boulot ?

Bonjour January,

Pour ma part, bien que n'étant plus dans le monde du travail, je pense qu'il est inutile de vouloir formaliser systématiquement par des lois ou des règlements tous les aspects relationnels ou conflictuels qui surviennent entre les employeurs et les employés.

D'une part, les activités des uns et des autres ne sont pas superposable ou comparable.

Par ailleurs, il faut laisser une marge de liberté à chacun d'organiser son travail comme il ou elle le souhaite, tant pour l'employé que pour l'employeur.

La notion d'astreinte, qui vient à l'esprit en vous lisant est un accord amiable qui doit à mon sens être ajusté à la demande entre les partis. Les parents d'enfants en bas âges, par exemple, peuvent légitimement argumenter que leur charges et leur responsabilité familiale ne leur permet pas d'être d'astreinte la nuit…

Pour toutes ces raisons et pour ne pas complexifier encore plus qu'il ne l'est déjà le code du travail, je reste persuadé que c'est une mesure absurde et inutile.

Oui, il faut formaliser ça dans la loi, sinon les entreprises auront tendance - elles le font déjà - à traiter les salariés comme des esclaves, devant consacrer l'intégralité de leur temps de vie au travail, même quand ils sont chez eux. Il faut que quand on rentre chez soi ou qu'on part en vacances on soit certain de ne pas recevoir un mail, un SMS ou un appel se rapportant au boulot. Il faut se vider l'esprit et ne plus penser à sa boîte, c'est la seule façon de se reposer. Et quelqu'un qui ne sait pas se reposer ne sait pas travailler non plus.

Et vous, comment travaillez-vous ?

Mon téléphone est dans ma voiture car je travaille et surtout aussi, je travaille dans des lieux sensibles et y travaille dessus.

Pensez-vous qu'il soit nécessaire d'inscrire la mesure de "déconnexion" au code du travail ?

Tout dépend dans quel domaine on travaille.

Par contre, à la fin oui, il faudrait inscrire une loi comme celle-là, surtout avec la génération de jeunes.

Quand on voit certains, allez au WC pour pouvoir téléphoner, jouer, consulter ses mails ou FB,... ça devient grave !!!

J'avoue avoir du mal à me décider entre protection des salariés ou infantilisation

J'ai pu constater que l'individu (en France) est formaté dès son plus jeune âge à ramener du travail à la maison le soir, les week-ends et durant les vacances.

Histoire d'éducation...

Mon téléphone est dans ma voiture car je travaille et surtout aussi, je travaille dans des lieux sensibles et y travaille dessus.

Tout dépend dans quel domaine on travaille.

Par contre, à la fin oui, il faudrait inscrire une loi comme celle-là, surtout avec la génération de jeunes.

Quand on voit certains, allez au WC pour pouvoir téléphoner, jouer, consulter ses mails ou FB,... ça devient grave !!!

Je crois que le topic parle du contraire, pas des gens qui passent des coups de fils perso ou jouent pendant leur travail mais de ceux qui continuent de bosser au téléphone ou via le net même en dehors des heures de travail.

Up.

Ce matin j'ai déjà répondu à une quinzaine de mails et jeté un coup d'oeil sur le planning de la semaine pour lister certaines tâches. Ce qui fait que lorsque je vais arriver au bureau, je serais largement disponible pour les aléas qui se présenteront ainsi que pour les tâches plus importantes qui ne peuvent pas se réaliser hors de mon lieu de travail.

Pourquoi je le fais ? Pour le confort. Pour aborder ma journée sans me dire : "je n'ai pas le temps" "je suis débordée" "je n'y arriverai pas", etc etc...

La situation est que portant toutes les casquettes et étant sollicitée en permanence pour tout et pour rien, tout se retrouvant toujours urgent, je n'ai trouvé que cette solution pour ne pas me créer chaque jour huit heures d'enfer.

Je pourrais lâcher prise et me dire "c'est fait c'est bien ce n'est pas fait tant pis". Mais chacun a sa façon de travailler, certains étalent les tâches sur leur journée, d'autres (dont je fais partie) travaillent vite et soldent au plus tôt chaque chose, pour se réserver de nombreuses pauses.

Je serai malheureuse si demain j'avais l'interdiction formelle de travailler autrement. C'est une question de caractère, je n'aime pas entamer une journée bombardée d'informations ou de demandes alors que je n'ai même pas encore mis en route mon pc par exemple.

Up.

Ce matin j'ai déjà répondu à une quinzaine de mails et jeté un coup d'oeil sur le planning de la semaine pour lister certaines tâches. Ce qui fait que lorsque je vais arriver au bureau, je serais largement disponible pour les aléas qui se présenteront ainsi que pour les tâches plus importantes qui ne peuvent pas se réaliser hors de mon lieu de travail.

Pourquoi je le fais ? Pour le confort. Pour aborder ma journée sans me dire : "je n'ai pas le temps" "je suis débordée" "je n'y arriverai pas", etc etc...

La situation est que portant toutes les casquettes et étant sollicitée en permanence pour tout et pour rien, tout se retrouvant toujours urgent, je n'ai trouvé que cette solution pour ne pas me créer chaque jour huit heures d'enfer.

Je pourrais lâcher prise et me dire "c'est fait c'est bien ce n'est pas fait tant pis". Mais chacun a sa façon de travailler, certains étalent les tâches sur leur journée, d'autres (dont je fais partie) travaillent vite et soldent au plus tôt chaque chose, pour se réserver de nombreuses pauses.

Je serai malheureuse si demain j'avais l'interdiction formelle de travailler autrement. C'est une question de caractère, je n'aime pas entamer une journée bombardée d'informations ou de demandes alors que je n'ai même pas encore mis en route mon pc par exemple.

En retraite désormais , je n'ai plus à subir tout cela , j'ai explosé mon portable ,dès le premier jour de ma retraite, je n'en possède plus qu'un sur mon voilier qui ne bouge pas...Il m'apparait inconcevable comme je l'ai connu pendant des années que des clients vous appelle le week end , j'avais aussi une vie privée et remplacer la lampe du four est une action qui ne m'apparait pas primordiale et surtout aussi de lire la stupeur de la facture pour une simple ampoule 100 euros mais 90km aller retour...

Il y a des limites effectivement...

En ce qui me concerne il y a des clients qui ont toujours de bonnes raisons, comme le décalage horaire par exemple (il a bon dos celui-là )

J'ai pu constater que l'individu (en France) est formaté dès son plus jeune âge à ramener du travail à la maison le soir, les week-ends et durant les vacances.

Histoire d'éducation...

C'est une mauvaise habitude.

Dans beaucoup de professions, il faut signaler aussi l'influence pernicieuse de la loi sur les 35 heures : les salariés ont été contraints (sans que cela soit jamais rendu officiel) de renoncer à des droits que leur donnait pourtant la loi - par exemple dans les hôpitaux ou la police, où les gens accumulent des milliers d'heures de RTT, sans pouvoir ni les prendre ni se les faire payer. Il faudrait revenir à des principes simples : toute heure supplémentaire effectuée doit être payée, toute heure de RTT disponible doit être prise. Mais étant donné les rapports de force dans le monde du travail - y compris dans l'administration, qui bien souvent donne le mauvais exemple -, c'est un rêve.