La symbolique philosophique dans l'art moderne.

Elle n'est jamais la cause des pulsions ou des motivations profondes.

Il faudrait une fois pour toute admettre humblement que ce que nous croyons reconnaître comme nos/les motivations profondes

n'est qu'un masque qui nous cache le réel.

Il faut admettre que le Vrai bus suprême de Clinton (l'homme le plus puissant du monde !) était de se taper ses secrétaires, celui de Sarko, une top model, et celui de Hollande une actrice. les raisons politiques et les 'droits de l'homme" ne sont que des camouflages.

Que des sens apparents, des raisons manifestes. Trop manifestes.

Certes, on ne peut l'occulter, mais quand toi-même tu es repu, sexuellement, tu vois bien que tu es attiré par autre chose, que la vie ne s'arrête pas pour autant. Si l'obtention d'un " objet " sexuel est un but, il n'est pas le seul, dominer les autres est une fin en soi, elle peut se combiner à la première, mais elle a une existence propre également. On peut se pencher sur les très jeunes enfants, qui ne sont pas encore pervertis par une pratique sexuelle consommée, ils ne savent donc pas ce qui se trame plus loin que leurs quelques pulsions, on voit très bien qu'ils ont bien des prérogatives différentes, comme de se faire accepter au sein d'un groupe, d'être fier de ceci ou cela, d'être aimer d'amour, d'avoir tel objet, telle compétence, telle apparence, etc...

Il y a aussi la peur, le pendant négatif de la privation sexuelle, qui joue un rôle fondamental dans nos comportements, et cette peur n'est pas toujours liée à celle de mort.

En clair, nous avons en nous d'autres motivations inconscientes que d'aboutir à un acte sexuel, à une récompense, à un plaisir libidinal, nos hormones s'enclenchent pour d'autres raisons, le grand frisson peut naitre d'autre phénomènes, mais ils peuvent se chevaucher, se cumuler, s'amplifier les uns les autres, c'est juste qu'il n'y a pas que ça, même si c'est d'une rare intensité, sauf la peur bien plus forte en tout point.

Tout n'est donc pas latent ou masqué/déformé, et je crois qu'à trop chercher dans cette direction, on finit par oublier ce qui crève pourtant les yeux, les stimulations directes, ou les conditionnements.

Idem. De plus, Onassis n'exprime pas de souffrance pathologique apparente (il exprime seulement de la tristesse), et je trouve assez abusif le seul fait de le "psychanalyser" malgré lui comme s'il s'agissait d'un patient. Il y aurait véritablement trouble pathologique si cette tristesse devenait récurrente et source de grandes souffrances, avec manifestations de troubles avérés (hallucination, telle que la vision de la tour noire dans le désert ; et propension à vouloir sauver le monde, traits caractérisant le schizophrène). Mais là encore la video reste ouverte. La question se pose, comme l'a souligné Jean, de savoir comment Onassis pourra "témoigner" de ce qu'il a vu...

1/ Si nous respectons la chronologie des images, la fuite dans le désert a lieu dès le début de la video et donc le désir d'Onassis de changer quelque chose dans sa vie est bien antérieur à l'événement de la voiture qui fonce sur lui.

2/ En effet, cette "révélation" dans le désert semble s'imposer à lui, mais pourtant ne résulte-t-elle pas d'une démarche volontariste, à l'identique du prisonnier de la caverne platonicienne qui parvient à s'échapper de sa prison ? Dans les deux cas (Onassis et le prisonnier de Platon), il y a "conversion" au sens propre et figuré. L'un et l'autre décident de tourner le dos à l'obscurité. L'un et l'autre décident de tourner le dos à la fierté, l'ambition, la volonté de se faire valoir (= thymos grec) et la voracité sexuelle (eros grec). Onassis recherche un lieu ensoleillé, le soleil dans le désert. Le désert = lieu vidé de tout, de toutes "connaissances". Le terme "connaissances" est très vague : connaissances sensibles ou connaissances intellectuelles ? La question reste ouverte. (J'opte pour les deux, puisque nous pensons avec notre corps !).

Enfin, ce ne sont qu'interprétations, et nous ne faisons qu'exposer des points de vue où la subjectivité est grande (surtout en art) !

1- Selon Jean-Ghislain, la chronologie en art n'est pas pertinente, néanmoins, si je reste sur cette idée d'ordre, n'est-il pas possible que cette possibilité soudaine ( en début de clip ) vagabonde dans sa tête furtivement, jusqu'à ce point qui le somme presque de faire un choix, que de reculer l'échéance n'est plus permise, que la situation est devenue tellement oppressante, que si cela continue, elle pourrait devenir destructive, d'où le véhicule qui fonce dessus sans vraiment le renverser !?

On passe d'une potentialité au commencement, pour arriver à une sommation intérieure de se prononcer, car conflit il y a.

2- Oui comme je l'avais aussi souligné dès le départ, la subjectivité est prépondérante.

Tu remarqueras que " tourner le dos à l'obscurité ", dans le clip revient à se détourner de la lumière très intense, puis de se trouver attirer par le sombre ! Alors que pour la caverne c'est l'inverse, le point de départ sont les ombres qui dansent sur la paroi, pour aller vers la source lumineuse.

j'ai pourtant le sentiment que pour l'un, la motivation profonde est émotionnelle, et pour l'autre, elle est intellective, même si au final cela produit un changement de vie important, les causes ( émotionnelle-intellectuelle ) et la méthode ne sont pas identiques: l'un part du connu pour aller vers l'inconnu/du différent, l'autre part de ce qu'il pense être que erreurs pour aller vers le connu/vrai qui sa cache/dérobe à lui présentement. Enfin ce n'est que impression, c'est comme ça que je l'interprète.

La question se pose, comme l'a souligné Jean, de savoir comment Onassis pourra "témoigner" de ce qu'il a vu...

Question qu'il a posée en effet en postant le sujet, qui ne m'avait pas interpellé, et que j'ai peiné à retrouver en cherchant d'abord dans ses réponses.

La vidéo ne le montre pas, contrairement au texte, où il parle de la revoir dans le voisinage en s'adressant indirectement à son ex-copine " I'll see you in the neigborhood ", peut-être a t-il l'espoir/envie de revenir lui faire part de sa nouvelle vie, mais on n'en sait pas plus, ce qui semble cohérent dans la mesure où comme je pense qu'il ne sait pas ce qui l'attend, difficile dans ce cas de se prononcer sur ce qu'il fera concrètement plus tard, ce peut être mieux ou pire, c'est un pari qu'il fait, une prise de risques " at least another round ".

Dans le même thème de l'arrachement du pire vers le meilleur, du même chanteur.

C'est comme vous voulez. dans le cas de cette vidéo, le texte raconte une relation entre un homme et une femme,

et il me semble étonnant de laisser de côté la genèse nécessairement sexuelle de ce genre de relation.

Ceci dit je suis d'accord avec vous :

"Il n'y a pas que ça" !

Mais ce que je pense c'est qu'on ne peut pas dire : "l'humain a des tas d'activités, d'occupations, de pensées et parmi elles, la sexualité. Non ! La reproduction est générique du vivant. Elle est à son origine, elle est le point de départ.

Le départ (et seulement le départ, mais toujours) des comportements des êtres vivants (donc les nôtres) est formaté par ces pulsions. S'y enracine. Et "tout le reste" peut être en grande partie être considéré comme leur sublimation.

Je l'ai dit plusieurs fois : depuis l'origine de la première cellule, chacun de nous est l'aboutissement ininterrompu pendant trois milliards d'année de la pulsion reproductrice systématiquement passée d'une génération à l'autre plusieurs milliards de fois sans jamais aucune dérogation. La vie c'est ne pas pouvoir ne pas se reproduire.T

A mon avis, toute interprétation ou compréhension d'une activité humaine qui ne garde pas en premier un oeil sur cet état de fait risque de manquer l'essentiel.

Il n'est pas question de dire que toutes nos motivations sont d'aboutir à un acte sexuel, mais de réfléchir au fait qu'au moins "formellement" ou symboliquement, toutes ces activités doivent être compatibles peu ou prou avec cet acte nécessaire à l'existence même de la vie.

C'est qui cet Onassis dont vous parlez ?

Je pensais qu'il s'agissait simplement du lac Onassis, réservoir d'eau de Central Park dans lequel il tombe.

C'est le chanteur qui s'appelle Onassis ?

Il n'est pas question de dire que toutes nos motivations sont d'aboutir à un acte sexuel, mais de réfléchir au fait qu'au moins "formellement" ou symboliquement, toutes ces activités doivent être compatibles peu ou prou avec cet acte nécessaire à l'existence même de la vie.

Oui, Blaquière, mais ce que vous défendez : où est-il remis en cause, que ce soit dans la chanson, dans nos interventions, et plus généralement dans la (votre) vie ?

Ce qui est difficile à comprendre, c'est un tel militantisme, pour finalement enfoncer une porte ouverte. La sexualité n'est plus un problème de nos jours, non ? A moins que vous nous parliez là de gens qui ont un problème pour vivre une sexualité, ou encore un problème d'équilibre de vie plus simplement ?

Ce que je pense et veux dire c'est qu'il y a toujours (ou souvent) plusieurs niveaux à une interprétation et qu'on ne peut pas faire l'économie de ce niveau primaire au risque de passer à côté de l'essentiel. Voilà. j'ai essayé de le faire.