Les médicaments anti-amour, une bonne idée ?

January : oui , il y a des cas extrêmes, maintenant, il n'y a plus qu'à attendre les résultats en espérant que les utilisateurs n'en deviennent pas dépendants :/

un médicament anti-amour mais ?????

Peine de coeur ? pas grave on dope le taux de sérotonine comme ça on ne focalise plus sur les aspects négatifs du partenaire puis on bloque l'ocytocine pour le cas où même en ne voyant que ses bons côtés il se barre quand même .. et c'est plein de sérotonine et sans ocytocine qu'on se retrouve seul mais qu'on s'en fout .. alors on agit sur la dopamine qui régit la prise de risque puis on recommence ... puis on rencontre quelqu'un plein de sérotonine et sans ocytocine dont la dopamine blabla et c'est dans un détachement complet qu'on aime et qu'on s'en fout ...

Ce qui est le plus triste dans cette histoire c'est qu'on réduit clairement nos chances que naissent un jour de nouveaux Baudelaires :)

C'est à ça que j'ai pensé en premier.

Si on soigne les souffrances de l'homme alors on lui fait perdre une bonne partie de ce qui fait sa particularité humaine et qui se trouve dans sa manière de transcender et sublimer ses propres souffrances en en faisant parfois quelque chose de beau.

La démarche me fait surtout penser au prozium dans le film "équilibrium".

.

Être contre n'est pas suffisant... s'il y a une souffrance alors il y aura tentation. Et finalement on met le doigt sur une des souffrances à laquelle les seuls remèdes sont le bouddhiste ou le stoïcisme... On met le doigt sur une société de pur plaisir dans laquelle la souffrance ne doit plus exister quitte à s'en affranchir chimiquement (mais c'est pareil avec les autres échappatoires que sont les drogues, l'alcool...). Et même pourquoi pas le sport ou les arts qui subliment la souffrance pour en faire une sorte de vertu? On peut alors tomber dans l'excès inverse à rechercher la souffrance pour pouvoir écrire ou composer...

Du coup on pourrait presque basculer le sujet de santé à philosophie...

Me fait penser à "Sur toi" de Zazie

Ouais je sais c'est déprimant, viite un cachet !! :D

:smile2: déjà une consommatrice !

:smile2:

Si on réfléchit on se rend compte que tout devient "maladie" à soigner à coups de cachets... Ne serait-ce pas finalement stigmatisant ? Je veux dire, si je dois essuyer un deuil, je suis triste, c'est "normal", pourquoi on me collerait l'étiquette de dépressive ?

La vie est faite comme ça, un tas d'émotions passent, les uns les gèrent les doigts dans le nez , d'autres pas, tout est une question de sensibilité .

Me fait penser à "Sur toi" de Zazie

Ouais je sais c'est déprimant, viite un cachet !! :D

Et moi à Il n'y a pas d'amour heureux d'Aragon :

"Le temps d'apprendre à vivre, il est déjà trop tard,

Que pleurent dans la nuit nos cœurs à l'unisson,

Ce qu'il faut de malheur pour la moindre chanson,

Ce qu'il faut de regrets pour payer un frisson,

Ce qu'il faut de sanglots pour un air de guitare,

Il n'y a pas d'amour heureux."

Mais Aragon était un peu faux-cul, qu'est-ce qu'il nous a bassinés avec son Elsa Triolet !

Ah oui, joli !

Sinon y a ça pour soigner :

ou ça ..... :blush:

mais pas les bleus, j'aime pas

Sincèrement, si je me rends compte que la douleur dure depuis trop longtemps et m'empêche de vivre, moi je pense qu'au bout d'un moment je la prendrais cette fameuse pilule.

Sincèrement, je crois que je le ferais aussi.

Je vous donnerai les miennes les filles, très peu pour moi

J'avais décidé de monter une montagne sacrée au Sri Lanka... l'Adam's Peak connu pour avoir l'emprunte du pied d'Adam au sommet de la montagne, mais c'est aussi l'emprunte du pied de Bouddha ce qui fait que le pèlerinage est autant pour les juifs, chrétiens et musulman que les bouddhistes... et même pour le randonneur que j'étais. Le chemin est taillé en marches, entre 4500 et 5000, je les ais pas toutes comptés... et x2 parce qu'il faut bien redescendre un jour.

Le plan: arriver en fin de journée, trouver une guesthouse, se reposer, prendre un sac léger avec de quoi boire, manger, une petite laine pour le sommet, mater le paysage et rentrer dormir.

La réalité: j'ai jamais trouvé de guesthouse... et je me suis retrouvé à monter 5000 marches avec mon sac de 13 kg sur le dos. Une famille m'a pris sous son aile, un moine bouddhiste parmi eux... des chaussures fines, une robe safran le coeur léger. Parti à 18h, on est arrivé au sommet vers 2h du matin, 2h de petit sommeil gelé par le froid sur une dalle de béton coulée sous le temple bouddhiste... un coucher de soleil somptueux vers 4/5h... la prière du Bouddha où on comprend que dalle... et c'est parti pour le retour. 13kg de marches sur chaque genou, marche par marche... la souffrance était au rendez vous. Pauvre crabe? Non... Parce qu'en descendant je rencontre d'autres moines en robe souriant avec un peu de compassion et sans doute un peu de moquerie aussi: regardez l'occidental qui transporte tout ces biens matériels, voyez la souffrance que ça lui cause... Et là, l'éclair en pleine journée, le flash qui débouche toutes les ombres... cette souffrance m'a amené à comprendre que j'ai choisis ma souffrance. J'ai choisis de monter cette montagne, j'ai choisis malgré tout de garder mon sac trop lourd... Sans cette souffrance je serais passé à coté.

Plus trivialement, on remarquera nos changements de relations en relations... c'est pas automatique, c'est pas flagrant, mais parfois lorsqu'on perd quelqu'un parce qu'on était trop ceci ou trop cela, on apprend par la souffrance et on se corrige. Refuser la souffrance c'est passé à coté d'une évolution, d'une compréhension... Admettons que je trompe ma nana ce soir (c'est un exemple, pas taper!!!!! ) demain je vais me sentir coupable et cette culpabilité est une souffrance. Alors je vais pouvoir prendre une pilule contre la culpabilité... Allons plus loin dans l'horreur, cette pilule contre la culpabilité me fera perdre mon statut d'être humain pour devenir un prédateur sans aucune émotion...

C'est un peu quelque part ce que propose cette pilule qui, avec la possibilité de soulager d'horrible peine de coeur, peut me permettre de me satisfaire de tout... C'est le bon vieux caducée qui nous rappelle qu'une morsure de serpent se soigne avec du venin de serpent.

Bon alors je me corrige : "Je prendrais la pilule, tout en me disant que Crabe a parfaitement raison !" :s

Oui... Mais (:D) :

Qu'y a-t-il à apprendre à 14 ans quand on s'est fait larguer parce-qu'on voulait pas coucher ? Moi j'prends la pilule. Pas celle pour pas faire les bébés hein ?? L'autre, l'anti-truc là !

Je vais poser une autre question à laquelle je n'ai pas forcément de réponse... Mais... Est ce que finalement la souffrance n'est pas plus puissante lorsqu'on la fantasme au lieu de la regarder dans les yeux? Je pense à ça parce que c'est un truc que je fais quand j'ai un peu la dalle et que je suis au régime, au lieu de succomber ou d'essayer de penser à autre chose, je me focalise sur ma faim et je la regarde, et je commence à apprécier la petite douleur qu'elle procure et elle finit par disparaitre.