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== Éthique & informatique == droit au mensonge


Titsta

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Membre, 43ans Posté(e)
Titsta Membre 6 722 messages
Forumeur Débutant‚ 43ans‚
Posté(e)

Intro :

Avec quelques associés nous sommes entrain de créer une entreprise, dans le domaine de l'informatique.

Nous cherchons à fournir des outils utiles dans la vie quotidienne, intime, personnelle, sociale, ou professionnelle des gens.

Je tiens donc beaucoup à ce que notre développement s'effectue en parallèle avec des réflexions étiques, sur les interactions entre l'informatique, la société réelle, et chacun des individus.

Je poserai plusieurs questions sous le même thème "étique et informatique".

1ère question : le droit au mensonge.

Un autre sujet a vaguement été abordé dans la partie philo, mais je préfère en ouvrir un autre, dans société, sur la question plus spécifique des droits informatiques.

Et dans le cadre de l'élaboration concrète d'une charte étique, pour une entreprise du secteur. (nous ne la rédigerons pas ici, je demande seulement le débat et les réflexions )

J'ai découvert cette notion après avoir écouté une interview très intéressante d'un sociologue, interrogé sur les nouvelles technologies, et la protection de la vie privée.

Vous le savez, la plupart de ces technologies, et les sytèmes d'informations qui relient toutes les informations entre elles peuvent aujourd'hui dévoiler des informations vitale, intime, sur qui nous sommes, ce que nous voulons, désirons, où nous nous trouvons etc...

Deux arguments sont aujourd'hui proposé par les développeurs pour la protection de la vie privée :

- "Personne n'est obligé d'utiliser nos outils, s'ils ne veulent pas communiquer leur informations ils peuvent ne pas l'utiliser."

- Les utilisateurs peuvent se déconnecter, ou désactiver temporairement ou non, les fonctionnalités gênantes. exemple éteindre l'appareil de géolocalisation, de temps à autre. Ou cacher leur informations privées.

Ce sociologue considérait que ces réponses n'étaient pas suffisante.

Car refuser d'utiliser une application, au fur et à mesure que leur utilisation devient "naturel" aux autres, provoque notre exclusion sociale.

Qui aujourd'hui pourrait sans de grave conséquences sur sa vie professionnelle, ou sociale, se passer des mails ? De Google ? De Facebook ? (quand les 3/4 de ses amis échangent la majorité de leur infos dessus, ou s'en servent pour se réunir ?)

Ou même plus généralement, d'un ordinateur, d'un téléphone portable, ou d'une carte bancaire ?

Se déconnecter ou désactiver une fonctionnalité, comme une géolocalisation par exemple, si nos amis ont pris l'habitude de pouvoir nous situer, provoque la suspicion. Nous auront à justifier de pourquoi nous avons éteint notre appareil à ce moment là, ou désactivé cette fonctionnalité.

Qui peut aujourd'hui éteindre son téléphone pendant une journée sans avoir à se justifier auprès des proches qui ont essayé de nous joindre pendant ce temps là ?

De plus, ces arguments présuppose que nous sommes libre de ce choix. Ce qui n'est souvent pas le cas dans le monde réel, où nous ne sommes jamais tout puissant.

Un patron peut par exemple obliger un employer à utiliser 24h/24 une application de géolocalisation, sous peine d'être viré. (ou la poser sur son téléphone d'entreprise par exemple, qui emportera toujours avec lui.)

Un homme jaloux et parano peu imposer l'utilisation de cet appareil à sa femme, sous la menace de grosses conséquences.

Comment empêcher ces dérives ?

La loi n'agit souvent qu'après que des dégâts irréversibles ai été commis, et son utilisation est souvent longue, coûteuse, et totalement disproportionnée la plupart du temps devant les petites "agressions" à notre vie privée.

Son coût social est aussi considérable, si vous faite un procès à quelqu'un il y a peu de chance que vous puissiez continuer à bosser avec, ou à le fréquenter en ami.

Or c'est justement dans la vie courante que nous avons besoin de protection.

Ce sociologue disait que notre société avait développé une solution extrêmement efficace pour régler ce problème relationnel, et les abus de pouvoir. le mensonge.

Il prenait en exemple : msn.

Où on pouvait se connecter et mentir sur notre état de connexion réel. Et qui plus est mentir à certaines personnes ciblée.

Ce qui permettait beaucoup plus facilement d'éviter les abus de nos contact. De nous protéger de leur "surveillance" ou de ne pas avoir à leur expliquer que nous ne voulions pas leur parler à ce moment là, sans les froisser.

Je voulais avoir vos avis sur le droit au mensonge.

J'ai un peu insisté sur son utilité, car il est traditionnel de dire que le mensonge, c'est mal.

Mais si droit il y a, quel limites y poser ?

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Membre, 44ans Posté(e)
SN3 The last. Membre 6 166 messages
Baby Forumeur‚ 44ans‚
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Tout ce que la nature nous donne la possibilité de faire, nous avons le droit de le faire. Le reste n'est qu'une histoire de conscience.

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Modérateur, A ghost in the shell, 48ans Posté(e)
Nephalion Modérateur 32 364 messages
48ans‚ A ghost in the shell,
Posté(e)

L'utilisation du mensonge pour se protéger devrait être remplacé par le développement de l'aptitude à se battre pour sa liberté et celle des autres.

Un couteau est dangereux.

Sa dangerosité provient de sa nature même.

Le rendre innofensif le rend également inutile.

Si le patron demande à l'employé d'utiliser le couteau de manière dangereuse sans protection et formation adaptée, il existe le droit de retrait qui permet au salarié de refuser.

S'il se fait virer suite à ce refus, alors direction les prudhommes.

Mais dans le cas du couteau la dangerosité est avérée et connue.

Avec les outils informatiques c'est plus pernicieux car certains dangers sont méconnus du grand public.

L'utilisation première de l'objet ou du logiciel ne devrait pas se faire sans être au courant des risques.

Et ce ne sont pas des CLUF de 50 pages illisibles, ou un avertissement de 3 lignes dans les 200mo d'aide qui suffisent.

De la même manière, ça ne devrait pas être à l'utilisateur à aller cocher une option pour désactiver une fonctionnalité sensible mais plus à l'utilisateur de volontairement sélectionner cette option s'il en a réellement besoin, avec avertissement à la clé sur les risques encourus.

On sait où un mensonge commence, jamais où il se termine.

Et pour qu'un mensonge tienne, il faut l'alimenter.

C'est plus un risque qu'une solution.

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Membre, 43ans Posté(e)
Titsta Membre 6 722 messages
Forumeur Débutant‚ 43ans‚
Posté(e)

Je suis d'accord que c'est un risque, mais c'est surtout une responsabilité qui est laissé à chacun.

Je vois bien les défauts, et les engrenages que peuvent amener le mensonge... ( enfin un "je ne suis pas connecté" ne me semble pas porter à grande conséquence non plus. )

Et si défaut il y a, je ne suis pas sûr que ça soit aux informaticiens de "changer le monde" sur ces comportements.

Si modification des comportements il "devrait" y avoir, c'est tout de même une modification considérable de la société.

Est-ce vraiment à nous, informaticien, d'imposer ces changement de comportements, à travers le pouvoir que nous avons sur la façon même dont les gens communiquent ?

Connaissons nous vraiment les conséquences d'un "monde sans mensonge" ?

La question me semble importante.

Les solutions alternative aux mensonge que tu as apportées ne me rassurent pas vraiment : un procès au prudhomme au résultat incertain, après avoir été viré (donc après des conséquences irréversibles)...

Et je n'imagine pas ce que devrait endurer la femme de mon exemple avant de pouvoir obtenir justice.

Puis doit ont avoir une telle opinion de la justice aussi ?

Mettons qu'en France elle soit exemplaire (sic), l'est elle partout dans le monde ?

Devons nous restreindre l'utilisation de nos outils aux seuls pays ayant des lois de protection sociale qui garantiront la protection des individus face aux abus ?

C'est une idée... difficile à appliquer, mais envisageable.

Mais lesquels, et comment les choisir ? Pouvons nous nous permettre de juger des lois des différents pays ?

Dans l'état actuel des choses, le mensonge me semble une solutions extrêmement efficace, et la moins lourde de conséquences pour garantir, le plus possible, le non détournement de ces fonctionnalités contre l'utilisateur lui même.

Pour ce qui est de "l'emoussage du couteau"... les fonctionnalités ne sont pas nécessairement un accès à la vérité. Les fonctionnalités de communication et d'échange de msn n'ont jamais été réduite par la possibilité de mentir sur son état de connexion. Au contraire même, je pense.

Mis à part ça, je retiens le principe des fonctionnalités pouvant porter à conséquences désactivée par défaut.

ça me semble effectivement une protection intermédiaire importante.

Je retiens aussi la responsabilité dans l'effort pédagogique à apporter, sur les conséquences possible de l'utilisation des outils.

Pourquoi ne pas ouvrir pour chaque outil des réflexions publique, des veilles sur les conséquences et abus des outils. Favoriser des projets de sensibilisations. Voir... dans la continuité, ajouter une forme de prise en charge des conséquences néfastes que ces outils pourraient avoir.

Une forme de système solidaire, de soutiens, ou de réparation.

Car après tout, s'il y a un risque, connu et avéré, il devrait y avoir la possibilité d'ouvrir des protections de type "assurance", ou des systèmes solidaire.

Ceci dis, sensibiliser sur les défauts d'un outils me semble difficilement conciliable avec une logique commerciale sur cet outil. Peut ont demander à une entreprise de descendre ses propres produit, ou de risquer de générer une psychose... Là encore, dire la vérité risque d'être la solution la plus lourde de conséquences. Pouvant entraîner la fin de l'utilisation d'outils plus sûr finalement que ceux d'autres entreprises qui tout simplement n'en parlent pas.

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