Aller au contenu

La beauté est-elle affaire de richesse ?


casdenor

Messages recommandés

Membre, Bubon baveux de Belzébuth, 36ans Posté(e)
casdenor Membre 11 203 messages
36ans‚ Bubon baveux de Belzébuth,
Posté(e)

Jadis, les formes étaient exhibées. Ces femmes que l'on voit sur les tableaux, ces femmes que l'on voit sur les premières photos, toutes ces femmes avaient des formes.

Force est de reconnaître qu'à l'heure actuelle, la tendance n'est plus la même. Oh, certes, on trouvera beaucoup de personnes dirent qu'ils aiment les formes, mais ne nous leurrons pas, il demeure une pression social sur la minceur féminine.

La question que je me suis posé était "Pourquoi ?"

Pourquoi est-on passé du statut millénaire de l'importance des formes chez la femme ? Et déjà, qu'en est-il de ce "statut millénaire" ?

Les premières statues féminines, les vénus ( 1 ) avaient des formes carrément hypertrophiées. À cette époque (jusqu'à -12.000 ans, le paléolithique donc), de nombreux points indiquent que l'on vénérait, chez la femme, son statut de mère, et, avec cela, ses formes.

Pour autant, durant l'antiquité, les choses deviennent plus complexes. Ainsi, à Rome, il faut un corps convenablement nourri, mais pas trop, et un teint pâle. En Égypte, à l'inverse, on les préfère à l'instar de Nefertary ( 2 ), c'est à dire mince et musclée. En revanche, leur visage est moins foncé également que celui des hommes sur les représentations. En Grèce, la femme a des formes, et des muscles, comme une synthèse des deux autres, alors même que le canon romain lui est postérieur.

Durant le moyen-âge, en revanche, le canon change brutalement. La femme perd beaucoup de ses atouts. Ses seins doivent être menus, et son côté féminin, très peu mis en avant. (3)

À l'arrivée de la renaissance, les choses changent à nouveau. La femme doit avoir des formes, être pulpeuse. (4) La naissance de Vénus de Botticelli (5) est explicite. Vénus a un ventre, Vénus a des formes. (on pourra arguer que Rafaello les faisait plutôt mince, mais Rafaello est un cas à part).

Le XVIIème change encore les canons, avec la forte poitrine et la taille de guêpe, avec l'arrivée prégnante du corset (inventé le siècle précédent).

Le XVIIIème siècle opère, à nouveau, un changement, avec le retour des formes, et la volonté d'un naturel. Les femmes ont droit d'avoir des hanches, et des formes.

le XIXème fait un combo. D'un côté, on a la volonté des femmes très forte, de l'autre, des femmes squelettiques, à la beauté venue de la maladie.

Quant au XXème siècle, nombreux le connaissent. D'abord les femmes musclées (garçonnes), ensuite les femmes pulpeuse (monroe) et enfin, la descente petit à petit vers le maladif, l'anorexique.

Ce qui est curieux, en voyant ceci, c'est que l'on voit, tout d'abord, que la beauté n'a pas toujours été affaire de forme. néanmoins, cela ne permet pas de répondre à la question: D'où viennent les canons de beauté ?

C'est à partir de ces faits que je vais proposer ma vision des choses: de la richesse.

Vous aurez noté que j'ai indiqué, pour l'antiquité, les teints pâles et moins foncés en Égypte et à Rome. Ce n'est pas gratuit. En effet, un teint hâlé signifiait un travail en extérieur, et donc, une activité manuelle, laquelle était donc témoin d'une certaine pauvreté. Premier indice.

Parallèlement, n'était-il pas difficile d'avoir des formes jusqu'à il y a peu ? En effet, être gros, impliquait de bien manger. Or, cela n'était pas forcément accessible à tous.

Concernant le XVIIème, l'explication paraît pertinente, puisqu'un corset est une chose que tout le monde ne peut pas s'offrir, même à cette époque. On pourra arguer trois points qui semblent paradoxaux.

En premier, l'Égypte et son canon de la minceur. Néanmoins, il ne faut pas oublier qu'à cette époque, l'Égypte est l'un des pays les plus riches. Les famines n'y existent pratiquement plus, et la population est globalement très bien nourrie, ce qui peut expliquer cela.

Deuxièmement, le moyen-âge. mais là encore, la suppression des formes relève de la réaction théologique, puisqu'au-delà des formes, c'est la féminité en elle-même qui est attaqué (on n'aura pas besoin de rappeler l'image de la femme)

Troisièmement, le XIXème siècle, et la femme malade. Sur ce point, je ne peux partir qu'en hypothèse. On peut imaginer qu'elle est l'anti beauté, en réaction avec l'autre canon de beauté du XIXème, née d'un rejet de la bourgeoisie, et portée par le romantisme (maladie psychologique, folie étant érigé au rang d'art à cette époque)

À l'heure actuelle, devenir gros, tout le monde, ou presque, dans notre société occidentale s'entend, bien sur, mais c'est une évidence, vu que je ne parle que de ça depuis le début, tout le monde donc, peut le faire. Mais être maigre implique une maîtrise de soi, implique un contrôle OU de l'argent. Pour payer les différents traitements.

De cela, je me demande donc si les canons de beauté de notre chère société ne serait pas profondément lié à la manière de montrer sa richesse, à la difficulté à atteindre un état, soit parce qu'il nécessite de l'argent, un statut, et ce qui va avec, soit parce qu'il nécessite une forte "maîtrise" de soi.

(1) http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/7/70/Wien_NHM_Venus_von_Willendorf.jpg/220px-Wien_NHM_Venus_von_Willendorf.jpg

(2) http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/d/d7/Maler_der_Grabkammer_der_Nefertari_004.jpg/220px-Maler_der_Grabkammer_der_Nefertari_004.jpg

(3) http://ivn.chez.com/femme/beldame.jpg (note: tableau de la toute fin du moyen-âge, 1460, petrus christus)

(4) http://www.photos-galeries.com/wp-content/uploads/2008/08/estree.jpg (note: gabrielle d'estrée et sa soeur, fin 16ème, inconnu)

(5) http://2.bp.blogspot.com/_2RUY5W2LLjs/TF0iCnskGQI/AAAAAAAAE-U/XEs2gPS5FFU/s1600/botticelli+La+naissance+de+V%C3%A9nus.jpg

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant
Membre, 40ans Posté(e)
Californication Membre 9 058 messages
Baby Forumeur‚ 40ans‚
Posté(e)

Je pense que la beauté peut être indépendante de la richesse de bien des manières et que même si chaque époque a visiblement ses canons de beauté, il n'en demeure pas moins qu'il y aura toujours des hommes qui se tourneront vers tel ou tel type de femme.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Bubon baveux de Belzébuth, 36ans Posté(e)
casdenor Membre 11 203 messages
36ans‚ Bubon baveux de Belzébuth,
Posté(e)

Oui, ça sur ce point, je suis entièrement d'accord, je faisais uniquement références aux canons sociaux, pas aux préférences individuelles.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité RZDZ
Invités, Posté(e)
Invité RZDZ
Invité RZDZ Invités 0 message
Posté(e)

la richesse est intérieure quelle que soit l'époque.

Ainsi, à Rome, il faut un corps convenablement nourri, mais pas trop, et un teint pâle.

néanmoins ils ont aussi inventé le baiser sur la bouche, ou "baiser à la romaine".

on est tous plus ou moins baisés par notre époque, mais plus encore par nos propres complexes, et quoi de mieux que le sexe opposé pour se défouler lorsqu'on se frustre soi-même.

à partir d'un certain montant de richesse extérieure, les relations sexuelles deviennent proportionnellement fréquentes à l'âge de l'épouse (x) comme les derniers repas des condamnés dans le couloir de la mort : il y a indéniablement une certaine beauté là dedans.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Posté(e)
sekhmet Membre 17 950 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

La beauté n'est pas affaire de richesse mais un phénomène de société pour un certain nombre de femmes et d'hommes d'ailleurs. Il est vrai que tout ce que nous voyons dans les différents médias (presse, vidiovisuel) donne une certaine image de cellle ou celui auquel nous devons ressembler.

A chacun son époque mais aussi à chacun de rester soit même et de se sentir bien dans son corps sans tomber dans un stéréotype

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Forumeur confit, Posté(e)
Enchantant Membre 15 620 messages
Forumeur confit,
Posté(e)

Bonjour casdenor,

Je partage votre constat et en même temps votre interrogation, mais d’une façon amusée, au regard des contradictions quelles soulèvent.

En même temps, l’aspect vestimentaire varie d’une générationà une autre et non seulement d’une époque à une autre.

Chaque génération nouvelle tient à se distinguer et se différencier de la précédente.

Cette observation engendre une demande, qui elle-même engendre un marché, auquel répondent des créateurs de vêtements.

Ce flux continu d'une recherche du changement et pas seulement dans le domaine vestimentaire, est-ce que l'on appelle l'effet de mode.

Ce qui me fait sourire, alors que la jeunesse française et européenne est globalement en bonne santé, le grand art, c'est de se vêtir avecun jean délavé, au besoin troué, pour bien marquer son anticonformisme envers l'argent que l'on ne possède pas encore.

Paradoxalement, le jean tient lieu d’uniforme à la jeune génération,car les créateurs de mode ont la malignité d’associer dans leurs publicités, un type de vêtement qui les distinguent de la génération de leurs parents.

Il suffirait que cela soit imposé, pour que le jean disparaisse complètement, rendez-vous compte, l’horreur d’un uniforme qui serait associé à une obligation quelconque ?

C'est marrant, je trouve.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant

Archivé

Ce sujet est désormais archivé et ne peut plus recevoir de nouvelles réponses.

×