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7 mai 1954 : la chute de Diên Biên Phu


Invité David Web

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7 mai 1954 : la chute de Diên Biên Phu

Le 6 mai 1954, à 23 h, après un déluge d'artillerie une charge de 1 000 kg de TNT, dissimulée dans une longue galerie souterraine, explose brusquement sous la colline Éliane 2, pulvérisant une section et ouvrant la brèche fatale. C'est le signal tant attendu de l'assaut final, conduit par les divisions 308 et 312 de l'Armée populaire, sur les derniers centres de résistance du camp retranché de Diên-Biên-Phû.

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Le 2 septembre 1945, à Hanoi, sur la place Ba Dinh, en une cérémonie au rituel confucéen avec tous les corps constiués, Hô Chi Minh lut la déclaration d’indépendance, dont le préambule est copié sur la Déclaration d'Indépendance des États-Unis et la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen Française. L’empereur Bao Dai choisit de s'associer en tant que "conseiller spécial" du premier gouvernement de la République Démocratique du Viêt Nam, assurant ainsi sa continuité et sa légitimité. Les troupes françaises débarquèrent au port de Haiphong et entrèrent dans Hanoi sous la conduite du Général Leclerc sans tirer un coup de feu grâce aux négociations préconisées par Leclerc, qui allait jusqu’à recommander à Paris de lâcher le mot indépendance.

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Jean Sainteny et Ho chi Minh

Le 6 mars 1946, les délégués français (Jean Sainteny) et vietnamien (Ho Chi Minh) signent un accord. Paris reconnaît la "République du Vietnam" comme un "Etat libre, ayant son gouvernement, son Parlement, son armée, ses finances, au sein de l’Union française".

L’impression prévaut que la France est en passe de réussir la mise en place de relations nouvelles avec ses colonies.Mais la proclamation unilatérale de la création de la république autonome de Cochinchine, par l'amiral Thierry d'Argenlieu, provoque l'échec de la conférence de Fontainebleau à laquelle Ho Chi Minh participait en juillet. Le 20 novembre se produit le fameux "incident de Haï Phong" : une jonque chargée d'essence de contrebande est arraisonnée par les douaniers français. L'équipage de la jonque ouvre le feu, les douaniers ripostent, ce qui provoquera de violentes émeutes et répressions durant une semaine. Le 19 décembre, Ho Chi Minh, poussé par le général Giap, appelle à la résistance nationale, ce qui marquera le début de près de huit années d'hostilités.

Au matin du 20 novembre 1953, dans le cadre de l'opération Castor, deux bataillons de parachutistes français, s'emparent de Diện Biên Phủ, défendue par un détachement peu important de l'armée Viêt-Minh. Dans les semaines qui suivent, après rénovation de la piste d'atterrissage construite par les Japonais, les Français acheminent par avions hommes, matériel, armes et munitions à Diện Biên Phủ. Cette noria aérienne fonctionne pendant quatre mois pour créer, ravitailler et renforcer le camp retranché. [/font]

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Le Viêt-Minh, lui, fait acheminer une importante logistique par les flancs des montagnes qui entourent le camp sur des bicyclettes Peugeot, poussées à pied, adaptées à une charge utile de 500 kg. Elle préfigurait la future "piste Hô Chi Minh" qui ravitailla plus tard les combats au Sud durant la Deuxième Guerre d’Indochine ou Guerre du Viêt Nam.

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Ancien terrain d’aviation japonais, le choix de cette vallée a été appropriée, bien qu'elle soit entourée de collines élevées.

Pour les stratèges français, l’armée populaire vietnamienne ne pourrait pas placer son artillerie. Sur les versants cachés pour la garnison, la pente est trop forte pour lui donner une portée suffisante. L'autre versant était, quant à lui, à vue de la garnison et la contre-batterie pourrait neutraliser rapidement toute artillerie ennemie s'y installant. Mais l’armée populaire vietnamienne, par son énorme capacité en bras, put creuser des tunnels en travers des collines, hisser ses obusiers et s’offrir plusieurs emplacements de tir sur la garnison sans être vue.

De plus, un écran nuageux quasi permanent en période de mousson rendait son accès aérien difficile à vue (et les radars de vol n'existaient peu ou prou pas). La tactique vietnamienne était celle des sièges avec des sapes et des tunnels d’approche pour lancer l’assaut final au plus proche. Le tout, de la stratégie à la tactique, a été planifié, organisé est mis en œuvre en fonction de la date d’ouverture de la Conférence de Genève où la diplomatie oriente et délimite les manœuvres militaires possibles.

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Vo Nguyen Giap (en noir planifiant le siége de Dien Bien Phu - Troupes Viet-minh

Le 13 mars 1954, Giap envoie enfin ses troupes à l'attaque de Diên Biên Phu, la surprise est totale dans le camp français.

Celui-ci compte à cette date 10.813 hommes (il s'agit d'engagés et non de conscrits, dont 40% de la Légion étrangère), sous le commandement du colonel de Castries. Les «bo doï» (nom donné aux soldats communistes) concentrent leurs tirs sur la piste d'aviation, seul lien entre la base aéroterrestre et les arrières. Dès le 28 mars, elle est inutilisable et les Français ne sont plus ravitaillés que par des parachutages. Après de rudes combats et la chute successive des différents fortins, l'assaut final a lieu le 7 mai et le cessez-le-feu est déclaré à 17h30.

Avec ses 55 jours de résistance désespérée, Diên Biên Phu fait partie des défaites de la France.

Jusqu’à la fin, il se trouva des volontaires pour se faire parachuter sur le camp. Aux souffrances des blessés dont l’adversaire refusa l’évacuation durant la bataille s’ajouta le calvaire des prisonniers qui durent marcher des centaines de kilomètres dans la jungle en pleine saison des pluies. La bataille aura fait 3.000 morts et disparus dans le camp français ainsi que 4.000 blessés. 10.000 hommes sont faits prisonniers et vont subir un long calvaire dans la jungle, humiliés de toutes les façons possibles par les vainqueurs. Seuls 3.300 seront libérés, épuisés, en septembre 1954. Du côté vietnamien, les chiffres sont plus incertains. Il y aurait eu 20.000 à 30.000 tués et blessés.

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Jean Pouget, ancien officier du corps expéditionnaire, amer mais lucide, écrira : "La chute de Dien Bien Phu marque la fin du temps de la colonisation et inaugure l’ère de l’indépendance du tiers-monde. Aujourd’hui, il n’y a plus, en Asie, en Afrique ou en Amérique, une révolte, une rébellion ou une insurrection qui ne se réfère à la victoire du général Giap. Dien Bien Phu est devenue le 14 Juillet de la décolonisation."

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Invité Long Nao
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Invité Long Nao Invités 0 message
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Je n'ai jamais compris en quoi cette bataille était une "défaite glorieuse"...

Les huiles de l'armée ont prévu un plan d'attaque, qui s'est révélé dévastateur pour les troupes, il y a eu un nombre de mort épouvantable, peu de temps après les horreurs de la seconde guerre mondiale, mais c'est une gloire de s'être pris une volée... mouais...

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Invité David Web
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Je n'ai jamais compris en quoi cette bataille était une "défaite glorieuse"...

C'est écrit où ça que je l'efface tout de suite...:D

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Membre, 50ans Posté(e)
Crabe_fantome Membre 45 512 messages
Maitre des forums‚ 50ans‚
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A visiter sur Hanoï: le musée de la guerre. Une reconstitution sur les montagnes, en maquette, montre le déroulement de leur victoire. Tout ça entouré d'affiches de propagande bien entendu, mais ça fait parti du charme local ^^

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Invité Grenadine33
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Invité Grenadine33
Invité Grenadine33 Invités 0 message
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Je viens de me commander un livre sur la guerre d'Indochine. Besoin de comprendre un peu le passé...

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le merle Membre 21 502 messages
Maitre des forums‚
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Je n'ai jamais compris en quoi cette bataille était une "défaite glorieuse"...

Les huiles de l'armée ont prévu un plan d'attaque, qui s'est révélé dévastateur pour les troupes, il y a eu un nombre de mort épouvantable, peu de temps après les horreurs de la seconde guerre mondiale, mais c'est une gloire de s'être pris une volée... mouais...

bonjour

l'un des bataillon français dans la bataille fut celui de bigeard .la gloire des troupes française fut d' avoir résistée à une forçe supérieur à la leur .

quelques mois plus tard , aprés la prise du camps retranché français ,

commençais la guerre d'algérie par l'assassina de deux instituteurs français , mari et femme je croit .

la guerre d'indochine fut faite par des soldats engagés , celle d'algérie par des engagés et 500000 appelés du contingent .

bonne journée

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Membre, 89ans Posté(e)
Rasibus Membre 4 080 messages
Baby Forumeur‚ 89ans‚
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Je n'ai jamais compris en quoi cette bataille était une "défaite glorieuse"...

Les combats ont cessé, mais il n'y a pas eu de capitulation. Ni même de cessez-le-feu accepté.

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