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Sarkozy-Kadhafi


eklipse

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pere_vert Membre 3 856 messages
Baby Forumeur‚
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quand ils se font inculper les politicards (s'ils se font inculper), ils prennent seulement du sursis

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Membre, Dazzling blue², 51ans Posté(e)
eklipse Membre 14 471 messages
51ans‚ Dazzling blue²,
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Les lourds secrets d'un ministre de Kadhafi trouvé mort dans le Danube

03 MAI 2012 | PAR LA RÉDACTION DE MEDIAPART

D’inquiétantes zones d’ombre entourent les circonstances du décès, dimanche 29 avril en Autriche, de l’ancien ministre du pétrole de Mouammar Kadhafi. Le corps de Choukri Ghanem, 69 ans, a été découvert dimanche matin à Vienne, flottant dans les eaux du Danube.

C’est un passant qui a fait la découverte macabre, vers 8 h 40. Choukri Ghanem avait été également le premier ministre libyen de 2003 à 2006, prédécesseur de Baghdadi Ali al-Mahmoudi, l'ancien premier ministre qui vient de confirmer la note de décembre 2006 publiée par Mediapart et faisant état de la décision du régime Kadhafi de financer la campagne électorale de Nicolas Sarkozy à hauteur de 50 millions d'euros.

Ce décès suspect d’un des hommes forts du régime Kadhafi survient alors que plusieurs enquêtes sensibles visent les ventes d’armes et de pétrole entre l’Europe et la Libye, et au lendemain des révélations de Mediapart.

L’affaire est très étrange. Première curiosité, un ami de la famille, Amer al-Bayati, a d’abord déclaré que Choukri Ghanem était mort d'une crise cardiaque à son domicile. La première dépêche d’agence est tombée le dimanche à 17 h 55. Moins d'une heure plus tard, la police démentait cette information : elle affirmait que le corps avait été retrouvé dans le Danube.

Par ailleurs, Choukri Ghanem avait l'impression d'être suivi ces derniers temps, et l’avait confié à son entourage. D’autre part, cet homme ne savait pas nager, et il était de surcroît handicapé d'un bras.

A Vienne, plusieurs de ses amis doutent qu'il se soit promené seul au bord du Danube un dimanche matin à l'aube, pour flâner. Ils le décrivent plutôt en noctambule qui se levait tard. Surtout, ils ne croient ni à la thèse de l'accident, ni à celle du suicide et soupçonnent un meurtre. La police, qui a ouvert une enquête sur les causes de la mort, n'exclut pas un assassinat.

Dans les milieux du renseignement, on souligne que Choukri Ghanem « savait beaucoup de choses » sur les relations entre l’Europe et la Libye, actuellement au cœur de plusieurs enquêtes sensibles. Selon la police autrichienne, Choukri Ghanem était en contact avec un journaliste étranger. Ce journaliste l’aurait appelé depuis la Libye, peu de temps avant sa mort. La police refuse toutefois de considérer qu’il s’agit là d’une « piste privilégiée ». Selon le journal autrichien Kurier, un banquier interrogé à Tripoli, Abdel Hamid al-Jadi, a expliqué que Ghanem s'occupait des affaires libyennes avec l'Europe, des « intrigues louches ». « Il avait beaucoup de partenaires qui l'aidaient, des gouvernements aussi ; peut-être qu'ils voulaient la lui boucler », ajoute ce banquier cité par Kurier.

Le corps de l’ancien ministre du pétrole de Kadhafi a été retrouvé à Copa Cagnana, l'endroit où les jeunes font la fête à Vienne le samedi soir. Selon les premiers résultats de l’autopsie, le corps – qui ne comportait aucune trace de violence – n’aurait séjourné que quelques heures dans l’eau. Or, il serait étonnant qu'il soit tombé dans le Danube, à cet endroit-là, avant 3 heures du matin, sans que personne s'en rende compte : les lieux sont bondés tous les samedis soir, et particulièrement ce samedi, où il faisait, pour la première fois depuis longtemps, un temps magnifique.

Autre bizarrerie : la police a repoussé la publication des résultats des analyses toxicologiques du défunt à la semaine prochaine. Or, il faut habituellement entre 24 et 48 heures pour les effectuer, et la famille de Choukri Ghanem avait émis le souhait de rapatrier le corps dès jeudi en Libye.

Chef du gouvernement libyen de 2003 à 2006, Choukri Ghanem a fait partie du cercle le plus proche des Kadhafi durant plusieurs années. En 2006, il est nommé ministre du pétrole, ainsi que président de la National Oil Corporation (NOC), la société d'État pétrolière qu’il dirige jusqu’en 2011. Évincé en août 2009 de la NOC, il est réintégré quelques semaines plus tard, sans autre explication.

Mais Ghanem fut surtout l’un des acteurs clés de la diplomatie menée pour réconcilier le régime libyen avec l’Europe, et en particulier avec la France. À partir de 2003, il engage « une politique de libéralisation de l'économie et la privatisation partielle du secteur public », comme l’explique un rapport de l’Assemblée nationale, signé par le député UMP Jacques Remiller et enregistré en juillet 2005 « au nom de la commission des affaires étrangères sur le projet de loi, adopté par le Sénat, autorisant l'approbation de l'accord entre le gouvernement de la République française et la Grande Jamahiriya arabe libyenne populaire et socialiste sur l'encouragement et la protection réciproques des investissements ».

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Dans son rapport, M. Remiller évoque un « programme de réformes ambitieux », participant à la volonté d’ouvrir la voie « à une nouvelle phase dans les relations franco-libyennes ». En 2004, plusieurs accords (portant sur les domaines de la culture, des sciences ou encore du tourisme) sont ainsi signés entre les deux pays. En mars de la même année, François Loos, alors ministre délégué au commerce extérieur, se rend en Libye accompagné de plus de soixante-dix chefs d'entreprises françaises.

Si l’on en croit le rapport du député UMP, cette visite avait « permis de manifester le soutien de la France aux réformes politiques et économiques menées par le premier ministre libyen, M. Ghanem ». Quelques semaines plus tard, ce dernier effectuait à son tour une visite officielle en France, « la première dans un pays occidental », précise encore le rapport parlementaire, pour signer les différents accords franco-libyens.

Le quotidien autrichien Kurier, qui consacrait le 3 mai sa une à la mort de Choukri Ghanem, évoque d'ailleurs les liens qu'entretenait l'ex-premier ministre libyen avec des « partenaires » européens. Aujourd'hui, les autorités libyennes et américaines enquêtent sur les liens entre le régime Kadhafi et plusieurs compagnies pétrolières occidentales, dont Total.

http://www.mediapart.fr/journal/international/020512/les-lourds-secrets-dun-ministre-de-kadhafi-trouve-mort-dans-le-danube

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Invité pako
Invités, Posté(e)
Invité pako
Invité pako Invités 0 message
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salut eclipse ,

ouaip , j ai lu ca ce matin ...

un ancien ministre qui faisait un p tite baignade ....:sleep:

en fait , hier soir ....ce n est pas un débat entre un président de la république et un énarque que l on a vu ....

mais un débat entre un assassin( plutôt le commanditaire ) et son ( peut étre ) futur successeur ...

merci pour ces infos :bo:

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Membre, Tu n'auras d'autre batracien devant ma face, 108ans Posté(e)
Grenouille Verte Membre 32 822 messages
108ans‚ Tu n'auras d'autre batracien devant ma face,
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En tous cas, Kadhafi n'aura pas financé la campagne 2012. :cool:

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Membre, forumeur révolutionnaire, 50ans Posté(e)
transporteur Membre 23 297 messages
50ans‚ forumeur révolutionnaire,
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En tous cas, Kadhafi n'aura pas financé la campagne 2012. :cool:

Peut être Bachar al assad ?.:smile2:

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Membre, 42ans Posté(e)
carnifex Membre 5 710 messages
Baby Forumeur‚ 42ans‚
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En tous cas, Kadhafi n'aura pas financé la campagne 2012. :cool:

Mais peut-être bien ses successeurs.

Ils doivent beaucoup à Sarkozy et sa petite guerre.

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Membre, Posté(e)
juuken Membre 4 860 messages
Baby Forumeur‚
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bon sarkozy devra faire face a la justice mais on sait tous que cela ne finira que sur un non lieu ou dans les oubliette de la justice

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  • 2 semaines après...
Membre, Dazzling blue², 51ans Posté(e)
eklipse Membre 14 471 messages
51ans‚ Dazzling blue²,
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Devant le juge, Ziad Takieddine détaille ses voyages d'"affaires" en Libye

LE MONDE | 15.05.2012 à 15h36 • Mis à jour le 15.05.2012 à 17h39

Par Gérard Davet et Fabrice Lhomme

En préambule de sa dernière audition, le 9 mai, par le juge Renaud Van Ruymbeke, qui instruit le volet financier de l'affaire de Karachi, l'homme d'affaires Ziad Takieddine a souhaité faire une longue déclaration à propos des soupçons émis publiquement sur un éventuel financement par le régime libyen de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007.

Au printemps 2011, l'un des fils de Mouammar Kadhafi, Saïf Al-Islam, avait évoqué, pour la première fois, un financement occulte de M. Sarkozy. " Il faut que Sarkozy rende l'argent qu'il a accepté de la Libye pour financer sa campagne électorale ", avait-il accusé sur Euronews.La polémique a été relancée le 28 avril lorsque le site Mediapart a publié un document attribué à un ex-dignitaire libyen affirmant que Tripoli avait décidé de financer pour "50 millions d'euros" la campagne de M. Sarkozy en 2007.

Il aurait été rédigé à la suite d'une réunion organisée, le 6 octobre 2006 et associant côté libyen Abdallah Senoussi, beau-frère de Mouammar Kadhafi, et Bachir Saleh, et, côté français, Brice Hortefeux, alors ministre délégué aux collectivités locales et M. Takieddine.

Ces derniers ont nié avoir participé à cette réunion. M. Takieddine a cependant assuré devant le juge que "les informations révélées par la presse" lui semblaient "tout à fait crédibles". Et de préciser : "Saïf Al-Islam, que j'ai rencontré lors de ma dernière visite en Libye le 4 mars 2011, m'a répondau 'oui' à ma question : 'Ce que vous avez déclaré à la télévision au sujet du financement de la campagne de M. Sarkozy en 2007, est-ce vrai ?' Je lui ai demandé comment cela avait été possible sans que j'aie été mis au courant alors qu'il savait très bien que j'étais tout le temps entre les deux. Il m'a expliqué que cela faisait partie des affaires réservées qui ne me concernaient pas. Le montant n'est pas évoqué."

L'objet de ce déplacement à Tripoli était de convoyer deux journalistes du Journal du Dimanche désireux d'interviewer le dictateur libyen. "J'ai servi de traducteur. Toute la conversation et l'interview s'est déroulée en arabe", a-t-il assuré, devant le juge, précisant qu'il avait refusé de traduire une question relative à un éventuel financement illicite de M. Sarkozy, "car elle ne faisait pas partie des questions" prévues. Toutefois, à la fin de l'entretien, Mouammar Kadhafi, "qui comprenait le français et qui avait donc compris le sens de la question", lui aurait dit, en arabe : "Chaque chose en son temps."

M. Takieddine affirme par ailleurs avoir "informé par téléphone Claude Guéant", alors ministre de l'intérieur, de son déplacement. "J'ai demandé à Claude Guéant si je pouvais faire quelque chose pour apaiser la situation qui s'envenimait. Il m'a chargé de transmettre un message à Kadhafi, celui de quitter le pouvoir et la Libye et que la France était prête à faciliter ce départ et son exil. Kadhafi a répondu à travers l'article qu'il refusait toute ingérence dans ses affaires intérieures (...) J'étais également porteur d'un message de M. Kadhafi à l'attention de M. Guéant : Pas d'ingérence, il voulait préserver l'intégrité de la Libye et éviter une guerre civile et que de toute manière il allait quitter le pouvoir."

L'homme d'affaires dit n'avoir jamais pu transmettre ce message, du fait de son interpellation par les douaniers, à peine arrivé à l'aéroport du Bourget, de retour de Tripoli, le 5 mars 2011. "Je suis convaincu, a-t-il confié au juge Van Ruymbeke, que j'ai fait l'objet de cette interpellation et d'une fouille corporelle par le fait que M. Guéant était persuadé que je détenais des preuves de ce financement, à savoir les éléments dont Saïf avait fait état dans ses déclarations. Depuis je n'ai plus eu le moindre contact avec M. Guéant." S'agissant des 1,5 millions d'euros en liquide trouvés par les douaniers, M. Takieddine affirme que la somme lui avait été "remise à l'aéroport de Tripoli", et qu'elle correspondait à "une partie des sommes que la société Honeywell" [une société dans laquelle il avait des intérêts] lui devait.

Lors de son audition, il a aussi évoqué les dessous d'un contrat hyper-sensible en faisant le lien avec la mort suspecte d'un ancien dirigeant libyen, à Vienne, le mois dernier. "En septembre ou octobre 2008, j'ai commencé à avoir des discussions avec Total sur le projet gazier consistant à construire sous la Méditerranée un oléoduc pour rallier la Croatie et donc l'Europe. J'ai conclu un accord avec Total tenant compte de la volonté des Libyens de me donner 20% sur toute l'exploration de gaz confiée à Total. J'ai négocié avec M. Christophe de Margerie [patron de Total] le rachat de cette option par Total pour 145 millions de dollars sur lesquels Total m'a payé un acompte de 9,8 millions de dollars." "J'étais en relation avec le ministre du pétrole de la Libye, le Dr Choukri Ghanem, a-t-il précisé. Le contrat a été paraphé en août 2010."

"En septembre 2010, a conclu M. Takieddine, alors que j'étais en Libye, Abdallah Senoussi, numéro deux du régime, qui était mon interlocuteur là-bas, me convie à un dîner où étaient présents MM. El Bagdadi Abdelatif, premier ministre, Choukri Ghanem, Saïf Al-Islam Kadhafi et le premier ministre qatari M. Hamed Ben Jassem. J'ai entendu la conversation entre ce dernier et Saïf au cours de laquelle Saïf lui demandait s'il n'était pas intéressant pour le Qatar de développer son activité dans le gaz en Libye. J'ai su par la suite que Total envisageait de céder l'option sur le contrat gazier, qu'ils m'avaient achetée 145 millions de dollars, pour 300 millions de dollars au Qatar et que la Libye y était opposée. M. Ghanem a été éliminé à Vienne, il y a quelques jours, pour des raisons liées, je pense, à ce dossier gazier dont il connaissait tout ".

Le cadavre de Choukri Ghanem, 69 ans, a été découvert à Vienne le 29 avril, flottant dans les eaux du Danube. La police autrichienne a ouvert une enquête pour déterminer les causes du décès de l'ancien ministre du pétrole, qui fut également le premier ministre de Mouammar Kadhafi de 2003 à 2006.

Gérard Davet et Fabrice Lhomme

http://www.lemonde.fr/societe/article/2012/05/15/devant-le-juge-ziad-takieddine-detaille-ses-voyages-d-affaires-en-libye_1701630_3224.html

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Membre, Tu n'auras d'autre batracien devant ma face, 108ans Posté(e)
Grenouille Verte Membre 32 822 messages
108ans‚ Tu n'auras d'autre batracien devant ma face,
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Comme Sarkozy n'a pas été réélu, je pense qu'il devra répondre de ses actes devant la Justice.

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Membre, Dazzling blue², 51ans Posté(e)
eklipse Membre 14 471 messages
51ans‚ Dazzling blue²,
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Chantage d’Etat autour des fonds secrets libyens

24 MAI 2012 | PAR FABRICE ARFI ET KARL LASKE

Baghdadi-Mahmoudi2.jpg

Il est l’un des hommes clés de l’affaire Kadhafi/Sarkozy. Ecroué en Tunisie depuis neuf mois, l’ancien premier ministre libyen Baghdadi Ali al-Mahmoudi, qui a reconnu avoir lui-même « supervisé » le financement occulte de Nicolas Sarkozy par la Libye en 2007, se retrouve aujourd’hui au centre d’un marchandage d’Etat.

Menacé cette semaine d’une extradition rapide vers la Libye par le ministre tunisien de la justice, l’ex-chef du gouvernement libyen a fait l’objet de « pressions » pour livrer les secrets bancaires de l’ancien régime, selon l’un de ses avocats à Paris, Me Marcel Ceccaldi.

Alors qu’avocats tunisiens et français s’étaient disputé il y a quelques semaines le leadership de la défense de Baghdadi Ali al-Mahmoudi, ils sont désormais d’accord pour déjouer coûte que coûte le scénario d’une extradition précipitée.

Le chef des services secrets libyens, Salim El Hassi, accompagné d’un leader islamiste tunisien, a rendu visite, le 5 mai, à Paris, à Me Marcel Ceccaldi pour lui proposer une « négociation globale », incluant également le sort d’autres dignitaires en fuite, parmi lesquels Bachir Saleh, l’ancien directeur de cabinet de Mouammar Kadhafi, et Sabri Shadi, ancien dirigeant de la compagnie aérienne Afriqiyah Airways.

« Il y a quinze jours, le chef actuel des services de renseignements libyens, Salim El Hassi, est venu me rencontrer à Paris, avec son directeur de cabinet et un membre du bureau politique d’Ennahda, Saïd Ferjani. Ils sont descendus au Georges V et je les ai invités au Fouquet’s », explique Me Ceccaldi, qui a conservé la note de restaurant et les cartes professionnelles de ses visiteurs. « Ils m’ont dit : “Ne faites pas d’actions sur le plan international”, confie Me Ceccaldi. Ils demandaient que le premier ministre livre les clés des comptes libyens à l’étranger. »

Salim El Hassi, opposant historique à Kadhafi ayant participé dans les années 1980 à une tentative de coup d'Etat contre le dirigeant libyen, a été nommé en février dernier par le Conseil national de transition (CNT) à la tête des services secrets du pays. En déplacement à l’étranger, selon le CNT, il n’a pu être joint par Mediapart. Saïd Ferjani est de son côté un pilier du parti islamiste Ennahda, qui détient en Tunisie les portefeuilles de premier ministre et ministre de la justice.

Contacté jeudi 24 mai par Mediapart, M. Ferjani a confirmé les « discussions officieuses » révélées par l’avocat parisien. « C’est une discussion entre la partie libyenne et Me Ceccaldi. J’ai essayé d’être une catalyse entre ces gens. Les Libyens voulaient récupérer l’argent de M. Baghdadi, qui appartient à l’Etat libyen. C’est tout à fait légitime. M. Ceccaldi a des informations sur ce sujet. Les gens qui font partie de l’ancien régime sont assez dangereux et ils ont de l’argent. Les Libyens veulent que ces gens-là cessent de causer des problèmes. C’est un problème de sécurité », assure le responsable islamiste tunisien.

Confusion au sommet en Tunisie

Me Ceccaldi assure avoir indiqué à ses interlocuteurs que le déblocage des fonds libyens ne dépendait pas du bon vouloir de l’ancien premier ministre incarcéré, mais de celui des Etats occidentaux. Il leur a, en revanche, demandé la libération de Baghdadi Ali al-Mahmoudi, ainsi que la levée du mandat d’arrêt visant Bachir Saleh. Selon l’avocat, le représentant du parti Ennahda, Saïd Ferjani, par ailleurs conseiller du ministère de la justice, a rendu visite dès son retour en Tunisie à l’ancien premier ministre libyen en prison.

« Oui, je l’ai vu en détention, confirme M. Ferjani. M. Baghdadi a menacé plusieurs fois de se suicider. Il a aussi essayé de s’échapper de la prison et ce n’est pas acceptable. Quant à son extradition, les Tunisiens ont eu des garanties sur les droits de l’homme en Libye. Il paraît que la situation n’est pas aussi mauvaise que certains le craignent. »

De fait, quelques jours après la visite de M. Ferjani en prison, le ministre de la justice tunisien, Noureddine Bhiri, lui aussi membre d’Ennahda, annonçait l’extradition imminente de l’ancien dirigeant libyen. Il a ainsi fait savoir, le 22 mai, à l’agence Reuters, que « le gouvernement a décidé l’extradition de M. Mahmoudi et qu’il restait juste quelques formalités à effectuer ».

Mais l’information a été contredite dès le lendemain par les porte-parole du président de la République tunisienne, Moncef Marzouki, issu du parti Congrès pour la République. La présidence reconnaît avoir en effet donné son aval pour l’extradition, mais elle assure qu’elle ne sera mise en œuvre que « sous réserve de certaines garanties ». Une façon de temporiser et de calmer l’opposition à cette extradition, dénoncée par plusieurs associations de défense des droits de l’homme compte tenu de l’instabilité institutionnelle de la Libye.

« L’ancien premier ministre m’a dit : “Ils ne me veulent pas en tant que personne physique mais pour les dossiers que j’ai”, explique de son côté Me Mabrouk Kourchid, avocat de l’ancien premier ministre libyen à Tunis. Il y a une volonté internationale de l’incarcérer. Nous sommes très inquiets. Nous craignons, comme des organisations des droits de l’homme l’ont souligné, qu’une fois extradé, il soit torturé, tué ou exécuté. Jusqu’à présent aucun pays n’a encore extradé d’agent de Kadhafi. »

Le 25 octobre dernier, l’ancien premier ministre avait publiquement déclaré devant la cour d’appel de Tunis : «Oui, en tant que premier ministre, j’ai moi-même supervisé le dossier du financement de la campagne de Sarkozy depuis Tripoli, des fonds ont été transférés en Suisse et Nicolas Sarkozy était reconnaissant pour cette aide libyenne et n’a cessé de le répéter à certains intermédiaires », selon l’un des avocat présents, Me Mehdi Bouaouaja.

Un autre avocat présent à l’audience, Me Slim Ben Othman, a précisé à Mediapart : « Baghdadi Ali al-Mahmoudi a dit avoir remis à une délégation française envoyée par Sarkozy de l’argent, beaucoup d’argent, des millions d’euros en liasses de billets. Il a des documents comptables. On ne remet pas des millions d’euros sans aucune signature. »

http://www.mediapart.fr/journal/international/240512/chantage-d-etat-autour-des-fonds-secrets-libyens

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  • 1 mois après...
Membre, Dazzling blue², 51ans Posté(e)
eklipse Membre 14 471 messages
51ans‚ Dazzling blue²,
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Le gouvernement tunisien extrade en catimini l'ex Premier ministre libyen

Baghdadi-Mahmoudi2.jpg

L'ex-premier ministre libyen voulait parler au juge Van Ruymbeke

25 JUIN 2012 | PAR KARL LASKE ET FABRICE ARFI

L’ancien premier ministre libyen voulait parler à un juge français. Extradé vers la Libye, dimanche, en catimini par le gouvernement tunisien, :snif: Baghdadi Ali al-Mahmoudi avait pris contact via son avocat, vendredi, avec Renaud Van Ruymbeke, le juge d’instruction de l’affaire Takieddine, pour lui faire des révélations. « Il allait être amené à parler des financements des campagnes électorales et des questions d’enrichissement personnel », révèle son avocat, Me Marcel Ceccaldi, à Mediapart.

Le 25 octobre 2011, l'ancien chef du gouvernement libyen avait déjà affirmé devant la cour d'appel de Tunis avoir « en tant que premier ministre supervisé le dossier du financement de la campagne de Sarkozy depuis Tripoli » (voir ici).

Selon Me Ceccaldi, Baghdadi Ali al-Mahmoudi aurait été, hier, victime d’un malaise et hospitalisé après un premier interrogatoire en présence de Abdelhakim Belhadj, le chef militaire islamiste de Tripoli.

« M. Baghdadi Mahmoudi aurait été frappé et insulté », assure son conseil. L’extradition, décidée par le gouvernement tunisien, sans l’aval de la présidence de la République, a provoqué une crise au somment de l’Etat. De nombreuses associations de défense des droits de l’homme avaient mis en garde les autorités tunisiennes sur les risques encourus par Baghdadi Ali al-Mahmoudi s’il venait à être livré.

Quel a été votre dernier contact avec l’ancien premier ministre libyen, Baghdadi Ali al-Mahmoudi ?

Marcel Ceccaldi. Quand je l’ai rencontré dans sa prison tunisienne, le 16 juin, M. Baghdadi Mahmoudi m’a dit un peu solennellement qu’il voulait être entendu par un juge d’instruction français. Il m’a demandé de prendre les contacts, ce que j’ai fait, vendredi, auprès du juge Renaud Van Ruymbeke. Et cette démarche n’était pas dilatoire. Il s’attendait à son extradition, mais ce n’était pas la question.

A-t-il évoqué auprès de vous le financement de la campagne de Nicolas Sarkozy, comme il l’avait fait en octobre 2011, devant la cour d’appel de Tunis ?

Il m’a dit que le moment était venu pour lui de rétablir la vérité. Sur les causes réelles de l’intervention de l’OTAN en Libye, sur les raisons de l’acharnement manifesté par Nicolas Sarkozy et, enfin, sur la nature réelle des relations franco-libyennes. Il allait être amené à parler des financements des campagnes électorales et des questions d’enrichissement personnel. Jeudi, l’un de mes collègues avocats tunisiens, Me Salah Hassen, a pu revoir M. Baghdadi en prison, et l’ancien premier ministre lui a fait part de sa volonté de “tout révéler” au juge français.

Que savez-vous des conditions de son extradition ?

Il a été emmené, dimanche, à 5 heures du matin, alors que le président de la République tunisienne n’avait pas signé le décret d’extradition. Il a été transféré sur un petit aéroport au sud de Carthage, où il a été mis dans un avion pour Sfax, où l’attendait un appareil libyen. L’irrégularité de cette extradition ne s’arrête pas là puisqu’il semble que le procureur général de Libye lui-même n’était pas informé. C’est un geste de solidarité islamiste de la part du gouvernement tunisien.

D’ailleurs, dès dimanche, Abdelhakim Belhadj, le chef militaire de Tripoli, a semble-t-il lui-même interrogé l’ancien premier ministre, dans des conditions telles qu’il a dû être hospitalisé en fin d’après-midi. D’après nos informations, M. Baghdadi Mahmoudi aurait été frappé et insulté par M. Belhadj. J’ajoute que l’homme que j’ai vu, il y a dix jours, était déjà extrêmement affaibli. II a perdu trente kilos.

Quels sont les scénarios juridiques envisageables pour M. Baghdadi aujourd’hui ?

C’est très difficile parce qu’en réalité, il n’y a toujours pas d’Etat en tant que tel en Libye. Au mieux, l’on s’achemine vers une parodie de procès. Rendez-vous compte qu’il y a quatre membres de la Cour pénale internationale (CPI), pourtant protégés par l’immunité diplomatique conférée par les Nations unies, qui sont détenus depuis le 9 juin en vertu d’un ordre de détention du procureur général de Libye. Le comble, c’est que la milice armée de Zentane qui a exécuté cet ordre, et qui détient les membres de la CPI, est celle qui, par ailleurs, refuse de livrer Saïf al-Islam à Tripoli !

De mon côté, j’ai saisi la Cour africaine des droits de l’homme pour tenter d’empêcher l’extradition , en soulignant que les droits fondamentaux ne seraient pas respectés en Libye, et que les conditions d’un procès équitable pour lui n'étaient pas réunies à Tripoli. Je craignais, et je crains toujours, qu’il ne soit victime de dommages irréparables.

http://www.mediapart...ge-van-ruymbeke

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Tunisie: le président contre le gouvernement

Mots clés : Justice, Tunisie, Libye, Al-Mahmoudi, Moncef Marzouki

Par Thibaut Cavaillès

Mis à jour le 25/06/2012 à 23:02 | publié le 25/06/2012 à 19:51 Réactions (10)

Al-Baghdadi al-Mahmoudi, dernier premier ministre de Kadhafi, le 8 novembre, peu après son arrestation à Tunis. Crédits photo : FETHI BELAID/AFP

L'extradition de l'ex-premier ministre libyen Al-Baghdadi al-Mahmoudi est dénoncée par Moncef Marzouki.

Un ancien premier ministre libyen, malade, âgé de près de 70 ans et emprisonné depuis septembre dernier près de Tunis, a provoqué la plus grave crise à la tête de l'État tunisien depuis la formation du gouvernement actuel en décembre dernier. Al-Baghdadi al-Mahmoudi, dernier premier ministre de Mouammar Kadhafi avait été arrêté sur le territoire tunisien en septembre dernier alors qu'il tentait de fuir vers l'Algérie. Depuis, il restait emprisonné dans l'attente d'une extradition demandée par les nouvelles autorités libyennes. Elle a eu lieu dimanche.

Le sort d'al-Mahmoudi fait, depuis fin mai, l'objet d'une joute entre la présidence et le gouvernement tunisiens, membres d'une troïka (alliance à la tête de l'État entre islamistes d'Ennahda et partis centre gauche CPR et Ettakatol) qui ne parvient à fonctionner. L'affaire s'est soldée par une saisie de l'Assemblée nationale constituante de la présidence accusant Hamadi Jebali, le premier ministre, d'avoir outrepassé ses prérogatives.

Nouveau coup dur pour la troïka

Dimanche la décision prise en catimini du gouvernement a en effet provoqué la colère non rentrée de Moncef Marzouki, le président de la République. Dans un communiqué, Carthage, le palais présidentiel, parle d'une extradition «illégale». Hamadi Jebali y est présenté comme «responsable» de tout ce qui pourrait arriver à l'ex-premier ministre libyen. Car pour Moncef Marzouki, Défenseur des droits de l'homme, la remise aux autorités libyennes d'al-Mahmoudi devait attendre, rien jusqu'à présent ne lui assurant un procès équitable.

De plus il s'agissait à ses yeux d'une affaire non pas judiciaire, comme l'affirme le premier ministre, mais de relations internationales. Il était donc le seul, selon lui, à pouvoir décider.

Les joutes ont débuté fin mai. Quelques jours après une visite en Tunisie d'Abderrahim al-Kib, chef du gouvernement libyen, le ministère de la Justice annonçait qu'al-Mahmoudi serait extradé dans les semaines à venir. Réponse de Moncef Marzouki le 7 juin dernier: «Je reste opposé à l'extradition. Je ne peux pas signer l'extradition de quelqu'un qui risque d'être torturé ou exécuté.»

Dès le lendemain, Hamadi Jebali prouvait que le chef de l'État ne l'impressionnait pas: «Il ne sera pas nécessaire d'avoir la signature du président.» Une réponse lancée alors que Moncef Marzouki se trouvait en Suisse. Le coup de grâce, l'extradition d'al-Mahmoudi, interviendra donc ce dimanche, le président, une fois encore, en déplacement. C'est «le début d'une grave crise gouvernementale», confiait Adnan Mansar, porte-parole du chef de l'État.

Cette crise est un nouveau coup dur pour la troïka qui n'arrive pas à s'entendre sur de nombreux points. Un coup dur surtout pour Moncef Marzouki dont le sobriquet «Tartour» (Polichinelle) est en passe d'être adopté par beaucoup de Tunisiens. Le président qui ne semble pas non plus vraiment soutenu par les siens. Abdelwahab Maatar, élu de son parti, le CPR, parle d'un «malentendu qu'il ne faut pas exagérer. Le président a raison d'être en colère, mais il faut encaisser cette fois-ci et préserver la troïka».

http://www.lefigaro....ouvernement.php

L'extradition de Mahmoudi en Libye est un "rapt", selon son avocat français

PARIS - L'extradition par la Tunisie de l'ex-Premier ministre libyen al-Baghdadi al-Mahmoudi vers Tripoli est un "véritable rapt", a déclaré lundi à l'AFP son avocat français, Me Marcel Ceccaldi, qui a dénoncé des "pratiques de voyous" du gouvernement tunisien.

L'avocat a estimé que l'extradition de son client vers la Libye était illégale à au moins deux titres: d'une part parce qu'elle n'a pas été validée par le président tunisien, et d'autre part parce que la Cour africaine des droits de l'Homme (CADH) était saisie d'un recours contre cette extradition.

"Il s'agit d'une extradition vers un Etat voyou de la part d'un gouvernement qui a des pratiques de voyous", a déclaré Me Ceccaldi, qui a déploré le "double langage du gouverne-ment islamiste tunisien". "Ce gouvernement parle de démocratie, de libertés et de droits de l'Homme mais dans la pratique, ils n'ont de cesse que de les violer, car en Tunisie, aux termes des textes applicables, c'est le président de la République qui doit signer le décret d'extradition, a-t-il poursuivi.

"Organiser ce véritable rapt alors que la CADH était saisie relève de pratiques de gangsters et de voyous", a-t-il ajouté, précisant avoir vu son client pour la dernière fois le 16 juin.La décision du chef du gouvernement tunisien Hamadi Jebali d'extrader l'ex-Premier ministre libyen a déclenché une crise sans précédent avec le président de la République tunisienne Moncef Marzouki, furieux de ne pas avoir été consulté.

Me Ceccaldi affirme que son client a été en catimini sorti de prison dimanche vers 05H00, puis emmené par hélicoptère vers un aéroport au sud de Carthage, d'où il aurait été transféré à Sfax, où l'attendait un avion libyen.

"Ce faisant, la Tunisie s'est mise en marge des principes du droit international et des textes internationaux qu'elle a pourtant signés", a poursuivi l'avocat, qui estime que la Libye est actuellement un Etat inapte à juger son client. Premier ministre jusqu'aux derniers jours du régime Kadhafi, M. Mahmoudi avait été arrêté en septembre en Tunisie alors qu'il cherchait à gagner l'Algérie.

Craignant pour sa vie, son avocat a déclaré à l'AFP que son client a été l'objet de violences dimanche à son arrivée en Libye et qu'il a été hospitalisé vers 18H00, victime d'une hémorragie. Selon le site français Médiapart, les violences auraient été exercées durant une interrogatoire par le gouverneur militaire de Tripoli Abdelhakim Belhadj.

Ces accusations ont été démenties lundi soir par les autorités libyennes. "Je réfute totalement les informations selon lesquelles al-Baghdadi al-Mahmoudi a été agressé. Il est bien traité, dans le respect des critères internationaux, et il est impossible que de pareils actes se soient produits.

Il est dans un endroit sûr et ses gardiens ont été choisis avec soin", a assuré à l'AFP le vice-ministre libyen de la Justice, Khalifa Ashour. M. Ashour a précisé que l'ex-Premier ministre libyen était détenu dans une prison contrôlée et supervisée par le ministère de la Justice libyen.

http://www.portalangop.co.ao/motix/fr_fr/noticias/africa/2012/5/26/extradition-Mahmoudi-Libye-est-rapt-selon-son-avocat-francais,e50378da-c86f-457f-a35c-24156abf65fd.html

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bon sarkozy devra faire face a la justice mais on sait tous que cela ne finira que sur un non lieu ou dans les oubliette de la justice

:plus:C'est évident, aucun président élu n'a fait de la prison , il sont même capable de ne pas se présnter au tribunal (Chirac):smile2:

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  • 4 mois après...
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eklipse Membre 14 471 messages
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Sarkozy-Kadhafi: des députés réclament une enquête

26 OCTOBRE 2012 | PAR FABRICE ARFI ET KARL LASKE

Soupçons de corruption, diplomatie parallèle, guerre, ventes d’armes, témoins en fuite ou réduits au silence : le dossier est explosif. Un an après la mort de Mouammar Kadhafi, plusieurs députés de la majorité demandent la création d’une commission d’enquête parlementaire sur les relations franco-libyennes, de la « lune de miel » entamée en 2005 avec la dictature, jusqu’à la chute du régime en 2011.

Ils sont socialistes ou écologistes, occupent des postes clés au sein des commissions des affaires étrangères ou de la défense nationale et ont saisi leur président de groupe de l’urgence d’investigations à mener par l’Assemblée nationale sur ce dossier, à l’évidence le plus lourd de l’ancienne présidence

François de Rugy, président du groupe écologiste et membre de la commission de la défense nationale, a d’ores et déjà fait savoir qu’il approuvait sans réserve la démarche : « Sans que le parlement ait à se substituer à la justice sur ce qui a pu se passer avec la Libye, c’est un sujet politique. Le parlement n’a pas à s’interdire ce type d’enquête que l’on croit être des domaines réservés auxquels on ne touche pas », confie-t-il à Mediapart.

« Sur Kadhafi, il y a eu un retournement complet de la France qui a la particularité d’avoir eu lieu sous la même présidence et sous le même gouvernement. La venue de Kadhafi en France, le tapis rouge qu’on lui a déroulé en décembre 2007, notamment à l’Assemblée nationale, fut une pantalonnade complète. Et quelque temps après, Sarkozy change de pied ? On est en droit de s’interroger sur un tel revirement », poursuit le député de Loire-Atlantique.

Pouria Amirshahi, député des Français de l’étranger (qui a la Libye dans sa circonscription) et secrétaire de la commission des affaires étrangères, est au Parti socialiste le plus ardent défenseur d’une enquête parlementaire sur les dessous des relations franco-libyennes sous Kadhafi : « On est passé du baiser honteux, qui ressemblait à de la prostitution, à la poudre, à la guerre. La question d’une éventuelle corruption est évidemment très présente », dit-il.

Il ajoute : « Mais au-delà de l’argent sale, l’irresponsabilité de Sarkozy pèsera lourd sur la région. On l’a accueilli en grande pompe, on lui a fait la guerre et maintenant on laisse la région dans le chaos. » Bruno Le Roux, le président du groupe PS, qui a été sensibilisé personnellement par le député Amirshahi sur la question franco-libyenne, n’a pas donné suite à nos sollicitations.

Nicolas Bays, député socialiste du Pas-de-Calais et vice-président de la commission de la défense nationale, pense de son côté qu’« il y a aujourd’hui des questions qui se posent et qui engagent l’image de la France. La France a fait plus qu’outrepasser le mandat de l’Onu pendant la guerre », souligne-t-il.

Noël Mamère, député de Gironde et membre de la commission des affaires étrangères, estime pour sa part qu’« une commission d’enquête est non seulement souhaitable mais possible. Je m’engage à y travailler ». « Nous sommes face à un immense dossier qui peut se résumer en trois mots : “corruption”, “complicité” et “culpabilité” », déclare-t-il.

D’autres députés de la majorité (Razzy Hammadi, Arnaud Leroy, Sébastien Denaja, François-Michel Lambert, Sergio Coronado, Daniel Goldberg…) ont également fait savoir à Mediapart qu’ils étaient favorables à la création d’une commission d’enquête sur les secrets libyens de la présidence Sarkozy, qui sont aujourd’hui autant de bombes qui dorment au cœur de la République.

Diplomatie parallèle et complicité française

Tout a commencé en 2005. Un homme est à la manœuvre : l’intermédiaire Ziad Takieddine. Mis en examen pour « recel d’abus de biens sociaux » et « blanchiment aggravé » dans l’affaire des ventes d’armes du gouvernement Balladur (1993-95), Ziad Takieddine a été, à partir de 2003, le missus dominicus de la diplomatie parallèle du cabinet du ministre de l’intérieur de l’époque, Nicolas Sarkozy. En Arabie saoudite d’abord, puis en Libye.

De septembre à décembre 2005, Ziad Takieddine aura été l'organisateur des visites à Tripoli du ministre Sarkozy, de Claude Guéant, son directeur de cabinet, et même de Brice Hortefeux, ministre délégué... aux collectivités territoriales. Officiellement, il s’agit de parler d’immigration et de lutte contre le terrorisme. En coulisses, le cabinet Sarkozy et Ziad Takieddine négocient en secret des contrats commerciaux, plus ou moins avouables.

Main dans la main avec le cabinet Sarkozy, Ziad Takieddine sera ainsi le principal négociateur pour la société française Amesys de la vente de matériel d’espionnage du net libyen. L’homme d’affaires touchera via des sociétés offshore plus de 4 millions d’euros de commissions occultes sur ce marché conclu en avril 2007 (voir les preuves ici).

Selon Le Figaro et Le Canard enchaîné, des agents des services secrets français ont été envoyés à Tripoli pour accompagner la mise en place du système d’espionnage conçu par Amesys. Une enquête judiciaire a depuis été ouverte à Paris pour « complicité d’actes de torture » à la suite d’une plainte déposée par la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH).

À peine élu à la présidence de la République, Nicolas Sarkozy est allé jusqu’à offrir une collaboration quasi inconditionnelle au régime libyen dans les domaines du nucléaire et de l’armement, contrairement à ce qu’il n’a cessé d’affirmer après. C’est ce qui ressort notamment de la retranscription d’un échange téléphonique du 28 mai 2007 entre le tout nouveau chef de l’État français et le colonel Kadhafi.

Quelques semaines plus tard intervient à Tripoli, dans des conditions qui demeurent toujours mystérieuses, la libération des infirmières bulgares. L’ancienne épouse du président, Cécilia Sarkozy, avait été envoyée en première ligne, sur fond de tractations financières avec le Qatar. « Il fallait piger qui était Kadhafi. Il n’y a qu’une femme qui peut faire cela ! » confiera, énigmatique, quelques semaines plus tard Cécilia Sarkozy à la journaliste Anna Bitton pour son livre Cécilia (Flammarion).

En décembre 2007, la France offrira finalement au dictateur libyen ce qu’aucune autre démocratie n’avait fait jusqu’ici : un accueil royal. À la clé, une virginité internationale qui était convoitée de longue date par Kadhafi. Dans un câble diplomatique rendu public par Wikileaks, l’ambassadeur des États-Unis à Paris, Craig R. Stapleton, s’étonnait dès le mois de juillet 2007 de la « lune de miel » Sarkozy/Kadhafi, trop chargée d'arrière-pensées financières.

Objectif corruption

Ziad Takieddine vend la mèche dans une note du 6 septembre 2005. D’après les déclarations qu’il a faites au juge Van Ruymbeke, l’intermédiaire a remis en mains propres le document à Claude Guéant, qui s’apprêtait alors à décoller pour Tripoli afin de préparer la venue en Libye de Nicolas Sarkozy un mois plus tard. « La visite préparatoire est inhabituelle, écrit Takieddine. Elle doit revêtir un caractère secret. Il sera préférable que CG se déplace seul et que le déplacement s’effectue sans fanfare. L’autre avantage : plus à l’aise pour évoquer l’autre sujet important, de la manière la plus directe… »

En mars puis en avril 2012, Mediapart révélera plusieurs documents et témoignages évoquant un feu vert de Tripoli, donné en décembre 2006, pour le versement de 50 millions d’euros à l’occasion de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy.

L’ancien président français, qui n’a pas poursuivi Mediapart en diffamation, a déposé une plainte pour « faux » et « usage de faux » – l’enquête est toujours en cours. D’après plusieurs témoignages recueillis ces dernières semaines, une partie de l’argent noir aurait transité par des banques libanaise et allemande.

Plusieurs officiels du régime Kadhafi ont confirmé la corruption. À commencer par l’ancien premier ministre Baghdadi al-Mahmoudi. « Oui, en tant que premier ministre, j’ai moi-même supervisé le dossier du financement de la campagne de Sarkozy depuis Tripoli, des fonds ont été transférés en Suisse et Nicolas Sarkozy était reconnaissant pour cette aide libyenne et n’a cessé de le répéter à certains intermédiaires », avait-il déclaré le 25 octobre 2011, devant la cour d’appel de Tunis, selon plusieurs avocats tunisiens présents.

Mais trois jours après avoir contacté le juge Van Ruymbeke, par l’intermédiaire de l’un de ses avocats français, Me Marcel Ceccaldi, pour lui faire part de révélations sur « des financements de campagnes électorales et des questions d’enrichissement personnel », l’ancien premier ministre a été extradé, en juin dernier, en pleine nuit, de Tunisie vers la Libye. Une extradition qui a suscité la polémique, celle-ci s’étant déroulée sans l’autorisation obligatoire du président tunisien, Moncef Marzouki.

Interrogé le 18 juillet lors d’une conférence de presse à l’Élysée, François Hollande a déclaré qu’il « regrettait » cette extradition, ajoutant : « Il y avait sûrement des informations à obtenir qui seraient utiles pour connaître un certain nombre de flux. »

Depuis la défaite électorale de Nicolas Sarkozy en mai dernier, les langues semblent se délier jusqu’au sommet du nouvel État libyen. En septembre, à la question d’une journaliste du Point sur un éventuel financement de Nicolas Sarkozy par le régime Kadhafi, le président libyen, Mohamed Youssef el-Megarief, a répondu : « Cela ne me paraît pas impossible. »

La guerre, du jour au lendemain

La chronologie intrigue. Le 10 mars 2011, en pleine révolution libyenne, Mouammar Kadhafi affirme, menaçant, via l'agence officielle Jana, « qu’un grave secret va entraîner la chute de Sarkozy, voire son jugement en lien avec le financement de sa campagne électorale ». Le 16 mars 2011, Saif al-Islam Kadhafi, son fils, évoque l’existence de documents : « Il faut que Sarkozy rende l'argent qu'il a accepté de la Libye pour financer sa campagne électorale. C'est nous qui avons financé sa campagne, et nous en avons la preuve. »

Le 17 mars, Nicolas Sarkozy obtient une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU autorisant une intervention militaire en Libye.

Comment est mort le dictateur ?

Depuis la chute du régime Kadhafi, deux questions majeures n’ont toujours pas trouvé de réponses précises :

1) La France a-t-elle outrepassé le mandat de l’ONU, qui prévoyait exclusivement une protection des civils ?

2) Comment est mort l’ancien dictateur libyen ?

Un ancien responsable des services secrets extérieurs du Conseil national de transition (CNT) libyen, Rami el-Obeidi, a affirmé au Daily Telegraph et à Mediapart qu'un agent français aurait tué Kadhafi, dans les heures qui ont suivi son lynchage par la foule, le 20 octobre 2011, à Syrte. Une accusation encore difficile à étayer, mais qui interroge. « La menace d'une révélation d'un financement de la campagne de Sarkozy en 2006-2007 a été prise suffisamment au sérieux pour que quiconque à l’Élysée veuille la mort de Kadhafi très rapidement », confiait-il début octobre à Mediapart.

D’après lui, il faudrait « regarder un peu plus en détail les fréquentes visites de Cécilia Sarkozy en Libye. Selon mes informations, les paiements n’ont pas eu lieu d’un coup, mais de manière partielle, notamment au travers de Nouri Mesmari, l’ancien chef du protocole du régime Kadhafi ».

De son côté, l’ONG Human Rights Watch (HRW) a publié, le 17 octobre, un rapport détaillé contredisant la version officielle sur la mort de Kadhafi, selon laquelle il serait décédé après des échanges de tirs entre rebelles et le convoi qui le transportait. HRW affirme aujourd’hui avoir recueilli « les preuves, avec certitude, que Kadhafi a bien été capturé vivant par les miliciens de Misrata ». Et qu’il a par conséquent été exécuté après.

« Qu'il y ait des hommes du renseignement sur le terrain c'est probable, mais des hommes dont la mission était d'exécuter Kadhafi, absolument rien ne le prouve », a nuancé Jean-Marie Fardeau, le directeur français de HRW au site de la chaîne TV5 Monde.

Pour Le Monde, qui a enquêté sur les derniers jours de Kadhafi, « toutes les pistes sont envisageables ». Le Canard enchaîné, lui, avait publié quelques jours après la mort du “leader” libyen un article au titre sans équivoque : « Kadhafi condamné à mort par Washington et Paris ». « Obama et Sarko ne voulaient pas qu’il en sorte vivant. De crainte qu’il ne parle trop lors de son procès devant la Cour pénale internationale », écrivait alors Claude Angeli, l’ancien rédacteur en chef de l’hebdomadaire, qui évoquait la présence à Syrte d’une cinquantaine d’agents des forces spéciales françaises.

La fuite de Bachir Saleh, l'homme qui en sait trop

Tous les témoins de premier plan des relations incestueuses entre Sarkozy et Kadhafi sont aujourd'hui réduits au silence ; morts, en fuite ou emprisonnés. Kadhafi a été exécuté. Son ancien premier ministre Baghdadi al-Mahmoudi est en prison, sans avocat, à Tripoli, après avoir été extradé dans d’étranges conditions.

L’ancien chef des services secrets intérieurs, Abdallah Senoussi, point de contact entre les sarkozystes et Ziad Takieddine, a lui aussi été récemment extradé de Mauritanie vers la Libye. Citant une source « haut placée dans le renseignement arabe », l’agence Reuters présentait en mars dernier Senoussi comme « le principal témoin de la corruption financière et des accords qui ont impliqué de nombreux dirigeants et pays, dont la France ».

Saïf al-Islam est toujours détenu par les miliciens de la ville de Zentane, au nord-ouest de la Libye, où son procès a été repoussé sine die. Chokri Ghanem, l’ancien ministre du pétrole et bonne connaissance de Ziad Takieddine, a pour sa part été retrouvé noyé dans le Danube, à Vienne, le 29 avril.

Mais l’un des principaux acteurs de la « lune de miel » franco-libyenne fut le directeur de cabinet de Mouammar Kadhafi, Bachir Saleh, par ailleurs dirigeant du Libya Africa Investment Portfolio (LAP), la boîte noire de l’ancien régime pour la corruption internationale.

Pourtant visé par une “notice rouge” d’Interpol (qui équivaut à un mandat d’arrêt international), Bachir Saleh a été protégé pendant de longs mois après la chute de Tripoli par le précédent gouvernement français, qui lui a offert en moins de 48 heures un permis de séjour...

Au lendemain des révélations de Mediapart sur un financement occulte, Bachir Saleh, toujours recherché par Interpol, courait ostensiblement les brasseries parisiennes, où il s’est fait photographier par Paris Match. Mais en pleine polémique, Nicolas Sarkozy a affirmé le 2 mai au micro de RMC que « si (Bachir Saleh) est recherché par Interpol, (il) sera livré à Interpol ».

Le message fut entendu. Le lendemain, Bachir Saleh était vu, au pied du pilier Est de la tour Eiffel, en présence de l’intermédiaire Alexandre Djouhri et de… l’ancien chef de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), Bernard Squarcini, selon une enquête fouillée des Inrockuptibles. Quelques heures plus tard, Bachir Saleh quittait la France à bord d'un avion privé. Avec tous ses secrets et sans être arrêté.

http://www.mediapart...?page_article=4

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  • 4 mois après...
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eklipse Membre 14 471 messages
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Claude Guéant également perquisitionné dans l'affaire Kadhafi-Sarkozy

Le Monde.fr| 28.02.2013 à 11h24• Mis à jour le28.02.2013 à 12h28Par Gérard Davet et Fabrice Lhomme

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L'ancien ministre de l'intérieur (février 2011- mai 2012), Claude Guéant, n'a pas seulement été la cible des juges d'instruction chargés d'enquêter sur l'affaire Lagarde-Tapie, qui ont perquisitionné, mercredi 27 février, son domicile et son cabinet d'avocats, à Paris. Selon les informations du Monde, à la demande du parquet de Paris, les policiers ont également mené, après ces premières opérations, de nouvelles perquisitions chez M. Guéant, à la recherche cette fois de documents - ils en ont saisi plusieurs - susceptibles d'éclairer l'affaire Kadhafi-Sarkozy.

Lire aussi : Campagne 2007 de M. Sarkozy : d'anciens proches de M. Kadhafi prêts à témoigner

Le parquet mène une enquête préliminaire portant notamment sur un document publié en avril 2012 par Mediapart -contre qui M. Sarkozy a déposé plainte pour "faux et usage de faux" -, qui évoquait un projet de financement illicite de sa campagne présidentielle de 2007. Il enquête également sur les déclarations confortant ces accusations, en janvier 2013, de l'intermédiaire Ziad Takieddine aux juges Renaud Van Ruymbeke et Roger Le Loire, qui instruisent le volet financier de l'affaire de Karachi. Ces allégations avaient été initialement lancées dans un entretien accordé à Euronews, le 18 mars 2011, par Saïf Al-Islam Kadhafi, le fils du "Guide" libyen tué en octobre 2011 : "Il faut que Sarkozy rende l'argent qu'il a accepté de la Libye pour financer sa campagne électorale. C'est nous qui avons financé sa campagne, et nous en avons la preuve", avait-il assuré. Récemment interrogé par les policiers, M. Takieddine, prié d'étayer ses accusations, n'a pu amener d'éléments précis.

Les multiples investigations menées dans les différents volets de l'affaire de Karachi ont souligné le rôle prééminent joué, des années durant, par M. Takieddine aux côtés de proches de M. Sarkozy. Ses contacts avec M. Guéant ont été nombreux notamment lorsque ce dernier, alors secrétaire général de l'Elysée (entre mai 2007 et février 2011), œuvrait à la signature de contrats sensibles, notamment avec le régime de Mouammar Kadhafi, dont M. Takieddine était proche. Dans un courrier adressé au procureur de Paris, le 22 janvier, l'avocat des anciens dignitaires du régime libyen, MeMarcel Ceccaldi, a indiqué que ses clients étaient prêts à témoigner dans cette affaire. "Le moyen adéquat, reprend l'avocat, et à vrai dire le plus sûr, de clore un débat d'une particulière gravité pour nos institutions est donc d'entendre ceux qui à l'époque, en raison de leurs fonctions et/ou de leur place dans l'organigramme de la Jamahiriya arabe libyenne, sont les plus aptes" à témoigner.

Selon Me Ceccaldi, au moins quatre personnes seraient susceptibles d'éclairer les enquêteurs sur un éventuel financement occulte: outre Saïf Al-Islam, il citait dans son courrier l'ancien premier ministre Baghdadi Mahmoudi, l'ex-chef des services de renseignement Abdallah Senoussi, et l'ancien représentant de la Libye à l'ONU Bouzid Dourda. Selon leur avocat français, les quatre hommes seraient prêts à s'expliquer s'ils n'étaient pas "tous détenus en Libye dans des conditions exorbitantes du droit commun" et donc "réduits au silence" (Le Monde du 26 janvier).

Lire aussi : Karachi, Bettencourt, Kadhafi : le citoyen Sarkozy sur la sellette

Outre cette enquête préliminaire, les juge Van Ruymbeke et Le Loire investiguent sur les liens financiers entretenus par la France de Nicolas Sarkozy avec le régime libyen de Mouammar Kadhafi. Le 29 novembre 2012, les magistrats se sont vu confier une information judiciaire ouverte deux jours plus tôt par le parquet de Paris pour "manquement à l'obligation déclarative, blanchiment, corruption, recel et complicité de ces délits".

Ziad Takieddine avait été interpellé le 5 mars 2011 par la douane à l'aéroport du Bourget, d'où il revenait de Tripoli, porteur de 1,5 million d'euros en espèces. M. Takieddine était accompagné d'un journaliste et d'un photographe du Journal du Dimanche. Il les avait convoyés auprès de M. Kadhafi afin de faciliter la réalisation d'une interview du "guide" libyen et ce en pleine guerre civile. Les enquêteurs envisagent que les fonds aient pu provenir des autorités libyennes elles-mêmes.

Lors de son audition de mai 2002, M. Takieddine, désireux de régler ses comptes avec les sarkozystes, qu'il accuse de l'avoir "lâché", évoqua de lui-même un éventuel financement par le régime libyen de la campagne présidentielle de M. Sarkozy en 2007. M. Takieddine se disait alors "convaincu" d'avoir été contrôlé au Bourget sur ordre du ministre de l'intérieur : "M. Claude Guéant était persuadé que je détenais des preuves de ce financement, à savoir les éléments dont Saïf [Kadhafi] avait fait état dans ses déclarations".

Gérard Davet et Fabrice Lhomme

http://www.lemonde.fr/societe/article/2013/02/28/claude-gueant-egalement-perquisitionne-dans-l-affaire-kadhafi-sarkozy_1840145_3224.html

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Invité rochdean
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Invité rochdean
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Khadaffi à l'Elysée, Khadaffi serrant la main de Sarkozy, Bachar El Assad à Paris à la demande de Sarkozy, aide à la Tunisie pendant les émeutes, aide de logiciels espions français à la Libye, etc...

Finalement comme dirait Rama Yade, les droits de l'homme on y marche dessus comme un paillasson...

Elle a tout compris avant les autres du système Sarkozy qui consistait à aider les régimes dictatoriales...

Heureusement qu'il y a eu le printemps arabe!! Et Hollande en France pour "nettoyer" l'honneur de la France pourrie & salie par tant d'abjections...

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  • 1 mois après...
Invité David Web
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Invité David Web
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Ziad Takieddine demande des garanties à la justice

PARIS (Reuters) - L'homme d'affaires franco-libanais Ziad Takieddine, dont le domicile a été perquisitionné jeudi dans le cadre de l'enquête sur d'éventuels financements libyens de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007, a demandé vendredi des garanties à la justice avant de fournir "des preuves".

L'intermédiaire en contrats d'armements a également annoncé qu'il avait écrit au Conseil supérieur de la magistrature (CSM) pour réclamer des sanctions à l'encontre du parquet et du juge d'instruction Renaud Van Ruymbeke pour l'acharnement judiciaire dont il se dit victime.

La perquisition menée pendant "douze heures" par des policiers de la division nationale des investigations financières et fiscales (DNIFF) à son domicile parisien n'a abouti à rien, a déclaré Ziad Takieddine.

"Pour la cinquième fois consécutive, ma maison a fait l'objet d'études approfondies pour ne rien trouver comme d'habitude parce que ce qu'ils cherchent n'est pas là", a-t-il dit lors d'une conférence de presse.

"Je vous confirme qu'il n'ont rien trouvé" permettant de prouver un financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy, a-t-il ajouté.

Ziad Takieddine avait annoncé en décembre avoir des preuves du financement par la Libye de cette campagne. Il avait notamment évoqué des rencontres entre Bachir Saleh, secrétaire particulier de l'ex-dirigeant libyen Mouammar Kadhafi et Claude Guéant, alors directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy au ministère de l'Intérieur, pour discuter des modalités de ce financement présumé, qui porterait sur un montant total supérieur à 50 millions d'euros.

Nicolas Sarkozy et Claude Guéant, dont le domicile et le cabinet parisiens ont été perquisitionnés fin février, ont toujours nié ces accusations.

"Les documents existent, j'en ai pris connaissance, ils ne sont pas chez moi mais je peux dire où ils se trouvent à la justice qui viendra me le demander", a déclaré Ziad Takieddine vendredi.

"Ce n'est pas un deal mais il faut que je puisse avoir confiance. Qui me dit que le parquet, quand vous remettez ces documents là, ne va pas emprisonner ceux qui les donnent et les mettre en taule?", a-t-il ajouté.

Tout l'article...

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Constantinople Membre 18 329 messages
Maitre des forums‚
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Elle a tout compris avant les autres du système Sarkozy qui consistait à aider les régimes dictatoriales...

Rappelez moi qui à décidé de déclarer la guerre aux forces gouvernementales Lybiennes contre l'avis de l'UE ? Décision contestable d'ailleurs quand on voit les résultats et la gestion de l’après Kadhafi.

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Membre, Dazzling blue², 51ans Posté(e)
eklipse Membre 14 471 messages
51ans‚ Dazzling blue²,
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Takieddine : "Oui, Kadhafi a payé Sarkozy"

Le Monde| 12.04.2013 à 15h59

L'homme d'affaire franco-libanais Ziad Takieddine a réaffirmé vendredi 12 avril, au lendemain d'une perquisition à son domicile parisien, qu'il existait des "preuves" d'un financement de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007 par la Libye, mais qu'il ne les dévoilerait pas n'ayant pas confiance en la justice

voir vidéo

http://www.lemonde.f...089_823448.html

Genre vous effacez mes ardoises délictuelles et je donne les preuves ??

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Membre, 64ans Posté(e)
Darius3 Membre 2 721 messages
Baby Forumeur‚ 64ans‚
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Beaucoup d'intervenants qui s'expriment sur les sujets Cahuzac-Hollande-Ayrault ...sont difficile à rencontrer sur ce sujet....c'est probablement ce qu'on nomme de la....pudeur. :o°

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Membre, Dazzling blue², 51ans Posté(e)
eklipse Membre 14 471 messages
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Sarkozy/Kadhafi: ouverture d'une information judiciaire

19 AVRIL 2013 | PAR MICHEL DELÉAN ET CHRISTOPHE GUEUGNEAU ET FABRICE ARFI...Ce nouveau front judiciaire découle directement des dépositions faites le 19 décembre par Ziad Takieddine au juge Van Ruymbeke dans un premier dossier qui le concerne personnellement (son arrestation à l’aéroport du Bourget, le 5 mars 2011, alors qu’il ramenait 1,5 million d’euros en espèces de Libye).

« Je peux vous fournir les éléments existants sur le financement de la campagne de Nicolas Sarkozy de 2007 au-delà de 50 millions d’euros », avait déclaré Takieddine au juge Van Ruymbeke. En soulignant que « la période importante s’écoule en décembre 2006 et janvier 2007 », l’intermédiaire a assuré que Bachir Saleh aurait reçu de Claude Guéant, alors directeur de cabinet du ministre de l’intérieur, « les indications bancaires nécessaires aux virements ».

Ces dépositions dépassant le cadre de sa saisine, Renaud Van Ruymbeke avait transmis ce PV au parquet. Dans le cadre d'une enquête préliminaire, ce dernier avait alors fait effectuer des perquisitions chez Claude Guéant le 27 février puis, à nouveau, chez Ziad Takieddine, le 11 avril.

Cette enquête préliminaire part de la publication par Mediapart, en avril 2012, d'un document officiel libyen faisant état d'un financement de M. Sarkozy à hauteur de 50 millions d'euros au moment de sa campagne présidentielle de 2007. Mais, depuis les déclarations de Ziad Takieddine le 19 décembre, cette enquête semblait s'être retournée contre l'auteur de la plainte, Nicolas Sarkozy.

Le parquet de Paris avait en effet élargi le champ de ses investigations aux soupçons de financement occulte et saisi un service de police spécialisé, la Division nationale des investigations financières et fiscales (Dniff). Les policiers de la Dniff avaient perquisitionné, le 16 janvier, la villa de Bachir Saleh, l’ancien directeur de cabinet de Mouammar Kadhafi à Prévessin-Moëns, dans le pays de Gex.

Le 11 avril, des perquisitions avaient été menées au domicile de Ziad Takieddine. Le 27 février, la police avait aussi mené des perquisitions chez l'ancien ministre de l'intérieur et ancien secrétaire général de l'Élysée, Claude Guéant. D'après les éléments publiés, notamment par Le Monde, des documents susceptibles d'intéresser l'enquête auraient été saisis lors de cette perquisition.

Fin avril 2012, Mediapart publiait un document officiel libyen (voir sa traduction sous l'onglet "Prolonger") prouvant que le régime de Mouammar Kadhafi a bien décidé de financer la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007. Ce document fait toujours l'objet d'une enquête préliminaire, qui reste sous le contrôle du parquet de Paris, et n'entre donc pas dans le cadre de l'information judiciaire.

Cette note issue des archives des services secrets a été rédigée voilà plus de six ans, et a échappé aux destructions de l’offensive militaire occidentale. D’anciens hauts responsables du pays, aujourd’hui dans la clandestinité, ont accepté de communiquer ce document à Mediapart dans le courant du mois d'avril 2012.

mous69.jpgLa note signée Moussa Koussa. Cliquez sur l'image pour l'agrandir.Dès 2006, le régime libyen avait choisi « d’appuyer la campagne électorale» de Nicolas Sarkozy à la présidentielle de 2007, et ce pour un « montant de cinquante millions d’euros » : c’est ce qu’indique en toutes lettres cette note datée du 10 décembre 2006, signée par Moussa Koussa, l’ancien chef des services de renseignements extérieurs de la Libye.

Un accord « sur le montant et les modes de versement » aurait été validé quelques mois plus tôt par Brice Hortefeux, alors ministre délégué aux collectivités locales, en présence de l’homme d’affaires Ziad Takieddine, qui a introduit dès 2005 en Libye les proches du ministre de l’intérieur, notamment Claude Guéant, et Nicolas Sarkozy lui-même. Bachir Saleh, alors à la tête du Libyan African Portfolio (LAP, soit l'un des fonds d'investissement financier du régime libyen), aurait de son côté été chargé de superviser les paiements.

Interrogé juste avant la publication de cette note, Ziad Takieddine nous avait fait la réponse suivante : « Ce document prouve qu'on est en présence d'une affaire d'État, que ces 50 millions d'euros aient été versés ou non. L'enquête sera difficile parce que beaucoup d'intervenants sont morts pendant la guerre en Libye, mais c'est déjà important de rendre public ce document. » Cette réponse de Ziad Takieddine – malgré son hostilité exprimée de multiples fois à notre égard – est celle d’un acteur clé de la lune de miel franco-libyenne, qui a secrètement conseillé Claude Guéant jusqu’à la veille de la guerre, comme en attestent de nombreuses notes publiées par Mediapart.

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http://www.mediapart.fr/journal/international/190413/sarkozykadhafi-ouverture-dune-information-judiciaire?page_article=2

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