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Comment les autres pays indemnisent leurs chômeurs


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Comment les autres pays indemnisent leurs chômeurs

Un vent de réforme souffle sur l'ensemble des systèmes d'indemnisation chômage en Europe, malgré leur grande diversité. Et le phénomène ne date pas de la dernière crise. «Depuis les années 1990, quasiment tous les gouvernements ont durci à un moment ou à un autre les conditions d'indemnisation de leurs chômeurs, en partie pour des raisons d'économie budgétaire», explique Carole Tuchszirer, chercheuse au Centre d'études de l'emploi (CEE).

Quelques moyens ont été largement utilisés: réduction de la durée d'indemnisation, mise en œuvre par exemple au Royaume-Uni ou en en Allemagne, baisse du nombre de bénéficiaires, aux Pays-Bas, en Suède ou en Espagne, diminution du montant des prestations, obligations renforcées pour les demandeurs d'emploi dans la plupart des pays européens, France comprise… L'objectif de toutes ces mesures étant d'inciter les chômeurs à la reprise d'emploi. Ces réformes ont a fortiori concerné les pays les plus généreux, comme l'Allemagne, la Belgique, l'Espagne, la France ou les pays nordiques.

Sanctions

Mais entre la théorie et la pratique, il y a parfois un pas. Ainsi des obligations qui s'imposent aux chômeurs, parfois plus dures sur le papier que dans la réalité. «Quand il n'y a pas d'offres d'emploi, la question d'en accepter une ou non se pose de toutes façons beaucoup moins», rappelle Christine Erhel, professeur à Paris I. En France, les radiations pour refus d'une offre raisonnable d'emploi ont été, crise oblige, marginales depuis l'entrée en vigueur de la réforme en 2008. En Espagne et en Italie, ces contraintes sont de fait tempérées par l'inefficacité du service public de l'emploi, qui peine à fournir aux chômeurs formations et propositions de postes. A contrario, la réussite du modèle nordique repose notamment sur l'association d'un certain nombre d'obligations avec une politique d'activation (octroi de formations, incitations à la réinsertion, emplois aidés, aides à la création d'emploi etc.) particulièrement dynamique.

«Bad jobs»

Dans les réformes en cours, il y a aussi une contradiction, relève Carole Tuchszicher, «à valoriser la formation et à vouloir en même temps précipiter le retour à l'emploi des chômeurs, quitte à ce qu'ils prennent des postes en dessous de leurs qualifications».

Dans de nombreux pays, comme en Allemagne où la réforme Hartz a concouru à l'essor de minijobs rémunérés 400 à 800 euros par mois, le durcissement des conditions d'indemnisation aurait en effet plutôt accru la polarisation du marché du travail, entre des emplois faiblement rémunérés ou à temps partiel (les «bad jobs» à l'anglo-saxonne), et des emplois à plein temps plus protecteurs. «C'est un modèle de société, relève Carole Tuchzsicher. A chacune de choisir s'il vaut mieux être au chômage en espérant un emploi à la mesure de ses qualifications, ou occuper plus rapidement un poste de moindre qualité».

Voir l'infographie :France, Allemagne, Italie, Espagne, Royaume-Uni,Danemark.

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