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Comment la Chine et l'Inde développent leurs marchés financiers


Invité David Web

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Comment la Chine et l'Inde développent leurs marchés financiers

Dans une note publiée en mars, Patrick Artus, directeur de la recherche chez Natixis, rappelait que la croissance économique précédait toujours celle du secteur financier. Il citait à l'appui des chiffres édifiants : les marchés obligataires sont dix fois plus importants dans les pays de l'OCDE que dans les pays émergents, les marchés d'action trois fois plus grands.Deuxième économie mondiale, la Chine est effectivement encore très loin des pays occidentaux en matière de système financier. De même pour l'Inde, qui cherche à faire grossir ses flux d'argent frais en ouvrant la porte de ses Bourses aux investisseurs étrangers

Ce "retard" s'explique par un choix relativement similaire pour les deux géants asiatiques : celui d'avoir refusé de se plier aux injonctions du FMI dans les années 90, qui plaidait pour une libéralisation totale des marchés. Un choix judicieux, quand on sait les ravages que la crise financière de 1997-1998 a fait en Amérique latine.

  • Des marchés fermés dans une économie planifiée

Les marchés financiers chinois restent à l'heure actuelle très peu ouverts aux investisseurs, qu'ils soient nationaux ou étrangers, et pour cause : "Jusque dans les années 80, le gouvernement distribuait directement aux ménages la somme d'argent exacte qu'il souhaitait que les Chinois dépensent", explique Anne-Laure Delatte, professeur d'économie à la Rouen Business School et spécialiste des marchés émergents. Lorsque ce carcan s'est brisé et que les Chinois ont pu disposer de plus d'argent que ce qu'ils pouvaient dépenser, ils se sont mis à investir.

"Mais à cette époque, l'économie est encore extrêmement planifiée, le gouvernement dit aux banques combien prêter et à qui prêter", précise-t-elle. Inefficient, ce système ne permet pas une affectation optimale des ressources, "c'est à ce moment qu'on voit apparaître les 'bad loans' en Chine, des prêts non performants (prêts qui n'ont pas été remboursés trois mois ou plus après la dernière échéance)".

Une libéralisation plus profonde serait nécessaire pour renforcer l'efficience des marchés, mais les gouvernements indien et chinois, malgré des initiatives, restent timides : la crise de 1997-1998, et plus récemment celle des subprimes, ne plaide pas en faveur d'une plus grande ouverture.

De fait, la taille réduite des secteurs financiers chinois et indien, ainsi que leur sévère réglementation, font que les indices boursiers sont de pâles reflets de la situation économique dans ces pays.

  • Le financement du développement économique en question

Faute de secteur financier performant, l'investissement en Chine se fait principalement à travers du cash prélevé sur les profits des entreprises, et non par le recours au crédit et à la dette. "Les taux d'intérêt, imposés par le gouvernement, sont très bas, explique Anne-Laure Delatte. Si vous défalquez l'inflation, ils sont négatifs, les Chinois n'ont donc aucun intérêt à placer leur argent sur les marchés."

Mieux vaut investir directement dans l'économie chinoise qui, avec un taux de croissance qui a frôlé les 10 % pendant plusieurs années, reste très rentable. Tout le contraire des pays occidentaux, où les rendements sur les produits financiers peuvent très largement surpasser les taux de croissance.

Cela dit, le financement de l'économie par le biais des marchés financiers présente l'avantage d'optimiser l'affectation des ressources entre acheteurs et vendeurs, afin que les investissements soient satisfaisants pour tout le monde. "Cela favoriserait un développement économique plus équilibré et les rendements seraient plus intéressants", estime Anne-Laure Delatte.

  • Une gouvernance encore très insuffisante

Les marchés financiers chinois et indien cumulent deux défauts : d'une part ils sont très fermés et sous-dimensionnés par rapport à l'économie de ces pays, d'autre part leur gouvernance reste très insuffisante. Les scandales financiers et délits d'initiés ne sont pas rares, ce qui explique pourquoi le gouvernement chinois a choisi de libéraliser les capitaux petit à petit, et d'éviter ainsi un afflux d'argent propice aux détournements.

Suite (Le Monde)

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Membre, j'assume ... pas toujours, 90ans Posté(e)
Crumb Membre 2 251 messages
90ans‚ j'assume ... pas toujours,
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Une libéralisation plus profonde serait nécessaire pour renforcer l'efficience des marchés, mais les gouvernements indien et chinois, malgré des initiatives, restent timides : la crise de 1997-1998, et plus récemment celle des subprimes, ne plaide pas en faveur d'une plus grande ouverture.

Évidemment! L'efficience des marchés occidentaux est exemplaire! :)

Faute de secteur financier performant, l'investissement en Chine se fait principalement à travers du cash prélevé sur les profits des entreprises, et non par le recours au crédit et à la dette. "Les taux d'intérêt, imposés par le gouvernement, sont très bas, explique Anne-Laure Delatte. Si vous défalquez l'inflation, ils sont négatifs, les Chinois n'ont donc aucun intérêt à placer leur argent sur les marchés."

L'investissement par les profits des entreprise sans recourir au crédit et à la dette. Des taux d'intérêt négatifs! Pas bêtes les chinois.:D

Mieux vaut investir directement dans l'économie chinoise qui, avec un taux de croissance qui a frôlé les 10 % pendant plusieurs années, reste très rentable. Tout le contraire des pays occidentaux, où les rendements sur les produits financiers peuvent très largement surpasser les taux de croissance.

Le surpassement des taux de croissance est essentiellement spéculatif. Il n'y a pas de produits financiers toxiques. :smile2:

Les marchés financiers chinois et indien cumulent deux défauts : d'une part ils sont très fermés et sous-dimensionnés par rapport à l'économie de ces pays, d'autre part leur gouvernance reste très insuffisante. Les scandales financiers et délits d'initiés ne sont pas rares, ce qui explique pourquoi le gouvernement chinois a choisi de libéraliser les capitaux petit à petit, et d'éviter ainsi un afflux d'argent propice aux détournements.

Dans le monde occidental les scandales financiers et les délits d'initiés sont tellement rares que les coupables ne sont pratiquement pas punis contrairement à ce qui se pratique en Chine. :smile2:

De fait, les acteurs financiers sont encore mal armés pour jouer sur les marchés internationaux. A l'inverse, les investissements étrangers comptent pour à peine 1 % des flux financiers en Chine. "Comme les émergents restent attractifs, les gouvernements mettent des barrières à l'entrée de capitaux étrangers pour éviter la spéculation et l'inflation", décrit Anne-Laure Delatte.

Ils n'ont peut être pas envie de JOUER! Non c'est pas possible! Ils ont peur de la spéculation et de l'inflation? :yahoo:

Pour autant, la Chine et l'Inde se sont engagées à se conformer aux règles de Bâle 3 sur la solvabilité des banques, un engagement facilité par le fait que ces deux pays n'ont été touchés ni par la crise des subprimes, ni par celle de la dette.

On a perdu! On a perdu! Ils ont gagné! Ils ont gagné! :bravo:

La crise a provoqué le retrait de certains acteurs de la finance des pays émergents, notamment dans le "retail" : plus aucune banque étrangère n'officie dans la banque de détail en Russie, Goldman Sachs s'est retirée de Chine, et la pourtant très internationale HSBC a également réduit la voilure.

Normal, il n'y a rien à pomper pour elles! :yahoo:

C'est grave quand le discours économique libéral en arrive à identifier ses propres travers et s'étonne que d'autres n'en veuillent pas! Ce n'est plus de l'économie ... c'est de l'incantation!

Mais je ne connais rien à l'économie ... ni aux formules magiques!

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Membre, 38ans Posté(e)
Donny Membre 621 messages
Baby Forumeur‚ 38ans‚
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Juste une petite précision sur l'économie chinoise : les taux de réserves obligatoires des banques commerciales chinoises sont à 23%, ce qui permet d'avoir une faible inflation tout en utilisant la planche à billet. De Gaulle avait mis les réserves à 33%, ce qui lui a permis d'utiliser la planche à billet avec une inflation moyenne de 3% par an. Résultat : budget en équilibre, et aucune dette publique.

À méditer.

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