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Une autre vérité sur la forêt de Brocéliande


le Joker

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Membre, ...est passé par ici., 42ans Posté(e)
le Joker Membre 2 236 messages
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D'après Guillaume de Kerfontaine, la forêt de Brocéliande ne se trouverait pas dans la forêt de Paimpont.

La forêt de Brocéliande :

En bord de mer aux marches de Bretagne, ou à Paimpont ?

Depuis le début du XIX° siècle, la majorité des commentateurs place la forêt de Brocéliande en Bretagne, à l'Ouest de Rennes, l'assimilant à l'actuelle forêt de Paimpont. Curieuse identification que celle-ci quand on sait que les textes fondateurs du mythe arthurien (XII° et XIII° siècles) disent Brocéliande bordant la mer de Cornouailles (la Manche actuelle) et aux Marches de la Petite Bretagne (sur une ligne défensive érigée dès le XI° siècle à l'initiative des ducs de Bretagne, passant par Dol, Combourg, Fougères, Vitré et fortifiée jusqu'à Nantes). Dans la langue du XII° siècle, les Marches de Bretagne ne sauraient souffrir d'autre acception. Vers 1200, le « conte de la dame à la fontaine », s'appuyant sur une source galloise plus ancienne qui sera également reprise par Chrétien de Troyes, situe le château de Brocéliande à proximité de l'océan.

Paimpont, à l'évidence, ne répond pas à ces critères. Mieux : nul lieu-dit ne se nomme ici «Brocéliande» ou «Bréchéliant», ni aucune des formes anciennes du nom...

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  • 3 mois après...
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Membre, 57ans Posté(e)
THIERRY37 Membre 69 messages
Baby Forumeur‚ 57ans‚
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La forme la plus ancienne connue, Brecheliant, a fait supposer que le toponyme serait basé sur le celtique Brec'h (colline), suivi d'un nom d'homme [1]. La forme plus tardive Brocéliande pourrait être basée sur bro (signifiant pays en breton) mais cette forme semble être une invention de Chrétien de Troyes. Brecilien suposée comme forme ancienne de Brécheliant est, elle, basée sur bre (colline ayant ici le sens de motte castrale) et le nom d'homme Silien même si selon certains l'étymologie en *bré pourrait aussi désigner un point bas et marécageux. Il existe trois Brecilien (ou Bressilien) en Bretagne. Il s'agit de trois lieux nobles ayant possédé une motte féodale.

1) Le Brécilien de Paule. Ce Brecilien est associé à celui de Saint-Symphorien, voisin de quelques centaines de mètres, où l'on ne cesse de faire des découvertes archéologiques. Celui-ci est placé près d'une fontaine, émanant d'une nappe phréatique, et constituait le point de départ principal de l'aqueduc romain de Carhaix, consacré par une chapelle. Le ruisseau descend vers Brécilien / Bressillien. Il est donc possible d'y voir la racine celtique *bracu- qui désigne des lieux humides, et qui a donné ailleurs des toponymes en Bray, Bresse, etc ... comme on peut y voir un 'bré' désignant la motte féodale jadis existante en ce lieu.

2) Le Brecilien qui donne son nom à une forêt près de Paimpont et Montfort.

3) Le Bressilien de Priziac (que E.Faral identifiait à la Brocéliande des romans), petit commune du Morbihan, qui semble avoir eu une certaine importance à l'époque carolingienne : le cartulaire de Landévennec mentionne qu'en 818, ce village aujourd'hui modeste reçoit la visite de Louis le Pieux.

Citant les chevaliers bretons qui participent à la conquête de l'Angleterre, Wace cite en effet : « Ceux de Brecheliant (sic) dont les Bretons disent maintes légendes¿ »[Note 1]

Wace cite aussi la fontaine de Barenton qui a des propriétés merveilleuses : « La fontaine de Berenton/sort d'une part lez le perron¿ »[2]

Il faut ensuite attendre Chrétien de Troyes qui vingt ans plus tard, dans le Chevalier au lion, évoque Brocéliande comme une forêt merveilleuse dont la fontaine (qu'il ne nomme pas) est défendue par un chevalier invincible.

Entre 1180 et 1230, Brocéliande est cité[Note 2] par divers auteurs (Huon de Mery, Guillaume Le Breton[Note 3], Giraud de Barri, Alexandre Neckam, Robert de Boron¿) et apparaît aussi dans le roman occitan de Jauffré.

Aucun de ces auteurs n'indique la position exacte de la forêt. Au mieux, comme on peut le constater à la lecture de ces sources, ils indiquent que la forêt se trouve en Bretagne armoricaine.

Vers 1230, Robert de Boron est le premier à associer Merlin à Brocéliande.

Les auteurs anciens étant muets sur la localisation de Brocéliande, il existe aujourd'hui plusieurs hypothèses de valeurs inégales pour la situer. Pour Wace, elle se situe en Bretagne armoricaine alors que pour Chrétien de Troyes elle semble se situer outre-Manche.

Une de ces hypothèses étant d'ailleurs que Brocéliande n'aurait jamais existé et ne serait qu'un mythe relayé par Robert Wace, puis repris par Chrétien de Troyes à partir, d'ailleurs du texte de Wace[3].

La première identification de Brocéliande avec une localisation physique date de 1467[Note 4]. é cette époque les grandes familles bretonnes tentent d'appuyer leur gloire sur la possession de terres arthuriennes (ainsi en 1475, les Rohan affirment-ils descendre d'Arthur et posséder le château de la Joyeuse Garde « où le roi Arthur tenait sa cour »). Les Laval reconnaissant en leur terre de Brecilien le Brecheliant de Wace, inventent la fontaine magique et se proclament ainsi seigneurs de Broceliande[Note 5].

220px-Foréªt_de_brocé©liande.JPG magnify-clip.pngLa forêt de Paimpont est l'une des nombreuses localisations possibles pour BrocéliandeAux XVIIIe et XIXe siècles, les auteurs romantiques défendent différentes localisations (l'abbé de La Rue évoque la forêt de Lorges près de Quintin[4], Châteaubriand l'identifie à Becherel[Note 6])¿, puis certains auteurs (dont le plus imaginatif semble avoir été Blanchard de la Musse), ressortant de dessous la poussière la charte des Usemens de Brecilien de 1467, inventent le Tombeau de Merlin, le Val sans Retour¿ et les placent dans les environs de Montfort et Paimpont[Note 7].

Dès 1835, l'identification de Broceliande avec la forêt de Paimpont fait pratiquement l'unanimité.

Depuis les années 1980, des auteurs ont commencé à mettre en doute cette identification, plaçant Broceliande à Huelgoat, à Paule, dans la région de Dol voire en Normandie (ce qui, pour cette dernière hypothèse, est contraire aux textes les plus anciens).

Chez les trouvères « Bresilianda » désignait la Bretagne armoricaine en entier[

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